Aventures de Stevostin, tome 1 : La Porte Sombre

Les Aventures de Stevostin

Tome 1 : La Porte Sombre - Tome 2 : Quêter plus pour leveler plus - Tome 3 : Aventures de Kalahane

C'est avec un grand honneur et un immense plaisir que je vous propose de découvrir les Aventures de Stevostin, par Grégory Makles. Vous y découvrirez des planches inédites et, qui sait, peut-être le Tome 4 jamais paru... Revenez tous les mercredi et dimanche pour découvrir 4 nouvelles planches ;)

Vous pouvez également retrouver Stevostin sur Facebook.


Tome 1 : La Porte Sombre

Épisode 1

Couverture Planche 1 Planche 2 Planche 3
Commentaire de Grégory : Ceci est le début du premier tome de Stevostin 1, mais en fait il a été réalisé après la deuxième partie - “la Porte Sombre”. Il n’a jamais été publié en ligne, et encore moins en couleur, enjoy ! L’idée était de présenter à la presse médusée et à ta mère ce que c’était que ces “jeu en ligne persistants” sur lesquels notre belle jeunesse, et moins jeunesse, et franchementplustellementjeunesse sacrifiait allègrement un ou deux points de croissance du PIB national. C’est que Stevo a été créé il y a trèèèèès longtemps : en 2007. Ce sont les premières planches où je nous ais dessiné, Aurélie et moi, et ça se voit.

Ce premier post lance aussi le jeu des easter eggs, références, sens cachés. Ma règle est de ne jamais confirmer ou infirmer quoi que ce soit, d’autant qu’en général vous n’avez pas de besoin de ça pour trouver dans mon expérience !


Épisode 2

Planche 4 Planche 5 Planche 6 Planche 7
Planche 8 Planche 9 Planche 10
Commentaire de Grégory : Ce cochon a eu du succès. J’espère sérieusement avoir instillé un fond de mauvaise conscience aux lecteurs quand ils massacrent des représentants de la vie sauvage (je ne parle pas ici des gens de droite) pour des récompenses numéraires dérisoires (je parle bien ici des gens de gauche). Ce jeu nous a tous perverti, ou alors on avait un mauvais fond caché au départ. On ferait tout pour le pez quand on level. Ca me rappelle quand on était petit et que Vincent jouait à un jeu de plateforme (la Famille Adams sur Amiga, au hasard) ou il y avait des pièces et autres objets brillant attrape pie. Qu’il était distrayant de le voir tomber de hauteurs spectaculaires pour ne toujours pas arriver à attraper le @#!% de bonus. Ce qu’il disait avec un calme qui égalait presque le mien quand un jeu nous contrariait était également distrayant.


Épisode 3

Planche 11 Planche 12
Commentaire de Grégory : Quand j’écris, soit je pense que ça va être drôle (jamais pour tout le monde, il faut être réaliste) et je le mets, soit non et je ne le mets pas. Mais en général, ça ne me fait pas rire, au mieux sourire de joie d’avoir trouvé un truc qui me semble bien. Ceci parce qu’il n’y a aucun effet de surprise. Bon, ben quand j’ai storyboardé cette séquence, je rigolais comme un con, et quand je l’ai relue, je me suis tapé un fou rire. Pensez-en ce que vous voulez.


Épisode 4

Planche 13 Planche 14
Commentaire de Grégory : Dans cette séquence on est au coeur du challenge à scénariser Stevostin: il faut bien faire des gags référencés, c’est-à-dire (ici la blague ultra-référencée sur les voleurs accrocs aux feuilles de calculs de DPS et aux Chasseurs “plow”) des choses qui ne sont décidément drôles que si on a déjà une certaine idée de ce dont il est question. La ruse ici est d’avoir un fil de vannes plus universelles (rappelez-vous, c’est “WoW destiné à ta mère”, cette partie) suffisamment reserrées pour que l’attention se maintiennent même quand on a lu une phrase dont on n’a pas compris le rôle. Ici la présentation générale des classes qui fonctionnent pour quelqu’un qui a une culture générale classique (il y a toujours de la guerre, même si la vanne fonctionne encore mieux pour les WoW insiders, qui savaient à l’époque que trouver un tank pour un groupe était souvent difficile), ou au moins fantaisie (les druides c’est vraiment des fumeurs de joint).

Et alors, ça marche ? Oui et non: j’ai eu beaucoup de retour de gens étrangers à WoW qui ont beaucoup ri sur ce tome, mais aussi régulièrement des gens complètement hermétiques. Ma conclusion personnelle est que certaines personnes prennent très mal de sentir qu’un passage est adressé à quelqu’un d’autre qu’eux dans la foule, tandis que d’autres ont au contraire une assez large tolérance à cette pratique.

J’espère que vous avez pris des notes. Ces observations sur une problématique totalement pas ultra spécifique vous serviront plus que votre allemand deuxième langue, c’est moi qui vous le dit.


Épisode 5

Planche 15 Planche 16 Planche 17 Planche 18
Planche 19 Planche 20 Planche 21
Commentaire de Grégory : J’ai eu beaucoup de retours sur cette séquence - personne ne remarquait le skill de ouf scénaristique déployé (nan... nan... c’est pas prétentieux ce que je dis... C’est beaucoup de travail, une séquence ajustée comme ça... et de savoir faire... il faut aussi être très beau...), par contre toute les joueurs de WoW ont tellement... mais tellement “quêté” que chacun a vécu au moins une fois (et plutôt mille) ce moment de recul désabusé sur le caractère absurde de la chose. Du reste, c’est le problème de tous les MMO de vouloir vous faire sentir comme un héros épique qui latte du bosse à quarante contre un, fait absolument la même chose que tout le monde et obéit au premier pékin venu pour peu que celui ci ait mis un chapeau en forme de point d’interrogation et lui offre un carambar.

Quand au final, l’idée est venue très facilement: je suis tombé de ma chaise de rire la première fois que j’ai vu chasseur apprivoiser un animal. Tous ces petits coeurs m’ont donné “la mauvaise idée”. Est ce que je suis taré où est ce que vous y avez tout de suite pensé aussi ?


Épisode 6

Planche 22 Planche 23
Commentaire de Grégory : Holala mais comment il vient pourrir l’ambiance. Que voulez vous, je suis orgueilleux et donc je voulais faire une bédé intelligente (mais avec du caca. De toutes façons on n’a jamais rien fait d’intelligent sans du caca) qui ferait réfléchir sur la place culturelle d’un jeu comme WoW dans notre civilisation et ce que ça dit de nous. Tous mes amis auteurs m’ont dit que je faisait mal, qu’il fallait rester léger et fun. En même temps la plupart d’entre eux sont des gens intellectuellement limités, d’ailleurs ils jouent tous à des MMO et tous les joueurs de MMO sont des idiots, c’est Pujadas qui l’a dit.

Sinon sur les deux premières cases: la seconde est un souvenir d’Un'goro, ou j’avais accompagné l’ineffable Kalahane pour une de ses ridicules quêtes de chasseur (je ne sais plus laquelle c’était, mais ça c’est très très mal passé). La première case, c’est surtout lié à l’un des mes tous premiers souvenirs de WoW, durant la beta. A l’époque on vivait dans une colocation très chouette, garçonnière à geeks en plein boboland, et alors t’as un problème ? C’était la belle vie mec ! Bref, je jouais tranquillement à monter mon… mage, hé oué. Et soudain j’entends un rire de hyène qui venait de la pièce d’à côté (salle des ordis principales, dit aussi “le tripot”). Rire qui était la signature reconnaissable entre mille de l'inénarrable Mulder (aussi son surnom IRL, pour cause de ressemblance avec un certain acteur US). Mulder était le plus avancé d’entre-nous dans cette beta et si je vous raconte pourquoi il gloussait, les larmes aux yeux, en tapotant son clavier, c’est que cette anecdote est probablement au centre de l’existence même de Stevostin.

Donc Mulder jouait un guerrier tauren niveau 33, soit un énorme balaize en papier car à l’époque l’équilibre du jeu ne leur était pas favorable (surtout contre…) qui levelait depuis peu dans les premières zones “Joueur contre Joueur” sur le serveur Cho'gall. Mulder, dans la vie, c’est ce type qui aime vous poser une carte crevaison juste après ces huit tours à avoir attendu de piocher la roue de secours pour cause d’une crevaison qu’il vous avait déjà posé avant même que vous n'ayez pu poser le moindre kilomètre de route, et dire quelque chose de pénible genre “tiens pour qu’tu fasses pas d’excès de vitesse”. Il shit talkait la mère d’ados russes qui lui mettaient des roustes à War 3 dans un anglais approximatif, il débranchait votre manette sur la Wii à l’instant crucial, et il faisait tout ça avec une joie malveillante et un rire cristallin très communicatif. Bref, il n’était pas à proprement parler gentil, en fait c’était la reine des crevures et fier de l’être, mais autant vous dire qu’il était vraiment drôle à jouer avec.

Et donc Mulder arrivant après sa journée d’informaticien sérieux sur son ordi pour continuer la lutte (c’est à dire leveler jusqu’à une heure indue) arrive dans une zone de quête (celle avec les blés blonds, là…) et croise un gnome mage 34 (...contre mage, voilà, c’était la bête noire absolue du guerrier mais ça on ne le savait pas encore, et surtout pas Mulder). Les deux se regardent en chien de faïence, attaquera attaquera pas, et Mulder, qui tapotait un monstre, va courtoisement aider le gnome sur le sien quand il a fini, non que ce fut nécessaire mais disons que c’était apaisant. Et les voilà à quêter ensemble et à s’aider l’un l’autre pendant un petit quart d’heure. Je peux imaginer le joueur derrière le gnome heureux sur le mode “les hordeux, y en a des biens, c’est quand même mieux quand c’est la détente”. Ou pas. Par contre, Mulder gloussait de plus en plus parce que lui savait très bien que Mulder étant Mulder, il allait sauter sur le gnome dans le dos quand celui ci serait déjà amoché et sous pression d’un monstre hargneux comme la dernière des putes qu’il était.

Ce qu’il fit, en riant. Le plan était simple, pulvériser le gnome et camper son corps pendant la prochaine demi-heure en s’imaginant l’ulcère d’un inconnu, quelque part, en France. Il était probable qu’à un moment il y aurait aussi une petite chanson.

Mais la balance du jeu (et son skill de socialiste, encore que le gnome devait lui aussi faire ça comme il pouvait) étant ce qu’elle était, il s’est quand même fait ouvrir propre et net (nova.. cône de glace…. boule de glace… blink… et une petite mitraille des arcanes pour la route… on savait rigoler à l’époque).

Si Mulder était un très mauvais gagnant, qu’on se rassure, c’était aussi un très mauvais perdant. Il fit quelques remarques désapprobatrices sur la qualité du game design, sur celle du jeu de son adversaire, probablement sur sa souris et réussi à y mettre en trois phrases autant de gros mots qu’une chronique complète de Pierre Emmanuel Barré.

Retournant chercher son corps, il note que le gnome, pas né de la dernière pluie, est caché dans un buisson… C’est vrai que c’est laid le camping de corps, d’un autre côté contrairement à Mulder il lui reste manifestement quelques monstres à buter pour sa quête est c’est tout de suite plus dur de vaincre une licorne malade quand on a un taureau dans le cul. Mulder calcule son coup, réfléchit à toutes ses potions, choisit un point pour réapparaitre. Il claque le budget, la tactique, tout, mais la balance étant ce qu’elle est, il se fait rouvrir aussi sec (avec une ou deux coûteuses popo en moins). Nouvelle chronique de Pierre Emmanuel Barré au 28 rue de Belleville, Paris.

Que faire ? De nouveau en fantôme, Mulder évalue ses options (pourrie) tandis que le gnome, qui lui avait laissé la possibilité de ne pas l’attaquer au respawn sait décidément à quoi s’en tenir sur sa sombre psyché et a visiblement comme projet de lui botter le cul jusqu’à la lune pour lui apprendre les bonnes manières. Il en a aussi les moyens.

Et puis, tels Gandalf le troisième jour, voilà-t-y point qu’arrivent sur une colline une vache, un orc, un corps: bref, trois gars de la Horde. Vision d’autant plus magique qu’à l’époque sur Cho'gall, il y a pas un hordeux sur quatre joueurs.

À ce stade, il faut préciser que tout ce qui précède m’a été raconté par Mulder pour expliquer le contexte. Car c’est là le moment où il rit comme une hyène. En effet, profitant de ce merveilleux système qui fait que dans WoW les deux factions ne se comprennent pas, a lieu l’échange suivant entre les nouveaux arrivants et Mulder:

- Un problème ?
- Ouais, c’est ce gnome… on quêtait ensemble et soudain il m’a attaqué alors que j’étais mid life !
- L’enfoiré!

À ce stade un astucieux filet est lancé sur le gnome qui vient de claquer sa téléportation assez bêtement sans avoir vu les hordeux. De l’inconvénient de prendre un selfie avec les restes de Mulder au mauvais moment.

- En plus maintenant qu’il m’a buté il reste là et m’empêche de réapparaître...

A ce stade divers projectiles et objets tranchant s’abattent sur le gnome, assez pour dépasser largement ce que peut supporter sa barre de points de vie. Le gnome meurt.

- Putain je dé-teste les cons qui campent les corps ! Quel salaud !
- (Mulder, pleurant à présent littéralement de rire) Ouai, je comprends vraiment pas pourquoi il y a des gens qui font ça….
- Tiens, ben on va le camper une demi-heure, ça lui apprendra !

Dieu que la victoire est douce, surtout quand elle a été obtenue de façon dégueulasse.

Je ne commencerai Stevostin que quelques mois plus tard, mais cette anecdote de PVP et quelques autres, c’était le genre de mauvais sentiments que je voulais raconter.


Épisode 7 : Interlude

Planche 24
Commentaire de Grégory : La bonne nouvelle, c’est qu’il y a deux autres interludes.


Épisode 8

Planche 25 Planche 26 Planche 27
Commentaire de Grégory : Et voilà l’origine. Là ci-dessus, avec le style tout crade, c’est le premier épisode de Stevostin jamais réalisé. Je me rends compte que je ne sais plus très bien quelle était mon idée à ce moment-là. Je pensais certainement que ça pourrait marcher (j’avais même parié à un ami non wowiste incrédule) et ça devait faire parti de l’approche mais manifestement j’ai pris mon temps puisque cet épisode a été dessiné à la sortie de la première extension (Burning Crusade). Et il me semble bien que ce qui est raconté ici (et l’épisode suivant) est basé sur des faits réels (certes romancés) (avec talent).

Note: je garde le découpage épisodique d’origine, ce qui fait qu’on a plusieurs épisodes assez courts par rapport aux précédents.


Épisode 9

Planche 28
Commentaire de Grégory : Bon, je n’ai pas perdu de temps à dire qu’on était pas dans le supplément MMO de Mickey Parade. Il y a bien sur eu des gens scandalisés de tels enfantillages (il y en a sûrement encore parmi celles et ceux qui lisent cette republication). A l’époque Stevostin a certes un début de buzz mais c’est encore assez inconnu pour que ce soit facile de faire un commentaire de dénigrement intégral (le buzz amène les haters, mais aux moins ceux tiennent ils compte du fait que ça a plus à un certain nombre aussi). Le dessin est donc critiqué comme crade (je ne vois vraiment pas ce qui vous fait dire ça), ainsi que lettrage (ah bon ?) et le caca à la fin (pas mieux). Il y a également eu (si si) un dépôt de plainte à je ne sais plus quel institut anti anti gay d’internet à cause de l’évidente homophobie de l’épisode précédent (“la” pédé d’elfe). Je ne sais plus ce que j’ai dit à l’époque dans les forums de wow mais de mémoire c’était super intelligent sur l’humour dans la société, la foule m’a acclamé, ils ont mis ma photo dans la rue avec des bouquets de fleur et en tous cas Blizzard qui à l’époque était dans l’idée que leurs joueurs étaient des adultes et devaient être traités comme tel (c’était avant qu’on amène nos enfants…) n’a pas censuré les liens sur le forum. Plus tard, il y aurait même un certain soutien et un ou deux déjeuners fort sympathiques à Vélizy.


Épisode 10

Planche 29 Planche 30
Commentaire de Grégory : J’aime bien le deuxième Stevo de la première page. Un peu de romantisme ne nuit pas. Je ne sais plus si cette partie là est vraiment arrivée à la Porte Sombre (c’est quand même probable), mais mes souvenirs d’escalade sur le mode “appellons nos zamis” c’était surtout à Strangleronce. Sur Chog'all, ça se terminait en général par un dernier coup de fil coté Alliance ou d’un coup c’était le fan club de Rhianna contre celui de Queen Of The Stone Age: la passion du second groupe était belle, mais les effectifs n’y étaient pas. Mais qu’importe, on rigolait vraiment beaucoup. Le PVP de WoW n’a pas d’équivalent pour moi dans ma (longue) vie de gamer. Il générait des histoires à foison, que les joueurs qui se croisaient IRL se racontaient pendant des heures, avec une mémoire impeccable. Je me souviens quand j’ai constat” à une soirée que c’était de loin le gros sujet pour les gens avoir pensé quelque chose du genre : “en fait WoW c’est la vraie vie, le reste ne mène qu’à ça”. C’est pour ça que j’emploie le passé (il reste surement un fond d’amitié piquante sur les serveurs wow actuels), mais depuis on a dans l’ensemble réalisé que la vraie vie c’était pas WoW. Enfin, pas tout le temps. Peut être.


Épisode 11

Planche 31 Planche 32
Commentaire de Grégory : Il y a un tas de trucs dans wow (et les jeux du genre) qui demandent une certaine crédulité. Genre “je donne un coup par terre et ça fait une onde de choc” ou, ici, “un marteau va tomber du ciel sur ta tête de païen”. En 1970 Gary Gygax avait déjà réussi à nous faire gober l’idée qu’un mage, ça envoyait des boules de feu (si c’est bien dans Donjon & Dragon que ce truc là a été inventé) mais ça me semble quand même un cran au dessus, cette histoire de marteau divin. Et pourquoi pas un piano à queue. Quoi qu’il en soit, ces chérubins ont plu, à l’époque.


Épisode 12

Planche 33 Planche 34 Planche 35 Planche 36
Commentaire de Grégory : Dans 100 ans les gens ne joueront peut être plus à WoW, mais ils y aura encore des rediffusions de Joséphine, Ange Gardien à la télévision. Par contre, plus personnes ne regardera la télévision, on s’en servira juste comme source de lumière pour faire pousser des plants de salades dans des fermes hydroponiques à cause de la septième guerre mondiale qu’on aura eu (celle avec les otaries nucléaires).

Je m’étais vraiment cassé la tête pour trouver une explication au fait qu’on ressuscite. Mine de rien c’est assez complexe puisque j’explique un système dans un jeu vidéo par une logique théatrico-religieuse. Mais les lectrices de Stevostin sont intelligentes, et elles ont tout compris (et les lecteurs, aussi, les lecteurs aussi sont intelligents et ont tout compris) (enfin presque tous. J’en connais un ou deux qui ne sont pas intelligents du tout).


Épisode 13

Planche 37 Planche 38
Commentaire de Grégory : Après l’homophobie (évidente), vous reprendrez bien un petit peu de racisme (avéré) ? Qu’est ce que c’est que ça de prétendre que les gitans volent les serviettes ! Monsieur, mon père était gitan, etc. Les gens qui critiquent les humoristes manquent souvent, à mon humble avis, de pratique. Essayez d’être drôles, tous les jours, toutes les semaines. Ah c’est dur hein ? Alors quand vous avez un truc drôle, vous ne faites pas de simagrés si ça peut peut être offenser les dresseurs de chien hypocondriaques, les femmes obèses fan de tuning, le comité de soutien de François Hollande ou toute autre groupuscule dépassé par la tyrannie de la majorité.


Épisode 14

Planche 39 Planche 40 Planche 41 Planche 42
Commentaire de Grégory : Ce passage est assez emblématique d’une tendance qui s’est développée sur de nombreux posts, qui était de “jouer” avec les lecteurs (qui commençaient à être nombreux, et très actifs dans les commentaires) en les surprenant autant que possible à chaque nouvelle livrée. Ce qui en soit n’est pas tellement original (les Simpsons s’étaient fait un spécialité de balader le spectateur avec des tas de fausses pistes avant d’arriver à l’histoire qui allait vraiment être celle de l’épisode) mais là il s’agissait d’exploiter aussi le média bédéblog. A la même époque des gens comme Boulet / Chicou Chicou s’éclataient bien à transgresser des habitudes de la bédé papier, en jouant sur le format vertical, les invités, le son. Je me rends compte d’ailleurs que je suis bien incapable aujourd’hui de me rappeller qui a été le premier sur quelle idée. Mais autant que je sache, les copiers collers comme ça, je crois qu’il n’y a moi qui ait tenté. Et il y a bien eu des gens qui ont grommelé que c’était quand même un peu abusé. Bien sur après je l’ai refait.


Épisode 15

Planche 43 Planche 44 Planche 45
Commentaire de Grégory : Il est temps, je crois, de mentionner la guilde Agence Tout Risque, qui était celle de ma bande. On a dès la beta créé la guilde “Agence Tout Risque” avec que des personnages tirés de séries. Introducing: PPBohington, Magnum, Mulder, Looping, Barracuda, Olive, Tom, Stevostin, Jamie (et son chien Max), mon mage Oscar (la honte si mon fils Oscar apprend ça un jour) (non fils, on ne te souhaite pas de ressembler à Oscar Goldman. On aimait juste le prénom) et d’autres rerolls: Jonathan, Jennifer, etc.

Là pour le gag j’ai raconté ce moment ou pour une quête on fait les fonds de sac pour crafter un truc nécessaire (il manque toujours un truc, typiquement sur l’autre continent et loin de la gare). Mais en vrai, un moment “Agence Tout Risque” c’était cette fois où Jamie et Stevostin level 15 se faisait maltraiter par des allys en surnombre à la retraite du soleil et ou on allait pleurer à nos collocs “Agence Tout Risque à la rescousse”. Alors Mulder (niveau 45) se fendait effectivement d’un grand sourire et d’un puissant “Tiiin Tin tin, Tiiin Tiiin Tiiin…” quand il descendait alors de sa monture (un truc de ouf à l’époque) pendant que ses amis PP (57) et Magnum (56) était déjà sur place à délivrer la [ j u s t i c e ]. Que dire ? Ce sont pour moi des souvenirs enchantés. A noter aussi l’une des très nombreuses références à Mozinor dans Stevostin. Il faut savoir que souvent quand les personnages parlent, je leur imagine une de voix de ce type dont, je suis, il faut bien dire, un peu trop fan pour mon bien.


Épisode 16 : Interlude n°2

Planche 46
Commentaire de Grégory : Plus de commentaire sur les interludes. Je vous propose à la place une minute de recueillement.


Épisode 17

Planche 46 Planche 47 Planche 48
Commentaire de Grégory : Non vraiment, rien à ajouter. Ah si, il y avait un petit dessin sur le bas de page en version crayon, mais je ne remets pas la main dessus.


Épisode 18

Planche 49 Planche 50 Planche 51
Commentaire de Grégory : Pour celles et ceux d’entre-vous qui s’intéressent un peu au “craft” de scenario, voici typiquement le genre de séquence qui demande le plus de travail. Il s’agit de gérer une transition (toujours une grosse contrainte) en gardant la récompense (il faut que ce soit drôle à la case) et même dans mon cas un peu obsessionnel, en gérant toujours un autre niveau de lecture. Car oui, il y a bien une réponse à la question de la grille fléchée, et elle n’est pas innocente. Big bizoo à la mère de mon fils (aka Daenerys/Jamie) qui l’avait trouvée à l’époque et m’avait bien débloqué. De mémoire, ça avait demandé une recherche raisonnablement longue et fastidieuse face à une question assez geignarde. Finalement c’était elle, la sainte (fayot.com).


Épisode 19

Planche 52 Planche 53 Planche 54
Commentaire de Grégory : Je ne suis pas capable de me rappeler si les arènes avaient déjà été introduites à l’époque ou si j’avais vécu cette scène dans le cadre du PvP sauvage. Ce dont je me souviens c’est qu’au moins un an que celles-ci ne soient crées Magnum et moi-même avions décrété entre nous que c’était la chose à faire absolument. Satisfaction d’avoir prédit justement contre les mécréants et tristesse une fois que la chose en main, il apparaissait que décidément le jeu n’était pas bien fait pour ça entre son moteur réseau et son équilibre PVE first (ça a peut être changé depuis ?). Quoi qu’il en soit je me rappelle d’un duel en arène qui s’est terminé sur les deux spé heals et qui a réellement duré 30 minutes. Et je suis bien sûr que c’est loin du record :P


Épisode 20

Planche 55 Planche 56
Commentaire de Grégory : Ici j’ai recasé un gag que j’avais fait pour une bédé précédente proposée à Fluide glaciale appellée “Hamburger Hill” dont vous n’avez jamais entendu parler. C’était pour moi l’un de mes meilleurs gags donc maintenant que j’avais des lecteurs, il fallait qu’ils en profitent. Des années après il me semble que je suis tombé sur une bédé de Goessens qui l’utilisait. Goessens est un de mes maîtres alors depuis je me demande si c’est le hasard ou si j’avais lu ce gag avant chez lui. Ce genre de chose arrive très souvent et je ne m’en soucie pas trop mais tout de même, j’aimerais bien avoir honnêtement inventé ce truc là.


Épisode 21 : Interlude n°3

Interlude n°3
Commentaire de Grégory : Oui, c’était le dernier. Vous pouvez reprendre votre souffle.


Épisode 22

Planche 57 Planche 58 Planche 59 Planche 60
Commentaire de Grégory : Et qui l’eu cru : dans Stevostin, il y a aussi des clins d’oeils à un auteur de bédé indépendant US très très arty. Saurez vous dire de qui vient cette façon d’utiliser les cadres narratifs de façon ridiculement exagérée par rapport à l’inaction ?


Épisode 23

Planche 61 Planche 62 Planche 63 Intermède musical
Note pour le lecteur: ouvrez un autre onglet sur ce lien, appuyez sur “play” (assurez-vous d’avoir le son allumé), puis revenez lire le reste. La société des Arts et des Lettres vous remercie d’avance.
Planche 64 Planche 65 Planche 66
Commentaire de Grégory : Quand cet épisode a été posté sur le blog, ça a été la folie. J’étais très excité de lire les réactions à ma petite trouvaille de la musique avec la lecture des planches et c’était très chouette de voir les gens s’éclater avec. C’est vrai que si vous me demandez à moi, la BD est possiblement le média le plus riche en terme de langage et de possibilité d’expressions (loin devant, par exemple, le cinéma. Un jour il faudra que je fasse un album là dessus pour expliquer à Alain Finkelkraut en quoi il n’a rien compris)(sur le sujet de la bd. S’il fallait faire le reste de ce qu’il n’a pas compris, ce serait trop long. Il est peut être “éternel” maintenant qu’il est à l’académie française mais même ça risque de ne pas suffire). Bon bref, la BD c’est super, disais-je, mais il manque tout de même le son. Sauf quand on publie sur le web. C’est y pas great ça les amis ?


Épisode 24

Planche 67 Planche 68 Planche 69 Planche 70
Commentaire de Grégory : Et puis un jour à la coloc, Magnum est parti. Et il a fallu le remplacer. Le nouveau candidat était un nouveau, pas un pote mais venu par annonce. Alexis je crois ? Bref, il était super sympa, et il jouait à WoW comme un porc, même si sa venue a nécessité des ajustements culturels : Il était lyonnais, pas parisien. Il était donc logiquement de droite. Et surtout, surtout, il jouait ally.
Bon, ben objectivement, ce fut une bonne chose qu’il vienne : on gagne toujours à fréquenter d’autres cultures que la sienne. Et comment dire, quand on l’a vu faire un Goulet des Chanteguerre, on est tombé de notre chaise. Comprenez-nous : nous quand on jouait, on communiquait, on essayait de se synchroniser, on s’échangeait des infos, et on s’engueulait quand on perdait. Bref, on jouait selon la devise explicite de Magnum : “No Fun”.
Alexis, lui, alt tabait comme un porc sur winamp pour ajuster sa soundtrack à laquelle il accordait manifestement plus d’attention qu’à la partie, il “PVPait middle” (un crime chez nous) dans la plus pure innocence et n’avait qu’une très vague idée d’où était le drapeau ou le score. Il ne se contentait pas de prendre les appels téléphoniques pendant qu’il jouait : il en émettait aussi. Bien sûr, nous gagnions le plus souvent, il perdait le plus souvent (magré un stuff de ouf). Celà dit... celà dit... il s’amusait. Il était bien détendu avant, pendant, après, et de très bonne humeur. Du coup, je respecte totalement cette manière de jouer, même si j’en suis assez peu capable. Ce que j’aime, c’est de savoir que quelqu’un, quelque part, mange son clavier à cause de moi.


Épisode 25

Planche 71 Planche 72 Planche 73 Planche 74
Commentaire de Grégory : Boubounico était un gars assez actif sur les forums de Blizzard, effectivement voleur gnome qui ne se faisait pas que des amis encore que j’ai du mal à me rappeller exactement comme il énervait les gens. Une chose est sûre, contrairement à Titio où j’avais eu la main heureuse (j’y reviendrai), le Boubounico IRL ne parlait décidément pas comme ça. A partir du moment où j’introduisais des personnages dont je ne connaissais pas les joueurs, j’ai pris la méthode guignolo chiraquienne qui consiste à mettre le personnage qui nous arrange dans une enveloppe qui semble raisonnablement apte à le contenir.
J’avais un peu souffert de cet effet “guilde chic”. Pourtant j’étais bien placé pour rentrer dans tout ce que Cho''gall avait de plus en avance à ce niveau, non à cause de ma renommée (à l’époque inexistante) mais parce que l’Agence Tout Risque ayant fusionnée avec “Orc fort Société” pour devenir “Judge”, j’étais déjà dans la guilde Horde la plus performante en PVE. Mais j’étais stuffé comme un mickey (les connaisseurs auront reconnu le set pvp bleu 60, que j’ai porté tout mon niveau 60), et je n’aimais vraiment vraiment pas les raids (pas 5, et moins encore à plus) contrairement à Kalahane dont c’était tout à fait le truc. Du coup j’avais à demander et à convaincre si je voulais/devais joindre (au hasard, pour une dague) et c’était très désagréable à faire. Et je ne l’ai pratiquement jamais fait.
Et à coté de ça je croisais dans le leveling les gentils qui auraient bien aimé être dans la grosse guilde mais pour qui l’admission serait difficile. C’est un de mes gros centres d’intérêts dans Stevostin : que font les gens dans un jeu qui n’est pas conditionné par le marché de l’emploi, l’oligarchie, les religions et toutes ces entités qu’on blâme au quotidien sur nos mauvaises tendances ? Il y a une vérité anthropologique dans WoW, même si le jeu lui même est loin d’être neutre dans les comportements qu’il induit.


Épisode 26

Planche 75 Planche 76 Planche 77 Planche 78
Planche 79
Commentaire de Grégory : Une séquence un peu absurde qui prolonge le glissement de ton vers le “slap stick” comédie initié par la voiture des années 30. Mais n’allez pas croire que les éléments soient pris à la légère: tout est tiré d’experience vécues:
- massacre qui semblait initialement gonflé de joueurs qui étaient en fait tous AFK
- préposés aux popos avant le raid
- projet PVP sur une guilde qui s’apprête à faire un raid
Et cette fois ou on a voulu buter le roi des nains et ou 100 hordeux se sont TPs dans ce qui ressemblait fortement à des toilettes en pleine capitale ally. J’y étais: c’est même moi le crétin qui a parlé en /s et nous a fait détecter. Serviteur !


Épisode 27

Planche 80 Planche 81 Planche 82 Planche 83

Ce final introduisait cette planche de transition qui annonçait la publication de l’album (mais n’y figure donc pas, et n’a pas non plus été colorisé).

Planche 84 Couverture finale
Commentaire de Grégory : Alors, ça sait teaser ou ça sait teaser chez les Makles ? (ne pas confondre avec “tiser”. Ca c’est un savoir faire breton).
C’est l’occasion de dire que les commentateurs ont joué un rôle important dans le succès de la bédé. Voyez-vous, en BD les ventes sont largement conditionnées par combien le distributeur place d’albums en librairie, sachant qu’il se fixe en général un objectif et atteint un résultat approchant. Même si votre BD se vend bien, le temps du réassort, retirage et surtout sous un certain placement et sans un gros éditeur, vous n’allez voir qu’un peu plus d’albums placés en rayon en plus de ce qui a été fait initialement.
Mais en voyant 130 commentaires sous l’une des planches, le distributeur (la Diff, à l’époque, et il faut lui rendre hommage parce que rétrospectivement c’était assez visionnaire par rapport à ses collègues) à décider de doubler le placement initial de 1500 à 3000 ex. Il est clair que ça a fait un énorme différence dans le succès de ce premier tome (il me semble 9000 ex au final).


Épisode 28

Planche 85 Planche 86 Planche 87 Planche 88
Planche 89 Planche 90 Planche 91
Commentaire de Grégory : Comme ceci n’était pas publié sur le blog, il devenait possible de faire une séquence plus longue, qu’on ne vous coupe donc pas ici.
C’est l’occasion de parler un peu de Titio et Stax, deux charmants gredins des forums de Cho''gall. Si la fine équipe attirait régulièrement plaintes larmoyantes et insultes de gens qu’ils avaient “injustement” déboités du haut de leur level de roxxors alors que les pauvres choupis levelaient gentiment, Titio en particulier faisait sensation en répondant avec un culot admirable que c’était un serveur PVP et que le scandale étaient les gens qui refusaient le PVP pendant qu’ils levelaient. J’étais tout à fait d’accord avec lui. Jouer à chat, c’est marrant aussi hors aucun jeu multi-joueur à l’époque n’avait la présent d’esprit de nous offrir ce type de gameplay asymétrique ou la fuite est une victoire. Bien sur, ça impliquait que les gens soient prêt à
1) abandonner leur objectif précédent de cocher des cases dans des listes de courses
2) au profit d’un objectif beaucoup plus amusant d’échapper au loup
3) le tout sans récompense autre que : le fun. No grind here.
WoW est un jeu ou une fuite réussie pouvait me donner autant de plaisir qu’un combat gagné sur la corde. Il fallait juste prendre la bonne perspective. J’ai rencontré Titio IRL et c’était comme on pouvait le présager un type super sociable et charismatique qui parlait effectivement souvent en anglicisme IRL (coup de bol, je lui avais donné ce tick parce que le jargon des joueurs utilisaient beaucoup d’anglicisme rapport aux règles et qu’il fallait donc que je le caricature aussi). Il a acheté une tapée de Stevo pour sa famille. Dieu sait ce que ses grands parents ont compris de tout ça, et s’ils ont rit du gag sur le lubrifiant.
Voilà, c’était le tome 1. [prendre la voix du prêtre à la fin de la messe] Et maintenant mes très chers frères et soeurs, je vous donne rendez vous dans deux semaines pour le tome 2, histoire de laisser à tout le monde le temps de méditer sur cette lecture que nous venons de terminer ensemble. La paix du Christ.


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