Guide des quêtes de Véritistrasz et emplacement du Journal partiellement détruit

Vous vous souvenez sans doute de l'endroit où vous avez grandi. L'odeur de la cuisine de vos parents, les après-midi passées à jouer avec vos camarades...

À présent, imaginez que vous ayez oublié le chemin de votre maison d'enfance. Que vous ne puissiez plus jamais y retourner ni arpenter à nouveau les sentiers de votre prime jeunesse. Et si vous trouvez que c'est un excès de sensiblerie de ma part, essayez donc de vivre dix mille ans loin de chez vous avant de revenir pour découvrir que tout a changé. Alors, nous en reparlerons.

Encore que... Il y a tant de guerres à mener dans cette existence que vous savez peut-être déjà de quoi je parle.

Dix mille ans... J'ai du mal à croire que notre absence ait duré aussi longtemps. Vous n'imaginez pas tout ce que nous avons subi, la peur qui s'était emparée du monde entier. La Fracture, la trahison du Vol noir, les guerres des Dragons...

Les guerres des Dragons... Vous les connaissez peut-être sous un autre nom, mais moi qui les ai vécues, c'est ainsi que le les appelle. Tous les Vols réunis contre le Vol draconique noir.

On pourrait croire que la partie était gagnée d'avance, à quatre Vols contre un, même si notre ennemi détenait l'Âme du démon. En réalité, le Vol bleu a presque été entièrement anéanti dès la première attaque de Neltharion. Trois contre un, donc. Une configuration qui peut encore paraître favorable... jusqu'à ce qu'on comprenne vraiment ce que c'était.

Vous ne connaissez Neltharion qu'en tant qu'Aile de mot, avec sa couvée maléfique. Mais nous, nous les connaissions avant leur chute. Ce n'était pas une menace étrangère, venue de l'extérieur comme la Légion. C'est contre nos proches et nos camarades que nous avons dû nous battre. Vous n'avez pas idée. Et ce d'autant plus que, dans notre ignorance, nous gardions espoir de parvenir à leur faire entendre raison.

C'est ainsi que j'ai vu mes plus proches camarades exterminer mes frères et soeurs.

J'avais des liens étroits avec bien des membres de ce Vol. Nous étions aussi proches que des frères et soeurs de couve. Enfants, nous passions notre temps à jouer des tours pendables aux adultes. Je me rappelle encore la fois où nous avons badigeonné de miel la queue d'Alexstrasza pendant qu'elle dormait et... Pardon, je m'égare.

Ma meilleure amie faisait partie du Vol noir. À l'époque, il y avait très peu de barrières entre les divers Vols... pas comme aujourd'hui, où chacun reste de son côté.

C'est curieux... Je me souviens parfaitement de ses traits et de la façon dont la lumière dansait sur ses écailles, mais son nom m'échappe complètement. Je me souviens aussi de l'horreur que j'ai ressentie quand je l'ai trouvée au milieu des cadavres de ma famille, qui était aussi la sienne, ou peu s'en faut.

Je me souviens du désespoir qui m'a pris aux tripes lorsque je l'ai égorgée de mes griffes. Et je me souviens aussi de la haine qui habitait son regard quand il s'est éteint... Mais son nom ? Rien à faire, ça ne me revient pas.

Je me suis toujours demandé si j'aurais pu empêché cela en étant un meilleur ami. Pourquoi ne s'est-elle pas confiée à moi quand elle a ressenti les premiers effets de la corruption ? Ébyssian a bien été purifié, lui. J'aurais sûrement pu faire quelque chose. Mais elle n'est pas venue me voir, comme si elle avait senti si  je n'étais pas apte à recueillir ses confidences.

Si j'avais été un meilleur ami... si je lui avais dit... Par les Titans, si je lui avais avoué mes sentiments... Les choses se seraient-elles passés différemment ? Je l'aimais tant... et voilà que je ne me rappelle même plus son nom.

Véritistrasz commence à inspecter le contenu de la capsule temporelle.

Une feuille séchée ? Elle devait avoir une certaine importance à mes yeux, à l'époque. Oh, un vieux focalisateur comme on en utilisait pour s'occuper des oeufs !

Tous ces souvenirs réveillent des émotions enterrées depuis longtemps, et mes vieux os ne sont plus ce qu'ils étaient. J'y reviendrai un peu plus tard. Tiens... j'ai aussi laissé une lettre, semble-t-il.

Oh, par les Titans... je... j'ai peine à croire que j'ai pu écrire de telles choses. J'étais si plein d'espoir en partant. J'étais sûr que nous pourrions faire la différence.

Que ne donnerais-je pas pour éprouver à nouveau une infirme fraction de cet optimisme ! Merci mon enfant. Vous m'avez donné matière à réflexion.

Qu'estce que c'est ? Un journal ? Pourquoi me donnez-vous un... Oh...

Son nom... Elle s'appelait Distyia. Par les Titans...

Ha ! Regardez, là. Elle parle de la fois où nous avons rempli l'antre de Malygos de bébés bufflaciens. Il nous en a tellement voulu, après ça ! Bon sang... c'est incroyable... Merci. Merci infiniment.

Il paraît qu'Irion, Ébyssian et Sabellian sont arrivés sur les îles. Peut-être... peut-être pourrai-je leur être utile d'une façon ou d'une autre ? 

J'aimerais tant que Distyia soit fière de moi. Merci, mon enfant. Vous m'avez rendu quelque chose que je croyais perdu à jamais. Vous m'avez rendu espoir.