Fanfiction World of Warcraft

Retour à la liste des Fanfiction

Tleilax et Varenka

Par Nicolas C.
Les autres histoires de l'auteur

Chapitre 1 - Nagrand

Chapitre 2 – Des rêves si réels

Chapitre 3 – Varenka, la guerrière

Chapitre 4 – Varenka, l'éxécutrice

Chapitre 5 – Une armure (si) lourde

Chapitre 6 – Guide des esprits

Chapitre 7 – Rage

Chapitre 8 – Evasion #1

Chapitre 9 - Evasion #2

Tombée en transe, Tleilax commença à revivre sa propre histoire de l'extérieur. Elle se vit avec sa famille sur Draenor. Pendant que sa mère et son père travaillaient à l'extérieur, Tleilax jouait avec sa soeur Varenka... Elles s'entendaient bien et trouvaient mille jeux pour s'occuper. Ses parents avaient rapidement compris qu'elle avait des affinités pour le mysticisme. Elle s'intéressait aux animaux, aux éléments et posait des questions pleines de sens et parfois très mûres pour son jeune âge. Ses parents encouragèrent ces prédispositions autant que possible car ils connaissaient les prophètes et leurs histoires. Peut-être que Tleilax ferait partie de leurs rangs... Varenka était par contraste beaucoup plus fruste. Elle était sportive et manuelle, dure mais loyale. Les caractères de deux soeurs se complétaient à merveille. Tleilax éveillait sa soeur aux merveilles de la nature tandis que Varenka entraînait Tleilax dans les jeux les plus exigeants physiquement.

Quelques années plus tard, la folie des orcs porta un coup d'arrêt à cette idylle familiale. Les traits de Tleilax se crispèrent pendant qu'elle revivait ces instants douloureux. Elle revit son père assassiné par un groupe d'orcs venus pour piller et détruire. Une perle de sang se forma au coin de son oeil droit tandis qu'elle sentait la lame pénétrer la chair de son père. Elle revit Varenka qui se dressait en rempart, armée d'un simple bâton, pour protéger sa soeur et sa mère, réfugiées à l'intérieur. Varenka se défendait avec énergie, en esquivant les coups brutaux des orcs, mais sa résistance allait s'amenuiser et elle dépensait tellement d'énergie à se défendre qu'elle ne parvenait pas à porter de coups... Par miracle, un détachement d'épéistes draenei avait suivi les orcs et engagea le combat à l'extérieur de la maison. Dans un sursaut de courage, Varenka poussa un cri de guerre et repoussa les assaillants de l'intérieur. Les épéistes rallièrent l'intérieur de la maison et la situation tourna rapidement à l'avantage des draenei mieux organisés.

Aussitôt le massacre terminé, Tleilax courut vers le corps inanimé de son père... Elle parvint à entrer en contact avec son esprit déjà lointain.
« Père, non ! »
« Désolé ma chérie, c'est trop tard pour moi. Protège ta soeur et ta mère. Je vous aime... »
Et il quitta définitivement les vivants pour rejoindre leurs ancêtres érédars. L'heure n'était pas encore au chagrin et le chef du détachement demanda à la famille de préparer leurs bagages dans l'heure. Ils se rendirent ensuite en ville où un vaisseau les évacua quelques jours plus tard tandis que les premiers troubles causés par les orcs s'avéraient n'être en réalité que les prémices d'un génocide sauvage et barbare.
Tleilax sortit de transe. Elle se sentait faible et épuisée. L'aube pointait et la nuit allait commencer à laisser la place au jour. Tleilax resta assise un long moment. Elle alla ensuite voir son griffon qu'elle flatta doucement. Puis elle récupéra un peu de nourriture dans ses sacs et commença à manger après s'être assise contre l'animal dont elle appréciait la chaleur. Elle devait reprendre des forces. Son voyage n'était pas terminé.
Le soleil était déjà haut dans l'horizon quand Tleilax se réveilla. Elle s'était endormie sans s'en rendre compte contre son griffon qui, d'un naturel très accommodant, l'avait laissée faire. Elle se redressa tandis que les vestiges de ses rêves s'effaçaient peu à peu. Les totems qu'elle avait préparés avaient beaucoup perdu de leur puissance mais elle comprit qu'ils étaient responsables de ces rêves étranges qu'elle avait eus. Au-delà de simples rêves, elle avait vu et partagé la vie de personnes qui lui étaient liées, d'une façon étrange qu'elle n'arrivait pas encore à déterminer.

Son griffon la regardait d'un air interrogateur et Tleilax sentit ce regard avec son empathie naturelle. « Non je n'ai pas rêvé de toi ! Tu es déçu ? ». Le griffon semblait effectivement dépité et Tleilax éclata de rire. Elle avait à nouveau faim et puisa dans ses réserves de quoi grignoter.

Tleilax regarda le ciel bleu azur de Nagrand. La chaleur du soleil était encore douce et Tleilax passa ses mains dans ses cheveux puis les plaça devant ses yeux. Une légère brise soufflait et elle la sentit sur ses doigts. L'environnement était calme, reposant. Elle leva les bras et s'étira. Le paysage de Nagrand vu du ciel était tellement magnifique...

Elle profita encore quelques instants puis monta sur son griffon et s'envola vers Shattrah où elle devait ensuite rejoindre l'Exodar. Elle devait y voir sa mère, qui avait choisi de s'établir là-bas pour participer à la refondation de la nation draenei, et sa soeur, qui avait choisi la voie du guerrier et terminait sa formation martiale. Tleilax, qui avait appris à maîtriser les armes physiques et élémentaires auprès des prophètes après le crash de leur vaisseau, adorait ces moments privilégiés avec sa soeur pendant lesquels elles pouvaient partager comme dans leur enfance.
Varenka était désolée de devoir manquer les retrouvailles avec sa soeur. Depuis plusieurs mois déjà cette dernière s'était engagée dans une lutte sans faille pour le bien de la nature. Elle comprendrait sa mission.

Pendant qu'elle traversait la Grande Mer sur un navire de ligne de l'Alliance vers le port de Ménethil, elle se remémorait l'ordre de mission que l'exarque lui avait communiqué. La région au sud d'Elwynn, Sombre-Comté était envahie par les morts vivants et un messager avait sollicité l'aide des draenei. Les rangs humains étaient en effet dégarnis par l'effort de guerre en Outreterre et la plupart des terres de Sombre-Comté avaient du être abandonnées faute de pouvoir assurer une sécurité suffisante. La milice locale avait donc envoyé un appel aux bonnes volontés parmi les alliés de Stormwind.

L'ordre de mission rompait avec les pratiques habituelles de l'état major. Envoyer une guerrière seule était rare et Varenka devait cet honneur à son assiduité lors des entrainements. Pourtant elle regrettait de ne pas avoir de compagnons, la route était longue et les embûches nombreuses.

Varenka sortit de sa cabine et profita de l'air marin. Elle portait une robe légère qui ondulait sous la brise légère. Son armure était restée avec son paquetage dans la soute. Le soleil était haut dans le ciel et les nuages rares. Le pont était occupé par l'équipage au travail et quelques voyageurs qu'elle les inspecta machinalement.

Le premier qui attira son attention était un guerrier également. Humain, de haute stature et de forte carrure, il arborait un visage tanné et des traits sévères encadrés par des cheveux châtain clair coupés courts et une légère barbe. L'instinct lui fit tourner les yeux vers Varenka et leurs regards se croisèrent. Ils se toisèrent rapidement, puis l'homme fit un signe de la tête auquel Varenka répondit par un hochement entendu. Il l'avait reconnue comme une pair. Varenka pouvait intimider par sa puissance musculaire, mais une tension naturelle la différenciait des simples brutes : Varenka avait la posture d'une guerrière, toujours en alerte et prête au combat.

Varenka continua son examen des autres passagers. Un gnome tentait de voir au dessus de la rambarde. Varenka le fixa brièvement et détourna le regard, elle ne voulait pas sembler malpolie et ne savait pas si apporter son aide serait bienvenu. Elle connaissait encore si peu les coutumes des autres races de l'Alliance...

Une jeune femme brune et aux formes généreuses faisait les cents pas sur le pont, suivie de deux servantes. Sa robe indigo mettait en valeur ses atouts aussi bien que les bijoux magnifiques dont elle était parée. Visiblement, elle attendait l'arrivée avec impatience. De toute évidence, elle voulait descendre du bateau le plus vite possible, et à son avantage. Son fiancé l'attendait probablement avec une égale impatience.
Deux nains bruyants complétaient le tableau avec un tonnelet de bière dans lequel ils puisaient avec leurs deux chopes usées tout en racontant des histoires visiblement amusantes mais incompréhensibles pour Varenka qui ne parlait pas la langue naine.

La traversée paisible devait bientôt prendre fin. Il restait une heure, une heure et demie au plus, avant d'être en vue du port de Theramore. Varenka quitta le pont et commença à descendre dans sa cabine pour se reposer. La route serait encore longue une fois arrivée au port.

*


Le navire entra dans le port et une passerelle fut rapidement mise en place pour permettre le débarquement. Varenka récupéra son paquetage en soute et revint dans la cabine pour revêtir son armure. Elle avait choisi une armure légère, en mailles métalliques, adaptée aux déplacements qu'elle allait devoir entreprendre.

Elle s'assura que la porte était fermée. Elle dégrafa sa robe légère qu'elle laissa descendre doucement à terre, révélant sa poitrine ferme et son corps musclé, le temps de ranger la robe et passer une chemise. Elle commença ensuite à s'équiper progressivement de son armure : les jambières, le torse, puis les protections des tibias au dessus de ses sabots, et enfin les brassards. Elle ajusta soigneusement les attaches et laça son ample cape bleu-nuit. Elle attacha ses deux épées et son bouclier dans son dos. Elle esquissa quelques mouvements de gymnastique pour vérifier la liberté de ses mouvements, ajusta encore quelques attaches puis, satisfaite, elle s'équipa de ses gants, prit le heaume sous le coude le temps de remonter sur le pont, et ses deux sacs.

Personne ne l'attendait à quai. Une vague de mélancolie s'empara d'elle, mais elle la chassa rapidement.

L'exarque lui avait conseillé de prendre un trajet direct en griffon, et de prévoir une demi-journée. Elle se rendit auprès du maître des griffons, indiqua sa destination et paya le prix demandé avec le contenu de sa bourse ; elle avait reçu quelques pièces d'or pour couvrir ses frais.
Elle avait déjà pris des griffons dans le passé. Ces fières bêtes volaient rapidement mais de façon assez paisible. Elle flatta le griffon dans l'encolure comme sa soeur lui avait appris. Le griffon facilita la montée de la voyageuse. Varenka lui chuchota un remerciement et arrima ses bagages elle en prenant soin de réduire la gêne au maximum.

Le ciel était magnifique et Varenka profitait du survol des montagnes enneigées de Dun Morogh. Les portes de la capitale naine étaient impressionnantes et Varenka aurait volontiers visité si elle n'avait pas été en mission. Quelques heures plus tard, Varenka traversait les steppes ardentes en éprouvant une certaine tension. Des dragons et des archers ennemis avaient été aperçus dans les reliefs et elle scrutait le sol avec attention.

Le griffon continua son vol sans incident jusqu'à la campagne verdoyante de Stormwind, où il se dirigea vers Sombre-Comté après avoir traversé une rivière.

Varenka remercia le griffon qui avait atterri doucement pour ménager son aimable passagère. Elle rassembla ses affaires. Autour d'elle, la végétation était assez mal en point à cause du manque de lumière. En effet, pour une fin d'après-midi, la luminosité ambiante était excessivement faible et dépendait largement des torches avoisinantes. Varenka savait que la région souffrait, mais le constat qu'elle fit en l'observant elle-même prenait une dimension beaucoup plus poignante.

Elle se raidit et se rendit au village où la commandante Althea, déjà prévenue de son arrivée, l'accueillit d'une accolade cordiale et ferme et avec des paroles de bienvenue.

« Je suis Althea. Je suis en charge de la sécurité du village avec la troupe des Veilleurs de nuit. Bienvenue à Sombre-Comté. »
« Je suis Varenka. Je suis venue directement d'Exodar. Je vous remercie de votre accueil.» Elle s'inclina pour ponctuer cette déclaration.
Althea eut un sourire fugitif et déclara : « J'ai demandé à ce que l'on vous réserve une chambre à l'auberge. Vous pouvez vous reposer et je vous rejoindrai pour diner afin de vous expliquer la situation. »

Varenka salua et se rendit vers l'auberge proche. L'aubergiste était prévenu et l'identifia d'un coup d'oeil lorsqu'elle passa la porte.
« Bonsoir ! » lança t-il « Et bienvenue ! Ce n'est pas souvent qu'on voit des draenei par ici...Votre chambre est prête, elle est en haut à gauche », indiqua t-il en montrant l'escalier.

« Merci » répondit-elle laconiquement. Elle commença à se diriger vers la chambre, s'interrompit et ajouta : « Varenka. Enchantée de vous rencontrer. ». L'aubergiste, qui était un petit homme bedonnant entre deux âges, se présenta à son tour en faisant une pirouette. « Schmidts, pour vous servir !».

La clé était sur la porte de la chambre. Varenka posa ses bagages près du lit et but avidement l'eau qui était mise à sa disposition dans la chambre. Elle observa la pièce. Le lit semblait être trop petit, mais elle s'y attendait. Les plus grands humains mesuraient une ou deux bonnes têtes de moins que ceux de sa race. Le plafond était un peu bas également, mais assez haut malgré tout pour elle. La décoration était sommaire, mais de toute façon elle ne passerait pas beaucoup de temps ici. Une petite lampe à huile, une table, une chaise et une armoire. Un tapis venait adoucir la rugosité du plancher. Varenka essayait de ne pas faire trop de bruit avec ses sabots, et le tapis venait à point nommé.

Elle s'étendit quelques instants sur le lit trop court après avoir enlevé son armure. Elle jugea qu'elle s'en accommoderait. Le repos est crucial pour un guerrier et un lit trop court valait mieux qu'une paillasse dans une tente.

*


Althea et Varenka se rejoignirent comme convenu pour dîner dans la salle commune de l'auberge. Après quelques échanges de convenance, elles commencèrent à discuter de la situation à Sombre-Comté.

« Comme vous le savez, des maraudeurs morts-vivants et des zombies sont apparus dans la région. Ils semblent organisés autour de la chapelle au sud et plus loin à l'ouest, vers le cimetière de la Colline aux Corbeaux. Peut-être qu'une patrouille dans les environs vous donnera une meilleure vue de la situation... » expliqua Althea.

Elle réfléchit quelques instants et ajouta : « Une autre menace se profile, les loups-garous sont apparus il y a quelques semaines dans les fermes proches et sont très agressifs. Vous devrez aussi prendre garde aux bêtes sauvages. Des loups et des araignées géantes rôdent un peu partout et peuvent être très dangereux. » Elle ponctua sa phrase en écrasant un insecte trop curieux sur la table. « Les Veilleurs ne sont pas assez nombreux pour faire autre chose que défendre les habitants. La plupart des fermes isolées ont été abandonnées et leurs occupants n'ont pas tous pu être évacués. » Althea grimaça. « Vous devez nous aider » dit-elle.

Varenka était attentive. La souffrance de l'officier était palpable. Elle avait perdu des amis à cause de cette invasion. « Je suis venue pour cela. Avec la bénédiction des Naaru, je mettrai fin à ces troubles. ».

La suite du repas était plus sereine, Althea lui donna encore quelques conseils et elles se séparèrent tôt.
*
Il faisait encore nuit quand Varenka entreprit une série d'exercices physiques. Elle apprécia ce moment de sérénité. Elle commença ensuite à se préparer. Elle s'équipa de son armure, de son bouclier et d'une de ses deux épées, puis descendit dans la salle commune. Elle y prit un petit déjeuner solide et l'aubergiste lui donna quelques provisions pour la journée.

Dehors, l'air était frais. L'automne s'installait doucement sur Azeroth. Varenka se mit en marche.

Au sud du village se trouvaient quelques fermes et une vieille chapelle abandonnée entourée d'un cimetière. Varenka aperçut les premiers squelettes et comprit l'inquiétude d'Althea. Ils étaient assez nombreux et dangereusement proches du village. Comment assurer la sécurité des habitants dans ces conditions ?

Elle s'approcha avec détermination. Un premier maraudeur l'aperçut et se précipita vers elle en agitant sa hache. Varenka attendit qu'il s'approche, puis esquiva le coup avec souplesse ; brutalement, elle déséquilibra le squelette par un puissant coup de bouclier et en profita pour porter un coup d'épée qui le décapita. Le crâne tomba et roula aux pieds de Varenka, tandis que le corps semblait encore hésiter à tomber. Varenka l'aida d'un coup de pied.

Varenka grommela et continua à avancer vers la chapelle. Elle arriva à une dizaine de mètres derrière un squelette équipé d'un bâton qui n'avait encore rien remarqué. Elle chargea et l'impact projeta le squelette quelques mètres plus loin. Dans un bruissement de cliquetis, ce dernier utilisa la magie de la glace pour figer la guerrière sur place et commença à incanter un trait de glace. Varenka, immobilisée, leva son bouclier pour se protéger et réussit à éviter l'essentiel du projectile magique. L'enchantement se dissipa et elle bondit sur le mage squelette qui commençait à incanter un autre trait de glace... Elle l'interrompit d'un coup de bouclier brutal et le désarma. Le squelette était sonné et Varenka l'exécuta facilement.

Elle reprit son souffle tout en observant le terrain autour de la chapelle. Une dizaine de squelettes étaient rassemblés devant une créature qui devait être une goule. Ils étaient nombreux et le groupe se composait de guerriers et de mages. Un assaut direct serait trop risqué ; les mages la glaceraient et elle serait bloquée et à la merci de leur magie pendant qu'elle se protégerait des attaques des guerriers. Elle réfléchit quelques instants et élabora un plan. Une maison était visible à une centaine de mètres et elle pourrait mieux se défendre en éliminant ses ennemis un par un. Les mages seraient incapables de la viser sans menacer également les leurs.

Varenka envisagea brièvement de demander l'aide de la milice, mais elle avait pu jauger la menace que représentaient ces squelettes et n'avait pas peur d'eux. Leurs coups étaient faibles et leurs os fragiles. Elle regretta un instant de ne pas avoir de masse d'arme avec elle pour les briser plus facilement.

La guerrière sortit une hache de lancer et visa soigneusement le mage le plus proche... La hache tournoya et décapita l'ennemi avec un bruit sec. Les squelettes se retournèrent instantanément vers elle et se lancèrent à sa poursuite. La goule semblait les encourager et pointait un bras décharné vers Varenka. Varenka courait déjà vers la ferme. Elle ouvrit la porte et se rendit à l'intérieur...

Une surprise l'attendait. Une banshee était installée dans la maison. Varenka frissonna car elle connaissait le pouvoir de ce type de mort-vivant. Elle risquait de perdre le contrôle de son esprit... La banshee, debout au milieu d'un salon décrépit, regarda Varenka d'un air interrogateur et demanda... « Vous n'auriez pas vu mon peigne ? ». Varenka était sous adrénaline. Elle avait déjà claqué la porte et était prête à se battre... La question la décontenança et elle répondit ... « Non, désolée ». « Ah dommage... ». La banshee n'était apparemment pas hostile, et Varenka détourna son attention vers l'entrée de la ferme.

Au même moment, la porte s'ouvrit... Varenka se précipita pour bloquer l'entrée. Elle ne devait pas les laisser l'entourer !

D'un coup de bouclier, elle repoussa le premier squelette qui perdit l'équilibre et tomba en arrière, empêchant les autres assaillants de pénétrer dans les lieux. Elle le désarma d'un geste expert et commença à porter des coups d'épée ravageurs. Les mages étaient inefficaces et cliquetaient de rage tandis que les guerriers squelettes se faisaient tuer un par un sur le pas de la porte.

Le combat dura quelques minutes pendant lesquelles Varenka parait, bloquait, frappait avec une maîtrise parfaite. Les coups de boucliers étaient dévastateurs et enfonçaient les cages thoraciques des ennemis dont les armures étaient très abîmées.

Les os jonchaient le sol. La banshee laissa échapper une complainte sinistre et Varenka sursauta, elle l'avait presque oubliée. « Euh, ne vous inquiétez pas... je vais nettoyer. » La banshee demanda « Vous n'auriez pas vu mon peigne ? » puis se désintéressa de la Draenei pour observer son miroir.

Varenka était essoufflée, le combat avait été bien calculé et elle avait vaincu. Satisfaite, elle examina son épée et son bouclier. Elle avait une solide formation de forgeron et estima que leur état était encore satisfaisant.

Il restait un ennemi à tuer, la goule de la chapelle. La guerrière quitta la ferme et se dirigea vers sa prochaine cible. La goule semblait surveiller l'entrée de la ferme de ses orbites vides et se jeta vers Varenka au bout d'un moment.

Varenka absorba le choc et se sentit nauséeuse, l'odeur de putréfaction était insoutenable. Elle se concentra sur l'ennemi et prépara sa riposte. D'un coup d'épée, elle trancha facilement le bras gauche de la goule. Elle poursuivit méthodiquement ses attaques tout en se protégeant jusqu'à ce que la goule s'effondre, privée de ses membres essentiels. Pourtant, elle continuait à tenter de mordre. Varenka hésita à lui enfoncer un sabot dans le crâne, puis examina autour d'elle et vit une pelle rouillée qui lui éviterait un contact désagréable.

Quelques instants plus tard, Varenka essuya son épée sur la mousse d'une pierre tombale et la replaça dans son étui. Elle n'osait pas fouiller le corps sans vie de trop près par peur des maladies, mais un petit objet attira son attention. Un peigne. Elle utilisa la pelle pour le dégager et l'empocha.

La chapelle était encore en bon état malgré la présence des morts vivants. Varenka entra à l'intérieur et observa les dégâts. Des traces de sang étaient visibles un peu partout et des ossements encombraient les lieux. L'autel était encore debout mais également souillé par du sang. L'odeur était comparable à celle qui émanait du zombie, mais infiniment plus pesante...

La guerrière sortit rapidement et reprit sa respiration pendant qu'elle pensait à la dure tâche qu'allait représenter la purification de ce sanctuaire...
La banshee attendait toujours dans la ferme et posa à nouveau sa question rituelle. « Puisque vous en parlez... j'ai trouvé ça pas loin. » dit Varenka en lui tendant le peigne. La banshee tendit une main laiteuse vers le peigne. Elle le saisit et l'observa attentivement. « Mon peigne ! Je vous remercie ! ». Varenka, un brin amusée, fit un semblant de révérence et partit.
Un an plus tard...

Ils se déplaçaient en cercle; quelques instants encore et leurs lames s'entrechoqueraient pour un duel sanglant.

Varenka s'élança contre le guerrier mort vivant... Ce dernier para le coup et les deux lames s'engagèrent dans une lutte de puissance...

D'un violent coup de pied, Varenka déstabilisa son adversaire et le désarma d'un coup de maître. Le mort vivant ne parvint pas à reprendre complètement son équilibre et tenta de se protéger de ses mains. Sa tête roula quelques mètres plus loin.

Varenka resta silencieuse et essuya sa lame sur le corps à terre, monta sur son cheval et galopa en direction du sud.

Ses traits étaient tirés après deux jours de combats; ses muscles étaient endoloris mais la douleur maintenait son acuité.

Elle arriva en vue d'une escarmouche... Quatre nains défendaient une tour contre une dizaine d'assaillants orcs; ils se protégaient l'un l'autre et utilisaient leurs boucliers avec une efficacité remarquable. Mais elle savait qu'ils ne tiendraient pas plus que quelques minutes... Elle sauta de cheval et chargea les assaillants...

Le temps se figea tandis qu'elle poussa un cri de guerre retentissant...En un instant elle était parmi ses ennemis et se mit à virevolter parmi eux. Sa lame tranchait, perçait; son armure ruisselait du sang ennemi.

Varenka ne sentait plus la douleur des attaques portées vers elle; sa rage était infinie... elle hurla sa colère et tourbillonna encore et encore... Les nains repoussèrent leurs ennemis et la rejoignirent dans une danse mortelle. La guerrière enchaînait les attaques; chacun de ses membres était tendu dans un effort unique, donner la mort.

Quand le dernier orc vivant fut projeté à terre, Varenka le souleva d'une main malgré le poids de son armure et lui demanda d'un ton sec:
« Où est Drek'Thar? »
« Sud... le donjon Loup de givre...Pitié... » gémit-il.

Varenka resta silencieuse et lui enfonça son épée à travers le corps.

Elle se dirigea vers sa monture et indiqua aux nains:
« Défendez cette tour; des renforts vont arriver pour la fortifier. »
Les nains s'exclamèrent, « Par Muradin! »; mais Varenka était déjà loin vers le sud...

Un loup sortit de la forêt et se mit à courir à ses côtés, poussant un bref aboiement.

« Soeur » dit Varenka et stoppa son cheval.

Le loup changea d'apparence... Tleilax apparut, vêtue d'une armure de mailles bleutée et portant une masse et un bouclier. Des éclairs crépitaient sur ses épaules.

« Soeur ».

Elles s'étreignirent brièvement.

« Pourquoi es-tu ici? »
« Parce qu'ici je suis avec toi » répondit simplement Tleilax.
« Drek'Thar est au sud, dans un donjon. »
« Quelles sont ses défenses? »

Varenka regarda ailleurs...

« Je l'ignore ».
« Qu'as-tu prévu? »
« Je pensais aller vers le sud pour nettoyer le chemin; je n'ai pas encore rencontré le gros des troupes ennemies... »
« Le plus gros de leur armée tient déjà le siège de la forteresse de l'Alliance. Vanndar et ses troupes résistent fièrement. Nous devons faire vite pour renverser le cours de la bataille. Je peux nous ramener à la forteresse, ou bien nous pouvons aller frapper l'ennemi au coeur ».
« Drek'Thar doit mourir, cette vallée sera nôtre. »

Tleilax regarda vers le sud... Une colline se dessinait au dessus de la forêt. Le ciel était bleu azur; la neige reflétait le soleil mais les Draenei étaient habituées à la lumière brûlante du désert.

« Les esprits sont avec nous. »

Les deux soeurs s'engagèrent vers le sud.

Les routes étaient désertes... Elles arrivèrent rapidement en vue d'une forteresse protégée par deux tours. Des archers étaient visibles à l'intérieur et n'étaient pas protégés par des meurtrières contrairement au donjon de Vanndar.

Des flèches commençaient à pleuvoir autour d'elles... Tleilax posa un totem et murmura quelques mots; un bouclier invisible commença à les protéger en ralentissant les flèches.

« Ils sont un peu loin; mais je devrais pouvoir m'occuper d'eux. »

Varenka grogna son acquiescement et commença à surveiller le périmètre.

L'air se chargea d'électricité... Tleilax concentrait son pouvoir... Des globes d'énergies se formèrent autour de ses mains... Elle libéra plusieurs chaînes d'éclair vers les groupes d'archers... Des hurlements se firent entendre; puis le silence se fit pendant quelques instants. L'atmosphère restait électrique. Des cris se firent entendre à l'intérieur de la forteresse et les herses de bois s'ouvrirent pour laisser passer plusieurs groupes de combattants de la Horde.

Les guerriers étaient devant et couraient vers les deux soeurs; ils étaient soutenus par des lanceurs de sorts et des soigneurs un peu en retrait.
« 'rrrr... »; fit Varenka du fond de la gorge. Elle avait adopté une posture de berzerker; sa tension était extrême et son épée n'était qu'un prolongement de son esprit meurtrier...

Tleilax activa plusieurs totems défensifs.

« Occupe-les, je m'occuperai des soigneurs ».

Les tambours de guerre de la Horde retentissaient dans la forteresse. L'air était glacé.

Varenka chargea les combattants au corps à corps... L'impact brutal les assomma un bref instant. Dans un accès de témérité, Varenka tourbillonna.

Ils étaient seuls et elle était multiple.

Tleilax lança une terrible chaîne d'éclair vers le groupe de lanceurs de sorts... Certains tombèrent en grésillant, mais la plupart étaient protégés par les soigneurs.

Tleilax invoqua alors un élémentaire de feu et un élémentaire de terre dans le groupe de soigneurs, et poursuivit son effort destructeur. Les totems absorbaient la plupart des projectiles magiques qui arrivaient vers elle; et son armure le reste.

Tleilax lança une protection magique sur Varenka pour la protéger des attaques ennemies... Elle se lança ensuite dans la mêlée. Le feu, l'air et la terre balayèrent l'ennemi par son intermédiaire. Les lanceurs de sorts ne pouvaient pas incanter à cause des interruptions causées par les horions magiques de la shamane. Les soigneurs étaient désorganisés et couraient partout pour échapper à la brutalité physique de l'élémentaire de terre, mais ils furent rapidement consumés par l'élémentaire de feu.

Le groupe d'assaillants fut mis en déroute après quelques minutes de combat; leurs pertes étaient déjà très élevées; mais devinrent totales quand Varenka intercepta les fuyards pour les exécuter sommairement.

Varenka, frissonnante, revint vers sa soeur en boitant, elle avait été sérieusement blessée malgré le bouclier magique. L'adrénaline et la rage du combat étaient parties et laissaient place à la douleur et au froid intense...

Tleilax soigna les blessures de sa soeur très rapidement.

Les deux soeurs se regardèrent en souriant. Elles avaient réussi à éliminer une partie des défenses du donjon; et surtout elles étaient encore en vie.

Un groupe de cavaliers de l'Alliance arrivait par le nord et rejoignit les Draenei.
Le capitaine du groupe les salua.
« Salutations! C'est vous qui... »
« Drek'Thar est dans cette forteresse. Les défenses sont affaiblies. Allons-y. » le coupa Varenka.

Le soleil était encore haut dans le ciel, l'air glacé et la neige rouge de sang.
Tleilax sourit en suivant le groupe. Sa soeur était devenue adulte.
Le corps sanglant de Drek'thar gisait dans le donjon Loup de givre.

Varenka haletait encore. Après deux jours de combats incessants, la victoire était enfin acquise.

Tleilax s'approcha d'elle et posa la main sur son épaule.
"Les bons esprits te protègent, tu as été héroïque! Je suis fière de toi... "

Varenka tourna la tête vers sa soeur et répondit en forçant un sourire :
"Je ne sais pas si les esprits me protègent, mais je sais que toi, tu étais là."

Elle regardait la dépouille de son ennemi quand elle ajouta :
"Je suis... fatiguée. Allez viens, rentrons à l'avant poste."
Il faisait encore jour quand les deux Draeneis prirent le chemin du retour, laissant l'armée régulière de l'Alliance se charger de fortifier la zone.

Varenka réfléchissait à ce qui s'était passé pendant ces deux jours. Elle avait combattu comme une lionne, sauvé des vies, détruit d'autres vies, porté l'assaut final contre la forteresse et triomphé du général de la Horde sans jamais faillir.

Jusqu'alors, les combats n'avaient jamais eu ce degré d'intensité. Elle n'avait jamais autant puisé dans sa rage intérieure pour survivre et vaincre. Et elle avait survécu. Pourtant, elle n'arrivait pas à s'estimer victorieuse. Sa soeur semblait l'encourager, être si fière. Etait-elle devenue plus sage qu'une chamane? Ou n'avait-elle encore rien compris à la vie?

Dans l'armée, sa réputation était grande, elle était surnommée l'exécutrice. Ce mot avait plusieurs sens selon elle. La détermination, l'absence de compromis... ou encore l'absence de pitié, l'obéissance aveugle. La victoire exigeait de payer un lourd tribut de sang, et Varenka avait du mal à accepter ce prix.

Tleilax, montée sur un bélier, rompit le silence.
"Tu as l'air bien grave."
"Pourquoi es-tu fière de moi?"
"Parce que tu n'es pas fière de toi."

Varenka rumina quelques instants cette réplique étonnante. Qu'est-ce que cela pouvait vouloir dire? Effectivement, elle n'était pas fière. Elle avait passé deux jours à voir rouge, à prendre des vies... A être une brute sanguinaire?
"Est-ce vraiment cela que tu penses de toi?"

Elle avait versé beaucoup de sang, c'est vrai. Pourtant, elle n'avait pris aucun plaisir à faire cela... Vraiment? Était-elle honnête envers elle-même ? Et l'exaltation du combat? L'adrénaline et la témérité, se battre jusqu'au bout, corps et âme... Elle avait aimé ça. Non! Impossible! Elle n'était pas une brute...

Tleilax percevait la détresse de sa soeur. Elle avait prévu cette crise. Devenir adulte était un processus douloureux.
"Tu n'aimes pas les compromis hein?"

Des sanglots éclatèrent. Varenka comprit qu'elle devrait vivre avec ce qu'elle avait fait. Ce qu'elle ferait encore.
"Tu es libre de construire ton destin."

Varenka essuya les larmes qui coulaient lentement sur sa peau bleutée. Après toute cette tension, elle se sentait un peu libérée. Sa soeur avait raison. Pourtant elle avait du mal à donner un sens à ce massacre. Cette vallée en valait-elle la peine? L'Alliance en valait-elle la peine? Pourquoi ne pas rester en dehors de tout cela?

Puis le souvenir de son père s'imposa à elle. Assassiné par un Orc, un monstre, qui avec ses comparses, avait attaqué leur ferme... Elle s'était dressée contre ces abominations, elle avait incarné le dernier rempart contre la haine et la folie.

Elle comprenait mieux sa douleur. Elle pouvait ressembler à un monstre, mais elle était du côté du bien. Ou du mieux en tout cas. Chaque coup porté pouvait l'être pour le bien; ou à l'inverse pour le mal. La frontière était fine, mais ce que sa soeur voulait dire, c'est qu'elle avait la douloureuse responsabilité de se choisir à chaque instant et cela jusqu'à sa mort.
Une Draenei observait distraitement la vallée qui se déroulait jusqu'à l'horizon. Elle était légèrement cambrée, les mains posées sur ses hanches. La tête haute, elle humait doucement l'air pur et frais, légèrement parfumé par les forêts de pins avoisinantes, le laissant pénétrer au plus profond de ses poumons. Ses cheveux de jais oscillaient doucement avec la légère brise. Elle vivait cet instant intensément.

Tleilax cligna les yeux, et exhala un profond soupir.

Elle était arrivée au sommet de la plus haute montagne du massif. En faisant ainsi, elle répondait à l'appel des esprits. Le soleil était au zénith.
"Ainsi vous m'avez appelée, et parmi vous je me trouve" prononça t-elle à mi-voix.

La veille, elle était revenue avec Varenka à l'avant-poste où elles avaient pu se restaurer puis prendre du repos. Au petit matin, à son réveil, elle savait naturellement ce qu'elle devait faire. C'était une marche agréable pour se rendre au sommet, délassante, et Tleilax appréciait cette sérénité.Tleilax rentrait lentement en transe. Le monde des esprits devenait peu à peu perceptible. Tleilax eut un coup d'oeil introspectif. Son esprit était coloré comme à l'ordinaire d'un bleu profond, métallisé et sporadiquement illuminé par des arcs électriques.

Soudainement, elle sut pourquoi elle était là : dans le monde polychromatique des esprits, l'esprit de Drek'thar était présent, entouré de ses maîtres de guerre et de nombreux combattants tombés au combat.

"Lok'tar ogar shamane", prononça l'esprit du défunt général de la Horde d'une voix désincarnée mais néanmoins pourvue d'intonations puissantes. Il nétait pas hostile mais empreint d'une imposante solennité.
"Salutations, esprits", répondit Tleilax calmement.
"Nous avons rejoint les esprits de nos ancêtres." Il fit une pause et ajouta "Certains sont morts en combattant, d'autres n'ont pas eu cet honneur. Ils errent dans les limbes du monde des esprits, tels des maudits."

L'esprit sembla jauger Tleilax quelques instants. Il continua :
"Des assassins les ont égorgés pendant leur quart de repos. Ils ont été massacrés. Donnez leur une chance de prouver leur honneur, shamane, ils le méritent."
"Pourquoi vous en préoccuper?"
"J'ai une responsabilité envers eux, ce sont mes soldats, je ne les abandonnerai pas."
"Vous n'avez pas d'autre responsabilité que celle que vous choisissez. Si ces morts sans honneur vous déshonorent, vous pouvez les rejoindre et partager leur peine."
L'esprit de Drek'thar émît une forme de soupir.
"Je ne suis pas déshonoré... Je veux simplement les aider. J'ai partagé ma vie avec eux et je suis triste pour mes frères."
"Ne pensez vous pas qu'en les aidant vous les déshonorez encore plus? Sont-ils décidément incapables de gagner leur honneur par eux-mêmes?"
"Ce n'est pas ce que je souhaite, vous le savez!"
"Le monde des esprits obéit à des règles. Votre compassion vous honore, mais est inutile. Ils seront prochainement renvoyés dans le monde des vivants pour prouver leur valeur. Le temps s'écoule différemment ici, mais le gardien des âmes les libérera bientôt."
"Oh..."

"Soyez rassuré, ils auront leur chance. Et vous les retrouverez, un jour."
"Merci pour vos paroles, shamane, vous avez réconforté nos coeurs, nous nous réjouissons pour nos frères d'armes. La Horde sera fière d'eux !»

Tleilax inclina la tête et commença à sortir de transe. La nuit tomberait bientôt, comme toujours, le temps s'était écoulé plus rapidement dans la réalité que dans le monde des esprits.
Elle prit la forme d'un loup et s'élança vers la vallée, pour rejoindre l'avant-poste et Varenka.


Le ciel était rouge, les derniers rayons du soleil s'éteignaient doucement pendant que Tleilax rejoignait l'avant poste. Elle se sentait bien, sereine, après cette journée en forêt.

L'activité était importante aux abords de l'avant poste. Les chariots de ravitaillement s'étaient arrêtés pour la nuit et leurs équipages s'affairaient pour préparer le campement. Des feux de camps apparaissent peu à peu autour des hauts bâtiments de pierre. Elle cherchait sa soeur depuis un moment déjà. Un garde lui apprit qu'elle était partie.

«Varenka, oui je vois. Elle est partie dans l'après-midi. Une colonne de réfugiés est venue de la vieille ville d'Altérac, au nord est de la vallée. Apparemment ils ont été attaqués par une troupe de grunts. L'exécutrice a annoncé qu'elle irait sur place pour mettre fin à cette menace. »

Tleilax sentit une douleur brutale dans son ventre. Par réflexe, elle posa une main sur son abdomen.
« Oh non ! » fit-elle.

Une louve quitta l'avant-poste avec précipitation. Dans le lointain, un hurlement glaçant fit frissonner les réfugiés comme les soldats...

*


La vieille ville était détruite, brûlée. Des corps sans vie jonchaient les rues. Au milieu des odeurs nauséabondes, toujours en forme de louve, Tleilax détecta l'odeur de sa soeur. Elle suivit la piste qui la mena jusqu'au lac de la forêt des pins argentés. Là, sur la berge, des traces semblaient indiquer qu'un bateau attendait les ravisseurs. Car c'était bien de cela qu'il s'agissait. Varenka avait été capturée par l'ennemi.

A l'horizon s'étendait, sous la lueur de la lune, la capitale des morts-vivants réprouvés, Lordaeron. Tleilax grogna et aboya furieusement en direction de Lordaeron. Une fois son instinct satisfait, elle reprit son apparence normale. Elle devait réfléchir rapidement. Varenka avait été enlevée, et était probablement déjà emprisonnée dans la ville fortifiée. Elle avait entendu parler des égouts qui permettaient un accès plus discret au coeur de la ville qui s'étendait dans les entrailles de la terre. Personne dans l'Alliance ne serait prêt à lancer une attaque contre une capitale aussi bien défendue. Surtout dans le contexte d'une trêve très fragile et des conflits confinés à des zones encore circonscrites. La perspective d'une guerre totale allait effrayer les maréchaux de l'Alliance. Non, définitivement, c'était une affaire de famille.

*


« Ok, je vais prendre ce lance-roquettes, avec un pack de roquettes, des fumigènes et des grenades en adamantite. Ajoutez également un système de camouflage et une cape parachute », fit Tleilax.
Son regard se posa sur une paire de lunettes de haute technologie.
« Et ces lunettes là, vous pouvez m'en dire plus ? »
« Ah ! Très bon choix madame ! Il s'agit du modèle dit réplicateur, destiné aux soigneurs et permettant une fonction de zoom ainsi que la détection de particules élémentaires. Allez-y, essayez les !»

Tleilax mit les lunettes et testa la vision enrichie procurée par les lunettes. Elle regarde autour d'elle. Le gobelin avait installé son échoppe sur la route entre la vieille ville d'Altérac et Southshore. Les lunettes lui permirent de repérer et de distinguer clairement plusieurs animaux dans les alentours proches, dont elle avait déjà une perception shamanique. La fonction de zoom lui permit de voir tous les détails.

« Fonctionnent-elles également dans l'obscurité? »
« Evidemment, c'est le top de la technologie ! Rien ne vous échappera avec cette vision augmentée. »
Satisfaite, elle choisit de prendre également les lunettes.
Le gobelin empocha l'argent qu'elle tendait et se mit à préparer le matériel.
« Vous verrez, leur utilisation est assez simple. »
« J'ai combattu avec des nains et des gnomes, je connais quelques rudiments d'ingénierie. Ca devrait aller. »
Une fois le matériel empaqueté, elle salua le marchand et partit en direction de Lordaeron.

*


La forteresse de Lordaeron se dressait dans la nuit, monumentale et chargée d'histoire. Et Tleilax était déterminée à ajouter une page à cette histoire.

Elle était arrivée près du système des égouts. Deux gardes surveillaient l'entrée. Une attaque frontale risquerait de mettre en péril son plan, mais son dissimulateur gnome était là pour ça. Elle activa le dispositif et commença à se glisser entre les deux gardes. Elle s'arrêta net. L'entrée était couverte de gravier. La défense de la ville avait visiblement l'habitude de gérer les attaques furtives. Tleilax recula doucement et se mit à l'abri des regards un peu plus loin. Elle n'avait plus le choix, il fallait tenter l'option commando. Elle mit ses nouvelles lunettes, ajusta sa vision, puis elle lança un fumigène blanc vers l'entrée.

« Grushdeva ! Misht ! ». Les gardes inquiets se mirent à couvert à l'intérieur des égoûts, prêts à bloquer le passage.

Tleilax comptait sur cette action, ils avaient pour mission de protéger l'entrée, pas de s'enfuir en pleine nature. Elle dégoupilla une grenade, attendit un bref instant et lança le projectile vers l'entrée. Une explosion retentit dans le silence de la nuit, des membres déchiquetés volèrent un peu partout.

« Ca, c'est fait ! » dit-elle. Elle prit un grand bol d'air, puis fonça à l'intérieur.
« Grushdeva! Misht! »

Varenka se releva de sa couche de paille. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était emprisonnée dans cette cellule... Quelques heures, au plus. Les deux gardes semblaient s'être soudainement agités.Elle avait regagné quelques forces depuis sa capture. Submergée dans un guet-apens, elle n'avait pas essayé d'opposer de résistance malgré toute la haine que lui inspiraient ces réprouvés aux allures de lépreux.

Des bruits d'explosion retentissaient à l'extérieur de la prison, dans le quartier de la guerre. Les gardes discutaient avec animation et ne lui prêtaient aucune attention. Qui pouvait bien oser s'en prendre à leur capitale? Varenka s'amusa de les voir paniquer. Peut-être que le moment serait bien choisi pour...Les gonds étaient rouillés, mal entretenus. Elle empoigna les barreaux. Elle banda ses muscles et poussa brutalement la porte de la cellule qui céda d'un seul coup. Les gardes se retournèrent, mais c'était trop tard, une masse de muscles violette les enserrait tel un serpent exotique mortel.

« C'est l'heure de dormir... », prononça-t-elle lentement, grimaçant à cause de l'effort.

Ils perdirent connaissance à peu près simultanément. Varenka leur brisa les genoux puis elle récupéra leurs masses d'armes et se précipita vers la sortie.

*


«Lordaeron, dernier arrêt avant l'enfer. » Tleilax ne savait pas vraiment pourquoi cette phrase lui venait à l'esprit, mais elle avait finalement du sens, alors elle la répéta plusieurs fois. Elle se déchaînait dans les couloirs, c'était un sacré bazar dans le quartier des guerriers. Dans sa transe meurtrière, elle était guidée par les esprits des soldats de l'alliance défunts pendant la guerre de Lordaeron. Le monde tournait au ralenti autour d'elle. Elle percevait l'intégralité de la zone avec son matériel d'ingénieur et sa vision shamanique.

Une patrouille se ruait vers elle depuis un couloir proche. Elle lança une grenade qui explosa lorsqu'ils tournaient pour la rejoindre. Elle incanta une chaîne d'éclair dans leur direction. L'odeur de chair grillée empira rapidement. Tleilax essaya de supprimer un rire dément. Les esprits des défunts étaient bien trop nombreux et leur souffrance était sans pareil. Ils la pressaient de les venger, de détruire ces êtres qui avaient corrompu leur royaume, leurs terres et les gens qu'ils aimaient... Tleilax commençait à perdre la raison tandis qu'elle se dirigeait vers sa cible en courant.

*


Varenka progressait lentement dans les quartiers de la guerre et elle était maintenant bloquée. Elle ne devait la vie sauve qu'à la panique générale qui empêchait ses ennemis de se regrouper en trop grand nombre. Une porte massive l'empêchait de rejoindre ce qu'elle pensait être la sortie. Ses ravisseurs avaient négligé de lui bander les yeux et elle avait donc un souvenir approximatif de sa position. Elle cherchait du regard un mécanisme actionnant la porte, quelque chose qui pourrait lui servir...

*


« Non! Pas ma fille! Je vais vous... ».

Les voix se bousculaient dans sa tête. Une partie lucide de son esprit savait qu'elle leur céderait bientôt. Elle avait pourtant une mission à accomplir. Elle invoqua deux élémentaires un peu spéciaux, un de feu et un autre de terre et elle leur ordonna de protéger la personne qui allait arriver.
« Je sais que vous n'avez pas l'habitude de ce genre de lieu, mais vous allez vous amuser, je vous le promets. »
« Je suis... mort? Il fait si sombre ici... »

Tleilax inséra une nouvelle roquette dans le lanceur et sélectionna sa cible à l'aide de sa vision augmentée.
« J'ai oublié d'arroser les plantes. Il a fait si beau aujourd'hui. Ce n'est pas un jour pour...»
« Tu es un peu trop près ma chérie, désolée... »
Elle pressa la détente. Puis elle s'effondra à terre, un filet de sang coulait de son nez.

*


« AAAAhh! », cria Varenka.

Un mur à sa droite venait d'exploser. Elle se protégea tant bien que mal des débris projetés à grande vitesse, n'évitant pas quelques estafilades. Elle inspecta la scène quelques instants, et après avoir regardé la grande porte avec quelques regrets, elle s'approcha de l'orifice créé par l'explosion.
« Mon fils fait son apprentissage de forgeron. Nous sommes très fiers de lui. ». Cette voix, Varenka la reconnut immédiatement. Elle courut vers sa soeur.

*


« Je n'aime pas beaucoup ces gens, comment s'appellent-ils déjà... »

Varenka tenait Tleilax dans ses bras, tandis qu'elle écoutait ses paroles étranges. C'était bien la voix de sa soeur, mais ce n'était pas vraiment elle qui parlait.

« Merci Tlei. Ça va? Il faut qu'on parte d'ici tout de suite. »

« Oh la suite royale, je n'y suis venu qu'une fois. J'étais très déçu. »
« Tu m'écoutes? Qu'est-ce qui t'arrives? »

C'est alors qu'elle remarqua que la lueur des yeux de sa soeur était différente. Il lui semblait même qu'il y en avait plusieurs. C'est alors qu'un des élémentaires pris la parole.

« Correct. Moi Geddon. Baron Geddon. Lui ami, Garr. Moi parler un peu le commun. Temps... restreint. »
« J'ai déjà entendu ces noms... Qu'est-ce qu'elle a? »

L'élémentaire lui fit comprendre que Tleilax avait perdu le contrôle de son esprit en raison des puissances qu'elle avait du utiliser pour prendre d'assaut la capitale. Avec ce qui aurait pu passer pour un clin d'oeil, il précisa que la shamane avait du être très imaginative pour convaincre deux élémentaires supérieurs de l'aider dans sa quête. Mais malgré ça, le prix à payer était immensément élevé. Encadrée par ses deux gardes du corps élémentaires, Varenka transporta sa soeur jusqu'à l'extérieur de la ville.

*


Il faisait toujours nuit lorsque le groupe regagna l'extérieur.
« Où est ma maman? » fit Tleilax d'une petite voix.
Varenka réfléchit un instant, il n'est pas si facile de répondre à un esprit, surtout quand celui-ci possède votre soeur.
« Qui es-tu? »
« Eh pardi je suis le troubador du roi Terenas, et de son jeune fils le prince Arthas! », répondit une voix plus grave.
« Aie aie aie... »

Un gobelin les attendait à l'extérieur de la ville, à côté d'une machine volante. Le marchand de Southshore avait senti la bonne affaire lors de sa transaction avec Tleilax la veille et il avait décidé de tenter le coup.
« Bonsoir! Ça vous dirait une balade en avion? »
« Vous tombez bien. Je crois qu'on va faire ça. »
Varenka se tourna vers les deux élémentaires.

« Pouvez-vous encore nous protéger le temps qu'on décolle? »
« Correct. Respect engagements. », prononça le baron Geddon. Il se tourna vers Garr, lequel indiqua son approbation par une sorte de tremblement de terre miniature.

Les deux élémentaires se mirent en position entre la forteresse et la piste de fortune. Des dizaines de soldats sortaient à présent de Lordaeron. La panique avait fait long feu et laissé la place à une organisation disciplinée. Jusqu'à ce que...

Le Baron Geddon se précipita dans la masse et commença à invoquer une série d'infernos. Garr se démultipliait et provoquait le chaos dans les lignes ennemies.

Pendant ce temps, Varenka installa Tleilax dans la machine volante. Tleilax avait maintenant perdu connaissance, et le saignement nasal avait cessé.
« L'aéroport de Forgefer, s'il vous plait. »
« A votre service, madame. »
La machine volante progressait lentement dans le ciel et survolait les prairies d'Arathi; l'aube pointait et les étoiles s'estompaient de la voute céleste. Varenka observait une nuée de points noirs en provenance du nord...
« Nous sommes poursuivis ! »
« Je vends des parachutes pour vingt pièces d'or ! »
Varenka fusilla le gobelin du regard.

« Ils se rapprochent. »
« La machine est dépourvue d'armes, leur poids augmente trop la consommation de carburant. »
« Pourquoi est-ce que ça ne m'étonne même pas ? Je prends un parachute. »

Varenka s'équipa du parachute et positionna ses bras autour du torse juste en dessous des épaules de Tleilax pour pouvoir la porter.
« Des gargouilles. Une armée entière. »
La nuée n'était plus qu'à quelques dizaines de mètres. Varenka pouvait distinguer leurs grands yeux noirs et les expressions menaçantes.
« Accrochez-vous. Nous serons plus en sécurité à terre. »
Le gobelin commença un piqué vers Arathi. La machine volante vrombissait et prenait de la vitesse tandis que les gargouilles perdaient du terrain.

Le sol se rapprochait dangereusement.
« Sautez, maintenant ! »

L'équipage de la machine s'éjecta et ouvrit les parachutes le plus tard possible. Quelques dizaines de secondes plus tard, la machine explosa au contact du sol. Peu après, ils arrivèrent au sol avec une vitesse encore trop importante. Le choc les fit rouler à terre. Varenka se releva péniblement et essaya de rassembler ses esprits... Tleilax était étalée sous le parachute, et le gobelin était déjà en train de s'éloigner. Varenka leva les yeux. Le ciel était devenu noir et le bruissement des ailes devenait de plus en plus fort.

« Par les Eredars... »
Elle se sentait perdue. Peut-être était-ce la fin. Comment peut-on tenir seule, sans armes et sans armure face à une armée ? Et sa soeur, qui prendrait soin d'elle ?
« Par ici ! »

Varenka regarda en direction de la voix qu'elle venait d'entendre. Une humaine arrivait au galop dans sa direction, dressée sur un cheval de guerre cuirassé.
« Je n'aime pas beaucoup les morts vivants. Je m'appelle Kateria. »
« Varenka. Ma soeur Tleilax est sous ce parachute. »
Mais déjà, l'ennemi était au sol et les encerclait, se rapprochant peu à peu.
« Reste à côté de moi. ». Kateria plaça une bénédiction de puissance sur la guerrière et sur elle-même.
Varenka rugit. Le cri de guerre galvanisa les deux combattantes. Une gargouille trop pressée fondit sur elle. Un éclair sacré jaillit de la main droite de Kateria et atteignit la gargouille qui fut repoussée et se mit à essayer de fuir, finissant piétinée par ses congénères.

« Lumière... » Kateria consacra la terre par son énergie sacrée et débuta l'incantation d'un sort. Les gargouilles se précipitèrent sur les combattantes. Les morts-vivants crièrent de douleur lorsqu'ils atteignirent la terre consacrée, mais ils continuèrent à avancer.
Kateria libéra une vague d'énergie divine. Les premiers rangs de gargouilles furent réduits en cendres, mais ils furent remplacés rapidement.
« Colle-toi à moi ».

Varenka étreignit la paladine. Un halo sacré les entoura et leur conféra une immunité divine. Les griffes des gargouilles tentaient de les atteindre.
Seules sur un ilot au milieu du chaos, Varenka et Kateria se regardaient dans les yeux. Kateria se rappela un rêve qu'elle avait fait récemment, mais la fin serait différente cette fois.

*


« Par la puissance des arcanes ! Brûle par le feu sacré, Fléau, brûle et cesse de ravager nos terres ! Arthas, prince indigne, montre toi ! »
Tleilax était debout, transfigurée par une puissance supérieure et protégée par un bouclier magique. Des boules de feu jaillissaient de ses mains, et elle déclenchait des vagues explosives en chaîne.
« Votre corruption est... infecte. Brûlez encore ! »

Les gargouilles échouèrent à pénétrer ses défenses et une odeur de chair brûlée envahit l'atmosphère.
Très rapidement, le champ de bataille devint un charnier.

*[/center)

Kateria et Varenka se dégagèrent lentement de leur étreinte, sous le choc, et observèrent Tleilax se diriger vers elles avec un sourire chaleureux.
« Je suis Antonidas, archimage du Kirin'Tor. Vous êtes saines et sauves. »
« Euh... merci... Mais... vous êtes Tleilax, ma soeur. »
« Oh ». L'archimage s'inspecta et son sourire se décomposa. « Alors je ne suis plus qu'un esprit. »
Antonidas était un héros de la guerre contre le Fléau, mais il avait péri lors de la défense de Dalaran contre Arthas. Sa sagesse et ses pouvoirs étaient légendaires.

« L'esprit de votre soeur n'est plus dans ce corps. » Il parut réfléchir un moment. « Tant d'esprits défunts cherchent à la posséder. Qu'a-t-elle fait pour ouvrir un tel canal avec l'au-delà ? »
« Elle a attaqué Lordaeron, la capitale des réprouvés pour me libérer. »

Kateria eut un hoquet de surprise.
« Je vais essayer de faire revenir son esprit. Je suis sûr qu'il n'est pas très loin, il doit vous surveiller. »

Un loup aboya au lointain. Antonidas eut un léger rire.
« Comme je le disais, elle n'est pas loin. Je vais renvoyer ces esprits dans leur univers, puis lui rendre sa place. Cette époque n'est plus la mienne. Mesdames. »
Il fit un baisemain aux deux combattantes, puis rentra en transe.
Plusieurs minutes s'écoulèrent.

Tleilax chancela soudain, et serait tombée si Kateria et Varenka ne l'avaient pas soutenue.
« Oh... »
« Tlei ! C'est bien toi ? »
« Oui... J'ai réussi alors.»
« Tu es la meilleure ! Merci du fond du coeur. » Tandis que Varenka serrait sa soeur, elle lui présenta Kateria.
« Voici une paladine courageuse, sans elle nous ne serions plus là. »
« Qui sait... Je suis heureuse de vous voir réunies. »

Le soleil irradiait les prairies d'Arathi et diffusait une chaleur agréable tandis que les trois héroïnes se dirigeaient vers le refuge de l'ornière pour prendre un peu de repos avant de se séparer.
Aucun commentaire - [Poster un commentaire]
Il n'y a pas de commentaire. Soyez le premier à commenter cette histoire !

Poster un commentaire

Vous devez vous identifier pour poster un commentaire.
Nombre de visites sur l'accueil depuis la création du site World of Warcraft : 372.227.028 visites.
© Copyright 1998-2024 JudgeHype SRL. Reproduction totale ou partielle interdite sans l'autorisation de l'auteur. Politique de confidentialité.