Fanfiction World of Warcraft

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Survivre

Par Durïn

Prologue

Chapitre 1 : Fuite: à toute vitesse

Chapitre 2 : Un réveil difficile

Chapitre 3 : Fortifications

Les villageois s'étaient relevés, ils avaient tué et dévoré tous ceux qui n'étaient pas tombés malades, peu après que les wagons de grains d'Andorhal ne fussent arrivés dans le village. Anya avait été contaminée, comme les autres, elle avait rapidement commencé à avoir de la fièvre, suivie de sueurs froides et son état avait rapidement empiré jusqu'à ce que les fièvres, les douleurs et son propre délire ne l'empêchent de faire quoi que ce soit. La froide étreinte de la mort commençait lentement à l'envelopper quand un homme, encapuchonné se pencha sur elle...

Saelon, le prêtre du village, gardien de la Sainte Lumière, était penché sur elle. Il murmurait des paroles sacrées, mais la douleur ne s'évanouissait pas, au contraire, une froide ombre commençait à voiler son regard et quelques heures plus tard, s'en était déjà fini de sa vie.

L'homme de foi s'en était déjà allé depuis longtemps, après lui avoir octroyé les ultimes sacrements et il ne la vit pas se relever, bien après que l'étincelle de la vie ait quitté son regard, il ne la vit pas se griffer le visage jusqu'au sang et se dévorer les doigts, nourrie d'une soif de sang, de sang chaud.

Poussée par cette faim dévorante elle était sortie et avait parcouru le village, à la recherche de survivants...
La nuit était déjà tombée, bien des heures avaient passé et Anya marchait toujours dans le village, nourrie d'une faim qui ne n'éteindrait plus. Un loup hurla dans le lointain et un bruit la fit se retourner. Elle eut juste le temps de voir le reflet de la lune étinceler sur une gigantesque masse qui vint fracasser son crane avec une soudaineté telle que son corps, désormais décapité vola sur le côté et vint s'écraser contre un muret, tandis que des fragments indistincts de crane, de peau, de cervelle et de cervicales accompagnés de dents et cuir chevelu retombaient à quelques mètres à la ronde.

Les quelques pauvres villageois contaminés qui erraient sans but aux alentours levèrent le regard pour voir deux silhouettes quitter l'ombre d'un bâtiment. L'une était encapuchonnée et silencieuse, le visage caché dans l'ombre, tandis que l'autre, plus petite se mouvait lourdement en faisant tinter une lourde armure de plaques qui luisait sous la lumière de la lune.

Les deux silhouettes s'avancèrent rapidement sur une place, les lourdes bottes du plus petit claquant sur le sol, les zombies se rapprochèrent de plus en plus rapidement, en quête de nourriture. Le nain balança son lourd marteau et frappa la cage thoracique du premier villageois qui passa à portée,enfonçant profondément son thorax, brisant bruyamment côtes et sternum, cassant net sa colonne vertébrale et broyant par la même occasion ce qui restait des organes de cet ancien habitant du village qui s'effondra au sol dans un craquement sinistre.
N'ayant pas le temps de relever sa masse, il balança un poing ganté de lourdes plaques et auquel il manquait l'annuaire, dans le visage d'un autre des zombies, faisant voler toutes ses dents et enfonçant profondément son nez et ses arcades dans sa tête.

Tandis que le monstre tombait au sol, complètement défiguré par le coup et dont les yeux réduits en bouillie dégoulinaient le long des pommettes, deux autres des villageois firent leur apparition et voulurent se jeter sur le nain. Ils furent stoppés net dans leur élan, le Prêtre avait levé son index et son médius joints en mettant sa force de volonté au service de son mot de l'ombre.
Les deux hommes s'effondrèrent presque immédiatement sur le sol, se tordants de douleur en émettant d'horribles gargouillement tandis que leurs organes explosaient les un après les autres, sous l'effet de la volonté du prêtre. Après un dernier gargouillement et après avoir vomi les dernières gouttes du sang qu'il leur restait encore, les cadavres redevinrent silencieux et les deux hommes purent traverser les derniers mètres qui les séparaient de leur objectif.

Un dernier non-mort surgit de l'ombre, juste avant qu'ils ne fussent arrivés à la porte du bâtiment dans lequel ils voulaient se réfugier. Le Nain leva son lourd marteau sur le coté et l'envoya de toute sa force vers l'ennemi. Dans lugubre craquement, les jambes se brisèrent au niveau des genoux et le cadavre animé qu'elles soutenaient tomba au sol, agitant vainement les bras pour tenter de saisir tout ce qui pouvait calmer sa faim dévorante. Le paladin fit taire ses cris horribles d'un puissant coup du talon de sa botte dans son visage.

Il se jeta ensuite contre la porte et l'enfonça d'un fort coup d'épaule, le métal de ses épaulières ne se laissant même pas égratigner par les portes de bois qui, elles, s'ouvrirent dans un grand fracas et vinrent s'écraser contre les murs, de part et d'autre de l'entrée. Le nain entra et vérifia que personne ne se trouvait déjà dans l'auberge.
« -Venez mon Père, il n'y a personne ici. »
Le prêtre entra et commença à réciter quelques paroles sacrées destinées à consacrer la terre qui entourait l'auberge. Mais au moment ou le Paladin allait fermer les portes, un cri retentit à l'extérieur.

Un jeune homme, tout juste l'age d'un écuyer courait à toutes jambes vers eux, la terreur se lisait dans son regard et dans sa voix. Il était en effet poursuivi par deux goules, surement relevées du cimetière du village et il n'arrêtais pas de se prendre les pieds dans sa robe violette. La distance qui le séparait des goules se réduisait de seconde en seconde et il risquait bien d'être attrapé avant d'avoir atteint la porte. Contre toute attente, une poussée d'adrénaline salvatrice lui permit de se jeter à l'intérieur à temps et le nain referma aussitôt les deux battants de la porte. Il eut le temps de renverser une table proche en travers de l'entrée avant que les goules ne s'écrasent contre les planches des murs, avant de tomber au sol, dans un crépitement affreux qui indiquaient que les paroles de Saelon n'avaient pas été vaines et que leurs restes de peau, muscles, tendons et organes grillaient maintenant sous l'effet de la terre consacrée.

Le nouveau venu fit quelques pas vacillants dans la pièce avant de s'effondrer au sol et de tomber endormi.
Elle était là depuis quelques heures déjà, tapie dans l'ombre. Elle avait maintenant décidé de passer à l'action, lentement elle sortit de sa cachette et commença son oeuvre. Fil après fil, centimètre après centimètre, elle approchait de la perfection ultime, celle du prédateur qui traquait sa proie, avec patience et précision. Elle avait observé le fracas de l'arrivée des trois survivants dans l'auberge, tapie dans son piège, attendant son heure. Soudain, une vibration agita son piège mortel, elle se jeta de toute sa force sur son ennemi, déjà pris au piège, en réalité il était déjà mort. Quelques secondes après son erreur fatale, la pauvre mouche qui s'était égarée sur cette toile était déjà emmaillotée, empoisonnée, et son agresseur se préparait à un grand festin... un festin d'araignée...

Le jeune homme se réveillait lentement, ses membres courbatus lui arrachèrent quelques gémissements. Il sentit des écorchures sur ses jambes, ses mains et ses épaules et quelques bosses sur son pauvre crâne qui semblait vouloir exploser. Il ne se rappelait plus où il se trouvait, ni comment il était arrivé là. Le jeune mage passa quelques minutes à gémir sur le sol avant de se rendre compte qu'il n'était pas seul. Il ouvrit lentement les yeux, son regard était brouillé par la fatigue et la douleur, il avait l'impression que son crane allait s'ouvrir en deux. Au moment où il commença à y voir clair, il se rendit compte qu'une silhouette sombre était penchée sur lui.

Dans l'instant, ses veines furent inondées d'adrénaline, il se jeta en arrière avec un cri pitoyable et essaya de s'éloigner le plus possible de la silhouette, renversant tables et chaises dans ses quelques pas maladroits sur des jambes qui ne voulaient visiblement pas le porter. Il finit au pied du mur et il sentit le peu de courage lui restant le quitter, il se mit à pleurer en implorant silencieusement qui voudrait l'entendre de lui donner une fin rapide et indolore.

Les yeux fermés et implorant le ciel, il ne s'attendit pas à entendre une douce voix murmurer quelques paroles sacrées. En quelques instants, il sentit la douleur quitter lentement ses membres, comme si elle s'écoulait par ses extrémités. Il sentit une vague de vigueur le parcourir et lentement, comme si elle s'évaporait, la peur le quittait, sa respiration devenait plus profonde et il se sentit apaisé. Il pleurait à nouveau, mais non plus de peur ou de douleur, cette fois, mais de soulagement. Il lui fallut quelques instants pour reprendre ses esprit et sa contenance.

« -Qui... qui êtes vous? Comment se fait il que vous ne soyez pas... que vous n'ayez pas été... »

C'était maintenant une infinie tristesse qui l'envahissait, une tristesse pour ce royaume, pour ses habitants et pour ses proches qui, il l'espérait, étaient à l'abri de ce fléau qui avait, en quelques jours réduit toute la région en cendres.

L'homme qui lui faisait face leva deux de ses doigts et il sentit a nouveau une vague d'apaisement le parcourir, il avait maintenant l'impression que l'espoir lui même coulait lentement dans ses veines, irriguant chaque partie de son corps. L'homme retira son capuchon.

« -Je me nomme Saelon, comme tu dois t'en douter, je suis un servant de la lumière sacrée, j'étais dans ce village quand la peste a commencé à transformer les gens en ces... en ces choses que toute lumière a quitté. »

Le Prêtre avait un regard profondément bienveillant et le jeune mage sentit qu'il pouvais se fier à cet homme. Son visage était creusé par le temps, mais demeurait beau et paisible, ses sourcils, ses longs cheveux et sa courte barbe étaient gris, il émanait de lui une grande aura de calme, de sérénité et surtout de sagesse.

Le Mage se fît silencieux quelques secondes, il observait ses mains, levées devant son visage, comme si il n'en revenait pas d'être encore en vie.

« -Je... je me nomme Traël, je suis un apprenti du Kirin'Tor, j'ai été envoyé ici pour assister mon maitre, il était chargé d'enquêter sur ces... rumeurs... venues du nord, à propos d'une maladie étrange... »

Ses mains commencèrent à trembler à mesure qu'il continuait son récit.

« -...Nous ...nous avons été attaqués et nous avons été séparés... je ne sais pas ce qu'il est advenu de lui... Je me suis retrouvé seul.. j'ai marché... marché... marché... Puis je les ait entendues, elles me suivaient, me harcelaient de leurs cris gutturaux, de leurs gémissement horribles, je ne supportais pas de les entendre me suivre à quelque distance... Cela fait maintenant des heures de que je cours, que je m'empêtre dans cette robe ridicule! »

Traël se prit la tête dans les mains, comme pour effacer le souvenir horrible de ces heures, de ces longues heures d'angoisse.

« -Puis j'ai vu le village... et j'ai couru... couru... et ensuite je... »

Un bruit se fit entendre dans une pièce voisine, quelqu'un, ou quelque chose avait fait tomber un objet dans la pièce voisine. Traël ne put réprimer un cri et il se recroquevilla contre le mur, des bruits de pas s'approchaient maintenant.

« -Par la sainte lumière, regardez mon Père, je n'pensais pas trouver ici un tonneau d'la bière de mon pays, goutez moi ça, vous m'en dir... Oh, je vois que notre invité s'est réveillé. »

Le paladin entra dans la pièce, un tonnelet sous le bras droite et son casque dans la main gauche.

« -Traël, je te présente mon compagnon d'infortune... »

« - Huglin, humble Paladin, gardien de la Sainte Lumière. »

Coupa le Nain en s'avançant vers le jeune mage avant de poser un genou à terre et de lui tendre une main amicale.

« -Je me nomme Traël, Apprenti du Kirin'Tor, j'ai été envoyé ici pour... oh peux importe... ça n'a plus d'importance désormais... »

Le jeune apprenti entama un geste pour serrer la main de Huglin, mais il se stoppa dans son élan...

Le nain était équipé comme une de ces illustration des héros d'antan, qu'il avait étudié dans ses livres, à Dalaran, ville qu'il n'avait jamais quitté jusqu'alors.

Son armure étincelait de la puissance sacrée qui le parcourait, lui, serviteur de la lumière. Ses épaulières étaient bordées d'or et luisaient à la faible lumière qui éclairait la pièce. Chaque anneau de la cotte de maille qu'il portait sous son armure de plaque brillait comme si il venait d'être forgé. Les plaques qui lui recouvraient le torse, les bras et les jambes étaient si lisses que le mage pouvait voir le reflet de ses yeux dans chacune d'elle.

Ses lourdes bottes étaient cloutées et son casque, maintenant posé sur le sol, semblait appartenir à un héros venu des anciens temps. Le regard de Traël se focalisa quelques instants sur le marteau du nain, une lourde masse de Mithril, fixée au bout d'un long manche d'acier qui était appuyée contre le mur. À sa surface luisait encore le sang des zombies, qui dégoulinait au sol en formant une flaque sur le plancher et qui commençait lentement à sécher. Puis son regard se porta sur la main que le Paladin lui tendais, son lourd gant de Mithril était encore dégoulinant du sang, de la bave et de la morve d'un ennemi et visiblement une dent s'était logée dans l'interstice entre deux plaques de métal.

Cette vision ramena brusquement Traël à la réalité et il se pencha sur le côté pour vomir. Le nain retira sa main avec un air gêné.

« -Oh... j'vais aller nettoyer ça, pardon »

Huglin se releva et se retira quelques minutes dans la pièce d'à côté pour nettoyer son gant, il en revint avec trois chopes et ouvrit son tonnelet pour les remplir.

« -Tiens gamin, ça va te faire du bien... Mon Père... »

Il tendit les deux choppes à Traël et à Saelon et ils les heurtèrent bruyamment avant de laisser couler ce doux et frais liquide ambre dans leurs gorges irritées par tant de peur et d'incertitudes....
Les trois compagnons passèrent la nuit assis parmi les restes du mobilier de l'auberge, se racontant des histoires de héros des temps anciens et de glorieuse batailles, oubliant pour quelques heures la situation terrorisante dans laquelle ils se trouvaient.

Ils ne dormirent que quelques heures cette nuit là et furent réveillés au matin par des bruits de bois brisé. Huglin était déjà éveillé et s'était affairé à briser des chaises et a récupérer des bancs qu'il bloquait consciencieusement en travers des fenêtres. Il avait déjà entassé quelques restes de tonneaux devant l'entrée qu'il avait forcé la veille au soir.

« -Content que vous soyez à nouveau éveillés mes amis, je commençais à me sentir seul. J'ai pris soin de vous préparer du café et des croissants, j'espère qu'ils ne vous déplairont pas, c'est une recette de chez moi! »

Le Nain les invita ainsi à se servir, il pointait du doigt un tabouret sur lequel il avait disposé quelques rations de voyage, enveloppées dans un carré d'étoffe de lin et à côté duquel se trouvait une nouvelle tonnelle de bière, déjà bien entamée.

Traël se leva, il se rendit compte avec joie que ses douleurs articulaires et ses écorchures avaient disparues durant la nuit, surement grâce à l'aura bienfaitrice de Saelon. Il s'approcha de l'une des fenêtres, déjà masquée par un lourd banc de bois, bloqué en travers de l'ouverture. Il approcha lentement son visage d'un des nombreux rais de lumière qui filtraient encore et regarda à l'extérieur.

Le soleil était voilé par une couche de nuages qui diffusaient une lueur glauque sur tout le paysage. Les quelques arbres alentours dont les feuillages aux mille teintes de vert bruissaient encore dans le vent la veille étaient maintenant silencieux, immobiles et semblaient dépérir, virant aux teintes de brun et de gris, comme si la pourriture et la flétrissure s'emparaient lentement de toute la région, transformant tout ce qui vivait en une pâle copie, déformée et torturée, de ce qui était autrefois...

Le regard du jeune mage s'attarda quelques instants sur les quelques cadavres informes des quelques ennemis occis la veille. Des vers semblaient déjà grouiller à la surface des cadavres et un corbeau était silencieusement venu se nourrir de ce qui avait dégouliné du crâne mutilé d'un des villageois. Traël sentit son estomac remuer et il se retourna vivement en inspirant quelques grandes bouffées d'air.

L'auberge, éclairée par quelques rais de lumières semblait déjà abandonnée depuis quelques jours, une fine couche de poussière avait déjà commencé à se déposer sur tout le mobilier et sur le plancher de bois, autrefois magnifique semblait-il. L'ancienne roue de charrette qui servait de lustre s'était visiblement détachée et gisait maintenant tristement au milieu de la pièce.

Saelon s'était agenouillé et mangeait avec respect une ration offerte par le nain, ce dernier était maintenant assis sur le bar, dans l'ombre, une chope de bière dans la main, il semblait s'inquiéter de savoir comment ils allaient se sustenter durant les jours à venir.

« -Nous devons trouver où l'aubergiste entreposait sa nourriture, je n'ai pas trouvé d'escalier descendant dans une cave. »

« -Il y a peut-être une trappe. »

A ces mots, une lueur s'alluma soudain dans les yeux du nain et il sourit au jeune mage avant de sauter du bar, martelant le sol de ses lourdes bottes. Il saisit son marteau, toujours appuyé contre un mur et partit dans l'arrière salle en frappant le sol du manche de son arme à intervalle régulier. Après quelques minutes un son creux se fit entendre et le nain grogna de satisfaction. Il posa son marteau et s'agenouilla pour saisir une lourde boucle de métal, cachée jusqu'alors par des années de poussière.

L'arcaniste et l'homme de foi le virent soulever une lourde trappe qui retomba sur le plancher avec un bruit tonitruant. Quelques secondes plus tard il disparut, descendant un escalier qu'ils entendirent grincer sinistrement jusqu'à ce qu'Huglin n'eût atteint le fond de la cave.

Après quelques minutes de silence, le Paladin remonta , mais à leur grand étonnement il était suivi par un homme, visiblement l'aubergiste. L'inconnu le suivait en bougonnant, visiblement le nain l'avait tiré de son sommeil. Il avait l'air hagard, ses cheveux étaient blancs de poussière et son tablier, autrefois blanc, exposait maintenant un mélange confus de taches de poussière, de nourriture et de sang.

« -Je... je m'étais caché dans la cave quand les gens ont commencé à devenir... bizarres... Oh mon dieu... mais qu'est-il arrivé à mon auberge?! Mes tables, mes bancs, je les avait fait venir directement des bois d'Elwyn! Vous devrez me rembourser les dégâts, vous ne vous en tirerez pas... »

L'aubergiste porta les mains à sa gorge, coupé au milieu de sa phrase. Traël avait levé sa main droite et son sort de silence avait fait effet.

« -Merci mon Fils, nous devons en effet nous concentrer maintenant sur la suite des événements, nous ne pouvons pas rester éternellement terrés dans cette charmante auberge, nous devons faire de notre mieux pour rejoindre les troupes du royaume, ils auront besoin de toute l'aide nécessaire... si, grâce à la lumière, il reste encore quelqu'un à protéger... »

Dit Saelon tandis que l'aubergiste semblait s'affaisser sur lui même. Il s'approcha d'une des fenêtre de son établissement et regarda quelques instants au dehors avant de se retourner et de se laisser glisser au pied du mur, le regard horrifié.

« -Je pense maintenant qu'il faut nous préparer à faire route dans les plus brefs délais, nous devrions quitter cette auberge très tôt demain et nous mettre prestement en route pour Stratholme. Il nous faut espérer que le convoi de grain n'y est pas encore arrivé et que nous puissions atteindre la cité assez rapidement... »

L'aubergiste ne s'était pas relevé, mais la colère se lisait désormais dans ses yeux.

« -Maitre Traël, je crois maintenant notre ami l'aubergiste disposé à nous aider. »

Le mage relâcha l'effet de son sort et le pauvre homme retrouva la parole.

« -Je me nomme Dorian et... je... je vous accompagnerais... tout ce que je possède se trouve ici, entre ces murs... mais je vois que les choses ont beaucoup changé en une nuit... je ne puis plus rester ici désormais... »

L'aubergiste tremblais de tous ses membres et un mélange de colère et de peur se lisait sur son visage et dans ses yeux, mais il semblait malgré tout déterminé.

« -Nous devons nous préparer, il va nous falloir d'quoi manger sur la route, la peur elle seule n'peut nous maintenir sur nos jambes durant tout le voyage. »

Durant toute la journée,ils s'affairèrent à préparer le long voyage qui les attendait. Saelon et Traël passèrent de longues heures assis autour d'une carte de la région, tracée sur un fin carré de cuir, à discuter de l'itinéraire à suivre.

Dorian et Huglin, de leur côté, préparèrent des provisions: viande séchée, pain rassi, fromages et outres de bière. Une fois cela fait, Dorian disparut à l'étage et Huglin s'assit sur le bar et commença à nettoyer consciencieusement son marteau et son armure.

Quelques heures plus tard, Dorian redescendit, mais l'aubergiste colérique était apparemment resté en haut des marches. Le Dorian qui redescendait portait à sa gauche un lourd bouclier et sa main droite serrait un glaive de guerre étincelait. Il portait un casque de cuir sur son crâne et une fine cotte de mailles tintais sur son torse.

« -Je faisait partie de la milice quelques années auparavant, et j'ai fait mes classes dans l'armée de Lordaeron dans ma jeunesse! »

La fierté se lisait dans sa voix et l'aubergiste avait en effet laissé place à un fier défenseur de Lordaeron. Il vint s'installer à côté du nain et entrepris de retirer la fine couche de rouille qui recouvrais son bouclier. L'après-midi touchait à sa fin quand son bouclier retrouva son éclat premier.

« -...et alors le gnome lui répond:... »

« -Chut! Quelque chose se passe dehors »

Traël avait interrompu le Nain et s'était levé, des bruits de sabots se faisaient entendre, un cheval approchait. Rapidement des horribles cris gutturaux de goules se firent également entendre. Qui que ce fût, il était poursuivi et fonçait droit vers le village...
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