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Mémoires d'Azeroth

Par Stix

Prologue

Chapitre 1 : Bouhm

L'aube ... Les premiers rayons du soleil, qui filtraient à travers les feuillages épais de la forêt, commençaient à réchauffer lentement l'atmosphère et faisaient scintiller comme une pluie d'étoile les gouttelettes d'eau déposées par la rosée matinale sur le sol fertile d'Elwin.

Encore quelques longueurs de marche, et la toute puissante Stormwind serait là. L'éblouissante, l'intimidante, l'imprenable Stormwind, fière capitale des humains et refuge des partisans de l'Alliance perdus dans les basses terres des Royaumes de l'Est.

Avec Stormwind à portée de bottes, Stix savait que son périple solitaire touchait enfin à sa fin. Derrière cette densité de bois et de feuillage, il trouverait enfin le repos et les proches qu'il était venu chercher en quittant très jeune Darnassus, lieu de sa naissance mais surtout, capitale de ses frères elfes.

Cela faisait maintenant plusieurs semaines que Stix se faufilait, courait, fuyait, parfois combattait avec pour seul objectif : rallier Stormwind. Drôle de périple pour un jeune elfe. Mais tel avait été la décision prise par son père après que celui-ci ait découvert que son jeune fils passait plus de temps à se battre et à chaparder de ci de là, qu'à étudier l'équilibre des forces de la nature et ses pouvoirs, comme le font traditionnellement les membres de sa famille. Durant les nombreuses nuits passées, camouflé dans des feuillages pour se dissimuler à la vue des innombrables prédateurs, Stix avait ressassé sa punition sous forme d'exil, dont l'objectif était selon les dires de son géniteur de « ... rejoindre ses soeurs, Melenya et Selenya pour combattre au côté de l'Alliance ». Mais comment ne pas penser que cet exil solitaire et imposé n'avait que pour autre objectif, de débarrasser une ancienne et respectable famille de druides de sa brebis galeuse. Jeune, aucune expérience, pas un sous en poche et avec pour seule défense un couteau de cuisine mal aiguisé ... traverser deux continents hostiles ... Après ces pensées, des larmes de colères perlaient souvent sur les joues de Stix et nourrissaient chaque fois un peu plus sa rancune. Paradoxalement, la punition aura eu les effets inverses recherchés. Stix, avait survécu. Ses deux soeurs et Stormwind lui tendaient les bras. Mais surtout, sa roublardise, son agilité à délester les bourses pleines des commerçants empâtés et son amour pour les lames, ne firent qu'accroître et se développer.

Allongé sur un parterre de branchage sec qu'il avait ramassé la veille après avoir allumé un feu, Stix, perdu dans ses pensées, perçu sur sa gauche, un mouvement inhabituel dans un fourré. Feignant de dormir, il glissa délicatement sa main droite dans le fourreau fixé à sa cuisse et empoigna le manche de sa dague, que Billya, ami et compagnon voleur de forfaits, lui avait donné. Quelques minutes et quelques soubresauts du buisson plus tard, un homme au visage buriné, habillé d'un pantalon de toile marron crasseux et d'un chemise blanche toute aussi propre recouverte d'un gilet de peau s'approcha de Stix, couteau à la main. A pas feutrés, il contourna le corps soi disant endormi pour se poster juste derrière sa tête. L'homme s'agenouilla, puis tendit sa main libre vers les cheveux de Stix tout en approchant son couteau de sa gorge. Mais à peine sa main avait touchait les cheveux de notre voleur, que Stix roula sur sa gauche et se releva rapidement, le faisant se retrouver face à face avec son agresseur, chacun armé d'une lame assoiffée de sang.

L'homme se jeta alors sur Stix brandissant son couteau dont la lame brillante siffla dans l'air. Ce firent ses derniers gestes. Bien plus lourd, moins vif et apparemment pas très au fait du maniement des armes blanches, l'homme fut entraîné par Stix dans une danse macabre où la précision mécanique et diabolique des coups portés avec la dague de Billya, firent un véritable carnage. Coup d'estoc, parade, coup de taille, toute la gamme du parfait assassin fut employée avec une minutie glaçant le sang de quiconque aurait assisté à la scène. Après avoir détroussé le pauvre bougre de ses quelques pièces de cuivre, Stix décida de lever sans attendre son camp. Encore un peu de marche, et il serait en sécurité à Stormwind.

Son baluchon sur ses épaules, Stix repris sa route entonnant un chant de joie à l'idée de revoir ses soeurs, de prendre un bain et de goûter aux spécialités culinaires de la capitale humaine.
-« Debout là d'dans ! »

Une voix puissante et rocailleuse venait de tonner comme une explosion me tirant soudainement du demi sommeil qui caractérise une fin de nuit réparatrice. Mes yeux encore embrumés par ma longue nuit de repos s'ouvrirent par à coups successifs, laissant mes pupilles à la merci de la luminosité éblouissante de la fin de matinée ensoleillée qui inondait les rues de Stormwind.

Encore allongé sur le dos, ma vision s'éclaircit doucement et laissa apparaître un plafond de bois, traversé sur la longueur par d'épaisses poutres. Sur ma droite une fenêtre grande ouverte laissait passait la lumière et la chaleur du soleil. Quelle agréable sensation que de se réveiller les joues caressées par les halos de l'astre suprême ... Quelques éclats de voix et de rire provenant de la rue au dessus de laquelle donnait la fenêtre, venaient troubler la quiétude du décor, mais apporter aussi une touche de vie et de bonheur que j'appréciais sans retenu après le long voyage en solitaire que je venais d'accomplir.

-« Je savais que les elfes pondaient des oeufs mais je savais pas qu'ils hibernaient. Ca fait quatorze heures que tu dors à poings fermés Grand'Oreilles ».

De nouveau la voix puissante et rocailleuse ... Je me tournais alors dans sa direction et découvrit assis sur une chaise en bois, posée à côté de la porte de la pièce, faisant face à la fenêtre ouverte, un nain. Il tenait dans sa main droite une chopine en bois dont la taille démesurée cachait la totalité du visage du petit homme chaque fois qu'il la portait à sa bouche. De sa main gauche, il caressait avec tendresse un loup qui, preuve de son ultime confiance en celui qui devait être son maître, offrait aux doigts boudinés et rugueux du « court sur patte » son cou, partie systématiquement attaquée et protégée de toutes les bêtes sauvages.

-« J'm'appelle Bouhm ! » fit le nain se fendant d'un large sourire et remplissant aussitôt sa gorge asséchée par ses paroles, avec une gorgée de son breuvage. « C'est important de s'hydrater de ce temps là ! Un p'tit peu de bière Grand'Oreilles ? Tu sais que vous les elfes, vous pondez des oeufs ? ». Le nain s'esclaffa avant de reprendre. « Trêve de plaisanteries. Je suis un ami du costaud qui tient cette auberge et il s'inquiétait de ne pas te voir te réveiller. Alors il m'a demandé de venir voir si t'es toi et tes oreilles qui piquent vous n'étiez pas passés dans l'au-delà. Il semble que non. Bonne nouvelle ! ». Une nouvelle gorgée de bière. « Je sais pas d'où tu viens mais t'as l'air d'avoir marché un bout d'temps. Descends donc si tu as faim, car j'vais passer à table. Sinon adios l'ami ! ». Bouhm et son loup se levèrent et quittèrent aussitôt la pièce refermant la porte de la chambre avec une douceur que l'on n'aurait pu soupçonner chez ce « petit homme ».

Je n'avais pas décroché un mot et les sobriquets dont m'avait affublé ce nain de misère m'avaient quelque peu échaudé. Et puis, c'est quoi cette histoire d'oeufs d'elfe ? Malgré tout, quelque chose en lui m'avait plu. Et pis il me rappeler un compagnon d'aventure que j'avais rencontrer sur les rives du Loch Modan : Billya, un nain qui aimait autant que moi faire jouer ses doigts agiles dans les poches des passants fortunés.

Je décidais alors de me lever et d'accepter l'invitation de ce fameux Bouhm. Après avoir fait un brin de toilettes au dessus d'une bassine d'eau fraîche posée sur une table près du lit, j'enfilai mes vêtements à l'hygiène douteuse et sortit de ma chambre. Je descendis les marches d'un large escalier en bois qui menait à une pièce qui devait être, vu le brouhaha qui en émanait, la salle principale de l'auberge. Je ne m'étais pas trompé. Il y avait une quinzaine de tables rondes en bois réparties dans la salle principale de l'auberge en forme de rectangle. Sur chaque longueur, quelques larges vitres donnaient sur des ruelles et faisaient entrer abondamment la lumière. Sur une des largeurs, s'ouvrait la large porte d'entrée, et sur l'autre, en face, se tenait derrière son comptoir et celui qui devait être le maître des lieux. Derrière lui, on pouvait apercevoir une porte battante d'où sortait par moment une jolie demoiselle chargée de plats dont les effluves me creusèrent rapidement un creux au fond de l'estomac. Alors que mes yeux étaient hypnotisés par la vue des courbes de la dinde rôtie fumante qui venait de passer devant moi, je sentis quelque chose d'humide me toucher la main gauche. Un coup d'oeil, et je reconnu aussitôt le loup de Bouhm qui m'agrippa avec douceur la main entre ses dents et me tira vers une des tables.

-« 'amène 'e moi Oeudelf ! » tonna Bouhm essayant d'articuler tout en mâchant des morceaux de viande plus gros que sa bouche.

-« C'est quoi cette histoire d'oeufs d'elfes » demandais-je tout en m'asseyant.

-« Tu parles enfin ! J'y croyais plus ! T'inquiètes pas pour les oeufs d'elfe. Nous les nains, on est sûrs que vous les elfes vous pondez des oeufs ! Et un jour on le prouvera ! » Bouhm éclata de rire projetant tout autour de sa bouche une pluie de morceaux de viande à peine mâchés. « Tiens, manges ça tu as l'air affamé et dis moi un peu ce que tu fais ici. Personne ne t'as jamais vu dans le coin, et j'avoue être un peu curieux ».

Je prix le mets tendu par Bouhm et tout en le mangeant, je lui contait dans les grandes lignes mon départ de Darnassus, passais sur les détails du voyages, et en venais rapidement à mon souhait de retrouver mes soeurs Selenya et Melenya.

-« Finis ton assiette Amigo et je t'emmène auprès du maître druide de Stormwind. Il saura sûrement te dire où trouver tes soeurs » grommela Bouhm tout en se battant avec Oeudelf pour ronger un os de poulet.

_______________


Cela faisait maintenant plus d'une heure que la nuit avait jeté sur Stormwind son manteau noir, et qu'une pleine lune lumineuse avait chassé le soleil d'été. La chaleur étouffante de la journée avait laissé place à une agréable tiédeur due à une fine pluie estivale que le crépuscule avait apporté avec lui. La nuit sans nuage offrait à mes yeux un spectacle d'une magnificence rare. Nous étions à la fin de l'été, et comme chaque année à cette période, les nuits d'Azeroth étaient striées d'une pléiade d'étoiles filantes zébrant le ciel de leurs traînes incandescentes. Ce spectacle merveilleux avait eu pour effet de me soustraire quelques instants à la réalité. La réalité ... Bien qu'elle ne fut pas aussi belle que le spectacle qui se déroulait au dessus de ma tête, elle avait tout de même, enfin, la saveur d'un bonheur retrouvé et d'un isolement bientôt terminé.

Plus tôt dans l'après midi, Bouhm, m'avait conduit auprès de Sheldras Moontree, le maître des Druides de Stormwind. Ce dernier put rapidement m'apporter les renseignements que j'étais venu glaner. Mes soeurs, Melenya et Selenya, séjournaient en ce moment même, à Ironforge, capitale des nains. Après avoir remercié Sheldras Moontree, je pris congé et partit retrouver Bouhm à l'auberge dans laquelle je séjournais. Qui mieux qu'un nain pourrait me renseigner sur Ironforge ? Et Bouhm était le seul nain que je connaissais et que j'avais sous la main. Je traversais rapidement la vieille ville et arrivais à proximité de l'auberge quand je vis passer à travers une des vitres de l'auberge, le corps d'un homme qui finit par s'écrouler comme une poupée de chiffon sur les pavés de la cité. Des cris et des bruits de coups sortaient de l'auberge. Je m'approchais à grands pas de la taverne avec l'objectif de passer discrètement retrouver ma chambre et boucler mes affaires. Je ne souhaitais pas participer à une rixe de soiffards. Objectif manqué. A peine avais-je mis un pied dans l'auberge sans dessus dessous, que la voix rocailleuse de Bouhm se détacha du brouhaha environnant.

-« Eh Stix amigo ! Viens donc avec nous mettre quelques goldens à ces fiantes de mouches ! »

Bouhm se tenait adossé au comptoir. A sa gauche, Oeudelf, crocs sortis, les poils de la gueule rougis par le sang des quelques membres qu'il avait dû croquer. A sa droite, Sven, le solide tenancier de l'auberge, accessoirement ami de Bouhm, qui tenait dans sa main un gourdin dont la couleur écarlate, et vu les corps allongé devant lui, laissait présager qu'il aurait été une mauvaise idée de mettre sa tête en face. Face à eux, on aurait dit un amas de viande avec des vêtements. Quelques corps bougeant à peine, à demi empilés, à demi enchevêtrés, jonchaient le sol qui, par endroit, avait une couleur sauce tomate. Ils ne restait plus que deux assaillants, ou devrais-je plutôt dire à ce stade, deux assaillis. L'un d'eux, dans un éclair de génie, compris soudain que la situation était perdue et parvint à s'enfuir en sautant à travers la fenêtre cassée qui se trouvait sur sa gauche. Le dernier avait hésité une seconde de trop à suivre son ami et déjà Oeudelf, lui avait bondit dessus et l'immobilisa en lui mordant de bon coeur le mollet.

-« Lâche le Oeud' ! » maugréa Bouhm, les yeux injectés de sang, l'écume de la colère naissant aux coins de ses lèvres. Bouhm s'approcha de l'homme, et lui envoya soudainement une série de coups de poings digne de Molnared Alli, Champion des duels à main nues de Darnassus, héros de la jeunesse masculine elfique. Feinte de corps, direct du gauche, uppercut du droit au foie, crochet du gauche au menton. La messe était dite. L'homme s'écroula comme un château de carte.

J'étais encore sur le pas de la porte de l'auberge quand la rixe pris fin. Dans le calme retrouvé, je pu constater qu'il n'y avait personne d'autre que Bouhm, le tavernier, Oeudelf, les corps étalés et moi.

-« Encore ces maudits Défias qui se fondent dans la foule et viennent voler nos biens » soupira Sven. « C'est la première fois qu'ils viennent aussi nombreux et qu'ils arrivent à tous se faire passer pour des habitants lambda. C'est pas très rassurant. Je vais m'en aller prévenir le chef des gardes de Stormwind. Si vous voulez bien juste traîner tout ce beau monde sur la chaussée pour que les gardes de la ville les récupèrent, je vous en serai reconnaissant. Je m'occuperai de la remise en état de la salle plus tard ». Sven enjamba le petit monticule de corps, déposa son gourdin contre un mur, et partit fermer les volets de la fenêtre cassée avant de s'engouffrer dans la rue.

Bouhm et moi sortîmes les corps rapidement sur la chaussée. Celui qui avait traversé la fenêtre avait disparu. Il avait certainement du reprendre ses esprits et s'être enfuit.

-« Ces maudits Défias sont une bande organisée de voleur. Ils sèment la pagaille tout autour de Stormwind et dans les marches de l'ouest, plus au sud. Aujourd'hui ils ont dû vouloir racketter Sven. Pas de bol pour eux j'étais là et Sven est un maître dans l'art du coup de gourdin ! » me raconta Bouhm, nonchalamment assis sur les corps que nous venions d'entreposer dans la rue.

Les gardes mirent peu de temps à arriver et emmenèrent la demi douzaine de Défias droit dans les geôles de la prison de Stormwind.

Après que Bouhm se fut réhydraté à la bière (obligatoire selon lui après tant d'efforts ... faudrait pas tomber malade !), je lui expliquais que je devais me rendre à Ironforge pour y retrouver mes soeurs. La nouvelle le fit sauter de joie et avant même que je lui demande de m'accompagner, il proposa de m'y conduire et se mis à disserter sur la qualité des bières naines et la saveur des sangliers sauvages de Karanos, petit bourgade au pied d'Ironforge. Nous décidâmes de partir dès le lendemain matin.

Bien que la nuit fut magique par le ballet des étoiles luminescentes qui se jouait au dessus de moi, je me décidait d'aller me coucher. Le lendemain promettait d'être une bonne journée. J'allais certainement retrouver mes soeurs et découvrir les joyaux techniques et architecturaux qui faisaient la fierté du peuple nain : la capitale naine Ironforge et le tramway la reliant à Stormwind.
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