Fanfiction World of Warcraft

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Loups

Par Nathanos
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Chapitre 1

Chapitre 2

La chasse avait débuté en fin de matinée, à l'heure ou le soleil atteignait son zénith. Les villageois étaient arrivés armés de fourches, de piques, de bêches, pelles, râteaux, haches et autres outils pouvant faire offices d'armes. Ils avaient tout d'abord brûler sa chaumière... celle à l'orée du bois des esprits. Puis ils avaient sauvagement battu sa femme jusqu'à ce que mort s'ensuive... et enfin ils avait noyés ses enfants dans la rivière... et lui, témoin impuissant, partagé entre la rage et le désespoir avait regarder ses anciens amis faire, au nom de crimes qu'il n'avait pas commis. Il avait réussi à se cacher durant plusieurs heures, échappant à la battue... mais une heure à peine avant le coucher du soleil il avait été aperçu et en quelques minutes tous les hommes du village s'était lancé à ses trousses.

Il pensait pouvoir leur échapper dans la forêt qu'il connaissait si bien... mais les chiens avait déjà flairer ses traces et il ne faudrait pas longtemps avant qu'il ne sois rattrapé et massacré... Et à quoi bon fuir ? Fuir pour où ? Fuir pour quoi ? Il n'avait plus rien. Mais son instinct de survie, plus fort que tout, dopait son corps et l'obligeait à courir... toujours plus loin... Il entendait les chiens, tout près, il entendait les hommes crier, les menaces, et la haine qui les animaient... Lui qui les avait protégé pendant tant d'année, lui qui avait fait de sa malédiction une arme pour le bien du village... Et aujourd'hui ... par ce qu'il était ce qu'il était, par ce que dans son sang coulait une malédiction primale, on l'avait rendu responsable du drame qui s'était déroulé la veille dans le village. Le corps d'une adolescente, mutilé, presque méconnaissable et recouvert de son propre sang... Pour les villageois, seule une personne pouvait avoir fait ça...

Il ne pouvait pas être responsable... il contrôlait ce qui était en lui. Il avait assez souffert pour ça, et sa vie avait été un enfer pendant plusieurs années... mais il avait surmonté tout ça, avait réussi à trouver une femme, avoir des enfants, et même se faire accepter par une communauté... comme il était. Fou qu'il avait été de croire que jamais plus il ne serait la cible de la haine des hommes. Quand il s'arrêta enfin de courir à peine était-il essoufflé... tentant de ramener les battements de son coeur a un rythme normal il ferma les yeux, et se mit à respirer lentement, écoutant les bruits de la nature environnante. Les chiens et les villageois se rapprochaient... Une légère brise soufflait en direction du sud et un peu plus haut, sur une branche d'arbre, une chouette s'apprêtait à partir en chasse. La nuit était tombée... bien qu'il fasse encore assez clair, il put, en rouvrant les yeux, apercevoir les premières étoiles à travers les frondaisons.

Et soudain les aboiement s'amplifièrent... tout autour de lui... il sentait les bêtes et leur maîtres, il ressentait leur haine, leur soif de vengeance... Toute cette excitation, toutes ces émotions... Il pourrait se défendre... les massacrer jusqu'au dernier pour ce qu'ils avaient fait... perdre le contrôle, ne serait-ce qu'une seconde et tout serait terminé. Mais comment s'en sortirait-il après ? Comment pourrait-il vivre avec ça ? Il s'était remis à courir, il sentait presque la vapeur dégagée par l'haleine des chiens dans la fraîcheur de la nuit. Il ne se souciait même plus de laisser des traces, il courrait droit devant lui sans plus réfléchir à autre chose qu'à fuir, les villageois, les chiens, lui même, pour ce qu'il était. Son corps était écorché en de nombreux endroits, avant bras, torse, visage mais pour lui la douleur ne signifiait rien. Les blessures guériraient d'elles mêmes... et vite.

Il entendit soudain... le bruit de l'eau qui s'écrase contre la roche... la cascade de la clairière... Le lac des fées... et derrière la falaise des pendus... Il était perdu... Il n'aurait pas d'échappatoire. Instinctivement il pénétra dans l'eau et s'avança dans le lac jusqu'à avoir la taille recouverte d'eau. Il tâcha de se calmer et de reprendre le contrôle de ses nerfs mis à mal. Son sang bouillonnait à l'approche du massacre qui s'annonçait... Et les chiens déboulèrent dans la clairière suivie par leur maîtres... Tous le regardaient sauvagement, un rictus de haine plaqué sur leur visage. Les plus jeunes hurlèrent quelques insultes mais il n'en avait cure... Bientôt la mort prendrait son dû. Et les nuages avaient un instant obscurcis le ciel s'estompèrent, laissant apparaître la lune, splendide cercle de lumière blafarde dont les rayons inondèrent la clairière. Il put voir leur visage, aussi clairement qu'en plein jour, il vit les chiens, babines retroussées, bavant et grognant, et les reflets de la lune le frappèrent.

Aussitôt il sentit le pouvoir monter en lui... le pouvoir dans toute sa sauvagerie, amplifié par les rayons de la lune pleine. Il avait appris à le contenir, le maîtriser, le faire siens. Mais aujourd'hui c'était différent. Tout ce pour quoi il s'était battu s'était effondré en une journée. Le peu de joie qu'il avait connu venait de s'envoler... Animal... il était un animal... une bête sanguinaire, un tueur aux instincts primaux. La transformation allait s'opérer, et les villageois comprendraient qu'ils n'auraient jamais dus le suivre jusque là... Les chiens grognaient de plus belles, leurs poils hérissés, et les villageois s'approchaient, piques et fourches en avant. Alors que les plus courageux pénétraient dans l'eau, suivis par leurs chiens il fut pris de convulsions. Les poils poussaient sur ses avant bras et son torse tandis que ses muscles se développaient. Sa figure s'était déformée et laissait place à un hideux museau bardé de crocs démesurés. Ses yeux révulsés prirent une teinte rouge alors que ses mains se dotaient de longs doigts griffus. Ses jambes avaient grandies alors que ses pieds étaient maintenant de monstrueuses pattes brunes.

Il avait sombré... Il n'avait plus conscience de rien. Seul comptait pour lui son désir de tuer... Toutes les barrières de son inconscient étaient brisées... Depuis combien de temps n'avait-il pas sentit une telle jouissance ? Une telle liberté ? Il pouvait tout faire, personne ne pourrait l'arrêter. Et il bondit, décapitant le premier venu d'un coup de patte méprisant. Un deuxième tomba éventré, se vidant de son sang et de ses tripes. Un autre encore hurla quand son bras lui fut arraché par les mâchoires du monstre. Certains tentèrent de le tenir a distance a l'aide leur armes improvisée, mais les quelques estafilades qui zébraient sa peau se refermaient instantanément. Deux chiens bondirent sur lui et s'écroulèrent, l'échine brisée par les poings de la bête. Une gerbe de sang éclaboussa son visage quand il égorgea une de ses proies. Les villageois commençaient à rompre, le combat était désespéré...

Grognant comme une bête folle, il les poursuivi, démembrant, décapitant, éviscérant. Il avait la gueule pleine de sang, et n'avait de cesse que de tuer encore et encore, hurlant de plaisir quand le sang chaud giclait et le recouvrait. Il courrait vite, plus vite que n'importe quel être humain, s'en était presque frustrant de facilité. Il bondit sur un des hommes, le fît trébucher et enfonça sa main dans la cage thoracique du malheureux pour en faire ressortir son coeur encore battant... qu'il s'empressa d'avaler. Derrière lui, deux courageux tentèrent de le surprendre en lui enfonçant hache et pique dans le dos... Il se retourna lentement pour observer les deux être insignifiant qui osaient le défier... Un coup de patte que ne vit même pas arriver le premier lui arracha la tête et son corps fût propulsé quelques mètres plus loin. Le deuxième tenta de s'enfuir mais ses jambes finirent de courir sans le haut de son corps, déchiré au niveau de la taille.

Levant la tête il hurla, un hurlement profond, lugubre, de désespoir et de tristesse, il s'écroula et se roula en boule, reniflant et pleurant... son corps repris forme humaine et les larmes se mirent a couler... Il resta là, nu, prostré sur un tapis de feuilles, de terre... et de sang.
Le bruit des gouttes d'eau s'écrasant sur la roche, l'écho produit par les cavernes... Il se réveilla, enchaîné contre une paroi de granit. Ses mains étaient prisonnières de lourds bracelets en acier accroché à des anneaux de métal solidement planter dans le roc. Il avait soif... et entendre le bruit de l'eau suffit à le rendre nerveux. Il se sentait si faible... Il réussi a ouvrir les yeux et constata qu'il se trouvait dans une caverne pleine de cristaux de couleurs et de forme différente, illuminant suffisamment l'endroit pour qu'il puisse y voir clair. Il aperçut sur sa droite une table massive pleine d'alambics, de fioles et de plantes diverses. Un chevalet supportait un épais livre poussiéreux dont la couverture était en cuir noir et rouge. Des bougies à moitié consumées et dégoulinantes de cire durcie, complétaient ce décor quelque peu étrange.

L'esprit embrumé il tenta de se dégager mais a peine les chaînes bougèrent-elle. Le léger tintement qu'elles émirent se répercuta sur les parois rocheuses, et fini par s'évanouir dans les profondeurs. C'est alors qu'entra un vieil homme, voûté, prenant appui sur une canne en frêne surmontée d'un cristal poli.

« - Comment t'appelles-tu ? » sa voix grinçante résonna dans les oreilles du captif sans atteindre les méandre de son cerveaux.

« - Comment t'appelles-tu ? » répéta t-il plus fort.

Il l'observa... était ce vraiment un homme qui se tenait face a lui, lui intimant de révéler son nom ? Tellement frêle, tellement fripé, ses cheveux n'étaient plus qu'un amas filasse et ses os saillaient sous sa peau crénelée. Ses yeux était enfoncé loin dans leur cavité et sa respiration semblait difficile... mais le plus surprenant venait de sa dentition parfaite, des dents blanches et solidement enchâssées dans ses gencives. Ses doigts émaciés s'agitèrent imperceptiblement et un éclat de lumière vive frappa son prisonnier. Il hurla de douleur. Comment un vieil homme pouvait-il infliger tant de mal ?

- « Je le répète une dernière fois, quel est ton nom ?

- Eyme.. Eymeric... -souffla t-il- re.. relâcher moi... vous ne ... ne savez pas... à ... à quoi vous... vous... exposez...

- Qu'aurai-je à craindre d'un chien privé de force ?


Eymeric sentit au plus profond de lui même que quelque chose n'allait pas... quelque chose retenait la bête... ses instincts étaient anéantis et la rage et la colère qu'il aurait du ressentir avaient disparus.

- Comment ?...

- Surprenant n'est-ce pas, ce que l'on peut faire avec quelques plantes et un brin de fantaisie... Je sais ce que tu es... ce que tu as fait... Je ne suis pas la pour te juger... -la voix du vieillard avait soudain plus d'assurance- je sais aussi que mes subterfuges ne tiendrons pas longtemps face à ce qui sommeille dans ton sang... Je peux t'aider... te libérer... défaire les chaînes de cette malédiction que tu supporte depuis tant d'année.

- Pourquoi ... pourquoi feriez vous ça ? Je ne mérite que la mort... je n'ais plus rien, je suis un tueur... une bête incontrôlable... Achevez moi... je vous en prie...

- L'envie ne m'en manque pas... mais nous avons ... des intérêts en... commun... Je sais qui est responsable de la mort de la jeune fille... Qui a entraîné cette suite d'événements qui ont fait de toi un louveteau enragé et avide de tueries... crois-tu être le seul à être un monstre... il existe de nombreuse personne tout comme toi. Et certaines n'hésitent pas à assouvir leurs pulsions partout où ils vont.

A ces mots Eymeric sentit la rage le gagner... la vengeance... il pourrait se venger... s'il retrouvait le coupable et lui arrachait la tête il apaiserait ainsi une partie de son âme... il serait toujours temps ensuite de renoncer à la vie. Mais temps que le coupable serait en vie... Alors qu'il réfléchissait, il ne s'était pas rendu compte que la colère et l'envie de se venger avaient annihilé les barrières que le vieillard avait dressées. Il sentit les anneaux qui retenaient ses bras céder sous l'impulsion de ses muscles gonflés par la haine. Il fallait qu'il se contrôle... le vieillard était sans doute le seul à pouvoir l'aider...

- Tu possèdes un extraordinaire pouvoir latent jeune loup... Mais ne t'avise pas de vouloir porter la main sur moi... Tu me crois faible et dépourvu de défense mais prend garde aux apparences, je maîtrise des forces que tu n'imagines même pas.

Encore une fois ses doigts bougèrent et un poing invisible projeta Eymeric contre la paroi de granit. Tentant tant bien que mal de contenir sa rage il se remit sur pied... Sa peau virait déjà au brun et les griffes commençaient à pousser. Mais d'ou lui venait donc ce sentiment d'impuissance ?

- Tu es trop jeune... tu n'as même pas encore développé les résistances mentales basiques nécessaire a la survie... comment se fait-il que tu sois resté en vie si longtemps ?


Le vieillard tendit la main et la bête s'immobilisa. Impossible de bouger le moindre muscle. Il était complètement paralysé. La frustration qui s'accumulait en lui depuis qu'il s'était réveillé se relâcha d'un coup et il bondit. Le vieillard désorienté réussi quand même à faire un pas de côté et dans un mouvement félin abattis sa canne dans le dos d'Eymeric... A moitié transformé, il se retourna et tenta d'atteindre la tête de son adversaire. Mais encore une fois la canne vint frapper à toute allure et dévia la patte griffue.

- Il serait dommage que j'ai à te tuer dans cet état... regarde toi... incapable de transformer complètement... et luttant contre un vieillard sans danger... Je te l'ai dis nous avons les mêmes intérêts. J'ai moi aussi envie de me venger. Notre ennemi est le même ! Je n'ai plus la force d'accomplir cette vengeance... malgré ce que tu vois... je ne tiendrais pas longtemps... mais je peux t'apprendre, t'enseigner... te montrer la voie qui sèmera la mort et apaisera nos âmes. Tu seras l'instrument de notre vengeance et la main expiatrice des péchés commis par ces monstres.

Contrôle toi... montre moi la force de ta volonté... prouve moi que tu te maîtrise pleinement et que tu peux utiliser ta colère à bon escient. Mais ose encore porter la main sur moi dans l'état ou tu te trouves et c'est la mort que tu trouveras. Et toute vengeance sera alors impossible. Réfléchis !

Le corps d'Eymeric retrouva sa forme humaine en quelques secondes. Les larmes embuaient ses yeux et il se mit à trembler de froid.

- Tu as besoin de te reposer jeune loup... mais avant il va falloir que tu me promettes que tu feras ce que je dirais, quand je te le dirais... Autant te prévenir que je vais te dresser et que cela ne sera pas facile. Et ravale ta fierté sauvage. La première chose que je t'apprendrai sera l'humilité. Sache garder la place qui est la tienne en ce monde... Une bête sauvage... voilà ce que tu es... mais je vais faire de toi un chien de race. En attendant tu trouveras de quoi te vêtir et te reposer un peu plus loin au fond de la grotte. Je ne te propose pas à manger... tu dois avoir le ventre plein...

Le vieillard ricana et planta là le jeune homme, qui, déconfit et ne sachant trop que faire porta la main a son entrejambe pour couvrir sa nudité et s'engagea dans le petit couloir rocheux que lui avait indiquer son « maître »...
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