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Le vent m'a soufflé son nom

Par Chaazaam

Le vent m'a soufflé son nom

Voila trois heures que je traque sans relâche ce groupe de Furbolgs. Ces hommes-ours, habituellement cantonnés dans la mythique forêt d'Ashenvale, territoire des légendaires elfes de la nuit, se répandent comme la peste depuis de longues semaines maintenant. Personne ne sait exactement pourquoi ils ont quitté les terres ombragées des Elfes, mais ils représentent une menace sans cesse grandissante.

La chasse n'est pas ma spécialité, mais j'ai promis d'aider à juguler cette invasion. Et puis, leur fourrure se vendra bien.

Plongé dans mes pensées, je suis soudainement ramené à la réalité par le grognement sourd de mon marcheur éthéré. Grak'gron a repéré quelque chose. Mentalement, je lui ordonne de se rapprocher de moi.

Sur le promontoire où je me tiens, je peux apercevoir, au milieu de la dense végétation en contrebas un Furbolg qui s'est écarté du groupe. Les trois autres sont loin devant et semblent ne pas se soucier de leur congénère resté en arrière.

D'un regard, j'ordonne à Grak'gron d'attaquer. Avec son grognement caractéristique, mon marcheur se jette sur sa proie. Les flammes commencent à émerger de mes mains alors que je prépare un sort d'immolation. Mes yeux se posent sur ma cible, et les flammes jaillissent de mes doigts pour venir incendier la fourrure de l'Homme-ours. La créature est très puissante et résiste pendant que je lui inflige quelques malédictions dont j'ai le secret.

Pendant que mes incantations sont à l'ouvre, j'arrose la bête sous un déluge de traits d'ombre, énergie ôh combien puissante mais terriblement coûteuse. L'effort de concentration est très important et bientôt je me retrouve à cours de mana, source mystique nécessaire à tous mes sortilèges. Grak'gron tient bon, il canalise la colère du Furbolg qui semble ne pas vouloir s'occuper de moi.L'animal est en train de faiblir. Bientôt c'en sera fini de lui. Un peu de concentration va m'être nécessaire pour extirper l'âme de la malheureuse créature avant qu'elle ne succombe. Je n'ai plus aucun fragment d'âme et ces composants me sont nécessaires pour certains de mes sorts et de mes soins.

Le Furbolg est sur le point de succomber, et il est temps car Grak'gon est très affaibli par cette bataille. Je tends le bras vers la bête et commence à drainer son âme, dans des effluves roses, étiolées et volatiles. Je ressens ses pensées, sa colère, son désarroi tandis que peu à peu je le vide de son essence.

Soudain, un craquement sec ! Derrière moi, les trois autres bêtes se sont regroupées. Tout à mon combat, je n'ai pas vu la manouvre amorcée par les trois autres. Je me suis fait piéger. Six petits yeux froids me regardent tandis que les canines se découvrent. Le grondement produit par ces bêtes est comparable au bruit d'un orage lointain. Toute la forêt semble se taire. La coiffure traditionnelle ornée de plumes de Griffons de l'un des hommes-ours ne fait aucun doute, j'ai affaire à un druide. Les volutes vertes qui émanent de son corps trahissent la préparation d'un sort de soin. Ma cible semble soudain retrouver toutes ses capacités et, tandis que Grak'gon est à l'agonie, le Furbolg lui assène un coup fatal qui le renvoie dans les abysses
ténébreuses d'où je l'avais extrait quelques heures plus tôt.

Le druide émet un grognement sinistre qui a tout du ricanement tandis que ses sbires avancent doucement vers moi. Armé de ma seule épée, je n'ai plus assez d'énergie pour mener à bien ce combat perdu d'avance. Face à ces quatre monstres, je ne fais pas le poids.

Une armée de pattes griffues s'abat alors. j'use de mes dernières ressources pour lancer quelques boules de feu sur mes assaillants, mais c'est peine perdue. Le druide veille au grain et mes assauts ne semblent pas leur faire le moindre mal . Une seule solution... Fuir . Fuir vite.

Je me lance alors dans une course éperdue au travers de la forêt. J'ai du mal à m'orienter. Cette poursuite au travers de cette luxuriante végétation m'a fait perdre le nord et je ne sais plus vraiment où je me trouve. Les grognements se rapprochent. S'ils ne courent pas vite, les Furbolg n'en sont pas moins endurant et peuvent se déplacer rapidement sur des kilomètres sans ressentir la moindre fatigue. ce qui n'est pas mon cas. Une brûlante douleur à l'épaule me fait pousser un cri. Une hachette rudimentaire vient de se planter dans mes chairs, non loin de mon omoplate.

Qu'importe, il faut serrer les dents, il faut courir, ne pas m'arrêter. Ils sont derrière.

Emergeant d'un bosquet, je me retrouve face à un immense lac. Quelle chance, les Furbolgs détestent l'eau. Je plonge. Mes pouvoirs de démoniste me permettent de respirer sous la surface de ce refuge aquatique. Pendant un long moment les Furbolg persistent à arpenter le bord du lac espérant m'en voir ressortir.

Puis les mouvements cessent. Je ne les vois plus. Le sang qui s'écoule de ma blessure se répand peu à peu autour de moi. Mes forces me quittent. Un gargouillement bien connu se fait alors entendre. Profitant de ma faiblesse, un jeune Murloc attiré par l'odeur du sang tente de me dévorer tout vivant. D'un revers de mon épée, je lui fends le crâne et l'homme poisson coule lentement vers les profondeurs du lac.

Ma magie s'épuise et ma faculté à respirer sous l'eau disparaît soudain. Me voila obligé de regagner la surface. Prudemment, je rejoins la berge, qui semble déserte. Les hommes-ours semblent avoir lâché prise.

Voila un moment de répit. Il me faut vite manger. Mais je n'en aurais pas le temps. Les Furbolgs ne sont pas partis, ils étaient cachés et attendaient sagement que je veuille bien ressortir de cet élément liquide qu'ils détestent par-dessus tout.

Le druide lève les pattes vers le ciel et un sort de protection s'abat instantanément sur ses congénères. Les hommes-ours savourent déjà leur victoire et d'affreuses images traversent mon esprit, visions de cauchemar de mon corps livré en pâture à ces bouches armées de dents pointues, mes chairs lacérées par ces griffes coupantes comme des lames de rasoir.

Mon épaule me fait terriblement souffrir et la douleur devient de plus en plus insupportable. Dans un sursaut d'énergie, je parviens à me lever et, la peur au ventre, à m'enfuir vers un bouquet d'arbre tout proche. Hors d'haleine, après une course qui a réduit mes dernières forces à néant, je m'effondre au pied d'un grand arbre centenaire. Caché derrière le tronc, j'entends les grognements des Furbolgs à ma recherche. Ils doivent se trouver à quelques dizaines de mètres derrière moi et leur flair ne va pas tarder à me localiser.

Fatigués, mourrant, j'ai les yeux fixés sur les hautes herbes toutes proches qui oscillent doucement, courbées par la brise légère qui souffle. La nuit tombe doucement sur la forêt et des lucioles forment un ballet aérien lumineux devant mes yeux hagards. Bien que très affaibli, mon attention se porte soudain sur deux lucioles qui semblent immobiles, suspendues à 1 mètre du sol, comme figées.

Les deux yeux jaunes du félin clignèrent et je perçu mon erreur. Ce n'était pas des lucioles mais les yeux d'un tigre blanc énorme qui me fixaient, sans bouger. Le prédateur se mit en mouvement et s'approcha de moi pour finalement stopper à quelques centimètres de mon visage. Je sens son souffle chaud se répandre tandis que mon sang se glaçe en entendant l'animal gronder. Cette fois c'est la fin me dis-je...

« Dieb thus ishura, Dieb thus, Ri tal anar dor an nei falla da dur ».

La voix avait résonné doucement, légère et cristalline comme l'eau d'une rivière. Abaissant mon bras que j'avais levé d'un geste dérisoire pour me protéger du félin, j'aperçois, debout à côté de la bête, la plus belle créature qu'il m'est été donné de voir. Une elfe de la nuit se dresse fièrement à côté du tigre, son regard doré posé sur moi.

La beauté des elfes est légendaire et même aux portes de la mort, une telle vision ne peut qu'émerveiller. Chacun des traits du visage de la chasseuse est d'une douceur et d'une harmonie sans pareils. La lourde armure de cuir dissimule mal l'incroyable beauté de son corps sculptural et nacré.

Elle met un genou à terre et se met en devoir d'appliquer un bandage en tissu de mage sur ma plaie béante. La douleur fulgurante qui me transperçe l'épaule commence à s'estomper. Mon infirmière doit avoir des talents d'alchimiste car son bandage semble imprégné d'une substance aux pouvoirs apaisants. D'un geste d'une célérité telle que je ne parvins pas à le suivre des yeux, la belle sort une petite fiole qu'elle me fait boire et qui acheve de faire disparaître la terrible brûlure de mon épaule. Mes forces commencent à revenir.

Soudain, le grognement rauque d'un des quatre Furbolgs retentit. Les Homme-ours approchent pour finir leur sale besogne. L'elfe se relève avec grâce et toise les quatre bêtes. L'ordre fuse dans les airs.

« Dor' Ano »

L'injonction est destinée au tigre qui se rue sur les Furbolgs. Avec une agilité et une grâce étonnante la chasseuse accompagnant son familier bondit en direction des assaillants. Ses déplacements sont d'une fluidité spectaculaire et elle semble littéralement flotter au dessus du sol. Ses mouvements défient toutes les lois de la gravité.

Le tigre est un dangereux prédateur et les Homme-ours tombent sous les coups de griffes et de dents de l'animal déchaîné. La chasseuse s'avére elle aussi être une combattante redoutable. Armée d'une épée enchantée à l'aura rouge feu, elle frappe avec une précision chirurgicale, et bientôt les quatre cadavres des furbolgs gisent sur le sol.

Avec grâce, ma sauveuse s'approche à nouveau de moi. Elle vérifie que mon bandage est toujours en place puis se relève.

« Dune'adah da Mandalas » me dit-elle. Puis elle part d'un rire sonore et s'éloigne en courant.

Encore faible, j'ai juste la force de crier : « mais dites-moi au moins votre nom !!! »

Soudain, toute la forêt semble se mettre à chanter. Le vent s'engouffre dans les branches d'arbres, secoue les feuilles, tandis qu'une douce mélopée s'élève dans les airs. Le vent semble murmurer, chuchoter à mon oreille.

Cette nuit là le vent m'a soufflé son nom. Maewynnnnnnnnnn.


« Dieb thus ishura, Dieb thus »
Tout doux chacha, tout doux

Ri tal anar dor an nei falla da dur ».
Ne lui fait pas de mal c'est un ami...

« Dor' Ano »
Attaque !

« Dune'adah da Mandalas »
Qu'Élune te protège...

Merci à Inya pour la traduction en Darnassien.
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