Fanfiction World of Warcraft

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Le pillier célèste

Par Nathanos
Les autres histoires de l'auteur

Prologue

Chapitre 1 : Manthanor

Chapitre 2 : Lysand

Chapitre 3 : La fin de l'ordre

Peu après la chute de Lordaeron, le fléau fut contraint de se réfugier dans les terres glaciales de northrend, laissant Azeroth aux mains des réprouvés et de leur reine damnée : Sylvanas Windrunner. Toutes les factions rebelles avaient été intraitablement éradiquées dans cette partie du continent. Seule un petit groupe de paladins guidés par leur fois avait survécu aux massacre. Sur les dix chevaliers de la lumière rescapés, deux étaient des vétérans de la deuxième guerre contre les Orcs, trois étaient des paladins d'un rang élevé et les cinq autres étaient de jeunes chevaliers que la lumière avait guidé vers l'ordre peu avant l'invasion du fléau.

Parmi les cinq jeunes paladins, un en particulier avait retenu l'attention de l'ordre à l'époque. Il avait été entraîné avec le prince Arthas avant que celui-ci ne tombe sous l'influence du seigneur Liche. Ce jeune homme avait pour seul nom Lysand. Il avait été trouvé à moitié mort par Loelil, l'un des deux vétérans survivant, après avoir combattu à mains nues un rejeton infernal libéré par un vieux sorcier fou. Bien que gravement blessé, Lysand avait vite récupéré et il était rentré dans les ordres très rapidement. Personne avant lui, mis à part Arthas n'était devenu Paladin aussi jeune.

Les quatre autres jeunes gens étaient issus de familles prestigieuses dont ils étaient maintenant les seuls représentant. Ils avaient un potentiel plus qu'honorable pour leur jeune âge mais depuis un certains temps plus rien n'étonnait Loelil. Son frère de bataille, Julius, avait lui une théorie inspirée par sa foi :

« - Loelil mon frère, si ces jeunes gens sont la aujourd'hui c'est qu'ils sont porteur de l'espoir de l'humanité. Lordaeron n'est plus mais la lumière subsiste en chacun de nous et leur jeunesse leur confère un pouvoir bien plus grand que ne pourrait le supporter nos vieilles carcasses. Cela fait bien longtemps que nous écumons les champs de batailles et notre temps est révolu. Apportons leur notre aide et tout notre savoir pour les aider dans leur quête de justice. Un jour viendra ou les nations humaines reprendront leur dû.

- Tes paroles son sage Julius mon ami, mais notre foi ne suffit plus. Il est temps de retourner à des pratiques plus anciennes que notre ordre lui-même. Et bien que je craigne que cela nous soit fatal, si ce que tu dis est juste il faut porter notre espoir sur ces jeunes gens ainsi que leur trois aînés qui nous accompagnent.

- Tu ne penses quand même pas à faire CA ?! Voyons Leolil n'y a-t-il pas d'autre solution ? Rien ne doit nous pousser à faire ça. C'est trop dangereux mon ami. As-tu seulement conscience de la puissance que renferme la tour des cieux ? Quand bien même nous arriverions là bas, c'est une mort certaine qui nous y attendrait.

- Une mort certaine nous attend de toute façon. Nous nous faisons vieux Julius. Regarde les choses en face, quel espoir reste-t-il à l'humanité en Azeroth ?




- Stormwind et Ironforge tiennent encore Leolil, il nous reste notre foi et notre bravoure ainsi que notre expérience. Et cette jeune Archimage, Jaina Proudmoore qui a réussi à sauver une partie des forces de Lordaeron au delà de l'océan, dans cette ville de Theramore. Tout n'est pas perdu, je t'en supplie Leolil reconsidère la question !

- Ta tête est pleine de rêve Julius, mais la vérité est toute autre. Notre foi nous maintient en vie car nous voulons encore y croire, mais où était elle lors de l'assaut des forces du fléau ? C'est-elle manifestée d'une quelconque manière pour nous montrer que nous avions raison de croire en elle ? Regarde Arthas qui a succombé au mal après avoir lutté de toutes ses forces, rappel toi comment Uther a périt. Regarde ce qu'il reste de nous... Une compagnie de dix hommes, dont deux vieillards sur la fin, trois valeureux chevaliers de la lumière et cinq jeunes hommes aveuglés par nos enseignements. Nous nous cachons sans cesse, cherchant à préserver nos vies à tout prix. Mais que valent-elle au regard de toute celle que nous pourrions sauver ? N'est il pas temps de mettre un terme a toute ces facéties ? Le temps des paladins tels que nous les avons connus est révolu Julius. Il est temps de faire ressortir ce que notre ordre a caché pendant si longtemps. Nous sommes les derniers êtres vivants à avoir connaissance de ce secret et nous nous devons de le préserver et d'en user aujourd'hui. Le temps est venu mon ami. Il faut nous préparer à la chute de notre caste...

- Je ne te laisserai pas faire Leolil. Tu es devenu fou. Je regrette de devoir en arriver là mais je crois qu'il est temps que je prenne les choses en main. Ton discours est celui d'un homme apeuré par l'idée de mourir, le discours d'un homme qui est tenté par le mal... Je ne te permettrai pas de défaire le sceau de la tour des cieux.

- Tu inverses les rôles Julius. Si nous devons nous battre alors faisons le maintenant. Cela devait arriver un jour ou l'autre de toute manière. Je suis désolé mon ami, nous nous reverrons au paradis. »

Sur ces mots Leolil se dévêtit de son armure et adopta une posture de concentration qui intrigua tout d'abord Julius. Mais quand il aperçu une légère distorsion dans l'air son sourire se transforma en grimace, et une peur profonde l'envahit. Un marteau de guerre venait d'apparaître dans les mains de Leolil, un marteau d'une nature surnaturelle. Julius empoigna sa fidèle épée à deux mains et se prépara à mourir. Leolil venait de transgresser le code des paladins, il venait de faire appel à une puissance ancienne et oubliée du monde. Il projeta le marteau avec une force surhumaine sur Julius, et l'enfer se déchaîna sur lui...
Après avoir tué son frère d'arme, Leolil, réunit Sir Gabriel, Raphaël et Michael, les trois paladins du groupe, héros de Lordaeron. Il leur expliqua que Julius et lui venait d'être attaqué par un infernal. Julius avait donné sa vie pour protéger son ami d'un coup fatal... Ensemble ils enterrèrent ce qu'il restait du valeureux paladin et Leolil pria pour le repos de son âme.

«- Voici donc venu pour nous le moment de faire ce que notre ordre à toujours craint mes frères, commença Leolil. Aller chercher Lysand, Loïc, Cedric, Tempus et Tyr. Il est temps de montrer au fléau qui sont les vrais maîtres de ce monde.

- Bien seigneur Leolil ils seront ici dans quelques minutes, répondit Raphaël. »

Aussitôt il tourna les talons et se dirigea vers la chapelle ou les jeunes chevaliers s'étaient réfugiés. En effet deux jours auparavant la compagnie avait été prise en chasse par une escouade de damné dont le chef était un ranger sombre du nom de Kalith. Fort heureusement il avait été créé il y a peu et maîtrisait encore mal ses nouveaux pouvoirs de mort vivant. Connaissant bien la région, Julius et Leolil avaient décidé de se réfugier dans une ancienne citadelle humaine ou l'ordre avait séjourné pendant près de deux ans après son arrivée en Lordaeron.

Le lieu était donc encore emprunt d'une certaine sainteté qui tenait à l'écart les créatures mort-vivantes faibles. Pour plus de sûreté, les jeunes recrues de l'ordre avaient été placées dans l'ancienne chapelle ou les symboles sacrés offraient une certaine protection, tandis que leur aînés partaient explorer les ruines a la recherche de nourriture et peut être d'une ou deux reliques saintes...

Certes, à la surface, les ruines de la citadelle avaient un aspect macabre mais apparemment les souterrains n'avaient pas souffert. Seul problème, impossible d'en trouver l'entrée. Peut être avait elle était masquée par un quelconque sortilège avant que la population ne trouve la mort sous les assaut sans répit du fléau. Quoiqu'il en soit, artefact ou non, Raphaël sentait qu'ils ne resteraient pas ici bien longtemps : Leolil paraissait nerveux et animé d'un feu intérieur qu'il n'avait pas remarqué jusqu'alors.

La mort de Julius affectait Raphaël plus qu'il ne l'avait laissé penser tout d'abord, il ne le connaissait pas beaucoup n'ayant jamais servi sous ses ordres, mais il était sans conteste un sage qui manquerait dans les situations difficiles. De plus il se demandait de quoi pouvait bien vouloir parler Sir Leolil. Que pouvait craindre l'ordre au point de n'en avoir jamais fait usage ? En temps normal Raphaël aurait chassé ses doutes de son esprit mais dans la situation actuelle rien ne devait lui faire perdre sa vigilance. Il saurait bien assez tôt de quoi il retournait.

Quand il arriva au niveau de la chapelle il sentit tout de suite que quelque chose n'allait pas. Tout était trop silencieux. Il se maudit d'avoir laisser ses doutes l'emporter sur ses réflexes de guerrier. Il fit appel à sa clairvoyance pour sonder les alentours. Il aperçut tout d'abord une aura maléfique de faible intensité, puis une autre et une dizaine supplémentaire : des goules se dit il...
Il empoigna son marteau de guerre saint d'une main et pris le symbole de l'ordre de l'autre. Si des goules étaient ici, elles n'étaient sûrement pas seules. Kalith et sa bande d'âmes damnées les avaient-ils déjà rattrapé ? Ne voulant pas avertir l'ennemi qu'il avait découvert leur présence il se dirigea nonchalamment vers la chapelle en sifflotant.

A l'intérieur Lysand et ses compagnons entendirent le signal de Raphaël les prévenant d'un danger imminent. Dehors la nuit était claire et si combat il devait y avoir les conditions étaient plutôt favorable. Tous s'armèrent et firent en sorte de dégager le passage qui menait à la porte de la chapelle pour sortir aussi vite que possible.

Soudain dans un bruit infâme, les goules se précipitèrent vers Raphaël. Etre mort vivant putréfié à l'odeur abominable et dont le corps était parcouru des pires ignominies que la terre est pu portée, les goules possédaient de longues griffe acérées dont le seul contact avec le sang pouvait provoquer septicémie et gangrène en un temps relativement court.

Au moment où les goules fondaient sur lui Raphaël leva le symbole de l'ordre et prononça un mot de pouvoir. Sa foi était grande et les nombreuses batailles qu'il avait livré depuis le retour du fléau avait fait de lui l'un des plus éminents paladin de la dernière génération. Une lumière aveuglante entoura le chevalier saint et la moitié des goules périrent, touchées de plein fouet par le pouvoir du feu sacré. Les autres furent momentanément aveuglées et Raphaël les acheva en faisant tournoyer son marteau de guerre fracassant les os pourri de ses infâmes ennemies.

Trop facile, pensa Raphaël... A ce moment là, Lysand et les autres déboulèrent dans la petite cour intérieure.

« - Tout va bien messires ? s'écria Tyr
- Oui ne vous inquiétez pas ce n'étaient que des goules mais prenez garde elles ne doivent pas être seule. »

Et en effet une deuxième vague de goules surgit, encerclant les chevaliers. Malheureusement les cinq jeunes paladins n'étaient pas assez expérimentés pour utiliser des pouvoirs tels que le sacre mais ils avaient suffisamment de ressource pour venir à bout de ces goules sans grands dommages.

Mais quelque chose de plus terrible attendait, caché quelque part, attendant que les paladins s'épuisent. Raphaël pouvait sentir la présence hérétique d'un seigneur de l'effroi. Il en avait déjà rencontré et il n'oublierait jamais cette sensation qui vous glace le coeur lorsque l'on est proche de l'un d'eux.

Mais inutile d'inquiéter les jeunes chevaliers pour l'instant. D'abord se défaire de ses satanées goules dont le nombre semblait avoir grandit en l'espace d'une minute. Tout se précipita quand celles-ci, jugeant être en assez grand nombre pour exterminer ces pitoyables humains, chargèrent dans un concert de cri gutturaux et d'entrechoquement d'os décharnés.

Malheureusement pour elles, elle se heurtèrent à un mur de lumière généré par Tyr et Tempus, tandis que Lysand, Cédric et Loïc frappait de toutes leur énergie, l'un découpant efficacement grâce à son épée à deux mains et les deux autre réduisant en poussière les être fragiles qui osaient les attaquer à coups de marteau.

Si Raphaël avait vu ça, nul doute qu'il aurait changé son jugement sur ces jeunes apprentis mais il était bien trop occupé à repousser ses propres assaillant à coup de marteau et de feu sacré. Bientôt il ne resta des goules qu'un tas immondes d'os et de chair putride, tandis que les défenseurs de la lumière n'accusaient que de légères blessures aussitôt guérie par leur pouvoir d'apposition des mains.

C'est alors qu'il fit son apparition. Un être abject tout droit sortit des tréfonds de l'enfer, une créature que même les pires cauchemar ne pouvait rendre réaliste. Un seigneur de l'effroi... Raphaël se dit que jamais il ne se ferait à cette vision d'horreur tandis que ses compagnons étaient comme paralysés.

Il s'adressa d'une voix rauque et ténébreuse au vaillant Paladin :

«- Je croyais que votre ordre n'était plus en ces terres... Impressionnant ce que vous pouvez être agaçant, vous les hommes. On croit vous avoir exterminer et on se retrouve face à vous encore et encore. Certes en voyant vos pouvoir je ne doute pas que vous ayez pu rester en vie mais je me demande pourquoi vous luttez encore... Ne serait-il pas plus sage d'abandonner et de rejoindre nos rangs ?

- Jamais rien ne me fera abandonner ville créature, rétorqua Raphaël, nous luttons pour notre fois, pour l'humanité. Vous êtes le fléau et nous en sommes le remède. Tôt ou tard nous reprendrons ces terres qui nous appartiennent. Et peu importe les moyens, désormais nous n'avons plus rien à perdre. Mes compagnons et moi saurons te renvoyer définitivement de là où tu viens.

- Paroles courageuse, mortel, mais tes compagnons ne te seront d'aucune utilité. Ils sont faibles et inexpérimenté. Ils n'ont pas connus les guerres et les temps troublés ou toi et les tiens acquirent vos pouvoirs. Leur foi, certes déjà grande ne m'effraie pas le moins du monde.

D'un geste circulaire de la main le seigneur de l'effroi projeta des rayons d'énergies sombres qui frappèrent les jeunes chevaliers. Ceux-ci s'effondrèrent dans un sommeil maléfique.

- J'aurai le temps de les torturer après en avoir fini avec toi, mortel. »

Sur ces mots la bête infernale se jeta sur le paladin qui l'esquiva et abattit son marteau de guerre qui manqua de peu le démon. Les griffes de celui-ci effleurèrent le visage de Raphaël qui n'u d'autre solution d'envoyer un formidable coup de poing au menton de son adversaire. Celui-ci absorba l'impact mais en resta néanmoins étonné. Grave erreur car se temps d'hésitation permis au paladin d'empoigner son symbole de l'ordre et d'invoquer le feu sacré sur le seigneur de l'effroi.




Pris de court celui-ci fut littéralement projeté en arrière par la puissance du sacre. Mais le démon avait plus de ressource qu'il ne voulait le faire entendre. Il s'entailla l'avant bras et convoqua une pluie de flamme qui s'abattit sur son adversaire. Avec une certaine stupéfaction le démon vit Raphaël sortir des flammes presque indemne. Celui-ci était entouré d'une aura d'énergie pure.

Il avait déjà vu ça. Certains paladins parmi les plus puissants pouvaient invoquer un bouclier protecteur pendant quelques instants. Ca ne durerait pas assez longtemps pour sauver ce méprisable mortel qui osait l'affronter sans la moindre once de peur. Le bouclier commençait a de dissiper. Au moment précis où il s'évaporait le seigneur de l'effroi se jeta sur Raphaël avec une rapidité hors du commun et luis assena un terrible coup. Le paladin fut sauvé grâce à son armure antique et il riposta en écrasant son marteau béni dans la face du démon.

Un rugissement de douleur atroce déchira la nuit. Leolil, Gabriel et Michael s'empressèrent de quitter l'endroit où ils se trouvaient pour aller voir de quoi il retournait. En arrivant près de la chapelle ils virent tout d'abord le combat acharné qui opposait Raphaël au Seigneur de l'effroi, puis ils virent les corps inertes des cinq jeunes chevaliers. Gabriel et Michael firent un pas pour porter secours à Raphaël mais Leolil les stoppa d'un geste.

En effet le Paladin semblait avoir pris le dessus. Pas pour longtemps. Une feinte de son adversaire l'obligea à reculer et il trébucha, tombant à la renverse. Sur de sa victoire le démon fit apparaître une boule de feu dans sa main. Elle grossissait de secondes en secondes et au moment où elle atteignit son paroxysme il la projeta sur le paladin étendu par terre.

La boule de feu disparut juste avant l'impact. Leolil était intervenu au dernier moment en utilisant un vieux parchemin de dissipation. Certes puissant le seigneur de l'effroi n'avait pas la prétention d'affronter quatre vétérans à la fois.

« Tu t'es bien battu paladin, dit-il en s'adressant à Raphaël, la prochaine fois tu auras moins de chance. Souviens toi de mon nom mortel, je suis Manthanor, nous nous reverrons bien assez tôt. »

Sur ces mots le seigneur de l'effroi disparut, emporté par quelques magies, profane et obscure.
Pour ses quarante printemps Raphaël paraissait relativement jeune, malgré sa barbe et ses traits endurcis par les combats qu'il avait livrés contre les Orcs et le fléau depuis la deuxième guerre. Le combat qu'il venait de livrer avait été éprouvant. Il gisait, endormis, sur un par terre de feuille morte en guise de lit.

Leolil lui avait prodigué des soins aussitôt après le combat, tandis que Michael et Gabriel s'occupaient des jeunes chevaliers. Ceux-ci ne souffraient d'aucune blessure mais c'était la première fois qu'ils avaient à faire à un seigneur de l'effroi et le traumatisme psychologique n'était pas des moindres.

Lysand paraissait moins affecté, ayant eu très tôt à faire face à un rejeton démoniaque, il savait la frayeur qu'inspirait un démon quel qu'il soit. Néanmoins le démon avait réveillé en lui des souvenirs enfouis dans sa mémoire. Le massacre de son village et de ses proches par une créature hideuse. Il se rappela la haine qu'il avait ressentit à ce moment, une vague de fureur incontrôlable qui l'avait poussé à sauter sur la bête infernale et à l'étrangler malgré les efforts de celle-ci pour se débarrasser de son frêle adversaire.

Il chassa ses idées sombres de son esprit et décida d'aller se balader à l'intérieur des ruines. Ses compagnons étaient dans un état second que les seigneurs tentaient de rétablir. En attendant il ferait le tour de la citadelle. Le jour s'était levé mais depuis l'invasion du fléau le soleil ne brillait guère au dessus de Lordaeron. Les mort vivant supportant mal la lumière du soleil, leur nécromanciens avaient du user de leur magie pour faire se lever des nuages sombres au dessus du royaume.

Quand Lysand pensait qu'un tel pouvoir puisse exister il ne pouvait s'empêcher de frissonner. Il repensa au prince Arthas qui avait succombé au mal. Il l'avait souvent aperçu à l'entraînement avec Sir Uther. Le jeune homme se jura de ne jamais finir comme ça... Il préférerait mourir plutôt que servir le fléau.

Dans quelques jours Lysand fêterait son vingtième printemps. Mais cela n'avait pas grande importance à la vue des événements actuels. Le jeune homme devait mesurer un mètre quatre vingt, plutôt carré, des muscles saillant, des cheveux jaune paille en bataille et des yeux vert clair perçants. Un semblant de barbe couvrait son visage aux traits anguleux et sévère. Il n'était pas spécialement beau mais avait quelque chose d'attirant. En le voyant nul n'aurait pu se douter de ses origines paysannes.

Pourquoi luttait-il ? Quand il s'était réveillé un matin dans une chambre d'un des châteaux de l'ordre il s'était vu offrir la possibilité de rejoindre celui-ci et de devenir un paladin. La seule condition a cela serait qu'il ne parle jamais de son passé. A l'époque cela lui avait convenu car il préférait oublier cette triste page de son histoire. Mais aujourd'hui il s'interrogeait de plus en plus.



Lors de son apprentissage on lui avait enseigné à refouler la haine et la colère, on lui avait demander d'aimer jusqu'à la plus ville des créatures. Car le pouvoir du pardon et de l'amour était, sois disant, ce qui sauverait l'humanité. Un être incapable d'aimer et de pardonner ne valait pas mieux qu'un démon. Au fond de lui Lysand savait bien que la colère était un sentiment effroyablement dangereux, mais maîtrisée elle devenait source d'une puissance incomparable.

Le jeune homme ne s'était plus jamais mis en colère depuis son combat avec le rejeton infernal. Il savait que si une telle chose se reproduisait, avec les pouvoirs qu'il avait acquis mêmes minimes, les conséquences pourraient être terrible. Lysand n'aimait pas se battre. Car la fureur d'une bataille fait souvent perdre le contrôle. C'est pourquoi il avait toujours été un élément peu fiable sur le front. On lui préférait ses capacités de guérison à l'arrière.

Pourtant Lysand savait qu'en lui reposait une force physique latente qui ne demandait qu'à s'exprimer... Perdu dans ses pensées il n'avait pas fait attention où il allait. Il avait marché dans les ruines sans trop savoir ce qu'il cherchait mais quand le jeune homme pris conscience de l'endroit où il se trouvait il ne put s'empêcher de frissonner. La grande place... Là où les morts vivants avaient débarqués grâce a un réseaux de tunnels creusés par les nérubiens...

Le spectacle qui s'offrait a lui était macabre. Des squelettes gisaient de toute part, les os blanchi par la vermine et les charognards. La plupart devaient être des enfants, des vieillards, des femmes et des commerçants. L'effet de surprise avait était phénoménal et les forces armées de la citée étaient arrivées trop tard... Les réprouvés avaient dû les attendre de pied ferme, invoquant des légions de squelettes à partir corps sans vie des citoyens. Les forces humaines avaient été submergées sans pouvoir rien faire...

Le jeune homme n'imaginait que trop bien la terrible scène qui avait eu lieu en cet endroit et il préféra revenir sur ses pas au plus vite. Mais alors qu'il tournait les talons, il sentit une présence maléfique non loin de lui... Décidément le fléau ne lâcherait donc jamais prise. Lysand allait se retourner quand une voix sournoise et glaciale lui ordonna de ne plus bouger.

« - un pas de plus et tu es mort jeune chevalier. Retourne toi lentement et contemple ta mort droit dans les yeux...

Lysand obéit. En se retournant il pris garde de ne pas directement regarder l'être qui lui faisait face dans les yeux mais l'examina lentement de bas en haut. Elle, puisque c'était une femme, ou avait été une femme, était vêtue comme les anciennes rangers Elfiques de Quel'Thalas à la différence près que ses vêtements étaient maculés de sang et en état de décomposition avancés... Ses yeux n'avaient aucune expression et sa bouche se déforma légèrement dans un rictus grotesque. Elle tenait un arc et pointait une flèche énorme sur le jeune homme. Ou bien peut être était ce le rapprochement qui lui faisait croire cela...

- Je vous cours après depuis trop longtemps et mes maîtres sont furieux. Je vais leur rapporter vos têtes et on me confiera une armée...

- Tu n'es pas obligé de faire cela, rétorqua Lysand, mes compagnons et moi pourrions trouver une solution pour te ramener à la vie et te défaire de cette malédiction...

- C'est trop tard mortel, aboya la répugnante créature. Mon corps a été souillé et mon nouveau statut d'immortelle me convient à ravir. Je peu sentir la puissance qui coule en moi. J'ai en ma possession des pouvoirs que tu ne peu imaginer et ma maîtresse Sylvanas a encore de nombreuse chose à m'apprendre !

Lysand su qu'il ne pourrait jamais résonner cette âme damné et se prépara a se battre. Il ne savait pas trop comment il pourrait s'en sortir mais il n'avait de toute façon pas le choix...

- Très bien mort vivante si tu veux te battre alors allons-y !

- Mon nom est Kalith tâche de t'en souvenir quand tu seras mort. Cela sera rapide n'ai crainte !»

En prononçant ces mots elle décocha la flèche qui heurta Lysand de plein fouet. L'impact le fit tituber mais apparemment il n'était pas sévèrement touché. Son armure avait du absorber les dégâts. Il empoigna son épée à deux mains et se précipita sur la servante du fléau. Il abattit son épée avec une vitesse et une force presque surnaturelle mais la réprouvée l'évita de justesse. C'était sans compter la rapidité de Lysand qui d'un coup de poignet fit dévier la trajectoire de son épée avant que celle-ci ne s'enfonce dans le sol.

La pointe de la lame sainte toucha la créature qui poussa un cri rauque. Lysand saisi le symbole de l'ordre et projeta un éclair de feu sacré qui frappa son adversaire dans un éclat de lumière aveuglante. Celle-ci touchée de plein fouet mais pas sévèrement blessée restait néanmoins hébétée. Le jeune chevalier était plus fort qu'elle n'avait pensé tout d'abord. Mais qu'importe bientôt il comprendrait...

Lysand ne voulant pas laisser le temps à la damnée de se ressaisir il se jeta sur elle pour la pourfendre mais, plus agile, elle lui agrippa le bras avec un vigueur surprenante. Avec stupéfaction le Paladin sentit son bras se vider de ses forces petit à petit. En quelques secondes il fut obligé de lâcher son épée. Sentant que cela tournai mal il décocha un coup de poing formidable dans le plexus de Kalith. Elle lâcha prise tandis que Lysand abattait son poing une nouvelle fois. A partir de là ses coups se firent de plus en plus espacés. Quelque chose clochait.

Lysand se dégagea. Il ressentait une sensation de paralysie qui progressait le long de son flanc gauche. Il baissa les yeux et vit qu'une fiche couche de glace s'était formée autour de la blessure infligée par la flèche et se répandait de plus en plus rapidement. La damnée se releva, le visage en sang. Elle lécha ses lèvres boursouflées et se mit à rire.

« Tu comprends maintenant ! Contemple ta mort dans toute sa terrifiante splendeur pauvre mortel insignifiant ! »


Elle saisit une autre flèche et visa la jambe droite de Lysand. Comme la première fois la flèche ne lui causa pas de grand dommage mais il savait désormais ce qui l'attendait. Une troisième flèche pour son épaule droite... Lysand tituba... Le froid était de plus en plus vif et bientôt il ne pourrait plus bouger. Le froid glacerait son coeur et sa vie prendrait fin.

Leïana semblait se réjouir du spectacle que lui offrait le jeune chevalier agonisant. Elle n'arrêtait pas de sourire et de pousser de petits cris aigus, comme une folle.

« - Vois-tu mortel, la puissance de la non-mort ? Ou préfère tu que j'appelle cela la non-vie ?

- Appelle cela comme tu veux pauvre damné, rétorqua rageusement Lysand. Tu prend un malin plaisir à me voir agoniser mais sache que cela va te coûter la vie. Toute immortelle que tu prétends être tu ne m'empêchera pas de te renvoyer dans les limbes. Là tu ne fera plus de mal a personne !

La rage animait Lysand désormais. Il semblait en proie à une profonde colère. Une colère telle que même avec toute sa volonté il ne pourrait l'empêcher de se manifester. Cette créature ne lui inspirait que dégoût, il ne pouvait perdre face à une telle adversaire. Cela n'aurait aucun sens. Il ne devait pas mourir !

- Que ... que se passe-t-il ?! Que fais tu mortel ? »

Kalith semblait troublée. En effet Lysand était maintenant entouré d'un halo jaunâtre dont l'intensité augmentait et tendait à virer au blanc. La glace se mit à fondre et le jeune homme repris le contrôle de son corps. Le jeune homme semblait avoir acquis une puissance nouvelle, terrifiante. Le halo se transforma soudain en une colonne de lumière qui aveugla la damnée.

Quand celle-ci commença à retrouver la vue ce qu'elle vit devant elle la stupéfia. Le jeune paladin avait totalement changé d'aspect. Son visage et sa taille restait les mêmes mais tout le reste... Une longue chevelure argentée lui recouvrait les épaules et le dos, ses yeux brillaient d'un éclat menaçant et il tenait dans sa main gauche une longue épée couverte de symboles étranges.

Il leva son épée mais parut hésiter... Il la rengaina et tendit le doigt vers la damnée dont le visage était déformé par la peur. Une petite boule de lumière se forma à l'extrémité de son index. Elle disparut puis reparut soudainement devant Kalith. Une explosion de lumière dans un fracas assourdissant. Le souffle détruisit tout sur une dizaine de mètre de diamètre.

Quand la lumière se dissipa Lysand gisait à terre. Il avait retrouvé son apparence normale et semblait sonné. Quelques minutes après Leolil et les autres arrivèrent. Quand l'ancien vit la scène il ne put s'empêcher de frémir. Alors ça y été... Le jeune homme avait enfin révélé sa vraie nature... Il était beaucoup trop tôt songea Leolil. Maintenant il allait devoir fournir quelques explications à ses disciples...
Lysand passa une journée entière dans le royaume des songes. Leolil avait refuser de s'expliquer sur ce qui avait pu se passer. Il avait dit aux autres qu'ils devraient attendre le réveil de leur compagnon et écouter son récit auparavant. Après seulement Leolil serait en mesure de leur donner des réponses. A son réveil le jeune homme entrevit la faible lumière que propageaient les bougies à l'intérieur de la chapelle. Il ouvrit doucement les yeux, avec précaution. Il avait un peu mal au crâne et une lumière trop éclatante lui ferait plus de mal que de bien.

Il posa son regard sur un des vitraux intacts de la chapelle. Il était sombre ce qui indiquait que dehors il devait faire nuit. Lysand frissonna. Il rajusta les peaux de bêtes qui le couvraient pour se réchauffer. Sa tête bourdonnait, il frissonnait, sa vue était trouble... « Je ne dois pas avoir fière allure », pensa-t-il. Il regarda encore autour de lui, étudiant la chapelle qu'il n'avait pas réellement eu le temps d'observer auparavant. Comme toute les chapelle humaine elle était construite en croix, une allée centrale, le choeur, la nef et les deux allées à droite et à gauche.

Autrefois les vitraux avaient du être d'une rare beauté mais un seul subsistait. Les autres avaient été fracassés et Les paladins en arrivant sur les lieus avaient préféré reboucher les trous béant à l'aide de planches. Lorsqu'on entrait dans la chapelle on débouchait dans l'allé centrale puis le regard été attiré par l'autel au centre du choeur et enfin le vitrail, seul vestige dans ces ruines, au fond de la nef a une demi douzaine de mètre de hauteur. Les motifs représentaient trois objets. Le seul que pu identifier Lysand était une sorte de calice doré. Les autres étaient trop sombres et les yeux encore fragiles du jeune homme pouvaient difficilement les discerner vu la distance qui le séparait du vitrail.

Environ tous les deux mètres de chaque côté, les murs étaient creusés de petites alcôves contenant des statuettes à l'effigie des plus grand héros de l'ordre depuis sa création. Seul Uther n'y figurait pas, la citadelle étant tombée peu après sa mort. Lysand ne put tenir très longtemps et sombra bientôt dans un sommeil réparateur, parsemé de rêves étranges...

L'obscurité était totale, Lysand ne voyait rien, il n'était au milieu de nulle part, entre la vie et la mort, entre conscience et inconscience, à la croisée de deux mondes. Le sommeil du jeune homme était torturé par des rêves sombres sans aucune signification particulière mais terriblement effrayant.
« Je me revois enfant, je revois mes parents, ma famille... non ce n'est pas ma famille enfin pas ma vraie famille... J'ai été adopté, alors qui suis-je ? Quelle est cette puissance qui sommeille en moi ? Pourquoi suis-je si particulier aux yeux de l'ordre ? Pourquoi ais-je peur de moi-même ? »

Toutes ces questions résonnaient dans l'inconscient de Lysand. Gabriel venait de sortir de la chapelle après avoir examiné le jeune homme. Il avait de la fièvre et marmonnait des propos inintelligible...


« - C'est embêtant, maugréa Leolil... Nous ne devons pas rester ici plus longtemps... Nous devons marcher plus au sud. Rejoindre Menethil puis Ironforge dans un premier temps. De la il nous sera facile de nous rendre à Stormwind. Les nains nous aideront sûrement. Le fléau ne s'est pas encore étendu jusque là bas...

- Mais comment traverseront nous la mer ? Le fléau contrôle tout Lordaeron et les ports on été détruit !

- Il y a un autre moyen Gabriel... je vous en direz plus quand nous aurons atteint les hautes terres d'Arathi au sud de Lordaeron.

- Bien messires. Je vais retourner voir Lysand et tenter d'améliorer son état. »

Malgré son statut de paladin, Gabriel avait été autrefois un guérisseur renommé et il avait gardé certains talents qui lui avait été fort utiles à lui et ses compagnons durant la dernière guerre. Mais le manque de pratique l'obligeait à dépenser beaucoup d'énergie pour des sortilèges de base. C'est pourquoi il n'y avait recours qu'en extrême urgence.

Cette fois il allait tenter d'allier sa foi avec son talent de guérison pour remettre Lysand sur pied. Quand il entra dans la chapelle ce qu'il vit le stupéfia. Lysand était debout, devant l'autel et il baignait dans une lumière surnaturelle. Ses cheveux étaient plus longs et argentés. Le paladin frissonna, sur d'avoir déjà vu un être semblable.

Gabriel ne dit rien et resta là, à contempler ce qui allait se passer. Soudain la lumière disparut, Lysand retrouva son apparence habituelle et il s'effondra. Gabriel se précipita et apposa ses mains sur le torse nu du jeune chevalier puis récita une prière. Ses mains se mirent à luire et l'énergie bénéfique envahit le corps de Lysand. Au bout de quelques minutes Gabriel, trop faible, du retirer ses mains et s'asseoir.


Une demi journée plus tard les paladins étaient prêts à reprendre leur marche. Lysand était encore un peu faible mais il pourrait marcher sans ralentir le groupe. Il fallait être prudent et marcher vite. Les morts vivants étaient à l'affût... Leolil pouvait sentir leur omniprésence dans ces terres qui quelques années auparavant était prospères. Mais ce que ressentait le plus le vieux paladin c'était l'anxiété inhabituelle de ses compagnons vétérans. Seul Michael gardait son calme. Il n'avait pas dit grand-chose ces derniers temps il restait a l'écart et paraissait résigné. Leolil savait pourtant que des trois paladins survivants c'était sans nul doute Michael le plus puissant. Il était fait pour se battre. Gabriel était plus porté sur la guérison tandis que Raphaël était un sage. Les pouvoirs latents de ses trois compagnons rassurait et inquiétait Leolil... Il repensa à la trahison du prince Arthas...

_______________


Cela faisait maintenant deux jours que la compagnie marchait vers le sud, et seul Leolil, Gabriel, Raphaël et Michael connaissaient la destination de leur périple. Les jeunes chevaliers de l'ordre avaient posés des questions mais ils ne devaient rien savoir au cas ou l'un d'eux seraient capturé et interroger par la fléau. Bientôt ils attendraient la côte et alors Leolil révélerait enfin son plan pour rejoindre le continent d'Azeroth et la forteresse de Stormwind. Mais avant cela, les neuf compagnons d'infortune devraient traverser les Maleterres. Nul ne savait ce qu'ils allaient devoir affronter et Leolil sentit que, le soir même, il devrait révéler à tous, le terrible secret qui l'avait poussé à tuer Julius.

La nuit tombait quand ils aperçurent, un peu plus loin, les premieères ruines de la cité d'Andorhal. L'odeur était encore supportable mais beaucoup d'insectes grouillaient dans tout les sens, comme si c'était la seule espèce vivante en ces lieux désolés. Les paladins ne disposaient pas de grand-chose pour dresser un camp digne de ce nom, mais de toute façon ils n'allaient pas beaucoup dormir. Ils se reposeraient plus une fois les Maleterres traversées. D'après Leolil, passé cet obstacle les morts vivants ne les suivraient pas plus avant. Alors que le groupe s'assoupissait sous la protection de leur premier veilleur, Michael, le vent se mit à souffler, leur apportant les odeurs de morts de la cité en ruine. Le coeur soulevé par la putridité ambiante chacun fit comme il pouvait pour se masquer la bouche et le nez, espérant ainsi limiter l'infection.

Totalement obsédés par l'idée d'échapper à cette odeur ils ne purent sentir affluer les troupes du fléau autour d'eux. C'est au dernier moment que Michael entendit le bruit caractéristique des squelettes et autres créatures mortes vivantes. Mais quelque chose lui dit qu'elles n'étaient pas seules. Il sifflota le signal convenu avec ses compagnons et aussitôt ceux-ci se tinrent prêt. L'obscurité n'était pas totale mais suffisante pour handicaper sérieusement un groupe d'humain. Le bruit devenait de plus en plus distinct... le nombre de squelettes avait augmenté... Gabriel sortit une sorte de tube en métal de sa sacoche et la planta dans le sol. Puis il souffla à ses compagnons « fermez les yeux maintenant ! ». Il projeta alors un éclat de lumière sacrée, les runes qui couvraient le tube s'activèrent et une intense lumière perça l'obscurité.

Ce que virent alors les chevaliers de l'ordre en ouvrant les yeux suffit à leur inspirer un sentiment d'impuissance quasi-insurmontable. Des centaines de squelettes se dressaient autour d'eux, semblant attendre quelque chose. A neuf contre cent, même les plus grands héros de l'ordre finirait par succomber. Le tube de Gabriel projetait une lumière qui aveuglerait sûrement les créatures qui s'approcheraient trop mais serait-ce suffisant ? Les jeunes chevaliers sentaient que la mort viendrait prélever son tribut ce soir la...

Une ombre plus imposante s'approchait. Les paladins reconnurent les grognements gutturaux caractéristiques des abominations du fléau... Un amas de goules fut soudain projeté avec une violence hors du commun et nombre d'entre elle atterrirent dans la gueule béante de la monstruosité chaotique qui faisait maintenant face aux paladins... Indescriptible amas de chair putride d'environ trois mètre cinquante de hauteur, des yeux roulant dans leur cavités orbitales décharnées et deux immondes hachoirs sanglant en guise d'arme : les abominations étaient les monstres les plus redoutés du fléau.

De leur abdomen ouvert sortaient des entrailles putréfiées pleines de vers et d'immondes bestioles purulentes, qui projetés sur un être vivant, rongeaient peau et os à une vitesse stupéfiante. Une troisième ombre se profila, plus petite cette fois ci, de taille humaine. Leolil devina les formes d'un nécromancien mais il émanait de lui une puissance beaucoup plus forte que les simple sbires du roi liche rencontrés auparavant. Que pouvait bien avoir accompli Arthas pour donner tant de pouvoir à un nécromancien ? Leolil commençait à douter de la réussite de son entreprise.

Le nécromancien s'avança et posa la main sur l'abomination qui soudainement sembla calme... Le visage du sorcier maléfique était grisâtre et imberbe ravagé par le pouvoir du temps et de la non mort.

- Pathétiques serviteurs de la lumière, susurra t'il, inutile de vous battre vous n'avez aucune chance... rendez vous, vous ne souffrirez pas, offrez vos forces au seigneur Arthas, rejoignez sa cause et celle du Roi liche !

- De quelle cause parle tu damné ? Explosa Leolil. La seule cause que vous servez et celle de l'anéantissement de la vie !

- Pauvre vieux fou... ne vois tu pas la puissance incomparable de la non mort ? L'éternité nous attend, la connaissance et des pouvoirs inimaginables s'offrent a nous ! Stupide mortel votre heure est venue... VOYEZ LA PUISSANCE DU FLEAU !

A ce moment goules et squelettes se précipitèrent sur les chevaliers de l'ordre. Le premier assaut fut bref car nombre de goules tombèrent, frappées par la lumière sacrée qui émanait du tube de Gabriel. De plus la puissance conjuguée de Leolil, Raphaël, Gabriel et Michaël mit rapidement fin à une bonne vingtaine de créatures. Mais les jeunes chevaliers eurent moins de chance et Loïc, Tempus et Tyr tombèrent submergés par l'assaut. Lysand et Cédric quand à eux luttaient vaillamment, le premier fauchant le fléau avec son épée et le deuxième écrasant ses assaillants de son marteaux de guerre.

C'est alors que l'esprit du nécromancien insuffla à l'abomination l'ordre d'attaquer. Les goules ne représentaient plus un danger. « Tu as fait une erreur nécromancien, pensa Leolil, tu voulais jouer avec nous mais bientôt tu tomberas. » Mikaël était gravement blessé, Gabriel semblait mal en point, Raphaël quand à lui continuait à se battre avec toute la volonté qu'il lui restait. Leolil lui, semblait intouchable. Les griffes des goules se brisaient sur son armure de foi étincelante. Tandis que les autres s'occupaient des goules restantes Leolil fit face à l'abomination.

Le vieux paladin poussa son aura au maximum de sa puissance et se prépara à repousser l'abomination. Malgré sa corpulence elle possédait une rapidité de mouvement impressionnante. Ses deux bras s'élevèrent brandissant les hachoirs monstrueux qui s'abattirent en même temps avec violence à l'endroit où se trouvait Leolil. Dans le même temps le nécromancien avait entamé un chant guttural. Levant les bras au ciel. Des Squelettes commencèrent à émerger lentement de la terre. Les cadavres de goules servant de canalisateurs aux énergies occultes.


Mikaël se dressa alors devant le mur de squelette qui lui faisait face et le séparait de Gabriel. Il avait l'air étrangement calme devant pareille monstruosité d'os et de fer, guidés par l'esprit du nécromancien. Il empoigna son marteau à deux mains, ses muscles trempés de sueurs mêlés de sang se préparèrent à se détendre et dans un formidable mouvement circulaire il balaya les morts vivants. Au même moment Gabriel repoussait les lames rouillées qui tentaient de le lacérer : ses forces baissaient de plus en plus et bientôt il succomberait. Mais c'était sans compter sur l'aide de Cédric et Lysand qui intervinrent en joignant leurs pouvoirs pour sauver le vétéran.

Quand à Raphaël il venait de projeter autour de lui une colonne de lumière qui anéantit la plupart des squelettes aux alentours. Mais plus il en tombait, plus il s'en relevait. Les pouvoirs du nécromancien semblaient inépuisables tandis que ceux des paladins allaient s'amenuisant. Seul Leolil tenait encore bon, face à l'abomination... Le vieux paladin était sur la défensive, son bouclier de lumière commençait à faiblir sous les coups de l'abomination et pour le maintenir il ne pouvait utiliser aucun autre de ses pouvoirs. Son marteau frappait encore et encore la bête immonde. Mais sans cesse celle-ci abattait ses hachoirs dans le seul but d'éventrer le paladin.

C'est alors que Leolil faiblit et le coup que lui porta l'abomination lui entailla l'épaule et lui fit mettre un genou à terre. Le second lui coupa le bras gauche : une coupure nette sans effusion de sang... en effet la plaie était déjà couverte de sangsues et insectes grouillant. C'était fini pour Leolil... dans quelques minutes tout au plus il serait mort. Mikaël s'était précipité en voyant Leolil tomber. La fureur qui animait son coeur lui donna l'énergie nécessaire pour écraser les squelettes qui tentèrent de l'empêcher de passer et d'abattre son marteau saint sur l'abomination. Celle-ci vacilla sous la violence du choc. Déjà mise à mal par Leolil, la monstrueuse bête ne résista pas longtemps à la fureur justicière de Mikaël.

Non loin Gabriel et Raphaël luttaient côtes a côtes contre une centaine de guerrier squelettes affluant de toutes part. Ils n'avaient plus la force d'utiliser leurs pouvoirs et n'utilisaient plus que leur seule force physique et mentale. Mais le nécromancien obsédé par l'idée d'en finir avec deux illustre paladins, n'avait pas remarqué la disparition de Cédric et Lysand. En fait ceux-ci se trouvaient maintenant à quelques mètres derrière le sorcier s'approchant aussi silencieusement que possible. La nouvelle puissance du nécromant le rendait trop sur de lui et Lysand comptai sur cet avantage.

Cédric chargea lorsqu'il fut à trois mètres de l'invocateur sombre. Il abattis son marteau avec toute la force qu'il put et écrasa la tête de son adversaire dans un bruit sinistre. Mais cela n'avait complètement suffit a tuer le prêtre maléfique... celui-ci, mut par l'esprit du fléau transperça le jeune paladin avec sa main et lui arracha le coeur avant de s'écrouler. Aussitôt les squelettes restant, privés de magie, retournèrent à la poussière.

Cette bataille marquait la fin de l'ordre des paladins de Lordaeron. Leolil était mort et avec lui le secret des anciens. L'espoir de Lordaeron se trouvait maintenant en trois valeureux paladins et un jeune apprenti en quête de lui-même...
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