Fanfiction World of Warcraft

Retour à la liste des Fanfiction

La relativité des choses

Par Azazël

Prologue

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre XI

Chapitre XII

Chapitre XIII

Chapitre XIV

Chapitre XV

Chapitre XVI

Chapitre XVII

Chapitre XVIII

Chapitre XIX

Chapitre XX

CHAPITRE XXI

Chapitre XXII

Chapitre XXIII

Chapitre XXIV

Chapitre XXV

Epilogue

En cherchant des documents dans la bibliothèque officielle d'Azeroth, un livre attire votre attention. La vieille couverture en cuir vous accapare irrémédiablement, et l'objet semble doté d'une aura mystérieuse qui, c'est évident, vous a poussé à l'attraper.. En le tenant, il vous vient une drôle d'impression : ce livre semble ne pas être qu'un simple récit inventé par un scientifique gnome illuminé : il semble vieux, est écrit à la main, et déjà, vous avez succombé à l'envie de dévorer les premières lignes sans chercher à comprendre la raison de cette fascination.

Il vous vient soudain à l'esprit que vous n'avez même pas lu le titre : la couverture, sobre et noire, est pourvue d'un simple : "La relativité des choses", par Azazël. Aucun résumé n'est ajouté, et l'ensemble semble tellement vieux qu'il vous vient à l'idée que les pages pourraient s'effriter au contact de vos doigts. Cependant, alors que vous entamez la première, il n'en est rien : votre première surprise est d'ailleurs de voir que le livre est entièrement rédigé à la main, et qui plus est, avec l'écriture d'un enfant capricieux.
Plongé dans la lumière froide de la lune, Belfala était seul. Les pavés d'Hurlevent, les statues immenses, le brouhaha continu venant de la population. Tous ces "aventuriers", autour de lui, plus soucieux de glorifier leurs propres actes plutôt que de chercher à améliorer réellement ce monde, le dégoutaient profondément...

"S'ils ne passaient pas leur temps à se croire héroïques, la paix reviendrait sans doute plus vite. Mais veulent-ils réellement la paix? Pourquoi changer un monde lorsque celui-ci permet de gagner du mérite en tuant, en pillant, et en semant la terreur?"

Avant d'en tirer une quelconque conclusion, il fut tiré de ses réflexions par un homme paladin, qui, l'ayant sèchement bousculé d'un coup d'épaule virulent, lui adressa quelques paroles rudes. Belfala ne put réagir assez vite pour rétorquer directement, mais à l'instant où le paladin se retournait en lançant un regard provocateur,. le démoniste soupira quelques mots d'une faible voix : "Zuth Rockam Lockus!". Au premier abord, il sembla ne rien se passer. Mais; petit a petit, à bien y regarder, on aurait put discerner sur le paladin une tache sombre et irrégulière apparaissant au centre de sa main droite. Après avoir fait quelques pas, le paladin s'arrêta, bloqué, en se tenant la main. Quelques secondes d'agonie perdurèrent, la dolueur s'estompa; permettant à la victime de faire quelque pas... avant de devoir s'arrêter à nouveau, la main brulante de douleur.

"La plus dure des souffrances est celle qui ronge de jour en jour, peu à peu, à petit feu..."

Satisfait de la leçon qu'il venait de donner à cet individu, Belfala se dirigea lentement vers le quartier général de son habituel employeur, dans le quartier des Nains, non loin du massif donjon d'Hurlevent où règne l'enfant roi et son protecteur dévoué.
Immer. Avancer. Tirer. Envoyer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Avancer. Tirer. Envoyer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Tirer. Envoyer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Tirer. Envoyer le familier Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Tirer. Envoyer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Tirer. Envoyer le familier Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser...
La chaleur moite dégagée par les flammes des nombreuses forges, mélangée à l'odeur âcre du fer chauffé, expliquait l'atmosphère lourde et dérangeante qui régnait au sein du quartier des nains de Hurlevent. Au milieu de ce quartier fumant et chaud, un petit être apparu, d'un pas lassé. A vrai dire; seul son visage était encore visible. Sa tête, recouverte d'un tissu qui cachait ses cheveux, abritait deux yeux vairons, l'un étant rouge vif, l'autre blanc comme les neiges. Il était vêtu d'un long morceau de soie, ample, qui laissait de l'espace entre ses vêtements et ce voile qui l'entourait. Il semblait porter une robe sous ce tissu étrange, apparaissant à travers les trous laissés aux épaules afin de libérer les bras, qui finissaient en de petites mains recouvertes de petits gants noirs. Des bottes sombres et légères se cachaient sous le long tissu qui caractérisait le personnage.

Ce dernier se dirigea vers l'est de la place du quartier, en direction d'une maison a l'allure paisible. Après avoir vérifié que personne ne l'eut suivi, il poussa la porte en bois qui donnait chez son employeur habituel.

- Salut à toi, Belfala!

Il approuva d'un signe de la main. Il avait pris l'habitude de ne pas parler à son employeur, ce dernier ne répondant quasiment jamais à ce qu'il disait.

- J'ai eu vent de tes derniers exploits. J'espère que tu as reçu ce qui t'était du.

Il acquiesça nonchalamment.

-Bien, bien. Nous allons avoir besoin de toi pour une affaire des plus étranges...Vois-tu, bien que toi et quelques autres mercenaires de talent travaillez pour nous afin d'accomplir certaines missions particulièrement compliquées et délicates, nous employons également quelques agents de base afin d'enrichir notre clan et de nous ramener quelques composants pour nos recherches. Nous envoyons nos agents piller les monstres des différentes régions, souvent les plus riches, et ils les parcourent de long en large. Malheureusement, ces derniers temps, certains sont revenus en nous disant avoir certaines difficultés : un nombre impressionnant d'autres récolteurs, présents constamment, dévastent les zones sans que nous ne puissions intervenir à temps. Ces personnes restent constamment sur les monstres en présence, occupant un espace fou, et empêchent quiconque de récolter convenablement. Cela peut paraître anodin, mais la vie est chère ici et nous commençons à manquer de richesses depuis que ce fléau est apparu. Dernièrement, les signalements les plus précis que nous ayons eu situent ces problèmes à la Gorge des Vents Brulants, en Silithus, et au Berceau de l'hiver. Va voir ce qu'il s'y passe, cherche ces pillards et explique nous ce qu'il en est!"

Belfala ayant reçu ses instructions, il ne trouva pas utile de répondre à ce discours. Il faisait son travail, on le payait pour, et tout marchait très bien de cette façon. Il se retourna et se dirigea vers la porte. Son employeur était somme toute satisfait de ne pas avoir à parlementer des heures pour donner des directives logiques.

-Bonne chance, Belfala, puisses-tu résoudre cette énigme qui pèse sur notre clan!

La porte en bois claqua violemment et, dans l'ombre épaisse des ruelles sombres, on put apercevoir une silhouette se glisser dans le froid de la nuit comme une dague se glisse dans la peau molle et flasque qui se tend à elle.
Sëmper. Avancer. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Avancer. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser.
-"Sahtra, qu'est-ce qui te prend? T'as l'air d'un p'tit vieux trainant toute une vie derrière lui!"

L'homme se soutenait la tête à l'aide de sa main, appuyé à une table de l'auberge de l'Eau profonde. Il balbutia quelques mots incompréhensibles, et jeta un regard rapide vers son ami, les yeux aussi vides que sa chope de bière.

-Sahtra, tu....

Son ami fut coupé par les hurlements de son interlocuteur. Ce dernier, se tenant le poignet droit, se tordait devant lui, le visage crispé de douleur.

-"Qu'est-ce que..?!?

Plié en deux, la paladin essayait tant bien que mal de contrôler sa douleur, ce qui lui semblait impossible. L'impression démente que de l'acide lui coulait dans les veines et que sa peau se déchirait fit vaciller son esprit violemment. Il cru perdre connaissance. La douleur n'était pourtant présente qu'au niveau du poignet, mais elle était d'une telle violence qu'il sentait les répercussions dans tous ses membres. Tout son corps se crispait au rythme des pulsations démoniaques qui lui ravageaient le poignet. Il resta quelques secondes encore tordu, puis, aussi brutalement que la douleur était apparue, elle s'apaisa. Sathra, tremblant et transpirant, enleva son gant et retira les plaques, la maille et le tissu qui lui recouvraient l'avant-bras.

Ce qu'il vit le fit tressaillir.

Au milieu de sa main, à l'endroit même où une tache sombre naissait la veille, apparaissait maintenant une forte rougeur plissée, parcourue par de petites veines qui ressortait très nettement. Autour de la tache, la rougeur s'amenuisait, et seules les veines, noircies par le fléau, continuaient en de petites courbes irrégulières. Elles couraient le long de ses doigts, en faisant le tour, et gagnaient également le poignet et le dessus de la main. La maladie partait du centre de la paume et contaminait peu a peu les zones autour d'elle.

-"Oh, mon vieux, c'est moche ce que t'as, là. Tu devrais aller faire un tour chez l'alchimiste, ou chez les médecins d'Ironforge, c'est vraiment pas beau a voir. T'as chopé ça où?", l'interrogea son ami sans réussir à détourner son regard de la main, les yeux pourtant révulsés de dégout.
Sahtra haussa les épaules d'un air lassé.

"-A quoi bon de toute façon? Je ne suis pas libre. Je suis prisonnier de ce monde, voilà tout! Si tu savais, mon pauvre, si tu savais ce qui se trame ici! Ce monde, ces terres, tout ce que tu crois vrai au fond... Quelle folie! Je ne peux pas me confier, je ne peux pas t'en dire plus, mais c'est mieux ainsi. Pour nous tous. Plus rien n'importe désormais."

Abasourdi, son ami le regarda différemment.

"- Tu devrais aller te calmer quelque temps, trouver un endroit bien, enfin...changer un peu d'air. Tu ne crois pas que tu fatigues avec tout ce qu'il se passe ici? Le conseil, ces réunions, ces recherches incessantes...Tout ça te monte à la tête!"

"- Me monte a la tête?!? A la suite d'un conseil du clan, j'ai entrepris certaines recherches qui m'ont conduis à des déductions logiques...mais démentielles! Inadmissibles! Inconcevables!! Je n'ai pas pu en parler, on m'aurait prit pour un fou. J'ai disparu, sans donner de trace, et je ne veux pas qu'on me retrouve. Je ne veux pas être la cause d'une hérésie ou avoir à expliquer des sujets inexplicables."

Il recouvrit son avant-bras de ses armures habituelles, puis ajouta :

"Je fuis, mon ami. Je m'en vais, parce que je détiens une vérité qui n'est pas compréhensible par le monde qui nous entoure. Je détiens une vérité qui détruirait tellement de choses...si ce n'est tout! Si
elle éclate, les conséquences seront désastreuses. Une sorte d'implosion sociale, de nous-même, qui annihilerait la volonté et le libre arbitre de ce bas monde! Mais j'en ai déjà trop dit. Ne parle de cela à personne, mon ami, je devais au moins te dire adieu, c'est désormais chose faite. Que personne ne me cherche, je serais à l'endroit ou le passé, le présent et le futur se rejoignent continuellement!"

Son ami ne comprit pas grand chose. A vrai dire, Sahtra avait toujours été un homme étrange, plongé dans ses pensées, et particulièrement émotif. Il suffisait d'un évènement malheureux et il devenait incontrôlable. Combien de bagarres, combien d'insultes avaient fusées lors de certaines soirées mondaines ou quelque chose ne lui plaisait pas?!? Hier soir encore, il avait avoué avoir insulté un gnome démoniste qui lui bouchait le passage après l'avoir bousculé...
-Bof, pensa-t-il tout bas, encore une crise du quotidien. Il reviendra, plus vif que jamais, une fois ce problème résolu.
Olwëz. Avancer. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Avancer. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser.
Lorsque l'hippogriffe fatigué se posa à la Gorge des vents brulants, Belfala ressentit immédiatement la chaleur dégagée par les volcans qui régnaient prés du Mont Blackrock. Le camp était situé entre deux amonts de roches, ce qui lui permettait de rester relativement caché de vue des alentours. Après un bref passage auprès du forgeron du camp pour remettre son équipement en état, il se dirigea en direction des zones de récolte. Une fois la pente d'accès au village descendue, il se mit à chercher un point culminant de la zone afin d'avoir une vue globale et précise des environs et de ce qu'il s'y passait. La Tour de Fer gardée par des Golems lui parut être une bonne idée, jusqu'à ce qu'il aperçoive cette grande colline rocheuse qui surplombait tout le coté est de la région. Belfala s'en approcha, longea la colline abrupte afin d'y trouver un passage, sans résultat. Ce n'est qu'en se décalant plus au Nord et en faisant un long détour qu'il put enfin atteindre le sommet. Il ne prêta pas attention à ce qu'il voyait aux alentours sur son chemin, ce qu'il regretta un peu plus tard.

La colline dominait en effet une grande partie de la région, et donnait un excellent point de vue sur les environs. Auparavant, Belfala venait souvent piller ces zones dans le but d'y trouver quelques richesses, il connaissait donc le contexte qui régnait lors de cette activité. Voir par exemple un personnage prendre un gisement ou tuer un monstre juste avant soi était une chose que l'on rencontrait fréquemment. Tout comme les groupes de farmeurs qui tuaient les élites deux fois plus vite, laissant pour seul trésor un champ de cadavres fumants et saignants.

Mais ce qu'il put voir ce jour-là le laissa perplexe. La vue actuelle était hallucinante : partout devant lui, là où il y avait anciennement des camps pleins de monstres à piller, se trouvaient une multitude de cadavres jonchant le sol de long en large. Il ne put discerner à l'oeil nu qu'une pauvre tour encore peuplée de monstres, et quelques camps ici-et-là. Mais le reste, tout le reste, était à couper le souffle. Chaque camp était parcouru par un personnage, souvent accompagné d'un familier, qui se chargeait sans concession et très rapidement des renforts de monstres qui arrivaient par petits nombres.

Troublé par ce surpeuplement massif et inexplicable, Belfala sortit sa paire de jumelles gnome. Il parcourut des yeux chacun des camps dévastés. Pour la plupart, et c'était plus étrange, c'était un chasseur accompagné de son familier qui dévastait tout. Par mouvements saccadés, les chasseurs tuaient et pillaient chacun des monstres présents en bas.

Calmement, Belfala sortit une feuille de son sac à dos et nota les descriptions, les familiers et les emplacements de chacun. Pendant plusieurs heures, il resta là, à guetter les mouvements, à observer les actions, à chercher une explication. Tout cela le fascinait tout en le terrifiant, et il eut bientôt l'impression de vivre un mauvais cauchemar.

La journée s'écoulait, et plusieurs choses se clarifiaient. Les personnages faisaient constamment le même tour, les mêmes gestes, tuaient les renforts qui apparaissaient continuellement, comme des machines pures et simples. En tirant un trait sur le bilan qu'il venait de dresser, il s'allongea, et, une fois la nuit tombée, submergé par la vague de questions que son cerveau lançait, il s'endormit sans même s'en rendre compte.

Il se réveilla en pleine nuit, tiré du sommeil par les hurlements d'un loup solitaire. Ayant le sommeil lourd, il mit un peu de temps avant de se débarrasser des araignées de sommeil encombrant son esprit. Une fois sur pieds, il regarda devant lui, toujours à l'aide de ses jumelles, inlassablement. Par chance, la pleine lune reluisait dans le ciel dégagé, et l'astre lui donnait une parfaite lumière pour voir sans être vu.

Ce qu'il craignait se confirma. Même en pleine nuit, alors qu'ils étaient restés là toute la journée, les chasseurs farmaient encore!! A n'en point douter à la vue de leurs équipements (identiques à la veille), ils étaient restés là toute la journée d'hier, et toute la nuit, sans dormir, sans s'arrêter, sans rien faire d'autre que de marcher, de tirer, et de tuer!

"Depuis combien de temps?" pensa Belfala. "Ils ont quelque chose. Personne de normal ne peut faire ça !"

Il se leva rapidement, rangea ses affaires en prenant soin de noter ce qu'il venait de voir, et descendit la colline dans le but de rencontrer un de ces infatigables chasseurs.
Arrivé vers un camp proche de lui où se trouvait un des pilleurs, Belfala s'apprêta à engager la conversation. Il s'approcha du chasseur et débita:

-"Salutations."

Le chasseur ramassa le butin du monstre qu'il venait de tuer et courut vers un autre monstre, engageant le combat sans prêter attention au démoniste. Belfala le suivit en continuant :

-"Je dois tuer quelques monstres d'un niveau élevé derrière ces collines à l'ouest. L'aide d'un chasseur confirmé comme vous me serait des plus bénéfiques. Je suis bien évidemment prêt à partager ce que nous gagnerons."

Le chasseur, de même, ramassa le butin et s'en alla vers le monstre suivant, comme si de rien n'était.

"-Monsieur, je n'ai pas de temps à perdre par ici. Dites-moi simplement si vous voulez m'accompagner, et je suivrai ma route, avec ou sans vous."
Sïempre. -"Salutations." Avancer. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Avancer. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser.
"Je dois tuer quelques monstres d'un niveau élevé derrière ces collines à l'ouest. L'aide d'un chasseur confirmé comme vous me serait des plus bénéfiques. Je suis bien évidemment prêt à partager ce que nous gagnerons." Avancer. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser...
"Monsieur, je n'ai pas de temps à perdre par ici! Dites-moi simplement si vous voulez m'accompagner, et je suivrai ma route, avec ou sans vous" Avancer. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser.
Belfala n'y comprenait rien. Cet homme ne pouvait pas ne pas l'avoir vu. Il l'ignorait complètement, le regard froid, livide, inexpressif.

"On dirait un robot. Sans vie. Il fait ce qu'il est programmé pour faire."

L'envie de tuer le chasseur le démangea fortement. Mais il ne pouvait tuer juste pour cette cause.

"Qu'est-ce qui le ferait réagir?"

Belfala regarda l'homme de plus loin. Il tuait inlassablement les mêmes monstres depuis hier, en quête de richesses...

"L'argent!"

Fort de cette idée, il se mit devant le chasseur, et, rassemblant tout l'argent qu'il avait sur lui, lui montra sa bourse.

-"Ecoute-moi bien! Tu m'ignores de cette façon, soit! Alors, je te provoque en duel! Tu y gagnes mon argent si...

Le démoniste dû exécuter deux rapides pas de cotés pour ne pas être bousculé par l'elfe qui se dirigeait droit vers le monstre suivant. Belfala, lassé, commença à perdre patience.

-" Abruti de chasseur, tu te bouges un peu, ou je viens te botter les fesses moi-même?"

Et sur ces mots, il envoya violemment sa bourse pleine dans les côtes de l'infatigable farmeur, qui ne broncha pas pour autant.

-"Hey, l'ami, soit tu réagis, soit tu te prends un Feu de l'âme dont j'ai le secret!"

Et Belfala de commencer à lancer le sort, et le chasseur de l'ignorer.

Dépité et à bout de nerfs, Belfala ne pouvait se rendre à l'évidence. Cette "chose" ne l'entendait pas, cette chose n'était pas là. Il employa donc les grands moyens. Il attira le plus possible de monstres sur lui, sacrifia son marcheur éthéré afin de bénéficier d'un bouclier résistant et détourna la rafale de monstre sur le chasseur...Et, là où n'importe quel chasseur aurait feint la mort, celui-ci envoya machinalement son familier sur le monstre qu'il devait cibler a l'origine et engagea un nouveau combat...qui lui fût fatal.

"Plus de doute possible, il n'est pas vivant, au sens où je le suis. Il ne pense pas. Il est dirigé."

Après avoir noté consciencieusement toutes ces informations sur son carnet, il se dirigea vers le camp ou se trouvait le maître des griffons, chose essentielle pour les voyageurs qui veulent aller rapidement d'un endroit a un autre.

"Il a du en voir passer pas mal, des robots, ce type-là. Il pourra surement me renseigner."

Il s'adressa donc au maître des griffons, un gros nain barbu avec un accent très marqué.
-"Bonjour, un aller pour stormwind."
-"D'acco'd"
-Dites, pendant que j'y suis, je suis à la recherche d'un ami, qui aurait du arriver en griffon. Il a un problème notable, souffrant d'une maladie, il ne parle pas, ne réagit à rien, enfin, uniquement au personne qu'il connait. Un chasseur elfe, assez grand."

Le stratagème marcha parfaitement.

-"Oh, vous savez moi m'sieur, des bonshommes qui passent sans rien dire, j'en vois vach'ment! Pi en plus, la plupar' du temps, c'est des chasseurs, qui ne bronchent pas. Surtout c'est de'niers temps; l'en ar'ive vach'ment, qui rp'arte pas des masses! Ils doivent dormir ici, pa'ce que ça arrive mais ça r'part pas!
-"Mhh, et aucun d'eux ne vous parle?"
-Absolument aucun! Mais dîtes, c'est quand même bizza'e que vous demandiez çà, m'sieur! La deuxieme fois en une semaine qu'un type est b'en cu'ieux d'voir c'qui s'passe de par chez nous! Y'a que'que chose de g'ave?

Belfala baissa la tête. Une deuxième personne? Qui? Cette affaire devenait bien mystérieuse.

-C'est une autre personne avec laquelle j'avais rendez-vous, mais j'ai été retardé, et je l'ai raté. J'ignore à quoi elle ressemble, mais ce rendez-vous était important. Pourriez-vous me la décrire?

La naïveté du nain était sans faille.

-Pour su', c'était un g'rand homme, pour'vu de g'randes plaques, d'une g'rande épée, et d'un bouclier assez imposant. Un paladin, mais j'igno're son nom. Vêtu de blanc et de jaune, des habits imposants. Il semblait assez méchant, pour pas di're sec. Il semblait résider a Sto'mwind, et est r'parti dans cette di'ection. Essayez d'aller voi'r pa'r d'la-bas!

Belfala enfourcha l'hippogriffe, et prit la direction de Stormwind sans prendre le temps de remercier le nain, qui maugréa dans sa barbe :

-"Satané de foutus gnomes va! Meme pas capab'e de ga'der une ville, pff, on les accuei"les, et v'la, comment qu'ca dit me'ci!".
Un joueur rentre chez lui et s'installe devant World of Warcraft :
"-Rhaaa, et voila, encore un grand malin qui a rencontré mon Bot et qui m'a fait perdre des sous! Et ce stupide robot bloqué au cimetière, faut que je trouve le moyen de le programmer pour qu'il retrouve tout seul son corps! Allez, vas-y Siempre, ça repart!"

Sïempre. Avancer. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser. Avancer. Tirer. Lancer le familier. Tirer. Tirer. Provoquer. Tirer. Avancer. Se baisser. Ramasser.
Dans la calme ville d'Hurlevent, une vie paisible suit son cours. Pendant que certains voguent à leurs achats d'équipements, que d'autres se ravitaillent ou travaillent leurs compétences, il est, dans le quartier des nains, un gnome qui cherche des réponses à ses questions :
-Pourquoi ne m'avez-vous pas dit que nous étions plusieurs à enquêter sur la même chose? Le paladin qui est allé aux gorges des Vents Brulants, il était du Clan, n'est-ce pas ? Pourquoi n'avons-nous pas travaillé ensemble, plutôt que séparés?

Belfala était en rogne. Si on ne lui donnait pas tous les éléments de l'histoire, il ne pouvait absolument pas arriver aux bonnes conclusions, ou bien plus difficilement. D'une manière évidente, il n'aimait pas qu'on le manipule, en "oubliant" des parties de l'affaire.

Son employeur calma le jeu:

-Du calme, mon ami, du calme. Nous savons parfaitement ce que tu as vu. A vrai dire, je pouvais très bien me rendre moi-même sur place et tirer les conclusions de ce désastre. Le simple fait de t'y envoyer t'as servi à constater la gravité de cette situation. C'est ce que nous voulions. Laisse-moi maintenant t'éclairer sur les véritables raisons de cette mission.

Il s'assit lourdement sur le seul fauteuil qui régnait au sein de la pièce, laissant Belfala debout devant la porte.

- Sahtra est un paladin qui siège au conseil des membres de notre clan. Enfin, qui siègeait, devrais-je plutôt dire, car ce dernier a disparu soudainement. C'est un homme robuste, intelligent et capable de mener a bien une mission délicate. Son charisme a rapidement fait de lui un meneur de troupe. Il assiste au conseil, régit certaines choses, donne son avis, toujours de la meilleure façon possible. Et c'est lui qui a porté le plus d'attention à cette affaire de "robot". Il a senti quelque chose, et c'est sûrement le plus apte d'entre-nous à pouvoir enquêter sur cette affaire.

-Et ce prologue est censé me prouver combien cette homme valait?

- Ne m'interromps pas. Sahtra a juste attaché une grande importance à cette histoire. Il est revenu de son enquête complètement affolé, terrassé. Il parlait d'un homme, un elfe guerrier, qui avait des explications farfelues sur tout çà. Mais Sahtra y croyait dur comme fer. D'après lui, cet homme aurait été téléporté un beau jour dans un monde complètement identique au nôtre, mais avec de différents habitants. Vois-tu, à part des exceptions, comme les rois, les personnages importants, ou d'autres, les personnes, les clans, les guildes étaient différentes! Sathra a employé le terme de "Serveur", mais je n'en ai pas compris le sens. Il disait aussi que, quelque temps plus tard, l'elfe a été téléporté de nouveau sur notre monde, ce qui lui a permis de rencontrer Sahtra et de se confier...avant de re-disparaitre à jamais.

- Vous me parlez en fait de mondes parallèles, des mondes identiques au nôtre mais à la population partiellement différente, avec des voyages possibles entre ceux-ci? J'ignorais que l'herbe de Feuillerêve était d'aussi bonne qualité à Hurlevent.

- Epargne-moi tes sarcasmes. Sahtra, après m'avoir raconté ceci, a disparu et n'a plus remis les pieds au clan. J'ignore où il se trouve. J'ignore les raisons de cette fuite. A toi, maintenant, de m'éclairer! Trouve ce qu'il est advenu de Sahtra, où il se cache, il a bien du parler à quelqu'un avant son départ, laisser une indication, quelque chose! Il habitait le quartier des nains, il n'avait pas de famille, vivant avec son meilleur ami, compagnon de toujours, avec lequel il fréquentait souvent l'auberge de l'Eau profonde. Va, et reviens pour m'informer, Belfala, même si la vérité te semble impossible!
Sähtraa agonisait lentement. Seul dans la grotte qui lui servait de refuge, ses râles plaintifs et répétés troublaient le calme béant qui régnait au sein de la caverne. Son bras le faisait horriblement souffrir. Mais personne ne viendrait le trouver ici, personne qui ne puisse comprendre réellement ce qui se passait. Si quelqu'un résolvait son énigme, il serait découvert, et devrait tout expliquer. C'était une sorte de pile ou face, pour le paladin. Ne pas renoncer à faire éclater la vérité, mais trouver un moyen de ne pas choisir de le faire. Un moyen qu'un individu complètement extérieur à l'histoire décide pour lui. Un moyen de ne pas décider.

"Je suis là où le passé, le présent, et le futur se rejoignent."
Le bois de la Taverne de l'eau profonde sentait fort la bière et les cigares de Dun Morogh. L'odeur forte qui s'en dégageait, dégoutante à première vue, signifiait en fait pour tous une ambiance chaleureuse et conviviale pour les aventuriers en quête de repos. Parmi les divers attablés, il y avait des personnages tous aussi différents les uns des autres. On trouvait en premier plan, accoudé au comptoir, un humain d'âge moyen, vêtu d'une longue robe. Ce dernier était un prêtre. Il faisait face à un nain, qui lui ne pouvait pas s'accouder, prêtre également. La conversation était haute :
-"Il est bien évident que la formation Ombre est bien plus intéressantes que les autres!"
-"Mais, voyons, pourquoi suivre la voie du prêtre pour simplement faire des dégats ?
-"Je pense que cette conversation est inutile, et go pve noob!"

Un Elfe, qui buvait un mélange d'orange et de Feuillereve, riait fortement en écoutant la violente discussion des deux soigneurs. "Ces pauvres gars ne peuvent pas s'imaginer à quel point ils sont ridicules! Prêtre! Des pleutres, oui! Tout juste bon à rester en retrait, à soi-disant soigner. Guerrier, c'est le pouvoir ! Frapper, tuer, Charger... Un vrai combattant se bat avec ses armes. Pas avec des sorts. Et n'est qu'en me consacrant sans cesse à mon but, devenir un héros de ce monde, que j'ai acquis ce pouvoir, ce skill, qui me rend meilleur que les autres. Je n'ai absolument pas regardé le monde qui m'entourait autrement que par le feu et les flammes, autrement que par les chemins de la gloire. Toute ma vie est consacré a être le meilleur ici, quitte a rater tout ce que ce monde peut m'apporter d'autre."

Sur les tables qui occupaient l'arrière de l'auberge, on pouvait voir deux gnomes et deux nains qui jouait aux dés. A coté d'eux gisait quatre fûts de bières vides et, à coté de la table, était posé le cinquième qu'ils venaient d'entamer, le robinet a porté de main, prêt à cracher son liquide comme un serpent crache son venin.
"-95! Quand je te dis que c'est mon jour de chance!
-"Bof, enchérit l'autre, quand on voit ce que tu fais en raid, t'as de la chance que si y'a rien en jeu.
-"On verra ce soir, qui aura sa pièce de set!!"
-"De toute façon, c'est toujours du démoniste qui tombe."

Et, dans ce brouhaha général, personne ne remarqua le gnome qui rentrait dans la taverne, d'un pas calme et assuré, en se dirigeant vers le mage, qui vidait sa cruche, assis seul au fond de la grande salle chaude et enfumée où les esprits baignaient dans une routine et une course interminable vers une gloire éphémère.
-"Qu'est-tu m'veux, le mioche?"

Belfala venait d'arriver à la table du présumé ami de Säthraa. L'homme, vautré sur sa table en bois où se dressait un cimetière de cruches vides, noyait les douleurs du quotidien dans un remède mélangeant bière à foison, violence, et remords. Aucun des alchimistes d'Azeroth n'était capable de cela, et c'était pourtant un calmant trop utilisé en ce bas-monde.

-"Tu vas m'fixer longtemps comme ça, microbe? J'ai pas de temps à perdre!"

Il vînt l'envie à Belfala de remettre cette homme à sa place et de lui demander des informations après, en bon rancunier qu'il était. Cependant, étant donné qu'il lui fallait des renseignements précis, il dût s'en remettre à une autre méthode.

-"50 Pièces d'or, ça vous tente?"

Le mage s'approcha un peu plus de la table, quittant son dossier et sa position désinvolte.

-"Tu proposes de vider ta bourse à tous les inconnus comme ça, petit? Tu finiras clochard, mendiant, moins que rien, pire que moi, même!
-Cessez vos plaisanteries scabreuses. Je ne vous donnerai pas cet argent, vous allez le gagner. Mais il va sans dire que ce que je vous demande est une chose des plus simples, et des plus courtes.
- Hips! Allez, et qu'est-ce qu'il va me demander, le mioche?
- Des informations. Je travaillais avec un homme, répondant au nom de Sathra, qui a disparu. Vous le connaissiez, n'est-ce pas?
- Hips! Attends...Si je décide de ne pas parler, il se passe quoi? Tu vas me taper avec tes petites mains?
- En effet, nous serons contraints de régler cette histoire par la violence dans ce cas-là. Et, sauf votre respect, vu l'état dans lequel vous êtes, je doute que vous ne puissiez porter une attaque viable. Pour vous, il serait profitable d'éviter cela."
L'homme défendit ses intérêts :
-"Ce que tu m'demandes, hips, c'est bien plus cher que 50 pièces d'or ! Ça en vaut au moins l'double, hips!
- 60, pas une de plus."

L'homme tendit la main, arborant un sourire intéressé, comme un enfant découvrant son nouveau jouet. Belfala sortit la bourse, tria l'argent, la referma en tirant d'un coup sec sur le fil qui la resserrait, et la fit sauter entre ses mains, calmement.

- "Nous disions donc...Vous connaissiez Sathra?
- Ouais, on vivait ensemble. Un bon pote, depuis longtemps, hips!
- Vous saviez ce qu'il faisait ces derniers temps? Sur quoi il travaillait?
- Pas précisément. Il est toujours resté discret sur ses affaires. Je sais que sa dernière mission lui tenait beaucoup à coeur, hips!
- Dites moi ce que vous savez de cette mission, même de petits détails.
- En fait, ça a commencé après son enquête aux gorges des vents brulants, hips!. Au départ, il m'a parlé de robots, qui farmaient sans cesse les régions riches. Il les disaient d'une technologie inouïe, de véritables imitations, sans défaut. Il pensait à une conspiration gobeline, ou d'un aut' clan, qui fabriquait ces robots dans le but de s'enrichir. Il s'est encore absenté quelques jours, et, en revenant, il a parlé d'une rencontre incroyable. Depuis c'jour, il s'est fermé, paraissant sans cesse absorbé dans des réflexions intenses, hips! Au fur et a mesure, j'ai vu son état s'dégrader. Il ne sortait presque plus, hormis pour aller a la Taverne de l'Eau profonde. Il f'sait des allers-retours entre ces deux lieux, ne parlant que rarement. Il semblait aigri, blasé. Il dev'nait fou, je crois. Le quotidien, tout ça, ça l'a bouffé de long en large. Il dormait plus, mangeait presque plus, hips! En plus, juste avant son départ, il a chopé un truc horrible a la main. Une sorte d'infection, qui partait de la paume, quand j'l'ai vu, ça commençait a attaquer l'poignet. Je suis persuadé que ça a joué sur sa santé morale.

Belfala eut un frisson. Une plaie à la main? Il ne lançait sa malédiction ardente que rarement, et lui seul avait la chance de maitriser ce sort rare. Etait-il possible que la dernière fois, ce paladin... Il maugréa.

-"Comment est-il parti?
- Un jour, dans cette même auberge, sur cette même table, on buvait, tous les deux. Ça f'sait longtemps qu'on avait plus fait ça. On parlait, et Sathra s'est mit a hurler de douleur, en se tenant le poignet, justement. Après avoir vu ce dont il souffrait, je lui ai conseillé d'voir un secouriste, que toutes ses missions, ses quêtes, lui montaient la tête et qu'il devait prendre l'air... Et j'ai pu constater à quel point ce en quoi il croyait l'avait anéanti. Il a explosé d'colère, assurant connaître une vérité qui pourrait changer ce monde si elle était dévoilée. Au point d'annihiler toute volonté ici bas. Il m'a dit que tout ceci était logique, mais inconcevable à la fois, ou quelque chose de c'genre. On aurait pu croire à un fanatique! J'ai pas trouvé les mots pour lui parler, pour le ramener à la raison. Il est parti en me disant qu'il ne reviendrait pas, qu'il disparaissait. Sathra prend énormément à coeur les aléas du quotidien, je pensais que c'était une simple crise passagère. Il n'en est rien apparemment.
- Il n'a rien dit sur sa destination? Pas d'indications ou de lieux où il allait souvent?
- Il a bien dit quelque chose d'étrange en partant. Une sorte d'énigme, je pense. C'est pas son genre, pourtant. Il a beaucoup changé. L'énigme était : "Je serais là ou le passé, le présent, et le futur se rejoignent". Ne me demandez pas ce que ça veut dire, j'ai l'cerveau noyé dans un océan d'alcool et d'amertume. Filez-moi mon pognon, et cassez-vous maintenant, je vous en ai bien assez dit, et parler de ceci me retourne le coeur.

Belfala rajouta 10 pièces d'or à la somme initialement prévue et lança la bourse à l'homme, sans le remercier. Puis il se leva, se dirigea vers la porte, et la franchit, le cerveau submergé de pensées simultanées.

"Ce pauvre homme attend inconsciemment son ami dans cette auberge et noie son angoisse et sa tristesse dans des dizaines de cruches de bières..."

"Je suis là ou le passé, le présent, et le futur se rejoignent. Où cela peut-il bien être?"
[Dskjlhi cri] -Hi, plz visit hItp://www.superpo.com, the less expensive server for wow! gold!
[Dskjlhi cri] -Hi, plz visit hItp://www.superpo.com, the less expensive server for wow! gold!
[Dskjlhi cri] -Hi, plz visit hItp://www.superpo.com, the less expensive server for wow! gold!
Ironforge. Une capitale chaude, de fer et de lave. Une architecture pratique, agréable et circulaire. Une population parfois grincheuse, mais fournissant de bonnes bières et tous les services qu'on pourrait demander. Voila somme toute assez d'éléments pour justifier de la fréquentation énorme que subissait la métropole d'Azeroth. Belfala errait dans les quartiers de la ville, en cherchant aussi bien une réponse à ses questions qu'une auberge pour passer la nuit. Il dut passer devant la Garde mythique, et croisa une horde d'aventurier qui venaient de se téléporter d'un donjon. A en juger par les brulures atroces qu'avait subit l'un des elfes guerriers, il allait de soi que le raid venait du Coeur du Magma.

"Quel est leur but?", se demanda le gnome. "Sauver ce monde? Arrêter la guerre? Pas du tout! Ils ne cherchent qu'à profiter de cette situation, afin de connaitre l'héroïsme, de se prétendre sauveur du monde, alors qu'ils n'ont fait qu'amplifier tout les conflits déjà présents a l'origine!"

Lui-même avait connu cette période. Cependant, il ne se souvenait que d'avoir rejoint une guilde, qui avait pour but de se battre a quarante à Molten core. La suite, les donjons, les combats, il ne lui en restait plus rien. Exactement comme si il n'était pas lui dans ces moments là, tout comme ses phases "d'absences" qu'il subissait parfois, pendant plusieurs heures. Il pensait que l'age, ainsi que ce rythme de vie, lui avait détruit la mémoire, autant que ces guerres détruisent ce monde. Le flou qui régnait sur certaines périodes de sa vie semblait aussi illogique que la mission qu'on lui avait confié.

Il piétinait. Où pouvait être Sathra? Qu'est-ce qui expliquait sa disparition? Etait-il devenu fou? Ou avait-il découvert quelque chose? Et les robots? Etaient-ils une simple construction d'un clan d'Azeroth cupide, ou y avait-il derrière tout ça quelque chose... d'inimaginable?
Trop de question pour trop peu de réponses. Son esprit était d'assailli d'une multitude d'interrogations qui frappaient les murailles de sa raison encore trop solide pour craquer complètement. Mais au fond de lui, il naissait un pressentiment malsain, comme si tout ceci n'allait conduire qu'à la folie et à l'absurde.

Le gnome, absorbé dans ses réflexions profondes, ne vit même pas qu'il passait devant une auberge et continua, le regard dans le vide, à marcher en direction de la place principale d'Ironforge. Il fuyait généralement ce genre d'endroits, où le brouhaha général ternissait la tranquillité des lieux aussi bien que ses pensées, mais cette fois-ci, le gnome ne prêta pas attention à sa direction physique.
Les questions qui résonnaient dans sa tête lui donnait l'impression d'une horrible migraine. Plus il s'en posait, plus il en arrivait.

"Je suis là où le passé, le présent, et le futur se rejoignent... où donc? Et pourquoi se cacher? Fuir, mais laisser une énigme pour être retrouvé? Et l'histoire de l'homme qu'il a rencontré, qui parlait de téléportation, qui était-ce? Qu'avait-il dit déjà? Il ne parlait pas de monde, mais de...de..de.. serveur? Qu'est-ce qu'un serveur?"

Et, pour la première fois depuis des jours, son cerveau abandonna l'affaire quelques secondes. Il se rendit compte qu'il marchait au beau milieu d'un grand groupe d'aventuriers qui piaillait, qui vendait, achetait et se vantait. Les questions de son esprit laissèrent place à un profond malaise, un dégout, un sentiment de ne pas être en symbiose avec son entourage.

Et, soudain, un chuchotement se fit entendre dans le tête du démoniste. Une fois.

"Rejoins le site www.superpo.com, des serveurs bas prix et de l'or pas chere! Tout pour jouer sans souci!"

Belfala eut le réflexe de se retourner , cherchant la personne qui lui chuchotait ces mots. Personne. Deux fois.

"Rejoins le site www.superpo.com, des serveurs bas prix et de l'or pas chere! Tout pour jouer sans souci!"

Le gnome se tourna sur lui même. Devenait-il fou? Trois fois.

"Rejoins le site www.superpo.com, de très bons serveurs!"

Il se prit la tête entre les mains. Il craquait. Il allait finir par y croire, à ces mondes parallèles, ces serveurs, toute cette folie la... au point d'entendre des fantômes lui chuchoter des phrases pour le pousser à y croire. Il glissait vers la folie, inexorablement. C'était indéniable.

Il devait trouver Sahtra. Non plus pour son employeur. Pour lui. Pour avoir des réponses. Pour savoir. Savoir...avant que le compte à rebours de sa folie n'arrive a la fin de l'ultimatum. Son plus grand ennemi, c'était le temps.

"Je suis là ou le passé, le présent, et le futur se rejoignent."

Un noeud d'angoisse avait dénoué un autre noeud. Le temps jouait contre lui, justement. Et l'énigme y était liée : Le passé, le présent, et le futur se rejoignaient tout simplement dans les grottes du temps, dans le désert de Tanaris, lieu que personne ne fréquentait en raison du mystère qui y planait et des dragons qui en gardeaint l'entrée...

Il prit la direction de l'auberge la plus proche, harcelé par une pensée excitante et affolante.
"Demain, je connaîtrai la vérité."
L'énorme sablier des grottes du temps, de par sa forme et par sa taille, dominait entièrement l'ensemble des lieux. C'est dans cette caverne, là ou le temps n'a pas plus de valeur que le néant, qu'allait se passer bien des choses plus tard. Des tonnes d'aventuriers viendraient, afin de rattraper les erreurs du passé, d'anticiper celle du futur, dés que la magie de ce monde serait suffisante pour ouvrir les portes des donjons temporels. Mais à cette époque, la grotte était vide. Et à l'intérieur, un paladin agonisait, lentement.

Les forces de Sathra baissaient grandement. Il voyait son corps pourrir à cause du sort démoniaque qu'on lui avait lancé. Par chance, les forces d'Azeroth n'était pas encore présente en ces lieux, et seul le bruit du sablier troublait le calme béant de la grotte, marquant l'avancée de la maladie qui affectait peu a peu le paladin.

"Personne ne va venir. Ils ne sont même pas capable de voir la vérité. Quels idiots! S'ils savaient... Ils ne pourraient pas voir. Lorsque le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt. Tous fous!"

Malgré cette profonde haine qu'il éprouvait envers les "ignorants", Sathra comprenait tout a fait qu'ils ne veuillent pas voir la lumière du jour. Lui-même, il avait encore du mal a l'accepter. S'il n'y avait pas eu cet elfe, s'il n'avait pas disparu après lui avoir expliqué sa théorie, il n'aurait pu se rendre a l'évidence.

Entre les nausées et la douleur que lui causait son affliction, il apparut a Sathra des images de sa discussion avec l'elfe qui lui avait permis d'ouvrir les yeux.
Sathra s'était avancé lentement au milieu de la taverne de l'Eau Profonde. Le lieu, un des plus mal famés d'Azeroth, grouillait de pillards, de voleurs, d'arnaqueurs en tout genre. Tous avaient affichés un air patibulaire, et il n'avait pu fixer l'un d'eux plus de quelques secondes sans qu'un regard provocateur ne lui réponde. Troublé par ces présences indésirables, il avait balayé rapidement la salle du regard, à la recherche de l'elfe qu'il devait rencontrer. Rien. Il s'était alors assis a une table au fond de la pièce, et avait commandé une chope.

Il l'avait rencontré deux jours auparavant. Alors qu'il enquêtait à la Péninsule des Flammes infernales sur la présence de "robots" qui tuaient sans s'arrêter, il avait croisé cet elfe, qui semblait enquêter lui aussi, de par son comportement. Sahtra l'avait abordé, et engagé la conversation. C'est donc en toute logique qu'il lui avait proposé une collaboration, mais l'elfe avait refusé poliment, assurant qu'il ne pouvait dévoiler la vérité à n'importe qui. Säthra avait du insister, et même mentir. Une fois convaincu de son honnêteté, l'elfe avait dit :
"Retrouvez moi dans deux jours, à la tombée de la nuit, dans la Taverne de L'agneau Sanglant. Soyez présent, car, on ne sait jamais ce que nous réserve notre Dieu."

Sahtra envisageait de partir dans la minute s'il n'arrivait pas. Mais l'ouverture des portes de l'auberge avait stoppé net son décompte.

L'elfe était entré dans la salle d'un pas calme et assuré. Il s'était approché de Sathra, sans prêter attention aux regards dérangeants des déchets qui peuplaient cette taverne. Silencieusement, il avait prit place face au paladin, qui était resté de marbre. Après qu'ils se soient dévisagé quelques instants, l'elfe avait pris la parole le premier .

"- Monsieur, mon secret est dur a entendre. Je ne peux l'exprimer comme je le voudrais. Même les mots ont leur limites, tout comme votre conscience. Et ces limites vous causeront bien des soucis pour voir la lumière sur l'obscur monde qui nous entoure."

Sathra, fortement troublé par la sagesse qui émanait des paroles de l'elfe, n'avait rien trouvé a dire.

"- Je devine en vous une forte envie de savoir. Je vais essayer de vous dresser le bilan de mon histoire. Libre a vous de me croire. Je ne vous demande aucun commentaire. Je ne veux même pas savoir ce que vous en pensez. Je vous offre l'aboutissement d'une réflexion de toute une vie... faites en ce que vous voulez."

Le paladin avait approuvé d'un petit mouvement de la tête, toujours sans dire un mot.

"- Tout d'abord, parlons de ces robots. Qu'en pensez-vous?
- Je ne sais pas. J'ignore si ce sont de simples pantins crées par un clan désireux de s'enrichir ici, ou si ce sont les signes d'un secret bien plus profond.
- Je peux vous assurer que ces robots sont aussi réels que vous et moi. Tuez les, ils saigneront. Leurs corps est composé des mêmes choses que le votre. Pas de machines, pas de robots. Des êtres vivants dirigés.
- Dirigé par qui? ou plutôt, par quoi?
- C'est ici que vous allez commencer à douter. Je vais vous l'expliquer simplement. Ces êtres sont dirigés constamment par une force supérieure, automatisée, qui leur fait faire ses mouvement saccadés, qui les envoie farmer, dans le but de s'enrichir."

Sathra n'avait pas saisi le sens des propos de l'elfe.

"- Regardez moi. Je vais maintenant vous raconter mon histoire. Je viens en réalité d'une autre dimension, en quelque sorte. Le terme exact est serveur, mais il vous est inconnu. En fait, je connais le même monde que vous, géographiquement. Les mêmes régions, les mêmes villes, les mêmes rois. Cependant, le monde d'où je viens n'a absolument pas la même population que le vôtre. La plupart des aventuriers et des guildes sont différentes."

Sathra n'avait pu s'empêcher de penser qu'on le prenait pour un imbécile. Cependant, sans savoir pourquoi, il était resté écouter.

-" Je vois bien que vous doutez. Je vais donc vous livrer la vérité telle qu'elle est, nous perdrons moins de temps."

L'elfe s'était approché de Säthraa et avait baissé la voix, de façon à ce que ses paroles ne soient audibles que par la paladin lui-même.

-"Nous sommes dirigés par une puissance supérieure. Chacun de nous à son dieu, en quelque sorte. Lorsque ce dernier est absent, nous avons parfaitement conscience de nos actes, de nos faits et gestes. Cependant, lorsque votre dieu a un oeil sur vous, il vous dirige, dans le moindre de vos mouvements. N'avez-vous pas l'impression d'avoir des trous de mémoire sur certaines périodes de votre vie? Des absences? La vérité est qu'un être supérieur nous dirige, une conscience qui a pour but de nous contrôler!!"

Sathra avait manqué d'exploser de rire. Quel absurdité! Et puis quoi encore? Un être, une conscience, "supérieure" qui plus est, qui vivrait, le dirigerait du haut de sa toute puissance?

"- Je me fous de ce que vous pensez. Vous vouliez savoir, je vous le dit. On joue avec nous. Nous vivons dans un monde crée pour divertir nos dieux! Nous sommes un jeu!"

L'elfe, maintenant tout proche du paladin, empoigna la chemise de Sathra en lui exposant sa théorie.

- Nos dieux sont si nombreux qu'il existe plusieurs mondes identiques, nommés serveurs, sur lesquels ils s'amusent. Et il arrive que l'un d'eux veuille changer de serveur. Ainsi, nous arrivons dans un monde nouveau. Imaginez-vous le choc! C'est ce qui m'est arrivé. J'étais sur un serveur, on m'a transféré ici. Et pour en revenir aux robots, ce ne sont en fait que des pantins, des personnages que certains dieux ont programmés afin de s'enrichir pour mieux jouer ! Nous ne contrôlons rien !

Sathra n'avait éprouvé qu'une envie. Partir. Il avait écouté l'homme, il avait voulu connaitre sa version, mais elle était démente. Il dirigeait sa vie, il savait ce qu'il faisait, ou il allait !

"-D'ici peu de temps , je serais retransféré sur mon serveur d'origine. Mon histoire là-bas est longue, je ne peux vous la raconter ici, mais elle aboutit à toutes ces conclusions. Je vous les livre rapidement, réfléchissez-y quelques temps. Ce sera la seule théorie qui répondra a vos toute vos questions. Il est bien difficile d'ouvrir les yeux."

Il s'était levé, et avait ajouté ces quelques derniers mots :

-" Ce monde est insignifiant. Nous pouvons tous mourir, ils referont de nouvelles choses. Tout est décidé, par des forces que nous ne pouvons comprendre. Tout est faux!"

Sathra n'avait répondu que d'un haussement d'épaules, essayant tant bien que mal de prendre cette théorie au sérieux...qui était pourtant l'unique réponse pour le moment.

"-Vous ne me croyez toujours pas. La vérité ne peut être avalée d'un coup. Réfléchissez à tout ceci, comparez-le à votre monde, aux trous noirs que votre mémoire contient, tout ceci est logique. Si vous n'êtes pas capables de le croire, la folie vous gagnera. Si vous n'êtes pas assez fort pour supporter cette vérité, c'est elle qui vous emportera. Le feu de la vérité brule vos pensées, mais vous refusez d'y croire. Un feu ne s'éteint que lorsque l'on a comprit son fonctionnement. Vous l'éteindrez, si vous ouvrez les yeux et si vos convictions disparaissent brulés sous les flammes. Nous ne sommes rien, que vous le vouliez où non. A vous de choisir de croire, ou de devenir fou, car rien d'autre ne peut répondre aussi bien a vos questions. Et ces questions vous rongeront jusqu'à avoir raison de vous."

Cette dernière réplique avait fait douter Säthraa. Et si c'était possible?

"- Je vous laisse, vous avez une cheminement intérieur à faire qui ne regarde que vous"

Et au milieu des rires bruyants de malfrats en tout genre, l'elfe s'était avancé vers la grande porte de l'auberge, lentement, sans jamais se retourner.
Après avoir pris le bateau pour le port de Théramore, puis le griffon en direction de Gadgetzan, Belfala arriva enfin à Tanaris. Il connaissait cet endroit, son ancien métier consistant a innover dans la technologie gobeline. Contrairement à ces confrères gnomes, il avait choisit la voie des gobelins, qui assuraient une connaissance des explosifs bien plus utile que les inventions pacifistes gnomes. Et il venait en conséquence souvent s'informer ici des dernières fabrications à la mode, avant de devenir mercenaire, ou enquêteur, selon les missions. Et, comme d'habitude, ce matin-là, Gadgetzan grouillait de pseudos-héros qui allaient défendre le Donjon de Zul farrack, situé a proximité.

Le vent puissant qui soufflait de l'est faisait voler les grains de sable violemment, obligeant Belfala à cacher son visage à l'aide du voile qui l'habillait, ne laissant visibles que ses deux yeux vairons. Il aurait du passer réparer son équipement, mais il céda à la tentation de vite connaitre la vérité. Il invoqua son Destrier de l'effroi et chevaucha rapidement en direction des grottes du temps, au sud est. Il galopait contre le vent, et le sable volatile le contraignait à se protéger à l'aide de son bras, tout en s'agrippant fermement au cheval pour éviter une chute douloureuse. Même le désert de Tanaris soufflait pour l'empêcher d'atteindre la vérité.

Au fur et a mesure qu'il s'approchait de son but, les grains de sable semblaient voler plus doucement. Le vent faiblissait également, petit a petit, mais les grains de sable ne chutaient pas pour autant. Ils restaient en l'air, comme une plume portée par les légers courants qui la soulèvent. Il n'eut rapidement plus besoin de se protéger de leurs assauts. Tout semblait se figer, se bloquer, lorsqu'il s'approchait des grottes.Et ces dernières apparaissaient justement au loin.

Une fois sur les lieux, Belfala remarqua qu'il n'y avait plus de vent. Le sable ne bougeait plus non plus. Il ne volait pas, mais il ne chutait pas pour autant. Figés en l'air, les grains étaient éparpillés comme autant d'étoiles dans le ciel : on aurait pu croire qu'un magicien était arrivé sur les lieux et avait lancé un sort bloquant tout ce qui vivait ici dans une immobilité perpétuelle.

La seule chose qui bougeait encore, c'était la progéniture de Nozdormu qui gardait les grottes du temps sur le coté. Le gros dragon faisait des rondes sur une dizaine de mètres, laissant étrangement le coté gauche du chemin libre de tous passage. Après avoir longuement hésité, Belfala longea le coté gauche de l'entrée, profitant de sa petite taille pour passer hors de la vue du dragon. Il parvînt a atteindre la grotte sans se faire remarquer, mais en y pénétrant, il trébucha et dut se rattraper au mur rocheux et irrégulier de la grotte, et sa main s'écorcha violemment sur les pointes de roche constituant la caverne. Il ne put s'empêcher de pousser un cri de douleur, bref, mais assez fort pour que le dragon ne tourne la tête et ne s'aperçoive de son intrusion.

Fou de rage, le gardien de la grotte poussa un cri dément, perçant les tympans de Belfala. Affolé, ce dernier resta figé, devant l'énorme bête qui se levait devant lui. Le dragon fit de rapides mouvements du cou de droite à gauche, et. ses ailes déployées renforçaient l'impression de se retrouver face a un monstre invincible. Il grogna fortement, se dressa vers l'arrière, et fit gonfler sa poitrine en aspirant l'air environnant. C'est alors qu'il envoya violemment la tête vers l'avant : sa gueule s'ouvrit, laissant sortir un cri strident qui fit trembler le sol et en même temps. Le dragon répéta son mouvement respiratoire, Belfala anticipa en se couvrant les oreilles et la gueule s'ouvrit... Ce ne fut pas un cri qui en sortit, mais une gigantesque boule de feu qui se dirigeait droit sur le gnome ahuri.

Il ne put l'esquiver qu'au dernier moment en plongeant sur le coté, et en roulant a l'intérieur de la grotte, dont le sol en pente tournait comme une spirale sans fin. Le couloir s'amenuisait, et l'entrée était bien trop petite pour que l'énorme dragon puisse rentrer. Belfala freina son roulement a l'aide de ses jambes, se releva, et jeta un dernier coup d'oeil vers l'entrée de la caverne. Le cracheur de feu avait passé la tête afin de voir où se cachait le gnome. Ni une ni deux, Belfala se mit a l'abri de la vue du dragon en continuant a descendre le chemin en spirale, pendant que ce dernier poussait un de ses puissant cris.

Plaqué contre le mur, le démoniste souffla, persuadé d'être tiré d'affaire. Le dragon envoya une puissante rafale de feu au sein de la grotte, et la chaleur à l'intérieur se fit insupportable, mais le feu n'approchait pas suffisamment pour atteindre Belfala. Alors que les flammes dansaient à quelques mètres de ce dernier, le dragon poussa un dernier cri, et Belfala sentit encore le sol trembler sous la puissance du hurlement. Ce qu'il ne sentit pas, en revanche, ce fut la grosse pierre au dessus de lui qui oscilla fortement sous la puissance du cri. Et lorsqu'elle roula pour finalement chuter sur le crâne du gnome, il ne la vit qu'au dernier moment, celui où elle lui heurtait le front pour le plonger dans l'inconscience complète.
Sathra s'était assoupi , épuisé par la douleur qui l'assaillait de toute part. Ce fut le cri du dragon qui le réveilla en sursaut, le laissant d'abord effrayé, puis, après un court instant, enjoué.

"Voila mon visiteur, voila celui qui veut savoir. Sera-t-il assez intelligent, assez fort, pour voir la vérité? S'il ne l'est pas, je le plains. Au point de le libérer ?

Et, dans la démence complète qu'il avait rejoint au fil de sa solitude, il se leva et alla lentement vers le chemin qui conduisait vers l'entrée.
" Où-es-tu, aventurier? Tu veux savoir la vérité? Viens me voir, allez, viens!! Mwhahahahaha!"

Il continua à monter en prononçant ces quelques mots, rythmés par son rire dément. Ce rire évolua de la démence vers l'hilarité lorsqu'il aperçut le corps de Belfala, écroulé sur le sol, la tête en sang.

"Hinhinhin.. Et bien? Non n'avons même pas commencé et ce gnome s'attire déjà des tas d'ennui! Mwhahahahaha! Je vais te faire une mise en scène digne de ta découverte d'aujourd'hui!!!

Il s'approcha du gnome et tourna le corps de façon à voir son visage. Les derniers élans de raison qui lui restait se persuadèrent qu'ils l'avaient déjà vu, mais ne purent se souvenir.

"Ça va être grandiose, le gnome! Toi inconscient, je peux te préparer un spectacle digne de ce que tu va savoir! Et si tu ne me crois pas, nous partirons tous les deux avec notre secret, dans les abîmes profonds d'une mort obscure. Toi et moi, avec la vérité. Mwhahahaha!"
Belfala ouvrît difficilement les yeux.

"Ma tête...Ce que j'ai mal!"

Ses yeux parcoururent l'ensemble des lieux, mais son cerveau était assailli d'une horrible douleur qui rendait impossible toute réflexion. Son crane était victime de violentes décharges électriques aussi courtes que régulières, mais non moins insupportables. Son cerveau s'habitua malgré tout peu a peu à cette migraine sans pouvoir la stopper pour autant. Il observa autour de lui.

Le décor paraissait irréel. Tout semblait suivre les courbes du temps, faisant de cet endroit un lieu magique. Les tours déformées semblaient danser avec l'énorme sablier qui dominait la caverne. Grâce au trous béants qui peuplaient le mur rocheux, on apercevait non pas le ciel habituel, mais l'univers entier. L'espace se laissait apercevoir par petits morceaux, exhibant ses astres et ses couleurs les plus étonnantes. Il n'existait pas de lieu identique et aussi beau.

"Où suis-je?"

Aussi illogique que cela paraisse, il était sur un pont de bateau; et, étrangement, ce dernier était encastré dans un des murs de la grotte, mais il n'était pas détruit pour autant. Il se mariait avec le mur, lui donnant une continuité inexplicable. C'est en se penchant au dessus de l'arrière du pont que Belfala comprit l'ampleur de son problème. Le sol était situé a une quinzaine de mètres de lui, et le seul moyen de le rejoindre était de sauter du bateau, mais la chute semblait mortelle.

C'est lorsque qu'il se dirigea vers l'avant du bateau que l'horrible migraine lui revînt. Il tomba a genoux, la tête entre les mains, plié sous le choc violent qu'il subissait. Une couleur dominait son esprit. Un rouge sang, violent, insupportable. La douleur se fit plus forte et le rouge s'intensifia. Les yeux du gnome vacillèrent, le rouge devint foncé puis vira au noir total. Le noir de l'inconscience où le cerveau fuit lorsque qu'il est impossible de résister autrement.
Säthraa avançait péniblement en direction du bateau. Fortement affaibli par l'horrible maladie qui le contaminait, il ne restait en vie que pour une seule raison : Terminer son devoir. La démence qu'il avait rejoint le persuadait d'être un pion manipulé par les dieux, par une force inconnue qui jouait avec lui. Il ne l'avait pas supporté. Alors qu'il désirait au départ tout raconter a celui qui résoudrait l'énigme, désormais, tout en lui le forçait a faire en sorte qu'ils meurent tout deux avec la vérité, pour que la vérité n'éclate jamais au grand jour.Il avait tout prévu, et le gnome était maintenant son prisonnier. Comme prévu.

"De toute façon, lorsque j'avouerais tout au gnome, il ne me croira pas."

Il s'approcha du sablier et contempla l'immensité de l'espace devant lui.

"Même moi, j'ai mis longtemps à l'accepter. Mais nous n'avons pas le temps."

Entre deux paroles, il se baissa et ramassa une poignée du sable des grottes du temps.

"Non, pas le temps. Il faut partir."

Ses doigts se refermèrent violemment afin de bloquer le sable.

"Si les êtres vivants ici découvrent le but de ce monde, il ne sera plus ce qu'il est."

Une violente douleur lui explosa le ventre. Il se recroquevilla sur lui-même; crispé de douleur.

"Le gnome doit mourir."

Son visage, qui traduisait auparavant une profonde douleur interne, arborait maintenant un sourire dément, une malice haineuse.

"Avec moi."

Et sur ces mot, en poussant un rire machiavélique, Sathräa envoya le sable voler en l'air et se dirigea péniblement vers le bateau ou gisait Belfala.
Belfala était suspendu au mât du bateau. Solidement accroché par de grosses cordes qui lui bloquaient les membres, il subissait, impuissant, les douleurs causées par les liens qui frottaient contre sa peau. Si il n'y avait eu que ça, il aurait pu chercher une solution pour se sortir de cette mauvaise passe. Mais le brouillard épais qui ternissait son esprit rendait impossible toute réflexion. La seule pensée émise était le souhait que cette douleur horrible cesse, et que tout ceci s'arrête. Mais rien ne serait ainsi.

Sa vue était floue. Il ne pouvait voir plus loin que quelques mètres devant lui. Le silence qui régnait, des plus profonds qui soit, ne le rassurait guère. Aucun de ses sens n'était réellement fiable. Que se passait-il?

La douleur s'atténua quelque peu lorsque Belfala se concentra sur ses sens olfactifs. Et l'odeur de brulé qu'il sentait ne signifiait rien de bon. La panique commença a envahir le démoniste. Il essaya de bouger afin de donner un peu de mou aux liens qui écorchaient ses poignets. Le résultat n'en fit que bien pire, car les mouvements du gnome multipliaient les frottements des cordes contre sa peau. Il essaya de distinguer plus loin et de faire reculer la douleur, qui perdait peu a peu du terrain.

"Il faut rester calme. Concentre toi. Sathra ne doit pas être loin."

Etant donné que sa vision ne s'améliorait pas, il se concentra sur les bruits qui régnaient autour de lui. En sondant le silence environnant, il perçût le bruit du crépitement de flammes juste en dessous de lui. : Sahtra avait mit le feu au bateau. Le fait qu'il ne ressente pas la chaleur dégagée le rassura quelque peu. Rien d'autre ne se faisait entendre.

Mais, soudainement, un bruit vînt perturber la réflexion de Belfala. Une respiration difficile s'approchait de lui. Bien que sa vue se soit améliorée, il ne put percevoir qu'une tache sombre a quelques dizaines de mètres de lui, qui avançait difficilement et par mouvements saccadés. Le rythme des pas était lent, difficile, mais imperturbable. L'ombre approchait difficilement, mais surement.

"-Sathra, je sais que c'est vous.", lança le gnome d'un air inquiet. Le fait de ne pas voir l'état de l'homme qui s'avançait vers lui le perturbait fortement.

Sathra n'avait pas dit un mot. Il avançait, le sourire aux lèvres. Dans sa tête n'était présent qu'un seul et unique objectif : Se confier, puis tuer.

Alors que Belfala redoutait le moment ou le paladin serait a quelques centimètres de lui, sa vue sembla nettement s'améliorer. Il distinguait de mieux en mieux les alentours. Ses yeux se levèrent lentement vers celui qui le retenait prisonnier. Et lorsqu'il se posèrent sur le corps de son ennemi, Belfala eut une profonde envie de vomir. C'était bien lui. Sahtra. C'était bien le paladin qu'il avait maudit... L'horrible migraine laissa place à un sentiment malsain de dégout profond. Jamais le démoniste n'avait envisagé que sa malédiction ardente puisse affecter aussi profondément un être vivant.

Sahtra ne ressemblait plus du tout a un paladin. Les bras ballants, il avançait difficilement sur le pont du bateau. Ses jambes vacillaient sous le poids de son corps, et chaque pas qu'il faisait laissait croire qu'il allait chuter. Il se rattrapait au dernier moment, en avançant son buste d'un mouvement sec., alors que sa tête oscillait de droite a gauche, suivant les balancements et les soubresauts du corps épuisé du paladin. Mais les zones les plus atteintes restaient sa peau et son visage. La malédiction avait d'abord attaqué la paume de la main, en infestant les veines et en contaminant peu a peu les zones autour, puis elle avait grimpé le bras, noircissant et peuplant de pustules véreuses l'épiderme du paladin maudit. Tout son corps était désormais recouvert d'affreuses plaies et d'ignobles escarres, et, à en juger par la respiration difficile et glaireuse du paladin, l'affliction commençait a toucher les organes vitaux. Le visage de Sahtra, décomposé par la fatigue, la folie, et la haine accumulée au cours de ces derniers jours, était quant a lui une véritable horreur.

De longues traces noires couraient le long de son cou, marquant l'emplacement des veines qui essayait encore de véhiculer du sang. Des plaies bleutées couvertes de traces de pourriture naissantes remontaient le long de ses joues creusées, entourant une bouche baveuse et tuméfiée. Les yeux n'avait plus leur couleur blanche d'auparavant, mais étaient désormais rouges comme le sang, comme la haine, et comme les flammes. Ses cheveux sales couraient sur la seule zone encore saine du paladin : le front.

Les yeux révulsés, Belfala entendit Sathra pousser un hurlement perçant, et le vit tomber violemment à genoux devant le gnome. Il se plia sur lui même, puis cracha violemment un filet de sang dans un bruit assourdissant. Entre les rejets sanguins et les spasmes que lui causait l'affliction, il trouva tout de même la force de se relever. Et de s'avancer quelques mètres de plus vers le gnome.

Le démoniste, face à ce spectacle affreux, redoublait d'efforts , malgré le dégout ressenti pour cette immonde créature qui se tenait devant lui, pour se libérer de ses liens. En vain..Il abandonna toute tentative lorsque le paladin fut assez prés pour avancer la main vers son visage : sa tête se recula automatiquement, cherchant a éviter le contact avec cette peau répugnante. Une odeur insoutenable vînt attaquer ses narines, et il dut se concentrer pour ne respirer par intervalles. Ce fut bien pire lorsque le paladin entama ses premières paroles. Sa voix railleuse demandait a ce que l'on se concentre pour déchiffrer les mots qu'ils prononçait entre deux crachats de sangs.

"Te voilà enfin éveillé, devant moi. Te voilà face a notre destin, face à la vérité. Laisse moi le temps de t'expliquer...huuuu...ce que je sais.."

Belfala cru qu'il allait s'évanouir tant la situation devenait insupportable. Quoi qu'il eut a dire, cet homme -ou ce qu'il en restait- devait en finir au plus vite. Et que lui voulait t-il? Il essaya de prononcer quelques mots.

"Pourquoi moi? Ne pourrions-nous pas parler calmement de tout ceci? Pourquoi me ligoter? Qu'ai-je fait?"
Il ne fallait surtout pas que le paladin le reconnaisse. Du moins, tant qu'il était ligoté.

"Huuuuuu...chaque chose en son temps. Pour le moment, laisse moi te raconter mon histoire, huuuu, ce que tu en ignore encore. Que sais-tu? Mon ami a du te dire pas mal de choses...huuuuuu...puisque tu as trouvé le réponse a mon énigme. Je vais maintenant te raconter la rencontre que j'ai faite, et les déductions qui s'en suivent..huuuuuhhh...Ta réaction décidera de ce qu'il adviendra de toi".

Et, sans omettre de détail, Sathra expliqua sa rencontre a l'auberge, avec l'elfe, lui racontant ses doutes, ses peurs. Belfala, attentif a l'histoire, ne l'interrompit pas, ne posa pas de questions. Il se contenta d'écouter, et fut surpris de voir que, comme lui, Sähtraa n'avait fait que se poser les bonnes questions, sans jamais trouver les réponses. Après un monologue conséquent, Sahtraa décida de clarifier les déductions qu'il avait suivi.

"-Huuuuuu....tout ce que je vais dire içi est le fruit de réflexion de plusieurs mois. Des réflexions profondes, qui m'ont atteintes plus que ma maladie. Les deux, jointes au fil du temps, ont eu raison de moi. Mais je....huuuuuu.... Je suis sur que ce que je dis est l'exact verité et l'essence même de ce monde."

Il prit la tête de Belfala entre ses mains, et , le fixant droit dans les yeux, lui envoya le message comme on envoie une décharge électrique.

"Nous vivons dans un monde faux! Huuuu...Tu n'es qu'un pion, petit gnome, un pion qu'on a un jour créé pour amuser une conscience vivante supérieure! Huuuu...Regarde bien, tout a commencé avec les robots ! Les robots sont en fait des pions d'organisations du monde supérieur qui récoltent énormément d'or...Et ces sous sont revendus a l'échelle de leur monde pour qu'ils puissent jouer plus facilement ici. N'as-tu jamais eu de trous de mémoire? D'oublis?

Belfala ne saisissait absolument rien de ce que disait le paladin. Il était fou, voila tout..

"Si, tu as des trous de mémoire, comme nous tous, bien sur. C'est tout simplement ton Dieu, ton joueur, qui te dirigeait, causant ces trous de mémoire ! Tu n'es même pas toi-même! Il n'y a pas..huuu...pas de libre arbitre!! pas de liberté! huuuu..."

Comment peut-on devenir aussi fou? Croire a des théories aussi absurdes?

"N'as tu jamais entendus des voix qui semblaient venir de nul part? Des voix te proposant de l'or, des serveurs a bas prix?"

Malgré le fait qu'il niait la vérité, Belfala ne put s'empêcher de se souvenir de ces événements étranges de chuchotements...

"Ces chuchotements sont destinés au joueur! Si tu as conscience de tes actes a ce moment, tu te crois fou, puis ensuite un peu fatigué... Mais si ton Dieu joue a ce moment-là, tout est en effet fait pour qu'il achète ses pièces avec la monnaie de leur Monde!"

Malgré le fait que ce soit absolument tordu, Belfala trouvait l'idée complétement fabuleuse.

"J'ai mis des mois à me poser cette question : Vrai, ou pas? Et, un jour, je me suis rendu compte que mon interlocuteur avait prévu que je ne déciderais jamais à choisir ...huuuuuu....Connais tu l'histoire de notre monde?"

Belfala connaissait en effet sur le bout des doigts les avancées des guerres et des dieux a battre qui peuplaient ce monde, bien qu'il ne participait plus aux combats depuis longtemps.
"Tu sais donc qu'ici, sur notre monde - ou devrais-je dire serveur-, personne n'a encore tué Illidan. Aucune guilde, aucun raid, aucune entité n'a été suffisamment puissante pour le tenir en défaite. Par conséquent ce dernier règne en maitre sur le magistral Temple noir."

Illidan! Qui pourrait prétendre pouvoir le battre? Personne n'était parvenu a revenir vivant de son donjon, a ramener une quelconque preuve de sa défaite!

"Et bien, il existe une multitude de monde exactement comme les nôtres. huuuuu...Pourquoi? Parce que nos dieux sont des millions! Et que tous ne tiennent pas sur un seul monde. Ils les ont nommés serveur, et certains sont plus vieux que d'autres.. .Il est possible de passer d'un serveur a un autre; pour nos dieux. C'est comme ceci que j'ai rencontré la personne qui m'a tout dévoilée.....huuuuuu....et qui m'a glissé ceci.

En prononçant ces quelques mots, Sahtraa sortit de sa poche un anneau en or, extrêmement brillant.

"Cet anneau est celui d'Illidan Si tu as..huuuuuuuuhh... pour but de le tuer un jour, tu sais que c'est celui qui sert a prouver que ce dernier est mort Et bien, je le possède, alors que je n'ai tué personne, et qu'illidan vit toujours sur notre monde à l'heure qu'il est, ...huuuuuuu... protégé par ses sbires...C'est l'elfe qui me l'a glissé dans la poche en empoignant ma verse, sans que je m'en aperçoive; pour me prouver que , sur son serveur, Illidan était déjà mort et que toute ces questions ne trouvaient de réponse logique que dans son raisonnement.

C'est sur ces mots que Belfala commença a douter, mais il s'obligea a ne pas croire le paladin. Ce dernier approchait de plus en plus sa tête du démoniste.

"- N'importe quel anneau suffirait a faire croire ce que vous avancez! Regardez-vous! Enfermé dans une grotte, vous ressassez votre théorie, et vous mourrez a petit feu! Comment pourrais-je vous croire dans ces conditions?"

"-Ecoute moi bien, petit malin. Que crois-tu? Huuuuuuu...Je t'annonce que tout ce que nous faisons ici, nos peuples, nos guerres, notre mythologie, n'est que le fruit de la création d'autres entités supérieures! Huuuu....Nous servons a les divertir. Il leur faut des guerres, des champs de bataille, des héros, des démons...et ils fabriquent ceux-ci au fur et a mesure de leurs besoins. Rien ne deviendra mieux ici! Si par bonheur nous arrivions à résoudre un problème, ils en créeraient un autre parce que nos dieux ne se divertissent que dans le combat. Pour ne pas sombrer dans la folie ou pour contenir leur besoin de sang et de rage, nos dieux, ceux qui jouent, canalisent ces pulsions dans d'autres domaines. Notre monde leur sert a faire tout ce qu'ils ne pourraient pas faire dans leur monde, en y exerçant un contrôle et une stabilité beaucoup plus simple et rassurante! Même toi, tu pourrais le faire. Imagine que les pièces d'un échiquier vivent? Huuuu..."

Le contraste entre les paroles de l'homme et l'aspect du monstre devant lui troubla fortement Belfala. Même si cet homme avait raison, ce qui méritait fortement réflexion, la seule chose qui importait était de se tirer de là.

"- Je te laisse maintenant imaginer ce qu'il adviendrait de la population si ce secret venait a être découvert... Dans les phases de non jeu, bien que nos dieux l'ignorent, notre vie semble se développer un minimum...jusqu'à ce que le dieu revienne. Et, en quelque sorte, bien que ce ne soit pas suffisant pour contrebalancer les désirs de nos dieux, nous influençons ce monde. Et pour préserver ceci, cette petite lueur de vie au milieu de cet espace de virtuel, tout ce que nous savons doit rester secret, et il ne faut pas courir de risque."

Le paladin, en prononçant ces mots, se décala difficilement sur la droite du bateau, et inspecta l'état de la coque du navire encastré dans le rocher. Belfala mit un moment avant de comprendre que ce dernier regardait le stade d'évolution du feu, qui gagnait le navire peu a peu. S'il ne réagissait pas au plus vite, le feu enflammerait suffisamment le navire pour que ce dernier craque face a la pression exercée par le rocher. S'en suivrait une chute démente de plusieurs mètres...

"-Et, pour cette raison, vous devez nous tuer tous les deux? , envoya Belfala afin d'occuper le paladin. L'importance de la situation lui avait quelque peu fait retrouver de sa vigueur, et l'utilisation de Flammes Infernales s'avérait encore dangereuse, mais désormais faisable.

Sahtra sentit qu'il se passait quelque chose d'imprévu. Il s'approcha peu a peu du démoniste, et, comme par pressentiment, il sortit son épée de son fourreau, et la logea contre la gorge figée du gnome. Ce dernier n'osa même pas déglutir de peur que la lame ne lui entaille la peau.

"-Essaye de faire un mouvement de trop et tu rateras le plus beau du spectacle. Huuuu Ce serait-dommage, n'est-ce pas? Il ne faut plus attendre longtemps..."


Lancer un sort les mains liées s'avérait chose difficile. Mais de façon discrète, un sort de feu en préparation pouvait déjà sérieusement entamer les cordes. En espérant de tout ses membres que le paladin ne remarque pas les flammes qui apparaitraient sur ces mains -heureusement derrière son dos-, Belfala commença a incanter le sort Immolation. Il interrompit l'invocation juste avant la fin, et sentit un forte chaleur se dégager prés de ses mains. Malgré la légère douleur que cela lançait, il ne put s'empêcher de jubiler car les liens cédaient peu a peu. Mais sa jubilation fut de courte durée lorsque il aperçût les flammes qui commençaient a envahir le pont du navire, a quelques mètres de lui.

"Ce que tu dois savoir, le gnome, c'est que notre monde a un but lucratif. C'est tout. Un vulgaire jeu de soldats. Nous sommes dirigés par des consciences. Et si tout ceci venait a se savoir, plus rien n'avancerait ici, le rare moment de vie que nous ayons ne servant qu'a nous morfondre sur notre condition. Tu voudrais réellement que tout le monde ici-bas se plaigne sans cesse de n'être qu'un pion, durant les rares moments ou nous vivions, au sens réel du terme? Tout ceci ne doit pas se savoir, et il ne faut pas courir de risque!"

Le gnome n'écoutait plus le paladin. Son esprit était concentré afin de lancer le sort immolation, qui devait tant bien que mal finir par couper les cordes. Avant que le feu ne le rejoigne...

"Lorsque le feu aura gagné le bord du bateau, nous chuterons soudainement...huuuuu....à travers le bois en feu, pour atterrir sur les énormes rochers au dessous de nous. Nous mourrons ainsi, toi et moi, avec la vérité. N'est-ce pas magnifique? Un humain, et un gnome, qui se sacrifient pour entretenir la bonne marche de ce monde! Pour permettre a nos dieux de s'amuser! Nous sommes des héros, mon ami, et tu n'en a pas conscience! Si tu savais ce que nous faisons là, mon ami! huuuuuu...."

"-Mon ami?, rétorqua cette fois-ci le gnome. A mon tour de vous raconter une histoire. Je n'ai jamais voulu entretenir ce monde. Je ne vis que pour moi, et les autres ne m'intéressent absolument pas. D'ailleurs, si l'un d'eux me manque de respect, je n'hésite pas a lui causer du tort. Je me souviens encore de ce paladin qui m'a bousculé en sortant d'une auberge d'Hurlevent et à qui j'ai lancé une malédiction. Cette dernière l'a bouffé de long en large, un peu comme vous... c'est une coïncidence assez folle non?"

Sathra mit un moment avant de comprendre. Et lorsque il comprît; la surprise l'obligea a se recroqueviller. Il essaya de parler, de hurler quelque chose, mais seule ses yeux rougies vifs témoignaient de sa fureur absolue. Tout le reste de son corps était secoué par de violents spasmes causés par les difficultés respiratoires et les crachats de sang du paladin.

Belfala comprit qu'il devait saisir sa chance. Le feu gagnait encore du terrain, et son odeur se faisait de plus en plus présente. Il relança le sort immolation. Rien. Une deuxième fois. Rien. Une troisième fois. Toujours rien! La panique le gagna.

"-Saloperies de cordes! Même enflammées, en les rebrulant, elles ne lâchent pas!"

Sathra se releva et s'avança vers le gnome. Il le dévisagea longtemps, restant immobile face au gnome paniqué, qui essayait une nouvelle fois de lancer le sort immolation. Ce dernier ne vît pas le bras du paladin s'avancer vers sa tête. Violemment, il sentit le poing du monstre s'écraser contre sa joue, envoyant sa tête percuter le bois auquel il était ligoté. Un gout de sang se répandit dans la bouche du gnome, qui cracha difficilement l'effusion de sang a la tête du paladin.

"-Les cordes ne céderont pas..."

Une seconde fois, mais de l'autre coté, le poing de Sathra vint percuter la joue de Belfala. La violence du choc dut telle qu'on entendit le claquement sourd de la tête contre le bois. Le paladin se vidait de sa haine dans une violence grandissante.

En poussant un hurlement dément, Sahtra saisit la tête du gnome a deux mains, afin de l'envoyer percuter le bois encore plus violemment. Mais, lorsque il força pour éloigner la tête du mat afin qu'elle atteigne la vitesse suffisante pour blesser le gnome, les cordes qui liaient Belfala au pilier cédèrent. Et le gnome s'écroula de tout son poids sur le sol, laissant le paladin dans une surprise totale.

Le feu dansait maintenant partout autour d'eux. Comme un papillon qui tourne autour de la lumière, ce dernier engloutissait le bateau dans une danse harmonieuse, dont la musique était le crépitement grandissant des flammes immenses. Sathra, qui ne se souciait guère de l'état du bateau autour de lui, attrapa son épée et chargea le gnome, encore étourdi sur le sol. Ce dernier eu tout juste le temps d'éviter le coup qu'envoyait le paladin, censé le couper net en deux. Il se redressa difficilement sur les jambes, et sortit sa dague de son fourreau. D'une main, il envoya le sort corruption sur le paladin, censé l'affaiblir fortement. Ce dernier, dans un élan de rage absolu, se rua vers le gnome et tenta de lui porter une attaque mortelle sur la gauche. Le gnome esquiva en se baissant légèrement, mais il ne put éviter le retour de la lame du paladin, qui se logea contre son bras, lui entaillant la peau sur plusieurs centimètres. Dans un cri de douleur, il incanta Voila mortel , ce qui eu pour effet de faire reculer le paladin sur quelques mètres, et il se jeta contre Sathra, le projetant - et Belfala en même temps - sur la gauche du pont, ou les flammes se faisaient les plus denses.
Au beau milieu des flammes, Belfala se releva et se précipita dans la petite zone ou le bois ne brulait pas encore. Le pont allait céder d'une minute a l'autre, la chaleur se faisait insupportable et Sahtra demeurait hors de vue. En tournant sur lui-même, et en se protégeant des vagues de chaleurs qui l'assaillaient par petits assauts, Belfala scruta les flammes en signe d'un mouvement. Rien devant, ni sur le coté. En se tournant vers l'arrière, Belfala entendit un bruit sec. Persuadé que son ennemi se trouvait derrière lui, il envoya son bras fendre l'air, dans un demi cercle rapide. Mais personne ne se trouvait sur la trajectoire. C'est en levant la tête que Belfala aperçu Sathra au dernier moment, qui sautait du cordage du mat pour lui porter une ultime attaque. Il se jeta sur le coté; l'épée de Sathra fendit l'air juste sur le coté de Belfala, pour aller se plaquer contre la base du mat, déjà affaiblie par les flammes. Ce dernier, sous la force de la frappe et la pression exercée par le feu, céda comme un morceau de bois pourri, et le mat se retrouva sans fondation. C'est donc en toute logique que ce dernier entama sa chute au beau milieu du bateau.
Belfala paniqua complètement lorsqu'il entendit le fracas du bois qui soutenait le mat. Il regarda, impuissant, ce dernier chuter sur le coté, persuadé que tout allait lâcher et que la mort s'en suivrait. Mais le spectacle fut interrompu par un hurlement de Sathra, qui ne se souciait guère de l'état du bateau, sinon plus de l'état de Belfala. Le paladin courut vers le gnome, l'épée devant lui, les yeux témoignant d'une rage indicible. Il ne pensait plus, ne vivait plus, seul une chose comptait : Tuer Belfala. L'attaque ultime, censée être forte et puissante, ne fut en fait qu'un vulgaire coup désespéré, sans aucune réflexion, aucune stratégie, porté juste par la rage et la haine contenues dans ce qu'il restait du paladin. Belfala évita aisément l'assaut , et Sahtra, entrainé par le poids de son épée, laissa s'ouvrir une large brèche dans sa défense. D'un geste vif, le démoniste y logea sa dague, le paladin dévisagea Belfala d'un air surpris, resta quelques secondes debout, puis, dans ces dernières paroles, s'écroula sur le sol de tout son poids :
"Tu as mis le dernier coup, mais tu n'échapperas pas a ton destin. Je suis touché...mais regarde...le bateau tombe, et nous serons coulés tous les deux!"

Et, comme pour confirmer sa phrase, le mat du bateau atteignit violemment le pont en flammes. Ce dernier explosa littéralement ce qui restait du sol, et continua sa chute vers le sol sableux, quelques mètres au dessous de lui, entrainant par la même occasion le bateau en lambeaux, qui suivait par petits bouts.
Belfala senti les planches sous ses pieds se dérober.La force de la gravité l'attira vers le sol, et ses yeux se fermèrent automatiquement alors qu'il gagnait de la vitesse.
"Regarde autour de toi! Essaye de contrôler ta chute!"
Il rouvrit les yeux. Il tombait, et bien que l'instant ne fut pas réellement long, il lui sembla durer des heures. Des planches de bois, des cordages chutaient tout autour de lui. Son regard s'attarda sur le plus gros objet qui tombait vers le centre de la grotte. C'était le mat. Belfala le vit choir sur le coté, puis se poser raide sur le sol, pour s'incliner, encore, et encore, pour finir sa chute en plein centre de la caverne, la ou, justement, se dressait le sablier si important des grottes du temps. Et le bout du mat percuta le sablier qui vacilla fortement lui aussi, pour finalement s'écraser violemment sur le sol de la caverne.
Le gnome entendit une voix dans sa tête juste avant de toucher le sol et de sombrer dans l'inconscience. Cette petite voix disait :
[Arret du serveur dans 5 minutes]
Dans les locaux technique de chez Blizzard, les techniciens travaillent d'arrache-pied :

"- Dépêche toi, il faut reboot le serveur! Qu'est-ce qu'il se passe?!"

"- Je ne sais pas, c'est étrange! Il doit y avoir un bug graphique des grottes du temps, tout est complètement saccagé! Le bateau pixelise a droite a gauche, le sablier est carrément disloqué et on dirait qu'il est tombé sur le coté! Comment t'expliques ce genre de bug, les graphismes qui partent dans tous les sens?

"- Tu sais, des fois, l'informatique...Bref, dépêche toi, reprends la sauvegarde graphique des grottes avant le bug, charge la et reboot moi ce serveur! Ça ne devrait plus arriver, on ne voit pas ça tous les jours!"

Le serveur fut remis en ligne.
Belfala reprit conscience soudainement. Ecroulé sur le sable, aucun de ses membres ne se faisait sentir. Par chance, il était tombé entre deux rochers, sur du sable mou. Il essaya en vain de bouger les jambes, ce qui semblait impossible. Ses pensées furent chassées lorsqu'il vît le sablier des grottes du temps, qui se dressait droit, fier, en plein centre de la caverne.

"-Qu'est-ce que?! "

Il regarda aussitôt en l'air. Le bateau se tenait encastré dans le mur, comme si rien ne s'était passé.

"Si je souffre, c'est que tout ce que j'ai vécu s'est passé réellement. Alors, pourquoi?"
Avant même de commencer a réfléchir a cette question, une autre se fit entendre :

"Ou est Sathra? Est-il mort?"

L'idée que le paladin apparaisse alors que le gnome gisait, impuissant, sur le sol, n'était pas rassurante. Bien au contraire, elle le força a réunir ses forces dans le but de se lever.

"Il faut que je partes. Au plus vite"

Après cinq bonnes minutes a tenter de bouger le bras, Belfala sentit enfin ses membres. Bien qu'il ne puisse pas encore ce mouvoir a son aise, il pouvait au moins bouger un peu, ce qui lui permit d'ouvrir son sac et de boire une potion de soins majeurs. Ses organes internes ayant ressenti le choc de la chute, cette dernière ne lui permit que de se tourner sur le ventre et de ramper, a l'aide de ses bras, vers la spirale menant a l'extérieur.

La fatigue gagnait du terrain et Belfala avançait difficilement. Chaque mouvement lui demandait de terribles efforts, et chaque instant était une lutte terrible contre l'envie de s'évanouir et de se reposer a nouveau. Mais imaginer être a nouveau à la merci de Sathra suffisait pour résister à toutes les douleurs du monde.

Il pensait ne jamais revoir le paladin. Que ce dernier soit mort ou non, il devait fuir. Vu son état d'agonie, Sathra était surement déjà mort ou en train d'agoniser, incapable de bouger. Une heure s'était écoulée depuis qu'il avait commencé a rampé, et il n'était qu'au milieu de la spirale en pente, qui s'avérait difficile à franchir.

Alors que sa respiration s'accélérait et qu'il suait de plus belle pour arriver a la fin de la pente, une seconde respiration, bien plus grasse, se fit entendre.

"HuUuuUu....tu croyais..huUuUuu...t'en tirer comme ça?"

Belfala ressentit une panique démesuré s'emparer de lui. Il accéléra le mouvement. Ses bras fouettèrent le sable, afin de gagner du terrain vers la porte. La lumière, tout ce qui comptait, c'était atteindre la lumière!

Derrière lui, Sathra, qui avançait difficilement lui aussi, parvenait tout de même à se dresser debout. Plus il s'approchait de Belfala, et plus sa main se tenait droite, et plus son sourire s'amplifiait... Il n'était plus qu'à quelques mètres du gnome.

Ce dernier voyait l'extérieur. Il battait frénétiquement des bras, à toute vitesse. Un tambour de panique, de fatigue et de peur rythmait sa course contre la mort. Tout son corps était traversé d'éclairs de douleurs qui foudroyaient chacun de ses membres violemment. Mais il ne sentait rien. L'adrénaline, qui coulait à flot dans son cerveau, lui permettait de faire abstraction de cette horreur. La sortie, l'atteindre, juste la sortie !

Ce fut Sathra qui entreprit son action le premier. Il accéléra autant qu'il put, jusqu'à se trouver exactement sur le seuil de la grotte, entre cette dernière et Belfala. Ce dernier stoppa net tout mouvement, et, impuissant, se prépara à subir le courroux vengeur du paladin.

Sathra sortit son épée de son fourreau :

"- La vérité ne doit pas être dévoilé! Tu meurs en héros, Belfala, ne l'oublie pas!"

Et il se prépara à porter le coup ultime sur le cou de Belfala. Mais, bien que son discours eut toute son éloquence et sa grandeur d'âme pour une héros tel que Sathra, la progéniture de Nozdormu, qui était, rappelons-le, censé garder l'entrée de la grotte, le trouva bien moins convenable. Juste un peu trop bruyant et émis par un paladin qui sortait de la grotte qu'il gardait.

La vivacité du dragon n'étant plus à prouver, il ne fallut pas beaucoup de temps pour que ce dernier se jette sur Sathra la gueule ouverte et qu'il ne le dévore. Ce dernier, surpris, n'eut pas le temps d'émettre un son, un cri, une parole. Il regarda simplement le gnome, bouche bée, et, dans un rugissement de joie du dragon, fini par disparaitre dans la gueule énorme de la créature de feu.

Belfala, ahuri par cette suite d'évènements déments, reprit, ni une ni deux, ses mouvements de bras frénétiques. Il avait -tout juste- échappé à Sathra , et il espérait échapper au dragon. Ce qui était évidemment sans compter sur les envies de ce dernier.

Le dragon s'approcha du gnome. Comme précédemment, il se dressa vers l'arrière, puis poussa un hurlement assourdissant à quelques mètres du démoniste. Les tympans de ce dernier vacillèrent violemment. Le dragon s'avança plus prés, et s'apprêta a cueillir le gnome a l'aide de sa gueule grande ouverte. A l'instant ou il entamait son mouvement rapide, une dague vint lui percuter violemment l'oeil droit. Puis une deuxième vint se loger au milieu de la gueule béante. La surprise du dragon s'ensuivit d'un hurlement mélangeant douleur et rage. Une flopée de dagues accrocha ça et là la peau du dragon, qui se dressa sur lui-même, dans un signe de douleur profonde.

Belfala sentit une force le tirer par les jambes. On le souleva, puis, étrangement, une nuée de poussière se répandit autour de lui. Il se sentit alors incroyablement en sécurité, pour la première fois depuis qu'il avait pénétré dans cette maudite taverne. Et ce sentiment de sécurité amplifia sa fatigue, il se laissa en conséquence sombrer dans le repos, pendant que l'être bienfaiteur qui l'avait sauvé l'accompagnait dans un havre de paix.
Belfala est mort. Il ne reste que moi. Ce dernier vient de mourir à l'instant, sous mes yeux. Il n'a pas résisté à la fatigue et à la folie engendré par cette histoire.

Je suis celle qui a sauvée le démoniste d'une mort certaine face au dragon. C'est moi, Azäzel. Je l'ai amené ici, à Tanaris, au beau milieu de désert, lieu où je me cache depuis longtemps. Je l'ai amené à ma demeure, et, malgré mes bases en médecine et en secourisme, je n'ai pas pu le sauver. J'ai eu beau lui demander s'il voulait que l'on rejoigne une capitale, il semblait réellement ne pas le désirer.

Sa convalescence a durée trois jours, avant qu'il ne succombe. Trois longues journées, durant lesquelles, à son chevet, j'ai essayé de le calmer. Il m'a raconté son histoire, en détail, et ses déductions. Je suis désormais la seule à connaitre la vérité sur ce qui nous entoure. Nous avons longuement parlé, à la suite de tout cela.

Cette histoire à son importance. Sathra avait en effet raison, la vérité est trop dure pour être livré directement aux gens. La vérité doit se comprendre d'elle-même. De l'intérieur. Il y aura toujours une différence entre une leçon comprise, et une leçon livrée.

Cette histoire appartient aux habitant d'Azeroth et de Kalimdor, la morale sera la leur. Il fallait mettre la vérité quelque part, sans qu'elle soit pour autant percutante. Je sais qu'il sera compris par certains, et mal compris par la plupart. Peut être qu'un jour, un lecteur quelqu'un fera quelque chose pour libérer Azeroth de l'emprise de nos dieux. Je n'ai pas cette prétention, je n'ai pas cette envie : c'est l'ordre des choses. Il faut savoir relativiser : notre monde a été crée ainsi, c'est peut-être mieux que rien, non?

Ce qui me fait surtout sourire, a l'instant où j'écris ces lignes, c'est d'imaginer que nos dieux ont peut-être eux aussi eu recours à des histoires, à des livres, a des légendes, pour faire comprendre la morale de leur monde à eux. Et, comme avec Sahtra, le forme l'a peut-être emportée sur le fond...Tout est seule et unique chose.

Belfala m'a bien dit quelque chose juste avant de mourir. Nous nous inquiétions parce que nos dieux jouent avec nous, et que nous ne sommes que des pions. Mais il a poussé la réflexion encore plus loin :

"Imagine... Et si nos dieux pensaient eux-aussi être totalement libres, autonomes, indépendants, tout en étant en fait dirigés ou contrôlés par "des entités supérieures" dans le même genre que nous? Imagine nos dieux... En pantins marionnettistes !"
Aucun commentaire - [Poster un commentaire]
Il n'y a pas de commentaire. Soyez le premier à commenter cette histoire !

Poster un commentaire

Vous devez vous identifier pour poster un commentaire.
Nombre de visites sur l'accueil depuis la création du site World of Warcraft : 372.220.225 visites.
© Copyright 1998-2024 JudgeHype SRL. Reproduction totale ou partielle interdite sans l'autorisation de l'auteur. Politique de confidentialité.