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La mission de Volune

Par Voldoni

La mission de Volune

Volune s'avançait prudemment sur le champ de bataille. La dernière offensive des forces de la horde remontant maintenant à quelques heures. Les corps sans vie des braves gisaient devant l'entrée principale de l'avant poste Elfe de la nuit. Les murs et les marches étaient encore tachés de sang, et Volune fit quelques pas de côté afin d'éviter de laisser des traces de bottes sur l'herbe fraîche de la clairière. La brise matinale la glaça malgré sa solide armure de cuir et son épaisse cape. Volune mit son capuchon pour avoir moins froid et cacher ses longues oreilles. La voleuse elfe ne tenait pas à se faire repérer par les guetteurs Orcs postés dans les tours.

Elle avait été le témoin de la bataille qui s'était déroulée le matin aux portes du camp. Les guetteurs Elfes de la nuit placés sur le toit avaient sonné l'alarme dès qu'ils avaient vus les combattants de la horde sortir de la scierie du clan des Warsong. Quelques minutes plus tard, une ligne de guerriers Humains, Nains et Elfes de la nuit s'était placée à l'entrée principale afin de les contenir, à l'arrière les mages Gnomes et Humains préparaient leurs sortilèges les plus puissants. A leur droite les paladins de la cathédrale de Stormwind étaient agenouillés et terminaient leurs prières le front posé sur leurs masses. Sur l'aile gauche les druides Elfes de la nuit entraient en contact avec les esprits de la nature environnants, les priant encore une fois de leur accorder la force nécessaire de faire face à l'ennemi. Cet ennemi qui dérangeait l'harmonie de la nature...

Depuis leur arrivée à Durotar, les Orcs et particulièrement ceux du clan Warsong avaient commencé à s'attaquer à la forêt sacrée d'Ashenvale en tranchant et en arrachant des arbres plusieurs fois centenaires.

Il ne faisait aucun doute pour les enfants d'Elune que les princes Gobelins et leurs cartels tiraient les ficelles depuis Ratchet et Booty Bay et avaient du suggérer aux orcs de commettre cet acte impardonnable.

La solution diplomatique fut d'abord envisagée. Le clan Warsong éconduit vivement les premiers émissaires elfes. Mais ces derniers demandèrent l'appui des Taurens membres du cercle de Cenarius et finalement l'ambassadeur Velnar obtint une audience auprès du chef de la scierie.

Les pourparlers durèrent des semaines, et finalement les Orcs s'engagèrent à arrêter l'exploitation du bois sacré d'Ashenvale. Lentement, Les esprits de la foret réapparurent et les druides soignèrent les arbres et les plantes les plus jeunes. Grâce à l'intervention des Taurens une solution allait pouvoir être trouvée entre les deux races : les Orcs travailleraient avec les druides pour ne couper que les arbres trop vieux ou trop malades et cela dans une parcelle de bois éloigné d'Ashenvale. Les elfes considéraient ce territoire comme appartenant à la Horde.

La guilde des Gobelins fut vite informée par ses espions des tractations en cours. S'en suivit presque immédiatement un conseil exceptionnel de la guilde des marchands gobelins.

Si jamais un accord était trouvé, la guilde allait perdre des milliers de pièces d'or et les investissements dans l'amélioration des découpeurs XB-5000 n'auraient servi à rien. Le conseil de la guilde fut unanime les accords du goulet de Warsong ne devaient jamais aboutir et ce à n'importe quel prix.

Les espions Gobelins trouvèrent très vite une solution grâce aux services des alchimistes Réprouvés d'Undercity. La potion fournit par leur soin devait permettre aux Gobelins d'assurer l'avenir pécuniaire de leur guilde sur des générations...

Un Orc de la garde personnelle du Chef de la scierie fut contacté par la guilde et en l'échange d'une caisse de marionnette explosive il mêla la potion des Réprouvés aux plats destinés à l'ambassadeur Elfe. Pendant ce temps un esclave Gobelin réussit à en glisser dans le vin favori du chef de la scierie

Lors de la dernière entrevue entre le chef Warsong de la scierie et l'ambassadeur Velnar, le ton ne fut plus aussi courtois qu'auparavant. Velnar exigeait l'abandon de l'exploitation des Orcs, un retrait de leur force jusqu'à Durotar et assura que chaque Orc s'approchant à portée de baliste d'Ashenvale serait tué. Le chef Orc n'émit que des grognements à l'autre bout de la table.

Velnar se moqua alors ouvertement de l'intelligence et des capacités martiales des chefs Orcs.

Si les paroles de Velnar n'avaient pas été traduites par l'interprète Gobelin, le malheureux aurait peut-être gardé sa tête.

Le chef Orc envoya dans la nuit une troupe de chasseur Troll au fortin elfe. Le lendemain matin les elfes découvrirent un javelot troll planté devant le fortin. La tête de l'ambassadeur Velnar y était accrochée, des runes de guerre parcourant son visage.

C'est ainsi que le goulet des Warsong était devenu un enjeu pour les deux races; les Elfes souhaitaient protéger leur forêt et laver leur honneur, tandis que les Orcs ne cherchaient qu'à abattre les antiques arbres pour commercer avec les vils Gobelins du cartel de ratchet.

Les combattants de la horde se rapprochaient de plus en plus du fortin elfe. Les paladins se redressaient et levaient leurs masses et leurs marteaux en signe de défis. Volune avait beaucoup de mal à cerner l'esprit de ces humains fanatiques, capables de se jeter dans des batailles quasiment perdues d'avance.

Les guerriers Humains, Nains et Elfes se préparèrent à recevoir la charge de la horde et resserrèrent leurs rangs. Les druides et les mages avaient concentrés leurs pouvoirs comme le suggérait les auras vertes, rouges ou bleues qui les entouraient.

Le nuage de poussière continuait de s'approcher des défenseurs du fortin. Les vétérans pouvaient déjà voir leurs adversaires : Les Orcs sur d'immenses loups noirs, les Taurens sur les imposants Kodos, des Trolls sur de vicieux raptors des plaines et enfin les immondes montures squelettiques qui portaient leurs sinistres maitres mort-vivants.

Et d'un coup ils furent sur eux. Les Orcs et les Taurens furent les premiers à engager le combat, les Trolls privilégièrent le combat à distance en lançant des javelots ornés de cranes. Les morts-vivant, eux, restèrent en retrait tandis qu'une inquiétante brume violacée les entourait.

Les sorciers libérèrent leurs pouvoirs, jetant à bas de leurs montures la plupart des combattants de la horde. Mais beaucoup trop se relevèrent pour aller se jeter sur la première ligne de boucliers. Les massifs Taurens et les sauvages Orcs se débarrassaient facilement des frêles Elfes et des Humains. Seuls les plus robustes arrivaient à leur tenir tête et rendaient coups pour coups. La furie de la Horde commença à se briser sur la ligne des derniers guerriers C'est alors que les sombres pouvoirs des prêtres mort-vivant instilla la peur dans les rangs des Nains.

Les guerriers jetèrent leurs armes cherchant à se débarrasser de mains fantômes qui tentaient de les étrangler ou de leur arracher la peau. Restés en retrait, les Trolls se contentaient de faire pleuvoir leurs terribles javelots sur les druides elfes. Ils se jetèrent ensuite dans le dos des lignes naines, faisant un véritable massacre. Submergés par la frénésie du combat, certains Trolls leur arrachèrent les yeux ou les mains. Alors que tout semblait perdu, la magie des Gnomes et des Humains permit de renverser le cours de la bataille. Un vent glacial tout droit venu des glaciers de Northrend figea sur place Orcs et Taurens. Ces derniers eurent à peine le temps de sentir le froid mordre leur peau qu'une pluie de rochers incandescents vint s'abattre sur eux, embrasant la moitié des combattants. Les soins lancés par les prêtres décharnés semblaient inefficaces et il n'en fallu pas plus pour que la panique se répande parmi la Horde.

C'est alors que les ombres prirent vie et se jetèrent sur les mages de l'Alliance. Cinq voleurs morts-vivants étaient apparus au milieu des magiciens et déjà trois d'entre eux baignaient dans leur sang.

Les rangs des defenseurs de l'Alliance étaient complètement désorganisés et seule la charge héroïque des paladins permit aux survivants de se replier à l'intérieur du fortin elfe de la nuit.

Alors qu'il ne restait guère plus que les guerriers du temple de Stormwind sur le champ de bataille, les chasseurs elfes sortirent de leur retraite et firent chanter les cordes de leurs arcs.

La furie de la Horde ne tint pas longtemps sous l'assaut combiné des archers et des guerriers saints. Les ennemis se dispersèrent et repartirent vers leur scierie de l'autre coté de la clairière.

Ce n'était que quelques heures plus tard que Volune fut informé de sa mission : infiltrer la base ennemie, prendre le drapeau du clan Warsong, objet de leur fierté, et revenir au fort de Lune.

Tout en se remémorant ces évènements, Volune avait traversé la clairière et se trouvait à présent près de la scierie des Warsong. Elle utilisait le moindre élément de son environnement pour se déplacer le plus discrètement possible entre les sentinelles Orcs. Elle se plaqua contre une barrière en retenant son souffle, rampa dans les herbes hautes avec la plus grande discrétion, se glissa le long des barricades érigées à la hâte par les péons de la Horde.

Au bout d'une heure elle parvint à atteindre le plateau où se trouvait une des trois entrées de la scierie.

Et alors qu'elle pensait se trouver dans une partie déserte du fortin, elle entendit des pas approcher, l'un trainant et l'autre plus lourd. Elle chercha refuge dans l'ombre d'un mur, se figea et attendit, cessant même de respirer.

Au bout d'interminables secondes, un démoniste mort-vivant accompagné de son serviteur éthéré apparurent. L'être semblait comme fait d'une brume opaque. Néanmoins les lourds bracelets à ses larges bras et les crocs imposants de sa gueule confirmaient que cette créature pouvait constituer une menace pour tous ceux qui voudrait s'en prendre à son sombre maitre décrépi.

Elle les laissa passer, sortit doucement ses dagues, fit couler un liquide de ses bagues sur les deux lames et bondit sur le sorcier. Son attaque surpris complètement le mort-vivant, qui réagi peut-être un temps trop tard car alors qu'il ouvrit la bouche pour commencer son incantation, Volune lui enfonça ses dagues dans le cou et leur fit faire un mouvement circulaire.

La tête du démoniste heurta le sol avec un bruit sourd. Son serviteur disparu aussitôt. Volune accompagna la chute du corps et l'amortit afin d'éviter d'alerter les sentinelles. Elle traina doucement le corps pour le mettre sous un établi et jeta négligemment la tête dans un tonneau rempli de marteaux et de scies.

Elle reprit ensuite sa progression vers l'entrée de la scierie. Elle jeta un rapide coup d'oeil à l'intérieur. Personne. L'entrée était vide. Elle entra, dissimulée dans l'ombre. Toujours aucun signe de vie. Avec toute la grâce et l'agilité qui caractérise les elfes, Volune se déplaça jusqu'à la salle principale de la scierie, tout en évitant les torches afin que personne ne puisse remarquer son ombre.

Mais elle ne rencontra ni patrouilles ni sentinelles. "Ces orques sont vraiment des brutes stupides et puantes...", pensa-t-elle.

Au troisième couloir, Volune arriva dans une large salle au plafond haut. L'atmosphère y était pesante. Volune progressa dans une quasi obscurité, éclairée de quelques bougies. Le drapeau était là, dans un renfoncement au fond de la pièce. Rouge sang, il semblait entouré d'un léger halo.

Tous ses sens en alerte elle scruta la salle, craignant un quelconque piège magique ou autre. Mais rien. L'amulette que lui avait donnée un prêtre d'Elune n'avait rien détecté dans la pièce.

La voleuse elfe détendit ses muscles et s'avança à découvert. Le drapeau était juste en face d'elle, il était enfin à sa portée. Encore quelque pas et...

Volune ne vit pas la flèche mais elle sentit sa morsure dans sa jambe. Sans pousser le moindre hurlement elle tira sur la flèche pour l'enlever de sa cuisse. Les crochets de la pointe arrachèrent une partie des muscles. Volune commençait à perdre beaucoup de sang. Elle sentit rapidement le venin courir dans ses veines et su qu'elle était perdue.

C'était un poison troll, fait avec des herbes de la vallée de Strangleronce. En quelques secondes elle ne sentit plus ses jambes et s'écroula. La fièvre l'envahie rapidement, elle cru entendre des tambours tribaux tout autour d'elle.

Elle vit un raptor sauter du balcon intérieur pour se diriger vers elle. Volune sombra dans l'inconscience avant que les dents du reptile se referment sur son cou gracile.

Zol Goross le chasseur descendit du premier étage. Il avait eu raison de se poster au balcon pour mieux attendre sa proie. Arrivé près du corps de l'elfe il repoussa d'un geste brusque son raptor. Il avait horreur que l'on abime ses trophées. Le raptor se réfugia au fond de la pièce l'air soumis.Zol Goross fit jouer les muscles de ses épaules, il avait besoin de les détendre, il avait attendu sa proie très longtemps. Il s'accroupit et coupa d'un coup sec les oreilles de l'elfe. Il défit son collier et y ajouta sa nouvelle prise. Il trancha le bras droit de l'elfe et le lança à son raptor qui l'attrapa au vol et fila dans un coin pour déguster sa nourriture.

Zol Goross sourit en contemplant sa collection, il avait déjà des oreilles d'humains, de gnomes, et de nains, mais celles-ci étaient les premières d'elfe de la nuit.
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