Fanfiction World of Warcraft

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La Compagnie des Pins d'Argent

Par Aldebalaran#475
Les autres histoires de l'auteur

Première Quête : Panique sur l'île de Fenris, Chapitre 1 : Le Worgen

Chapitre 2 : Le Tauren

Chapitre 3 : Les débuts de la compagnie

Chapitre 4 : Enquête et pintes de bières

Chapitre 5 : Révélations (comment ça c'est cliché ?)

Chapitre 6 : phase finale

Chapitre 7 : Ce n'est que le début

Deuxième Quête : Les prémices à l'horreur - Chapitre 1 Souvenirs glacés

Chapitre 2 : Refus de briller

Chapitre 3 : Des glaces se brisent, Ilyaden Hunting

Chapitre 4 : Trolls farceurs et lapins farcis

Chapitre 5 : Une escale qui tourne mal

Ilyaden

Je m'appelle Ilyaden et je suis un paria. Je vivais à Gilnéas, vous connaissez ? Oui, bon. Depuis la construction du mur, à Gilnéas, les riches se sont enrichis tandis que les autres s'appauvrissaient. Vous vous en doutez, je faisais partie de la seconde catégorie. Manger pour vivre et voler pour manger. Notre bon roi, Genn Grisetête, s'était enfermé de la même manière que sa sombre cité et n'avait cure des problèmes des autres. La guerre civile de Crowley n'a vraiment rien arrangé et franchement j'en avais rien à faire. Crowley est un noble de la même espèce que Grisetête, c'est pas lui qui aurait pu arranger les choses. Les guerres qu'elles soient civiles où non n'apportent rien de bon. Les villes sont à l'image de ces habitants, emplis d'hypocrisies. Les paladins prônent l'honneur et la justice en passant devant nous avec dégoût. Où est la justice dans cette ville ? Pourquoi Grisetête mérite-t-il de manger sans voler et moi non ? Les prêtres répètent qu'il faut aider les nécessiteux sans pour autant quitter les quartiers chics de la cathédrale. Les mages estiment que l'éducation et le savoir sont primordiaux en nous regardant avec mépris. Tous des pourris !

Tire-laine qu'ils disaient, voleur qu'ils criaient, il fallait que je mange et personne n'était là pour me donner de la nourriture. Je n'avais pas d'argent et aucun moyen d'en gagner, tout du moins pas de manière honorable. Vous voyez, je refuse de jouer des courbettes pour un bourge qui me payera deux pièces d'argent la semaine pour lui frotter le dos dans son bain. Je n'étais pas le seul dans cette situation. Dans les rues on imposait notre loi et notre sens de l'honneur. Les bourges nous abandonnaient, très bien on n'avait pas besoin d'eux. Au fur et à mesure que le temps passait, les écarts se creusaient et de plus en plus de familles rejoignaient le « peuple des rues ». Alors on s'organisait, certains volaient, certains espionnaient la milice, d'autres repéraient de futures planques pour notre « clan ». La milice de Gilnéas nous traquait sans relâche. On entendait de plus en plus de rumeur sur un fléau venu du nord, les autres nations humaines ont demandé de l'aide et Grisetête s'entêtait à se terrer dans son palais pensant qu'il s'en sortirait tout seul. Comment peut-on faire deux fois la même erreur ! Même moi qui ne suis pas un stratège je savais qu'on ne pouvait pas faire face seul aux orcs et à une invasion qui met en déroute le royaume de Lordaeron. Enfin tous ça pour vous dire que la milice préférait s'occuper de larrons comme moi plutôt que d'aller aider les autres nations humaines à combattre un envahisseur qui semblait terrifiant.

Vous allez me demander pourquoi je n'ai pas quitté cette cité plus tôt si elle me débectait tellement. Et bien les seuls talents que je possède ne me seraient d'aucune utilité hors de la ville. Un roublard gagne son pain dans les villes, je ne savais ni chasser ni survivre à l'époque alors partir dans la Forêt des Pins Argentés ou dans les montagnes d'Alterac serait du suicide. Du coup je reste là, à l'ombre des hautes maisons et des tours de la ville. Je me terrais dans une ruelle près de l'école de magie de la ville. Les mages passaient et repassaient dans cette ruelle avec leur regard hautain, une attitude suffisante, ce je ne sais quoi de méprisant. Je les détestais et je les déteste encore plus maintenant, mais on y reviendra. Les jeunes apprentis manciens avaient un avantage. Ils sont faciles à voler, les plus jeunes tout du moins. Ils viennent avec leur argent de poches que leurs bourges de parents leur donnent et ne maîtrisent pas encore parfaitement leur « art ». On les approche, on les menace, on les plaque contre le mur et voilà. Quand les mages ne suffisent pas, les échoppes des quartiers les plus pauvres conviennent, elles sont peu protégés.

J'ai vécu comme ça pendant de longues années et je m'y étais habitué. Cependant les rumeurs sur ce fléau venu du nord se sont intensifiées et un jour il frappa à nos portes. Notre abruti de roi s'étant isolé du reste du monde, nous étions sans défense. Des morts revenaient à la vie grâce aux pouvoirs de puissants mages. Ils sont vraiment la source de tout les maux ces salauds là, et pour compléter le tableau, c'est un mage qui nous a « sorti » de ce merdier. L'Archimage Royal Arugal, putain si je le recroise un jour celui là, il va passer un sale quart d'heure, j'aimerais voir sa tête au bout d'une pique. Je suppose que vous connaissez cette histoire, il a fait entrer des worgens dans la cité pour repousser les morts. Au début ça allait puis les choses ont empiré... Les worgens se sont retournés contre nous et nous ont transformés en ces choses. Ce jour-là, le chaos était à son paroxysme dans la cité. J'en ai profité avec quelques « collègues des rues » pour piquer des habits et du pain dans les échoppes désertées. Avec un peu de chances après cette histoire Gilnéas changerait et on aurait peut être droit à notre heure de gloire. Malheureusement l'échoppe du tanneur n'était pas déserte. Le tanneur, je ne sais plus son nom, était devenu un monstre et nous as griffé et mordu avant de fuir à toute hâte. On savait très bien ce qui allait nous arriver et comme on avait fait les quatre cents coups ensemble, nous avons décidé de fuir la ville, chacun de notre côté pour ne pas faire de mal aux autres. Entre tire-laines des quartiers pauvres on était solidaires, on se serrait les coudes. J'ai fuit aussi loin que j'ai pu en direction du Sud. Je me dirigeais vers les villes, là où je pouvais survivre. Cependant, la nuit qui a suivi la morsure, je me suis transformé et j'ai réalisé que je ne pourrais plus vivre en ville. De toute manière, c'est pas maintenant que je me suis enfui d'une ville que j'vais aller dans une autre. Je ne connais pas Varian et n'ai jamais vécu à Hurlevent mais je ne pense pas qu'un guerrier en armure et un noble puisse comprendre mon sens de l'honneur et mes problèmes.

Je suis resté dans la forêt, apprenant à utiliser mes nouveaux attributs. Mes griffes et mes crocs me permettaient de chasser. A défaut de pouvoir voler du pain en toute discrétion, je chassais les biches et les daims. Parfois je croisais des gens comme moi qui avaient fuit Gilnéas dans le chaos et refusaient de se montrer comme cela en public. Pour la plupart, c'était d'anciens membres du « peuple des rues ». J'ai pu retrouver beaucoup de gens que j'appréciais. Je les aidais en allant chasser pour eux, et j'étais devenue un bon traqueur. Savoir se tapir dans l'ombre, ralentir sa respiration, patienter que sa cible baisse sa garde et enfin surgir des ténèbres au dernier moment. Plonger mes crocs dans le cou de cette biche et sentir son sang chaud couler le long de ma gorge. J'étais devenu un monstre et j'aimais ça. Sauvagerie. Je pouvais exprimer toute la haine que j'avais accumulée. Dans la forêt, les notions d'argent, de noblesse et de pauvreté n'ont aucun sens et personne n'était là pour diriger les bois. La forêt appartient à ses habitants quels qu'ils soient. Liberté. En plus de pouvoir exprimer ma colère, ma nouvelle forme me permettait d'aider les plus faibles. En effet, si la forêt convient à des mecs comme moi, les minots et les gamins sans défenses passent l'arme à gauche assez vite. Le sens de l'honneur du « peuple des rues » était sacré pour moi et était mon unique loi. C'est comme ça qu'on a survécu dans les rues pendant des années en étant autonome, et c'est comme ça qu'on survivra sans bourgeois coincés, sans paladins pompeux et, surtout, sans mages.

Après quelques mois passés dans la forêt j'aidais les petites tribus qui c'étaient formées mais je souhaitais resté indépendant. Puis en ramenant des lapins pour un clan du Nord j'ai appris que les worgens étaient acceptés dans l'Alliance et l'avaient rejointe. Tout le monde partait rejoindre l'une des grandes villes de l'Alliance. Quel choc ! Tous, ils allaient rejoindre une ville gouvernée par un connard de noble, allaient côtoyer ces salopards de mages, de prêtres prônant la charité mais ne faisant rien et ces paladins orgueilleux. Tous allaient abandonner le havre de simplicité et de vérité de la forêt pour l'hypocrisie des villes. Hors de question que je quitte mon bois pour la pourriture des cités. J'ai continué à errer dans les bois chassant le gibier, profitant des rivières fraîches, préférant la solitude, faute de trouver un bougre partageant ma vision du monde. Un monde juste sans riches, sans pauvres, sans injustices et sans hypocrisies. La forêt n'est pas hypocrite et faute de pouvoir agir pour un monde meilleur sans injustice je vis avec ma loi et mon honneur dans la forêt. Et un jour je tombe sur vous et vous me demandez de vous raconter d'où je viens. Et vous, d'où venez vous ?

Torkraine

Je m'appelle Torkraine, et je suis un exilé. J'ai renié ma patrie et mon foyer pour mes croyances, un peu comme vous. Je vivais à Orgrimmar, j'étais médecin et herboriste. Cette ville était pour moi une ville comme une autre mais si j'ai quitté Mulgore, ma terre natale, et celle de tous les Taurens, pour Orgrimmar c'est parce que je voulais rencontrer Thrall. Vous le connaissez ? Mmmh et bien je vous raconterai son histoire car je pense qu'il vous plaira. Vous ne savez pas non plus ce qu'est un Tauren !?! Désolé, je ne voulais pas vous blesser. Vous avez raison, en tant que voleur il vous était difficile d'apprendre ce genre de choses et, si vous n'êtes jamais sorti de Gilnéas... Je suis un Tauren et je ne suis pas le seul. Vous en rencontrerez surement d'autres. Bref... J'ai appris par le père de mon père la légende de Thrall, de sa fuite des camps d'internement à la fondation d'Orgrimmar. J'ai côtoyé nomades et caravanes lors de mes voyages vers le Nord, vers Durotar. J'ai vécu mes meilleures années sous ses ordres, mes talents d'herboriste et de médecin ont vite été reconnus et j'ai pris part aux campagnes contre les traîtres Illidan et Arthas. Et oui, j'ai beaucoup voyagé et je ne suis plus tout jeune. En revanche, si combattre les démons et le Fléau étaient de juste causes, combattre l'Alliance l'était moins. Je pense que vous comprenez ce que je veux dire. Une fois Arthas vaincu, et les dégâts de la campagne de Northrendre réparé, je suis retourné à Orgrimmar afin de reprendre la place que j'aimais tant. Lorsque le goût du voyage me rattrapait, je partais vers la forêt du Nord, à Orneval, afin de profiter des vents, des arbres, des feuilles et des fleurs. J'étendais mon savoir et améliorais mes compétences de guérisseurs. J'étais en paix dans cette forêt et Orgrimmar.

Un jour, alors que je profitais des couleurs de la forêt d'Orneval, une patrouille d'Elfe de la Nuit m'a surpris. Tu as déjà rencontré ce peuple ? Dommage que vous ne leur ayez pas parlé, c'est un peuple sage et ancien vous savez ? Ils m'ont amené dans leur avant-poste et m'ont posé de nombreuses questions. Je leur ai dit que mes intentions n'étaient en rien belliqueuses. Ils m'ont cru, je ne portais pas d'armes, j'étais seul, et peu d'espions se contentent d'errer dans la forêt. Je suis resté avec eux quelques temps et ils ont partagé leurs connaissances de la nature avec moi. J'ai beaucoup de respect pour cette race et leurs dieux. J'avais beaucoup de point communs avec eux et on partageait la même vision du monde, tout du moins avec une partie de la population, l'autre restait méfiante à mon égard. De tolérer je suis devenue le bienvenu dans leur sanctuaire. J'ai passé plusieurs mois chez les Elfes, appréciant le langage des oiseaux et des panthères, les senteurs des chênes et des hêtres, le chuchotement du vent et le murmure de l'eau. Harmonie.

Cette paix chez les Elfes d'Orneval fut bientôt perturbée par l'arrivé d'Aile-de-Mort, le Briseur de Monde. Quand j'ai vu les dégâts causés par le Destructeur, j'ai prit la décision de mettre fin à mon voyage chez les Elfes et de retourner à Orgrimmar. J'ai observé le changement des Tarides et me demandais dans quel état j'allais retrouver mon foyer. La cité était intacte, à une exception près : Thrall était parti, laissant Garrosh aux commandes de la Horde. Je ne l'appréciais guère mais attendais de voir ce qu'il ferait. Résultat Caine Sabot-de-Sang est mort (même si Magatha semble impliquée, je suis sur que Garrosh voulait la mort de notre sage chef Tauren). La politique de Garrosh envers l'Alliance se radicalisait et cela me révoltait de plus en plus. Les tensions au sein de la Horde s'accentuaient et la chute d'Aile-de-Mort de changea rien. La découverte de la Pandarie donna une raison de plus à Garrosh de combattre l'Alliance. Pff combattre l'Alliance qu'elle futilité... Nous avons combattu Illidan, Arthas et Aile-de-Mort côte-à-côte. Les races telles que les Nains ou les Elfes ont beaucoup à nous apporter, les Draeneïs également. Mais plutôt de travailler mains dans la main comme Thrall et Jaina en rêvaient, ces abrutis de Garrosh et Varian préfèrent se battre entre eux. Une envie grandissait en moi, celle de renier la Horde. La Horde de Thrall était ma Horde, la Horde de Garrosh me fait vomir. La destruction de Theramore causé par Hurlenfer à mis un terme à mon hésitation.

Quand j'ai appris ce qu'il c'était passé à Theramore. J'ai pris mes affaires et j'ai voyagé vers le Sud, en direction d'Aprefange, désireux de faire profiter ces pauvres âmes de mes talents de guérisseurs. Une fois arrivé là-bas les gardes se sont rués sur moi m'ont capturé et fait prisonnier, les villageois me crachaient dessus. Heureusement, certains Elfes d'Orneval avaient entrepris le même voyage que moi et ont renseignés les habitants et les gardes de mes intentions. Je n'ai pu guérir beaucoup de personnes, les villageois me crachaient toujours dessus, préférant mourir que d'être soigné par un membre de la Horde. Certains de ceux que j'avais soignés furent reconnaissants mais, pour la plupart, la rancoeur envers ma faction était trop grande.

Ayant vu ce que la Horde de Garrosh pouvait commettre comme atrocités, d'autant que ces gens sont nos ennemis par pure tradition. Ayant vu que l'Alliance ne pourrait jamais m'accepter, j'ai décidé de partir. Les Elfes d'Orneval m'ont parlé du Cercle Cénarien, apparemment les membres de cette communauté me correspondent, ne faisant pas la distinction entre factions et races. J'ai pu rencontrer les membres de ce cercle. Ils ont appréciés mon lien avec la nature et m'ont permis de le renforcer. J'ai appris à leurs côtés les arts druidiques : communier avec la nature, les animaux, l'équilibre entre toutes les forces de ce monde, la lune, le soleil, les géants, les insectes, le feu et l'eau. Equilibre. J'ai trouvé ce que je cherchais. J'étais en paix. Un jour, j'ai pu rencontrer un Pandaren qui m'a parlé de sa terre natale et de l'harmonie qui y régnait. Mon esprit de voyageur refit surface et je pu, ainsi, découvrir la Pandarie.

Après plusieurs moi passé là-bas, Garrosh refit surface souhaitant souiller ce continent-sanctuaire où règne l'harmonie. Ma haine envers cet orc fut ravivée. Je suis reparti en Kalimdor, j'ai assiégé la ville dans laquelle j'ai passé mes meilleures années, mes talents de druides étaient appréciés. Une fois Garrosh vaincu, un vide se fit en moi. La Horde ne m'intéressait plus, l'Alliance m'était interdite et je voulais aider mon prochain, ne pas me vouer à la Terre uniquement comme les cénariens. Je voulais en apprendre toujours plus sur le monde, aidé mon prochain qu'importe son identité du moment que ses intentions sont bonnes. La seule partie de monde qui m'était inconnue était les Royaumes de l'Est. Là-bas, je pouvais tout reprendre à zéro pour écoulés mes dernières années en paix. Je ne veux plus suivre d'ordres, je veux suivre mon code d'honneur et appliquer ma justice sans discrimination. Je suis retourné à Theramore, où j'étais toléré pour mes actes passés, je pris le premier bateau pour les Paluns et suis parti vers le Nord et l'ancien royaume mythique de Lordaeron. Etant naturellement attiré par les forêts plus que par les villes je m'y suis établi. Mon seul et unique but était d'aider mon prochain, qu'importe sa race, sa faction, seul m'importe la vision du monde que cette personne possède. J'aime avoir de la compagnie que ce soit celle des oiseaux et des ours ou celle des Elfes, des Orcs, des Trolls ou des Nains. J'ai aidé de nombreux aventuriers et voyageurs passants dans ces contrés, leur tenant compagnie et pansant leur blessures, regrettant mes jeunes années où j'ai combattu le mal et aider à la construction d'un Azeroth plus harmonieux et équilibrer sans injustice ni discrimination. Puis je vous ai rencontré et je me suis dit que nous avons le même rêve. Un Azeroth en paix, en harmonie avec notre justice sans chefs, ni loi, sans discrimination. Je pense que nous pouvons améliorer les choses à notre échelle, Ilyaden, et je sens que ta rage et ton sens de la justice me correspondent. Combattons ensembles. Worgen et Tauren, Ilyaden et Torkraine, une compagnie sans distinction et sans discrimination. La compagnie des Pins d'Argent.

Ilyaden

Les paroles de ce taureau bipède, Tauren comme il dit, m'ont touché. Enfin quelqu'un qui me comprend, qui partage ma vision du monde. En plus il me propose d'aller aider ceux qui en ont besoin et d'aller foutre des coups de pieds au cul de l'injustice. Que demander de plus ! La compagnie des Pins d'Argent ! Ca en jette et ce bougre me plaît. Il a beaucoup voyagé et semble être doté de beaucoup de sagesse et de connaissances. Moi qui était un voleur d'une cité refermée sur elle-même, je suis impatient de découvrir le monde et de voyager tout comme lui l'a fait. Son respect pour la nature me plaît. Si lui y voit l'équilibre et l'harmonie, je préfère y voir la sauvagerie et la liberté que je souhaite. Nous serons là pour palier au seul défaut de la forêt et des montagnes. Si les forts survivent dans la nature, les faibles n'ont aucune chance. Nous serons là pour réparer cette injustice et que chacun puisse avoir sa chance. Nous combattrons le mal en Azeroth et rependrons notre justice.
Ilyaden


Foutu mal de crâne, ce que j'ai mal dormi. Ce Tauren ronfle si fort qu'il fait trembler l'écorce des arbres. J'espère pouvoir m'y habituer. Torkraine à entendu des rumeurs à propos de disparitions sur l'île de Fenris alors, forcément, on s'y rend. La compagnie de Torkraine est très agréable. Il me parle de ses aventures passées et de ses nombreux voyages, ça compense mon attitude peu loquace. Nous sommes partis dès les premières lueurs du jour et maintenant, un peu avant midi, on perçoit les portes de la ville. On n'a pas pris le temps de manger et je commence à avoir les crocs. A peine arrivé, ces crétins de gardes de la cité se ruent sur le Tauren. Torkraine ne possède qu'un pagne et un long manteau en cuir sans manches qu'il laisse ouvert sur le devant. Il n'a aucune arme, juste un bâton de marche. À la vue des gardes il lâche son bâton et lève les bras au ciel.

Les gardes n'ont pas été trop cons, ils l'ont laissé rentrer une fois qu'ils ont vu une breloque que Torkraine possède. Le tauren m'a expliqué que c'est un symbole du cercle de Cénarius, une communauté dont il fait parti et qui est acceptée dans la plupart des villes.
Une fois dans la cité, malgré des regards pesants, Torkraine garde la tête haute et marche fièrement. J'ai remarqué qu'il s'appuie continuellement sur un large et grand bâton, c'est qu'il en a des heures de routes le taureau. Les villageois ont l'air miséreux. Je ne sais pas ce qu'ils ont subis mais ça n'a pas dû être drôle. On se dirige vers la caserne de la ville, c'est là bas qu'on trouvera le dirigeant, le magistrat Henry Maleb, afin d'en savoir un peu plus à propos de ces enlèvements. La caserne est plutôt cossue, une bâtisse humaine classique assez rudimentaire. En même temps pas le temps pour la luxure chez les militaires. Nous voila devant le dirigeant, encore un bourge. J'vais laisser Torkraine parler parce qu'il va m'énerver.

Torkraine


Ici on peut voir que les villageois ont vraiment soufferts. J'ai appris ce qu'il c'était passé encore un dérapage de la Horde... Cette guerre n'a aucun sens. Nous pénétrons dans la caserne. Un bâtiment peu éclairé fait de bois sombre et de pierres claires et sans le moindre ornement. Le magistrat, un vieil homme assez chétif portant une robe sobre, s'avance vers nous. Je sens que mon ami Ilyaden se renfrogne, il vaut mieux que je parle.
- Mes respects magistrat, laissez moi me présenter. Je suis Torkraine, vieux Tauren druide au service des justes et mon ami, le Worgen, se nomme Ilyaden. Nous sommes ici pour vous aider à résoudre les problèmes d'enlèvements que vous semblez rencontrer. Si vous pouvez nous fournir de plus amples informations sur ce triste désastre nous serions en mesure de vous aider.

Ilyaden retrousse ses babines mais lâche au magistrat un bonjour. Le pauvre semble encore en souffrir. Il s'éloigne vite pour s'assoir sur une chaise près du centre de la pièce. Maleb déglutit péniblement et s'assit sur sa chaise en bois massif. Il but une gorgée d'eau et poursuivit.

- Bienvenue à vous. Je suis ravi de voir que certaines personnes se sentent concernées par le mal qui touche mon île. Tous ce que je peux vous dire c'est que ces enlèvements ont débutés il y a quelques semaines, peut être un mois maintenant, je ne sais plus. Ca a commencé avec la fille du meunier puis, c'est le gros Rob qui a disparut, notre bucheron, ensuite, d'autres disparitions ont eu lieu mais je n'ai plus tout les noms en tête. Tous les deux avaient tendance à travailler à la fraîche, vous voyez. Maleb s'arrête un moment avant de reprendre, ses yeux perdus dans les poutres apparentes du toit de la caserne. Le ciel s'est assombri il y a de cela quelques semaines également. Pas besoin de sortir de Dalaran pour supposer que ça a à voir avec les disparitions. J'entends les villageois émettre hypothèses sur hypothèses, et je ne sais pas si ce qu'ils disent est vrai ou non, mais ça me préoccupe.

Ilyaden émergea de son silence pour prendre la parole.

- Dites-moi, magistrat, notez-vous les nouveaux venus dans votre ville. Je suppose que les deux glands, qui surveillent l'entrée, vous font des rapports fréquents sur les allez et venus du moindre bougre qui passe la porte. Par les temps qui courent, ce serait une bien belle connerie que de ne pas l'avoir fait.
- Excusez mon ami, il a tendance à être soupe-au-lait lorsqu'il n'a pas mangé.
Le magistrat chercha un parchemin sur son bureau avant de le tendre à Ilyaden. Il regarde fixement le worgen tandis que ce dernier jette un oeil sur le parchemin.
- Rien d'inhabituel comme vous pouvez le constater. Cependant une Draeneï et un Elfe de la Nuit ont pénétrés nos murs, il y a quelques jours. Depuis les enlèvements se sont intensifiés. Ils ont tendance à dormir le jour à la taverne et partent dès les premières lueurs du crépuscule pour ne revenir que quelques heures avant midi. Vous pourrez les trouver à la taverne, ils doivent dormir en se moment mais ils se préparent toujours à l'extérieur de la taverne vers six heure du soir. Vous devrez attendre leur réveil avant de pouvoir les interroger.

- Bien, merci magistrat. Que notre mère la Terre vous garde et vous préserve.

Tandis qu'on s'éloigne du bureau du magistrat, une question vint à me brûler les babines.

- Je suis surpris que tu n'ais pas demandé de récompense pour nos services.

Ilyaden se mit à sourire, ça lui va plutôt bien. Il continue de marcher.

- Leur cause est juste, ces gens sont dans le besoin et il semble avoir souffert. Je ne sais pas ce qu'il leur est arrivé mais ils ont besoin de nous. Taxés ces pauvres gens ne ferait que rendre notre service merdique. Cependant j'ai vraiment les crocs et pas un kopek pour grailler et boire.
- Ne t'en fait pas mon ami, j'ai de quoi étancher ta soif et remplir ton gosier. Il nous faut attendre avant d'interroger la Draeneï et l'Elfe. Profitons-en pour manger et boire.

Kim'Draël


Nos recherches d'hier et d'avant-hier n'ont rien donné. J'espère que celles de cette nuit seront plus fructueuses. Rah, mince ! Où ai-je mis mon arc ? Mes bottes sont là, ma cotte de maille... je l'ai sur moi, gambison pareil, mes gants et mes brassards ... ici.

- Endodravelle, tu as vu Perceflamme ?
- Regarde derrière ma chère Tranchefoudre.

Mmmh pas bête. Arg, par Elune ! Cette épée pèse une tonne ! Mon arc se trouve effectivement ici. Une merveille. Taillé d'une seule pièce dans du bois d'orme et du cuir darnassien pour la poignée. Mon carquois, mes flèches tout est prêt, à une exception. Je me retourne et je le contemple. Volant et piquant. Des yeux perçants comment mes flèches et un plumage noir et argenté. Il m'a fallu du temps pour l'apprivoisé mais aujourd'hui je suis incapable de battre le moindre ennemi sans Vif-nuage, mon faucon. Je siffle et le voila qui vient vers moi. Endodravelle a fini de se préparer. Une armure de métal et de plaque de couleur noir et rouge, contrastant parfaitement avec sa peau de cobalt. Le tout agrémenté de son épée à deux mains d'une taille ahurissante. Comment fait-elle pour avoir assez de muscle pour soulever cette chose tout en gardant une silhouette de guêpe ? J'ai la classe moi aussi tout de même. Une peau pourpre, et une armure d'écailles et de maille de couleur bronze des plus seyantes.

- Quand tu auras fini de rêvasser, peut être que tu pourras t'occuper de prendre nos provisions. En avant Kim, il nous faut rattraper le retard accumuler les nuits dernières et j'irais bien casser quelques saloperies.

Allez hop, le miel, le pain et le fromage d'Alterac. Nous voilà partis pour une nuit, encore. Vif-nuage sur mes épaules, je suis les pas d'Endodravelle avant qu'on soit stoppé par un duo assez surprenant.

Thâendral Parlvent


Depuis combien de temps suis-je ici ? Trois jours, deux semaines, un mois, je ne sais plus. Ne pas entendre l'eau et le vent me parler, ne pas pouvoir communiquer avec les esprits ! Tout ceci me rendra folle avant la fin. Cette grotte, cette cage, cette obscurité, ce froid ! Je vais vraiment perdre la raison, et par les esprits, cette puanteur ! Mon ravisseur ne s'est pas encore montré aujourd'hui, il est plus agité depuis quelques temps. Peut être qu'il sent une menace peser sur lui. Je ne sais pas ce qu'il manigance, pourquoi me retient-il ? Le voila qui arrive. Oh non, il tient encore cette écuelle avec à l'intérieur cette infâme nourriture qu'il me fait manger. Je ne sais pas ce que c'est. De la viande mais rien qui ne ressemble à ce que j'ai déjà mangé. J'ai déjà essayé de refuser de manger : à ce moment là, il me serre le nez jusqu'à ce que j'étouffe et que ma bouche s'ouvre et me fait avaler cette immondice. Je ne parviens pas à voir son visage, ni même sa race. Il porte une longue robe noire et couvre ses mains et ses pieds avec des bandages en tissus bruni par le temps. La plupart du temps ses habits sont couvert de neige ce qui rend l'identification d'autant plus difficile. Je ne pense pas qu'il soit d'origine elfique ou troll, il est trop massif. Ce n'est pas non plus un Tauren vu l'absence de corne et sa taille me permet d'affirmer que ce n'est ni un Gobelin, ni un Gnome, ni un représentant du peuple de la pierre. Dans tous les cas il est fou à lier. La vue de cette écuelle me tenaille l'estomac et me donne des haut-le-coeur. Arg cette nourriture est toujours aussi dégoutante, rien ne change.

- Dans quelques jours tu seras prête ma jolie. Prête à me servir de cobaye pour une expérience unique ! Tu devrais être fière, il me fallait un sujet ayant un lien fort avec les esprits mais aussi que cette personne ne soit pas trop expérimentée. Tu étais la candidate parfaite. J'avais également besoin d'un puissant chaman. Ton maître est mort mais je lui réserve une dernière surprise.

Ilyaden


- Un Elfe, et une Draeneï. Je crois que se sont eux Torkraine.

Je dois avouer qu'ils ont l'air redoutables ces deux lascars. Moi avec mes haillons en tissu, et Torkraine avec son pagne et son manteau en cuir moisi, on doit avoir l'air de deux gros pécores.

- Etes-vous bien Kim'Draël et Endodravelle ? s'enquit Torkraine.
- Si vous semblez nous connaitre, nous, nous ne vous connaissons point, auriez-vous l'amabilité de bien vouloir décliner vos identités sinon j'ai peur que mon amie ici présente ne vous fasse gouter du fil de son épée.

La Draeneï porte effectivement une sacrée épée à deux mains. Se faire trancher par un tel engin ne doit pas être une partie de plaisir. Nan mais c'est dingue, à croire qu'aucune armure ne serait en mesure de stopper un coup donné par cette lame. Cette donzelle ne semble pas faire dans la dentelle. La voilà qui s'approche, avec un regard qui ferait fuir un marcheur du vide.

- Mon ami vous a posé une question. Qui êtes-vous ?
- Je me présente, Torkraine du cercle cénarien et voici Ilyaden. Nous sommes ici afin de vous poser quelques questions sur les incidents qui secouent cette ville depuis quelques semaines. Si vous voulez bien nous faire l'honneur d'accepter notre requête, je pense que ce village aura la chance de jouir d'un avenir meilleur.

Le regard furieux de la bleutée disparue pour laisser place à de la méfiance. Elle range son épée et nous invite à nous asseoir sur l'herbe à ses côtés. L'Elfe de la Nuit s'approche de nous pour prendre part à la conversation. Torkraine leur explique nos intentions. La méfiance sur leur visage s'estompe. Ils sont ici pour enquêter sur la disparition d'un chaman Orc et de son apprentie. Je ne sais pas si cela a un lien avec notre affaire. Ledit chaman aurait disparu il y a un peu plus d'un mois et son apprentie avec.

- Quel rapport entre vous et ce chaman orc ? S'enquit Torkraine. Vous faites parti de l'Alliance, en quoi la disparition d'un Orc vous préoccupe-t-elle ?
- Nous sommes des mercenaires, dit l'Elfe en souriant. L'argent n'a pas de faction.
- D'autant que cet Orc est important pour cette région, précisa Endodravelle. Il tente de guérir cette terre du mal dont elle à été victime. Les esprits des défunts et la nature près des ruines d'Austrivage ne se sont pas remis du traumatise qu'ils ont subit. Ce chaman communiquait avec les esprits des défunts et les éléments afin d'assainir cette terre. Si l'argent n'a pas de faction, nos actes appartiennent à ce qui est juste.

Un sifflement aigu se fit entendre. Une silhouette noire et argentée est en train de percer les nuages et pique sur notre direction. Le rapace s'arrête net et se pose sur l'avant bras de Kim'Draël. Ces deux personnages sont bourrés de surprises entre l'épée démesurée et le piaf.

- Je vous présente Vif-nuage le cinquième membre de notre compagnie.
- Cinquième ? S'enquit Thorkraine. Où sont les deux autres ?

Kim'Draël et Endodravelle brandissent alors leur armes fièrement.

- Nous sommes tous les deux très attachés à nos armes. Voici Tranchefoudre ma fidèle épée.
- Et voici Perceflamme mon arc ! Taillé d'une pièce dans un orme massif avec des flèches faites à partir de branche d'hêtre ! De pures merveilles comme vous pouvez le constater. Tout dans la finesse rien à voir avec cette barbare de draeneï.

Ouais bah ça se confirme. Face à ça, Torkraine et moi on passe vraiment pour de gros bouseux. Encore lui ça se justifie, mais moi... Va falloir que je me dégote une armure en cuir et de belles dagues. Mmmm on est dans une ville je devrais pouvoir me débrouiller pour trouver tous ça sans débourser le moindre sous.

- Bien si vous n'avez plus rien à nous demander, nous aimerions commencer notre recherche de cette nuit sans plus tarder. Si nous finissons notre missions avant la votre, peut être pourrions nous vous aider.
- Nous en serions fort honoré, guerrière. Que la bonne fortune guide vos pas.
Torkraine


Malgré le fait qu'Endodravelle et Kim'Draël ne nous aient rien appris sur les disparitions, je pense que ces deux malheurs sont liés. Un chaman Orc, essayant de guérir la région, disparaît il y a un mois environ et, peu de temps après, des enlèvements commencent. Quelqu'un d'assez expérimenté pourrait vouloir plier les pouvoirs d'un chaman afin de semer la destruction. Je sais que les « chamans sombres » de Garrosh sont capables de telles choses. Cependant comment lier tout ceci à nos disparitions. Les pouvoirs des chamans sont liés aux esprits, et non aux êtres de chair et de sang. Le magistrat avait mentionné un ciel qui s'assombrissait. Je pense qu'à nous aussi une petite excursion hors de la ville pourrait être profitable. Il me faut communier avec notre mère la Terre. Si des perturbations climatiques et environnementales ont lieu, elle me le communiquera. Où est Ilyaden, il était là il y a une minute ! J'ai beau hurler son nom dans toute la ville, aucune réponse. Il doit sans doute être à la taverne en train de manger, il était affamé même après être sorti de table tout à l'heure. Ma bourse a disparu elle aussi ! Je dois avouer qu'il a un certain talent. Me subtiliser ma bourse et déguerpir aussi vite sans être vu. Laissons le là où il est, je n'ai pas besoin de lui pour communier avec la Terre. Espérons seulement qu'il pensera à enquêter de son côté et qu'il ne perde pas de vue notre mission.

Aucune étoile, elles sont toutes voilées par un épais nuage. Le magistrat avait raison. Il fait lourd. Rien d'inhabituel en fin de printemps mais bon. Seule la lune est visible. Heureusement il y a du vent, cela va me faciliter ma communication avec la nature. Le vent permet aux arbres de parler entre eux. Ce petit bosquet fera parfaitement l'affaire. Bien, concentre-toi Torkraine.

Ilyaden


Personne ne semble prêter attention à moi. Les gens se sont sans doute fait à nous, les Worgens, depuis que nous avons rejoint l'Alliance. Cette taverne n'est pas trop mal pour une bourgade de cette taille. La binouze n'a pas l'air d'être faite avec de la pisse de kobold et ce sanglier à la broche est carrément bon. Ca fait vraiment du bien de manger, j'avais encore les crocs ! Y'a pas grand monde tout de même, hormis ces mecs au fond, sans doute les habitués, y'a que ces trois hommes. Ils mangent et ne parlent même pas entre eux. Ils tirent de ces tronches ! En même temps, avec les événements du moment, y'a pas vraiment de quoi faire la fête. Mmmh voyons voir, mais il est pété de thune ce taureau ma parole ! On va faire remonter le moral de ces trois gaillards. On va essayer de se sociabiliser un peu, et d'en apprendre plus sur ces disparitions par la même occasion. Non pas que je ne sois pas sociable, j'étais populaire quand je vivais à Gilnéas. Disons juste que je préfère sélectionner les gens avec qui je vais me sociabiliser, et puis cette apparence n'arrange rien. Bon on va demander au patron quatre bières. Oulah, j'ai déjà un peu trop bu moi, ça tourne dès que j'me lève. Bien voila les bières.

- Tenez, j'vois que ça à pas l'air d'aller fort pour vous mais d'après ce que je sais l'alcool est une solution.
- Merci Worgen, ça ne va pas nous rendre nos familles mais merci, c'est gentil.

Cet homme est particulièrement petit. Pas autant qu'un Nain. Il est chauve et a un nez carré et fort aplati sur son visage. Malgré sa petite taille, il a des mains presque aussi larges et longues que mes mains de worgen.

- Vos familles ? Qu'est-il arrivé, si je peux me permettre?
- Oh vous pouvez, dit-il en buvant une rasade de bière. Que vous sachiez ou pas, cela ne changera rien. Je me présente d'abord, Allen, charpentier. Mon frère, Rob, notre bucheron, a disparu, tout comme la fille de Franck et l'épouse de Sam. Dans le village, d'autres disparitions comme celles-là ont eu lieux, trois autres exactement. Chris et Mike, les forgerons, et Alysson, la tanneuse.

Franck, en face de moi, un homme aussi large que haut avec des épaules et un cou dignes d'un buffle bu sa pinte d'une traite. Il repose aussitôt sa chope sur la table avec fracas. Il commence à faire une grimace puis libère un rot sonore.

- Six disparitions en quatre semaines, clame-t-il. Six, pas une de plus ni une de moins et la milice est incapable de faire quoi que ce soit.

Sam, reste silencieux fixant sa choppe, écoutant Allen et Franck cracher leur venin sur la milice pendant de longues minutes. Il semble perdu. Ses cheveux longs, gras, poivre et sel lui tombent sur le visage, ce qui lui donne un air mystérieux, sans doute un genre qu'il se donne.

- Et vous, vous ne dites rien ?
- Je repense à cet Orc. Habituellement, on le voyait chaque jour errer dans les plaines ou dans la forêt mais peu avant le début des disparitions il ne se montra plus. Il n'avait pas l'air bien méchant, il étudiait la Terre, les plantes les eaux et les vents. Il était toujours avec une jeune Orc qui le suivait partout. Elle aussi on ne la voit plus. Je sais que les Orcs sont liés aux magies démoniaques. Peut être a-t-il jeté un sort à cette vallée, ce qui expliquerait le gros nuage noir qui flotte sur nos tête depuis cette série de disparitions.

Eh bien, lui qui était si silencieux, il a une langue ! Et quelle langue. C'est qu'il semble loin d'être abruti. Cependant si j'ai bien compris il parle du même Orc que celui que Kim et Endodravelle recherchent. Aux vues de ce qu'ils m'ont dit cet Orc ne serait pas là pour faire de mal à la Terre. En revanche, l'hypothèse de ce paysan tient la route et a le mérite de lier tous les morceaux de cette affaire. À priori, soit cet Orc est mauvais, soit on a affaire à quelqu'un qui peut altérer le climat et qui en veut à la fois au chaman Orc et aux villageois. Je ferais bien de partager tous ceci avec mon ami, le bovin. Je ne sais pas où il est parti. Ah, et il faut également que je me procure de l'équipement. Les forgerons et la tanneuse sont aux abonnés absents. Il est temps de prendre un peu d'avance sur ma récompense.

Thâendral Parlvent


Mes forces me quittent toujours plus au fur et à mesure que le temps passe. Je ne sais toujours pas depuis combien de temps je suis ici. Mon ravisseur s'agite toujours de plus en plus et continue de me faire manger ces plats infâmes. J'ai soif, tellement soif, je crois que je ...

Je me réveille à la fois glacé et en sueur, plus faible que jamais avec une immense douleur sur le haut du crâne. Mon ravisseur se tient en face de moi une dague et une orbe d'un noir plus profond que la nuit dans la main.

- Réveille toi chienne ! Il est temps que tu serves enfin mes dessins. Je vais canaliser une partie de tes pouvoirs dans cet orbe. Reste tranquille, veux-tu ? Bien, commençons.

Il se mit à incanter un sortilège. Une fine fumée grise apparue autour de l'orbe. AAARRGG ! Qu'elle est cette douleur, c'est insoutenable. Mon ravisseur sourit tandis qu'une vapeur orange émane de mon corps pour converger vers la sphère. Rah, cette douleur, je ne peu plus lutter, je suis trop faible. Mon estomac et ma tête me brulent, mes mains me ...

Je me réveille une nouvelle fois, dans un état bien pire qu'auparavant. Mon geôlier, je crois que c'est un humain, se tient plus loin dans la caverne. Il est entouré de cadavres, sa dague et son orbe, devenue orange, toujours dans ses mains. Je me sens vide comme si une partie de mon être m'avait abandonnée. Les cadavres encerclant ce fou ont tous un énorme trou dans leur poitrine. Ce pourrait-il que ?

Instantanément, je me mets à vomir. Je sais enfin ce que cet humain m'a fait manger. Des coeurs, des coeurs crus, des coeurs d'humains crus ! C'est un démoniste j'en suis sûr ! Il n'y a qu'eux pour avoir des rituels aussi sordides. Ma tête tourne, ma nausée s'amplifie. Je me remets à vomir. Je tourne mon regard vers le rituel qui s'exécute à quelques mètres de moi. Un, deux, quatre, six ! Six cadavres, j'ai mangé six coeurs. Le rituel s'intensifie, les vapeurs orangé de l'orbe s'échappent de l'objet et enveloppe le démoniste. Il arrête de psalmodier et s'écarte du cercle d'incantation. D'autres volutes, violettes et rouges s'ajoutent désormais à l'épaisse colonne de vapeur orange qui se tient à la place du démoniste. Une silhouette apparaît. Une silhouette gigantesque, avec une armure rouge comme si elle suinte du sang, et une peau grise et pâle comme la mort. Il est armé d'une hache titanesque d'un métal noir, ornée d'un massif crâne en bronze. Je crois que mon maître m'a déjà parlé de ce genre de créature. C'est un démon, un gangregarde. Seuls de puissants démonistes peuvent les invoquer sans risquer de se faire trancher la gorge. Mon geôlier me regarde et me sourit. Le démon se tourne vers moi à son tour. Il est comme mon maître me l'avait décrit, à une exception près. Celui si est en feu. Un halo de feu enveloppe le monstre comme s'il était né des flammes. Sa hache aussi flamboie. Comment ce démoniste a-t-il pu créer une chose pareille ? Ce fou s'approche.

- Tu aimes ma première création ? Il m'a fallu absorber une partie de tes pouvoirs pour le créer. N'ayant pas la puissance de tout te prendre, j'ai pris ce qui me semblait le plus adapté. Il baisse les yeux et regarde mon vomit avec un sourire sadique. Je vois que tu as comprit ce qu'il s'est passé. J'ai besoin de six sacrifices pour mon prochain rituel mais j'avais aussi besoin d'ingrédients pour pouvoir lancer le sortilège qui m'a permit d'absorbé tes pouvoirs. Ca fait double emplois, c'est pratique n'est ce pas ? Invoquer un gangregarde, beaucoup de démonistes suffisamment expérimentés peuvent le faire sans sacrifice, mais ramené un mort à la vie c'est autre chose. Les sacrifices facilitent toujours la tache. Avant l'arrivé de gêneurs je pouvais faire comme bon me semble mais depuis j'ai dû accélérer le mouvement. Bien, je te laisse sous la surveillance de mon démon. En attendant, je vais préparer ta prochaine surprise.

Torkraine


Le feu, le froid, la mort, les démons, les montagnes, la neige, Alterac. Les feuilles et les arbres m'ont parlés. Ils m'ont appris que l'épicentre du nuage est en Alterac et qu'une magie obscure a lieu dans ces montagnes. Les roches et les cailloux de cette forêt m'ont contés les souffrances que la Terre endure en Alterac. Elle pleure aussi la disparition du chaman. Elle le pleure car cet orc prenait soin d'elle. La destruction d'Austrivage semble avoir fait plus de dégâts qu'il n'y parait. Il me faut retrouver Ilyaden. Nous devons partir pour Alterac immédiatement. La nuit est tombée désormais, nous pourrons profiter de son ombre. Hâte toi Torkraine, cesse de perdre du temps !

Endodravelle


- Notre escapade nocturne a débuté il y a déjà trois heures 'Dravelle. Tu ne penses pas qu'on perd notre temps dans cette région ? Ce chaman a soit abandonné, soit il s'est fait tuer et son corps a été emporté. En plusieurs jours, nous n'avons rien appris. Qu'est ce qui te fait croire que cela sera différent cette nuit ?

- Cesse de geindre, Kim, et avance. Nous avons une mission et l'adversité ne nous arrêtera pas. Au contraire elle nous stimule. Alors avance, à moins que tu ne préfères que je te traine par les pieds.

- Je vois que ta finesse légendaire ne t'as toujours pas fait défaut. Sache que, si moi je suis nyctalope, mon fier Vif-nuage ne l'est pas. Je suis comme aveugle sans lui. Et puis avec toute cette neige...

- Avance Kim.

Il est irrécupérable. Des fois je me demande comment je fais pour rester avec lui, sa compagnie est à la limite du supportable. Il mérite vraiment quelques coup de pieds au derch, ce geignard. D'un autre côté, il n'a pas tort. Nous n'avons toujours rien trouvé et depuis que nous sommes arrivés, la série d'enlèvement de l'île de Fenris à augmentée. Les gens nous pointent du doigt. Nous avons ratissés tout Hautebrande, la Forêt des Pins Argentés, le Sud des Hinterlands et le Nord d'Arathi. Personnes n'a vu cet Orc et aucune trace de lui. On se penche sur Alterac ce soir, mais je commence à désespéré. Il neige tellement dans cette région que s'il y avait des traces, la neige les aura fait disparaitre. Tien, Kim a disparu. Ah non il est là. Mais il court ! Vers le sommet d'une colline. On dirait que malgré la nuit Vif-nuage a vu quelque chose et veut en faire part à Kim. Il semble soucieux. Il me fait signe de venir tout en s'allongeant dans la neige pour rester discret. Bien allons voir ce que cet andouille à découvert mais je sens que cette fois c'est la bonne. Plus l'épreuve est difficile plus on approche du but et plus la récompense est grande c'est comme ça que les choses fonctionnent. L'adversité est le signe que nous faisons les choses bien et qu'il faut persévérer.

- Je crois qu'on a retrouvé notre chaman Orc ma chère Endodravelle. Cependant, il n'est pas dans son état normal et il n'est pas seul, regarde.

Il me tend la longue vue et pointe du doigt le Nord-Est. La nuit est sombre, les nuages et la neige ne m'aide pas. Je ne suis pas nyctalope comme Kim mais je distingue six silhouettes. Mes yeux sont habitués à l'obscurité, j'arrive à percevoir qui se cachent derrière ses ombres. Par les Naaru, comment est-ce possible ?! Nous devons retourner sur l'île afin de demander des renforts.

Torkraine


Me voilà sur l'île. Il faut que je retrouve Ilyaden au plus vite. Avec un peu de chance il est encore à la taverne. Il me semble qu'elle se trouve dans cette ruelle. D'extérieur, c'est un beau bâtiment, on reconnait clairement le style de constructions des Humains et de l'Alliance. L'intérieur n'est pas dénué d'intérêt non plus. Le mobilier est en bois clair, le même bois que le sol et les poutres apparentes du plafond. Une cheminé, inutilisée en cette saison, peut accueillir un grand feu. Peu de décorations, à peine quelques animaux de la région qui ont été empaillés. Quelle attitude abjecte ! Bourrer de paille des animaux morts pour en faire des décorations... Si Cénarius voit ça... Ilyaden est assis à la table du milieu. Trois hommes discutent avec lui.

- Tiens mais voila mon bovin préféré. Rassurez vous, dit il en se tournant vers les hommes de sa tablé, c'est mon ami, je m'en porte garant.

Les trois hommes me lancent malgré tout des regards méfiants, à limite de la haine.

- Il faut que je te parle Ilyaden, en privé, cet urgent.

Les sourcils d'Ilyaden se froncent. Il se lève, fini de boire sa choppe salue les hommes qui lèvent à leur tour leurs pintes afin de le saluer. Je remarque que sa tenue à changée. Une tunique de cuir noir avec des reflets bleu marine et des enjolivures rouge foncé sur les épaulières, les bottes et les brassards. Il porte également une ceinture ornée de bourses et de pochettes en tout genre ainsi qu'une dague tout à fait banale.

- Je vois que tu as trouvé de quoi t'équiper. Comment as-tu payé tout ça ?
- Disons que j'ai prit de l'avance sur notre récompense. La tanneuse a été enlevée. J'ai laissé quelque pièce sur la table mais sans doute pas assez pour payer tout ce que j'ai pris. Le forgeron manque à l'appel également, cependant il n'y avait qu'une dague pourrie. Aucune cape nulle part et rien pour cacher ou masquer ma gueule, de ce côté-là c'est la dèche. M'enfin j'ai déjà moins l'air d'un bouseux. Comparer à toi avec ton pagne en fourrure et ton manteau en cuir rapiécé qui ne se ferme même pas.
- On a plus important sur les bras pour le moment Ilyaden. J'ai communié avec la Terre et les arbres. Je pense avoir trouvé l'origine du mal. A priori, rien n'indique que ce que j'ai appris ait un lien avec notre histoire, mais mon instinct me dit que si. C'est en Alterac qu'il nous faut nous rendre. As-tu appris quelque chose de ton côté ?
- Ouais, il y a eu six disparitions en tout en quatre semaines, environ, et les trois derniers enlèvements ont eu lieu la semaine dernière. Ça c'est accéléré le jour de l'arrivé de Kim et Endodravelle. Les villageois ont émis l'hypothèse que ce chaman Orc, que Kim et Endodravelle cherchent, serait derrière tous ça. Ils pensent que plutôt que de soigner la Terre il la maudissait, créant les perturbations climatiques et se servant de citoyens comme sacrifices pour ses rituels. Kim et Endodravelle nous ont peut être menti. Peut être que, voyant que ses enlèvements se sont fait remarquer, l'Orc à décider d'embaucher des gardes du corps.
- Cette hypothèse est intéressante mais ne tiens pas debout. Pourquoi cet Orc aurait besoin de gardes du corps uniquement la nuit ? Pourquoi ces gardes du corps iraient dormir dans le village à l'assaut de tous les soupçons ? Effectivement les enlèvements ont lieu la nuit, au moment où Kim et Endodravelle quittent le village pour aller enquêter mais c'est la seule concordance. D'autant qu'il existe réellement des Orcs chamans soucieux de la Terre. C'est un groupe quelque peu similaire au cercle cénarien. On l'appelle le « cercle terrestre ». Ses membres sont des protecteurs de la Terre. Je pense que l'Orc qui rodait dans cette région en faisait parti.

La nuit est très calme. Une brise légère caresse ma fourrure et emplit mes poumons. Le chemin est long et pénible jusqu'aux montagnes d'Alterac. Nous sommes au beau milieu de la nuit, je pense que nous arriverons là-bas en milieu de matinée, peut être un peu plus tôt si le climat nous le permet. La lune est cachée par les nombreux nuages qui émanent des montagnes, il nous est difficile de voir à plus de trois mètres devant nous. D'autant que je me fais vieux, mes sens n'ont plus l'efficacité qu'ils avaient autrefois. En revanche je remarque qu'Ilyaden ne semble pas si gêné. Tiens, ses oreilles se sont dressées subitement. Il renifle.

- Que sens-tu ?
- Des individus approchent. J'entends des bruits de pas et je les sens. Je n'arrive pas à déterminer leur nombre je n'ai pas assez d'entrainement pour avoir se genre de détail sans ma vue. J'aperçois au moins deux silhouettes mais il se peu qu'il y en ait plus, tous ça est très flou. Que faisons-nous Torkraine ?


Thâendral Parlvent


Enfin nous quittons ces terres gelées. Même en été il neige dans ces montagnes et la nuit la température chute brutalement. J'en suis certaine maintenant, j'étais en Alterac durant toute ma captivité. De plus, je reconnais ces contrées. C'est Hautebrande, je les ai maintes fois parcourues avec mon maître. Garexxor... Qu'est ce que ce démoniste t'as fait. Te voila revenue d'entre les morts, le regard froid, sans vie. Une peau grise sombre et glaciale comme le métal. Tes serviteurs n'ont rien à voir avec ceux que tu invoquais auparavant. Ton élémentaire de terre est recouvert de glace et une fine brume grise l'entoure tel un manteau. Ton élémentaire d'eau est, lui aussi, gelé. Il est couvert de stalactite prête à se planter dans la peau des innocents. Ma fureur s'abattra sur cet homme, ce démoniste qui t'inflige, et m'inflige, mille tourments, il en va de mon honneur et du tien cher maître. Furie. Honneur.

L'aube commence. Nous arrivons près de la petite île qui abrite, désormais, les réfugiés d'Austrivage. Le gangregarde enflammé se met à courir vers la direction du village. Un vil sourire apparait sur le visage de mon geôlier. Quant à celui de Garexxor, il reste de marbre. Réalise-t-il seulement ce qu'il va commettre ? Ce n'est plus qu'une coquille vide. Rah j'enrage ! J'enrage tellement ! Ces chaines peuvent retenir mes mains mais elles n'empêcheront pas ma colère de grandir. Il va falloir que je trouve un moyen de me sortir de ces menottes. Pff... Tu parles, tu es peut être en colère mais tu es faible ma petite Thâendral. Il faudrait un miracle pour que tu puisses te défaire de cette emprise. N'y a-t-il donc plus d'espoir pour moi et pour ces villageois ?

Endodravelle


Ilyaden se gratte le menton, l'air désemparé.

- Ok donc là on a un démoniste et un chaman Orc ressuscité accompagnés d'un démon qui flamboie et d'esprits élémentaires gelés qui foncent sur le village pour tout raser ?
- C'est assez bien résumé.

Je dois avouer qu'on n'avait pas prévu ça. Quelle chance qu'on soit tombé sur Torkraine et Ilyaden sur le chemin du retour ils pourront sans doute nous aider. La résurrection du chaman peut expliquer les disparitions au village, le démoniste ayant besoin de sacrifices pour faciliter son rituel. Bon, il faut persévérer et mener notre mission jusqu'au bout. On ne va pas laisser un Orc chaman ressuscité au service d'un démoniste carrément barge. Ouais, allez on va se donner à fond et tout casser. Va falloir que je motive les autres, il nous faut défendre la cité. Dans tous les cas, ce ne sera pas facile. Il y a moins de dix gardes dans cette ville et pour peu que j'en sache c'est pas des flèches. Je sens la fureur du combat monter en moi. Brutalité.

- Mais comment être sûr que ce démoniste veut raser le village ? demande Ilyaden.
- D'une part, ça explique les disparitions, poursuivit Kim. Il a dû sacrifier des villageois pour faire renaître le chaman. D'autre part, je vois mal un démoniste se donner autant de mal juste pour voir s'il est capable de faire ce genre de rituel. Il veut sans doute raser la ville pour prouver à un quelconque démon qu'il est digne blablabla.
- Mouais, c'est un peu léger comme motivation, conteste Ilyaden
- Je trouve aussi, ajoute Kim.
- Bon, on reste ici à discutailler ou on fonce au village prévenir les habitants et se préparer à botter le cul de ce démo ? m'exclamais-je.

Torkraine est resté silencieux depuis nos retrouvailles. Je pense qu'il appréhende le combat contre ce démoniste. Pourtant, il a l'air d'avoir connu nombre de batailles. Bon, mettons nous en route, j'en ai marre de rester là à rien faire. Rien à carrer de ce que les autres peuvent penser, on va le défoncer ce mec en robe de chambre. En avant ! Les autres me suivent ça va. Mmmh je vois que Kim a enfin cette lueur dans le regard, ça me plaît. Il aime sans doute les combats autant que moi mais cette lueur dans ces yeux... Il a hâte de se battre pour protéger des innocents. C'en est presque attendrissant. On va enfin se défouler un peu ! Un champ de bataille, rien de mieux pour apprendre à se connaitre. Sur un champ de bataille, tu ne peux pas cacher ta nature, tu te montres sous ton vrai jour. Honnêteté.

L'aube se lève, le village n'est pas très loin. Va falloir aller demander de l'aide aux gardes et au magistrat. Bon, faut se bouger un peu plus vite. Je sais que le démo est derrière nous de quelques heures mais lui n'a rien à préparer pour lancer l'attaque. Nous si, et ce n'est pas rien d'organiser des pécores. Je vais leur faire presser le pas.

Au bout d'un peu plus d'une heure de marche, nous sommes enfin arrivés. Faut qu'on aille voir le magistrat « machin » maintenant et lui expliquer la situation. Les villageois nous regardent toujours avec beaucoup de méfiance, m'enfin ce n'est pas grave. Nous voilà devant le magistrat. Ilyaden semble troublé. Torkraine prend la parole.

- Magistrat, nous venons d'apprendre l'origine des disparitions. Il s'agit d'un démoniste qui sacrifiait des villageois afin de faire renaitre l'Orc chaman. Plus grave encore, ce démoniste, accompagné du chaman ressuscité, se dirigent actuellement vers votre cité. Ils seront là dans quelques heures. Nous venons quérir votre aide afin de défendre la cité et porter assistance à votre garnison.

Le magistrat reste sans voix. Torkraine et Kim sont en train de lui parler stratégie avec un plan rudimentaire de la ville peint sur une vielle peau de bête mais le magistrat semble planer ailleurs. A-t-il conscience du danger que sa ville encourt ? Faudrait peut être le secouer un peu... Ilyaden reste reclus dans l'ombre. Bon bah, je crois que c'est à moi de jouer. Allez, on tape du poing sur la table et on gueule un bon coup ça devrait le réveiller.

- MAGISTRAT ! Réveillez-vous, bon sang ! A moins que vous ne souhaitiez que votre ville soit détruite et mise à sac ? Torkraine, le magistrat est d'accord allez préparer les défenses vite ! Je m'occupe de secouer notre ami. Ilyaden, allez en reconnaissance, soyez discret et rapide. Kim tu pars mettre les villageois à l'abri. Je me tourne alors vers le magistrat. Où-est ce que les villageois peuvent s'abriter ?
- L'une des tours Nord du mur d'enceinte permet d'accéder à un sous-sol. Les citoyens devraient être en sécurité là-bas.
- Très bien en avant messieurs, plus de temps à perdre !

Thâendral Parlvent


Nous voilà devant le village. Il y a beaucoup d'agitation là-bas. Le gangregarde ne semble pas avoir agi, je pense qu'il s'est contenté de surveiller. Mon geôlier tend mes chaines au démon.

- Retiens-la ! J'ai quelques préparations à faire.

L'humain se mit à psalmodier discrètement en faisant des moulinets avec ses mains. Sa tenue changea d'un seul coup. Il troque sa robe miteuse et ses vieux bandages pour une robe d'un noir profond riche en ornements scintillant d'un rouge aussi intense que les yeux écarlates de son démon. Une capuche, avec un masque en forme de crâne sur le devant, voile son visage. Des épaulières énormes ornées de piques, de crânes et de fines chaines lui donnent un horrible aspect. Sa boucle de ceinture, ornée d'un immense rubis, soutien diverses bourses contenant moult composants occultes. Une dague, dont la lame est en forme de vague et dont la garde est dorée, pend à sa ceinture grâce à une fine chaine. Des tonnes d'inscriptions qui me sont inconnues décorent son affreuse robe déchirée par endroits. Dans cette tenue, on a peine à croire qu'il est humain. Il est terrifiant.

Son rituel se poursuit mais, cette fois, c'est la tenue de mon maître qui change. Jusqu'à maintenant, Garexxor portait la traditionnelle robe du cercle terrestre mais maintenant, sa tenue est faite de plaques et de mailles. Des pointes jaillissent des pièces de l'armure de toutes parts. Un immense drapé gris cache le dos de l'ancien chaman. Les épaulières, les avants bras, les bottes, les grèves, le plastron, les gants, ... tout a un teint bleu de telle sorte que les nombreux pics de l'armure semblent former une carapace de stalactites glacées. Des gants en plaques de mon ancien maître jaillissent deux immenses lames d'argent prête à déchirer et déchiqueter la chaire. Ce n'est plus l'Orc que j'ai connue. Comme toujours avec ce démoniste, une vapeur bleutée et froide entoure l'Orc et semble capable de geler quiconque entrera en contact avec elle.

- Bien, tout est prêt. Détruisons cette cité pour la gloire d'Anastaroth !

Kim'Draël


Bon, on a fait comme on a pu. Toutes les caisses en bois, les sacs de foins et de farines et tous les troncs d'arbres non utilisés ont été réquisitionnés afin de servir de barricade. Je ne pense pas qu'un démoniste se soucie de ce genre de détails, m'enfin... Huit gardes de la cité sont avec nous. Huit petits gars morts de trouille qui tremblent de tous leurs membres. Endodravelle, après avoir longuement discuté avec le magistrat, a pris la décision de dévoiler à ces gaillards ce qu'ils allaient affronter. Elle pense que ça limitera les chances d'avoir des fuyards. Découvrir ce que tu vas affronter au moment où tu l'affrontes ou savoir ce que tu vas affronter et t'y préparer, je ne sais pas quel est le meilleur choix. Je suppose que ça dépend des gens. Tiens en voila un qui supporte mal la pression, ça doit pas être agréable de combattre dans une armure dans laquelle on a uriné, voire pire. M'enfin, c'est le premier mais sans doute pas le dernier.

Le nuage présent depuis quelques semaines s'épaissit. Il fait très gris et très froid tout d'un coup. Je pense que ça ne va pas tarder à bastonner. Revoyons si tout va bien. Torkraine est à l'arrière des lignes afin de soigner les blessés avec le seul mage de la garnison. Endodravelle et Tranchefoudre au milieu de cinq gardes portant chacun une petite épée et un grand bouclier orné de l'insigne de l'Alliance. Ilyaden, sur la façade Sud-Est du mur, prêt à entreprendre la tâche qui lui a été assignée. Enfin, Perceflamme, Vif nuage et moi sommes avec les quatre archers de la garnison au niveau des deux tours d'entrée de la ville. Il fait froid, d'un coup. C'est surprenant pour cette saison. Une silhouette apparaît enfin devant nous. Une silhouette massive ne ressemblant à rien. Deux autres silhouettes la suivent, elles ne ressemblent à rien elles non plus. Il fait vraiment très froid ! La première silhouette est celle de notre cher chaman reconverti en ... chevalier de la mort... Il est suivi d'un genre d'élémentaire d'eau et d'un autre de terre, mais ils semblent gelés et corrompus. Trois autres silhouettes apparaissent. Le fameux démoniste suivit du gangregarde de feu et de l'apprentie chaman captive comme prévue. Nous y voilà. La bataille va commencer. J'adore les champs de batailles. Un lieu où tout le monde est sur un exact même pied d'égalité. Tout le monde peut mourir, tout le monde peut prendre la vie, aucune distinction. Egalité.

J'adore cette sensation ce frisson, tout peut s'achever maintenant. Ici je me sens moi même. D'autant que c'est pour protéger des innocents. Les pauvres, ils doivent être terrorisés. Compassion.

Endodravelle adore aussi les champs de batailles. Elle trouve que c'est un lieu honnête où on ne peut pas cacher sa vraie nature. Cela lui permet de se lâcher, d'être brutale. Bien mon magnifique Perceflamme tout d'orme est prêt. Mes merveilleuses flèches en hêtre également. J'ai remarqué que Torkraine semble également tenir à son bâton, du frêne je crois, une belle pièce, faudrait lui trouver un nom. Allez Kim, on se concentre, on encoche la première. Ressent cette atmosphère Kim, laisse l'adrénaline montée, embrasse l'excitation. Ilyaden a quitté le mur et est à son poste. On vise ... On retient sa respiration. File ma belle.


Ilyaden


J'aperçois la captive. Le gangregarde tient la chaîne qui maintien les liens de cette bougresse. J'espère que leur plan va marcher. Tient toi prêt, Ilyaden, va falloir foncer. Kim s'apprête à tirer sa flèche. C'est parti. La flèche c'est plantée avec force dans le bras du démon qui lâche la chaine. Cours, Ilyaden, comme lors des poursuites ou lors des chasses. Allez Orc, agrippe-toi à moi et on s'casse. Le gangregarde nous poursuit. Heureusement Kim a prévu cette éventualité. Je le vois qui va décocher sa flèche incapacitante. Direct dans la cuisse du démon, il boite maintenant. Il continue malgré tout, très bien s'il veut jouer on va jouer. Les pièges sont dans cette direction. Cours, Ilyaden. Faîtes que ça fonctionne. Oui, cette raclure s'est pris le piège de Kim. Ses pieds sont gelés ! Merde, la glace fond dû aux flammes émanant de cette enflure. On a gagné assez de terrain, nous voilà dans la ville. Je dépose l'Orc auprès de Torkraine.

- MUUUULYAAAAA !!!!!!

Woaw, la vache ! Endodravelle fonce droit sur le gangregarde en beuglant comme une possédée. Avec son énorme épée, cette scène a vraiment de la gueule. Les gardes la suivent dans le combat tandis que Kim fait tout pour ralentir la progression du chaman et des esprits corrompus avec les archers et son piaf. Si le groupe de Kim s'en sort bien, celui d'Endodravelle moins. Le feu du démon brûle dangereusement les gardes et Endodravelle ne fait qu'esquiver et parer avec difficulté. La hache du démon est énorme elle aussi. Merde, ils sont vraiment mal en point, j'vais aller les aider. On s'approche discrètement du démon, dague en main. Je ne sais pas si l'anatomie des démons est la même que celle des humanoïdes, m'enfin on verra bien. Rah, le feu me brûle. Ce connard de démon fait des moulinets avec son énorme hache, c'est carrément chiant. Visons les articulations, les tendons des chevilles et les genoux feront l'affaire.

Juste avant que je passe à l'action, le démon rugit et le feu autour de lui s'intensifia, enflammant plusieurs gardes. Malgré de nombreuses blessures, Endodravelle tient bon. Elle fait virevolter son épée dans tout les sens. A croire que son épée et la hache de l'autre saleté sont attirées l'une vers l'autre. Les chocs de chaque coup semblent puissants. Elle commence à fléchir.

_ Arg j'ai prit une flèche dans le genou ! s'écrie un garde
_ Merde mec j'suis désolé, dit un autre garde.
_ Mais c'est pas vrai quel débile. T'es vraiment qu'un boulet, précise un troisième.

D'un coup, une douce brise légère, aux senteurs enivrantes, se fit sentir. L'herbe et les fleurs autour de nous se mettent à pousser fortement et à luire d'une faible lumière verte. Les brûlures des gardes disparaissent et il en est de même pour les cicatrices de la Draeneï. Bien, c'est le moment. J'entends soudain un gros bruit et des hurlements. Un étrange éclair orangé apparait à ma gauche mais pas le temps de m'en occuper je dois aider Endodravelle contre ce démon. Il se passe tellement de trucs en si peu de temps c'est vraiment le bordel ! Et de deux tendons ! Et d'un genou ! Pas facile de passer outre cette putain de grosse armure rouge. Le voilà qu'il pose genoux à terre ! Endodravelle se jette alors sur lui et lui tranche la tête. Bien, un de moins.

L'air s'est carrément refroidit. Ça doit être à cause de l'Orc ressuscité et de ses esprits à la con, ils sont au niveau des portes de la ville. Kim et les archers étaient censés les occuper en attendant qu'on se débarrasse du mec en robe de chambre et de son démon. Qu'est ce qui a bien pu se passer sur les murs ? Merde, c'est quoi ce bordel ! Kim a disparu et les archers sont à terre. Je monte voir les corps... Ils sont tous morts, la plupart ont de gros hématomes à la tête et des fractures au crâne. Merde, y'a du sang partout et l'air est beaucoup plus vicié qu'en bas. Le sol au niveau de la muraille est couvert de cendres orange encore chaudes. Le bruit, les hurlements, la lumière orange ! Ce connard de démoniste a dû utiliser un sort pour les neutraliser. J'vais me le faire ! C'pas quelques cendres et un mec en pyjama qui vont m'arrêter !

Endodravelle


Eh bien ça c'était pas du démon en solde, il m'en aura fait bien baver. Les gardes ont l'air d'aller, merci à Torkraine pour ses soins. Voyons comment Kim s'en sort en haut. Merde, où il est ? J'ai beau crié son nom il ne répond pas.

- Torkraine, Kim a disparu et les archers en haut sont hors jeu, on va perdre cette bataille !
- Mmmh, effectivement d'autant que le chaman et ses esprits approchent dangereusement des portes de la cité. Je vais les retenir le temps de guérir les archers. Toi, retrouve Kim. Et où est encore passez ce Worgen ? Pas le temps. Bien, il est temps que notre mère la Terre nous aide.

Torkraine commence par fermer les yeux puis lève ses bras. Il fronce les sourcils. Tout à coup, un grondement sourd se fait entendre. Comme si les fondements de la terre en dessous de nos pieds se réveillent. Quelque chose rampe sous la terre et se rapproche du chaman et de ses deux esprits. C'est alors que d'énormes racines, ajoncs et épines sortent de la terre et s'enroulent autour du chaman et des deux esprits.

- Bien, cela va nous faire gagner du temps mais il faut également s'occuper du démoniste pour être vraiment tranquille.

Torkraine prit une profonde inspiration et hurle un appel destiné à... je ne sais quoi...

- Petit peuple des arbres et des forêts ! Toi qui est si grand, toi qui bourdonne ! Gardien invisible des bosquets, j'en appelle à ta force ! Ruches, termitières, fourmilières, dressées vous contre cette magie obscure qui vous a maudit pendant trop longtemps maintenant ! Il est l'heure de vous battre !

D'un coup, des milliers de minuscules points noirs émergent des arbres et du sol et convergent vers le démoniste dans un bourdonnement assourdissant. En quelques secondes, la silhouette de notre adversaire disparue, entourée par un épais halo d'insectes en tout genre.

- Voila qui devrait le retenir un moment, maintenant action !

Torkraine se dirige vers la muraille afin de secourir les archers qui peuvent l'être. Quant à moi, il faut que je retrouve ce maudit Elfe de la Nuit. Vif-nuage n'est plus présent dans le ciel. Connaissant Kim et vu la scène sur les murailles je pense que son faucon a dû le prévenir du danger. Il a dû sauter des murailles mais, vu la hauteur, il se serait cassé une jambe et serait immobile. Il a dû faire autrement mais comment ? À moins que ce sorcier l'ait transporté dans un plan démoniaque ou l'ait simplement désintégré. Nan, c'est pas possible, Kim ne peut pas mourir, c'est impossible. Les sarments du Tauren se dissipent, il faut que je retourne me battre.

- Gardes, vous vous êtes enrôlés dans la milice pour protéger vos familles ! Il est temps d'honorer votre serment ! Occupez les esprits, je m'occupe de l'Orc.

Nous courrons vers notre ennemi sans l'appui des archers. Heureusement que le démoniste est toujours occupé avec ces insectes mais ce n'est qu'une question de seconde avant qu'il ne revienne au combat. Une stalactite de glace fuse et se plante directement dans le torse d'un garde, comme si son plastron n'existait pas ! Merde ! L'Orc me fixe d'un regard vide et impassible. Bien, c'est le moment.

- POUR AZEROTH !

Je soulève mon épée et l'abat avec force sur l'Orc. Il croise les bras et pare mon coup avec ses avant bras recouverts d'une épaisse armure en plaque. L'air est glacé et mes doigts sont engourdis. Il décroise les bras et tente une série d'estocs sur mon estomac avec ses lames. J'esquive et tente de trancher son flanc. Encore une fois, il pare avec son bras et avec l'autre tente de me blesser au visage. Je me baisse et essaye de le faire tomber à coup de sabot. Il chute. Je me relève empoigne mon épée et la soulève pour l'achever. Il roule et esquive. Pas le temps de tenter une autre attaque qu'il se relève. Il garde ses distances, respire et se concentre. Il prépare un sort ! Je le charge à toute vitesse, mon épée rabattue sur le côté et frappe son crâne avec le miens. Il est sonné. J'essaye à nouveau de trancher son flanc. Allez Tranchefoudre. Le coup passe, il saigne mais la blessure est légère, son armure est trop épaisse. Le dernier garde autour de moi vient de tomber hors jeu. Les esprits m'ont pris pour cible. Je ne m'en sortirais pas.

L'élémentaire de terre gelé soulève son poing, je suis piégée. C'est alors que deux flèches fendent l'air et traversent les articulations de l'élémentaire dont le bras tombent au sol. J'aperçois Kim au loin trempé de la tête aux pieds. Vif-nuage pique vers l'Orc tandis que j'assène un coup dévastateur faisant tomber l'autre bras de l'élémentaire de terre qui s'emiette et redevient poussières. Soudain une douleur piquante et glaçante apparaît à deux endroits dans mon dos. Je tombe, je jette un coup d'oeil derrière mon épaule et vois l'élémentaire de glace foncer sur moi. Je roule pour esquiver sa charge, me tourne et utilise l'inertie de mon mouvement pour trancher les jambes de l'élémentaire restant. Je me relève et l'achève en décapitant sa tête gelée tandis que son corps s'écroule au sol. Les sarments de Torkraine, les flèches de Kim, moi et ma lame auront eu raison de ces élémentaires corrompus. Plus que l'Orc.

Puis d'un coup une explosion. Une explosion de feu. Un bruit sourd, mes oreilles bourdonnent, Kim titube et moi aussi. Le démoniste s'est débarrassé des insectes en un seul sort. Je suppose que s'il ne l'a pas fait immédiatement c'est dû aux perturbations de l'essaim géant. L'Orc aussi à subit le souffle de l'explosion, mais il est dans un meilleur état que nous. Il s'approche de moi. Je suis à terre. Je crache du sang. Je rampe pour m'éloigner tandis que j'entends ses pas sur le sol et je sens le froid m'envahir. Kim est tombé dans le coma. D'autre pas viennent vers moi. Le démoniste ? Un cri retenti. Je me tourne, et là je vois l'Orc parer les coups d'un marteau et d'une hache. La silhouette qui combat le chaman m'est inconnue. Elle se déplace vite, très vite. Des éclairs jaillissent du marteau et de la hache. La silhouette rugit, se bat come une furie enragée. Un coup de hache sur l'épaule de l'Orc. Un coup de marteau sur sa tête, il met un genou à terre. Un coup de hache tranche alors sa tête qui se sépare, nette, de son corps. La silhouette s'agenouille et hurle. Un hurlement accompagné d'un courant d'air fort, puissant, qui souffle et rugit en choeur avec le hurlement de la silhouette. Une Orc. C'est l'apprentie du chaman, je la reconnais. Où à-t-elle trouvée l'énergie pour accomplir ça ? Elle se relève et part en direction du démoniste. Je m'évanouie.


Ilyaden


La vache, quelle explosion ! Un souffle pareil pourrait décorner un Tauren ! Avec toute cette poussière je n'arrive plus à voir l'autre connard. Tiens, le voilà, entouré de tout un tas de bestioles crevées. Une deuxième silhouette approche. Je la reconnais c'est l'Orc que j'ai sauvé. Eh bien, elle s'est rapidement remise de son emprisonnement. Elle charge le démoniste avec une marteau et une hache dans ses mains. Bien, on va lui donner un coup de main. J'ai ma dague et mes crocs, c'est parti !

Le démoniste nous voit arriver. Il me regarde et hurle des paroles incompréhensibles. D'un coup, mon corps entier me brûle, mon sang bouillonne. Tiens bon Ilyaden, c'est qu'un pov' mec en robe de chambre. T'en a racketté des tas des comme lui, cette fois on tue ! La magie démoniaque, ou arcanique, c'est le malheur de ce monde. L'Orc est déjà sur le démoniste, seulement il se protège grâce à une aura enflammée et des traits d'ombres partent de ces doigts pour se figer dans le corps de l'Orc qui encaisse. Comme à la chasse, on vise les points vitaux et les articulations. J'arrive derrière le démoniste. Impossible de lui trancher la gorge, les flammes me tueraient. Je décide de planter ma dague au niveau de la nuque. Les flammes brulent mon bras et mon pelage. L'Orc qui combat à mes côté tente de s'acharner sur le démoniste tout en esquivant ses sorts. En même temps que ma dague pénètre le corps du sorcier, il hurle, interrompt ses sorts, mais renforce son bouclier de flamme. Il se tourne et me regarde. Ses yeux se mirent à briller d'une lueur rouge et au même instant ma respiration s'interrompt. Une douleur glacée me traverse et m'immobilise tandis qu'une vapeur violette s'échappe de ma bouche et de mon nez. Mes yeux me brûlent ! J'entends un rire qui s'intensifie. Les larmes aux yeux, j'entrevois l'humain. Enfin pour ce qui lui reste d'humanité...

Le voilà transformé en monstre à la peau écailleuse. Des griffes, des ailes, des cornes, des sabots. Il me prend par la gorge et me soulève. Il me lacère et m'inflige mille tourments grâce à sa magie corrompue. Il rit de plus en plus et semble se délecter de mes hurlements. Il boit ma douleur, aspire mes cris ! Il me projette ensuite et je tombe par terre avec fracas. Je tente d'ouvrir les yeux. La chaman se tient toujours devant le démon. Elle canalise les énergies élémentaires. Elle est entourée d'éclairs. Ses armes sont emplies de foudre et ses yeux sont d'un bleue pâle, desquels émanent des étincelles et de petits éclairs. Elle lance alors sa hache et son marteau, tout deux chargé de foudre. Le démon esquive la hache et utilise ses ailes pour se protéger du marteau. C'est alors que l'Orc, sans laisser le temps au démon de se remettre de ces parades, tend les bras vers sa direction et lance des traits d'éclairs sans s'arrêter. Le démon encaisse les premiers éclairs mais semble s'affaiblir peu à peu. La chaman hurle et déchaine toute sa rage et sa fureur sur le démoniste. Un violent coup de tonnerre se fait sentir au moment où l'Orc hurle. Elle tient bon, des éclairs émanant de ces mains continuellement et carbonisent le démon. Ce dernier s'agenouille, électrocuté à outrance. De la fumée s'échappe de son corps tandis qu'il reprend peu à peu forme humaine. L'Orc continua de lancer des éclairs encore quelques secondes puis s'arrête. Elle s'évanouit, vidée de toute son énergie. La bataille est finie.

Kim'Draël


- Mais comment t'es tu retrouvé trempé ?
- C'est très simple, ma chère peau d'azur. Le sorcier nous a lancé un maléfice qui a fait pleuvoir la roche et les flammes. Ma cape a pris feu, je me suis alors précipité dans le lac qui entoure cette cité.

Ouais enfin là je dis ça, ça a l'air de rien mais on en a tous bien bavé. J'ai eu une sévère commotion à la tête. Ilyaden a eu deux côté cassées, une chevilles tordues et plusieurs cicatrices sur le torse. Thâendral, notre chaman Orc, est encore dans le coma. Torkraine est resté auprès d'elle et à fait tout ce qu'il a pu pour la ramener. Lui, ça va, il n'a pas eu grand chose. Ma chère Endodravelle a subi deux grosses blessures dans le dos mais le Tauren a dit que ça guérirait. En plus de ça, elle a eu un avant bras cassé et une sévère commotion à la tête aussi. Bref, on a tous l'air de momies avec tous nos bandages. Un des quatre archers est mort et deux des gardes qui accompagnaient Endodravelle aussi. Trois autres membres de la milice sont entre la vie et la mort.

- Tu penses qu'elle s'en sortira ? me demande Endodravelle.
- Je ne sais pas, j'espère en tous cas. Elle s'est battue comme une forcenée et, sans elle, on ne serait pas tous là.
- J'ai fait tout ce que j'ai pu, mes amis, renchérit Torkraine. Il faut maintenant prier pour qu'elle s'en remette. Levons nos verres à sa santé !

Ilyaden, Endodravelle, Torkraine et moi levons nos verres, pas trop haut sinon ça fait mal, et savourons notre première bière depuis plus d'une semaine. Nos séquelles ont presque disparues. Endodravelle et moi-même avons rejoints la compagnie d'Ilyaden et Torkraine. À quatre, nous serons plus efficaces et on pourra accepter des missions plus ardues qu'Endodravelle et moi n'aurions pas pu faire. Ilyaden et Torkraine ne voulaient pas accepter la récompense du magistrat. C'est bien de vouloir faire ça pour la justice et le bien commun, mais on ne peut pas survivre sans pécule. Bref, ils ont fini par accepter et Ilyaden a totalement remboursé l'équipement qu'il avait volé. La ville a beaucoup souffert, rien ne pourra ramener les morts, c'est vraiment triste pour eux.

- Puis-je me joindre à votre tablée ?
- Hé mais c'est notre chamane préférée ! Bien sûr, asseyez-vous, ma belle, vous le méritez ! Patron, c'est ma tournée et veillez à ce que cette Orc soit bien servie. Sans elle, personne dans cette taverne ne serait là. C'est vraiment une joie de vous voir sortie du coma, ma chère. Haut les coeurs, les amis, levons nos verres à Thâendral !

La bonne ambiance revient. Les sourires illuminent les visages des citoyens qui viennent festoyer avec nous. De la musique de la danse jusqu'au couché du soleil, et même après. Un barde commence à chanter une chanson qui m'a tout l'air d'être en notre honneur.

Mes amis écoutez l'histoire
De ces cinq valeureux gaillards,
Fiers et courageux affrontèrent
Des démons venant d'Outreterre.
Barricadèrent la cité
A l'aide de sacs empilés,
Terrassant élémentaires et
Ancien chaman ressuscité.
Mes amis écoutez l'histoire
De ces cinq valeureux gaillards,
Qui aujourd'hui à nos côtés
Passent la nuit à festoyer


Un peu avant minuit, l'ambiance se calma. La grosse majorité des clients partie, non sans nous féliciter encore une fois. Puis, un homme encapuchonné rentre dans l'auberge. Il est trempé et épuisé. Il soulève sa capuche avec sa main, couverte par un gros gantelet. C'est un humain. La quarantaine, les cheveux descendant jusqu'aux épaules, blond avec quelques cheveux blancs. Il dégage un charisme rare pour un humain. Le corps bien bâti et musclé, une longue barbe taillée descend jusqu'à la base de son coup, lui donnant l'air d'un vétéran. Il semble porter une armure épaisse et lourde. Il a de nombreuses blessures superficielles au niveau des sourcils, des joues et de la lèvre et du sang séché parsème son visage quelque peu ridé. Il enlève son grand manteau marron miteux ce qui dévoile une armure blanche étincelante couverte de dorures illuminant les plaques épaisses. Une cape, elle aussi blanche et doré, cache un bouclier doré. Une fine masse argentée pend à sa ceinture, brillant d'une lumière blanche aveuglante. Incrustées dans les gants, la ceinture et au centre du plastron, des gemmes violettes donnent un côté mystique au personnage. Le bas de son armure de plaque est masqué par une jupe en soie blanche et dorée, encore une fois. Cachée par la soie, une cotte de maille argentée le protège toujours plus, de même, le plastron masque également une cotte de maille d'argent. Les faibles lumières de la taverne illuminent l'étranger qui semble éclaircir la pièce à lui seul. Malheureusement son armure est cabossée à de nombreux endroit.

- Mes hommages, dame Endodravelle. Je viens vous apporter une bien triste nouvelle. Nos informateurs de la Main d'Argent m'ont appris que Taurung et Grafdaf se sont fait emprisonner par une tribu de Trolls Amanis. Ce sont des protecteurs d'Azeroth qui ont sauvé plus d'une vie, même s'ils ne font pas parti de notre ordre. Nos supérieurs ne veulent pas envoyer une compagnie pour les sauvés. C'est pourquoi je m'en vais quérir votre aide et celle de vos nobles compagnons. Rhagelor et Norka sont également avec moi ils sont dehors et attendent votre réponse. Nous serons prêts à partir quand vous penserez que le moment sera venu.

Rapport de quête :

Ilyaden, Worgen Voleur spé Combat, passe du niveau 45 à 49
Torkraine, Tauren Druide spé Restauration, passe du niveau 86 à 87
Kim'Draël, Elfe de la nuit Chasseur spé Précision, passe du niveau 72 à 73
Endodravelle, Draeneï Guerrière spé Arme, passe du niveau 72 à 73
Thaendral, Orc Chamane spé Amélioration, passe du niveau 59 à 61
Darkmore, Humain Démoniste spé Démonologie élite de niveau 85
Garexxor, Orc Chaman/Chevalier de la mort spé Elementaire/Givre élite de niveau 85


Remerciements
Merci à Norka pour la correction orthographique et grammaticale de cette aventure.
Merci à Thanadrielle (Adouse) pour la relecture.
Endodravelle


Le vent me caressait le visage, l'herbe encore humide de la rosée du matin me chatouillait entre mes sabots, le soleil me réchauffait le corps, je courais comme si c'était pour la dernière fois. J'étais libre, je vivais. J'enlevais ma veste en laine - pour une journée d'hiver, il ne faisait pas si froid et presque toute la neige avait déjà fondu. J'aperçus un pin, j'avais l'impression que c'était le plus haut pin que j'aie jamais vu. J'accélérais pour m'en rapprocher le plus vite possible. Je posais mes mains sur l'écorce et profitais de cette sensation. Puis j'agrippais la première branche puis la suivante et en quelques secondes j'étais au sommet et là je la contemplais. Brume-Azur, une île loin de tout, je m'y sentais bien, je me sentais en paix. Ma mère et mon père discutaient souvent des guerres et des problèmes du continent et quand j'entendais ça, je me disais que j'étais bien contente de vivre ici. Dans deux jours ce serait le printemps, et mon treizième anniversaire. Les fleurs de l'île allaient s'ouvrir et recouvrir ce caillou d'une épaisse couche florale bleutée. Je descendis de mon arbre et retournais vers la caravane que mon père devait escorter jusqu'à Guet-du-Sang. On approchait du grand pont reliant les deux îles et il fallait couper par une forêt de pins qui longeait le littoral. Je vis mon père sur son elekk, qui me souriait, ma mère - c'était elle qui dirigeait le convoi -faisant de même, j'étais heureuse.

De la forêt, un essaim d'oiseaux s'envolèrent subitement. Mon père fit signe de poursuivre la route, supposant qu'un lynx les avait sans doute effrayés. C'est à ce moment que le cauchemar commença.

Les flèches jaillirent des arbres en premier, frappant les garde-paix avec une précision mortelle. Puis, lorsqu'une demi-douzaine de soldats furent à terre, les attaquants sortirent de leurs cachettes. Ils étaient fins et élancés, portaient des armures d'un rouge sang et bondirent sur nous comme des tigres. Des dagues à la main, ils égorgèrent la plupart des gardes restants. Mon père saisit sa lance et fit charger son elekk sur ces hommes qui voulaient nous décimer. Ma mère descendit de sa diligence pour m'attraper et me jeter à l'eau. Je nageais comme si c'était la dernière fois, traversant dans le bras de mer qui séparait les deux îles et allant me cacher derrière un amas de rocher. Le sel de la mer me brulait les yeux et l'odeur de l'iode me piquait les narines. Je voyais flou mais je pouvais tout de même entrevoir le massacre. Mon père, après s'être battu férocement, succomba sous le nombre d'assaillants. Quant à ma mère... Ma mère... Je revois encore la lame du cimeterre lui sortir du dos, et, pendant que l'elfe de sang ressortait sa lame de son corps tremblotant, elle me fixait. J'ai vu, j'ai vu la lumière s'éteindre dans ses yeux.

C'est à ce moment que je vis un énorme ours sortir des bois, accompagné par un serpent des vents d'un vert émeraude. L'ours trancha le bras d'un elfe de ces puissantes mâchoires tandis que le serpent lançait des éclairs sur les combattants. Puis deux nouvelles silhouettes se distinguèrent dans la poussière du combat. Ils étaient petits, trapus, avec des barbes immenses. L'un avait un visage jeune, et sa barbe rousse tressée flamboyait autant que les gros anneaux d'or noués dedans. Ses cheveux étaient rassemblé afin de formé une large et lourde tresse. L'autre semblait plus vieux, son visage était ridé, ses long cheveux grisonnant et broussailleux rejoignaient sa barbe à peine mieux entretenue. Ils étaient tout les deux armés de fusils avec un large canon et tiraient sans relâche sur les elfes. Grâce à eux et à leurs familiers, la bataille fut vite finie. Les elfes furent tués jusqu'au dernier, épargnant ainsi la plupart des marchands. Cependant, tous les gardes étaient morts ainsi que mes parents... Le plus jeune des deux nains - plus tard, j'appris qu'il se nommait Taurung - finit par m'apercevoir derrière les rochers. Il me prit dans ces bras et me fit avaler une boisson alcoolisée si forte que j'ai cru que j'allais cracher du feu. Il retira l'épaisse fourrure qu'il avait sur le dos et m'enveloppa dedans. C'est à ce moment que je perdis connaissance.

A mon réveil, j'étais dans une des chambres de la taverne de Guet-d'Azur. Grafdaf, le vieux nain était à mon chevet tandis que Taurung rassemblait leurs affaires.

Te v'la réveillé ma p'tite. C't'une sacrée sieste que tu viens de faire.

Je regardai autour de moi, espérant voir mon père ou ma mère , mais rien. Des larmes déferlèrent dans mes yeux. Je ne passerais pas mon treizième anniversaire avec eux, ni ceux d'après. Grafdaf me serra fort dans ces bras, répétant sans relâche à quel point il regrettait de ne pas être arrivé plus tôt. Les deux nains me proposèrent de me remettre à une famille draeneï, mais je voulais quitter cet endroit qui m'avait vu naître. L'herbe n'était plus si chatoyante, les pins plus si haut, le soleil plus si chaud et le vent puait la mort et le sang. Je parti donc avec Taurung, Grafdaf, l'ours Balir et le serpent des vents Indil. Avec eux j'ai parcourus les continents toujours à la recherche d'aventures et de gens à sauver. J'ai prit gout à la bière, au rhum au whisky, j'ai appris à imiter leur parler et leurs expressions, et ce sont eux qui ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Des années plus tard, lorsqu'ils se sont retirés de la vie d'aventuriers, je me suis mise à chercher d'autres compagnons, puis j'ai rencontré Kim. Nous nous somme établis en tant que mercenaires sur les Royaumes de l'Est et nous voilà aujourd'hui avec vous dans cette taverne.

Maintenant vous savez tout. C'est pour cela que je pars avec les paladins. Kim viendra avec moi, même si je dois le trainer d'ici jusqu'aux terres fantômes par la peau du cul. Cependant, votre destin n'est pas lié au mien, alors faites ce qui vous semble juste.






Ilyaden

-Partir avec ces illuminés de paladins ? Hors de question ! Jamais de la vie vous ne me verrez avec un paladin. Je préfère m'arracher tous les poils de ma fourrure un par un plutôt que d'aller rendre justice aux côtés de ces enflures !

-Ilyaden, tu as peut-être déjà croisé des paladins à la morale douteuse, mais ils ne sont pas tous comme ça. Méfie-toi des amalgames, mon ami worgen.

-Ce n'est pas le moment, Torkraine ! Regarde, leur ordre ne veut même pas qu'ils aillent porter secours à ces nains, ils doivent désobéir pour faire le bien ! Pour un ordre qui prône la justice, moi j'trouve ça complètement con.

J'essaye de me calmer mais je n'y arrive pas. J'ai le poil qui se hérisse ! On passait une super soirée tranquillement à boire des bières et à se remettre de nos blessures et voila que môssieur l'immaculé débarque, et nous demande d'aller sauver deux types avec lui parce que son ordre ne veux pas. Alors là... Les mecs décident de fonder un ordre pour rendre justice eux-mêmes et quand ils en ont l'occasion, ils ne trouvent rien de mieux à faire que refiler le boulot à des braves types comme nous. C'est le monde à l'envers...

On en a déjà discuté entre nous et ils sont tous pour ! Ils ont rappelé le palouf qui avait eu la bonne idée de sortir rejoindre ses copains. Il est assis juste en face de moi avec son armure blanche et ces espèces de bout de parchemins ou de livres qui pendent ou je ne sais quoi avec ce charabia de symboles mystiques marqués dessus qu'il comprend à peine. Je ne dis pas que je comprends tout ces trucs de Lumière et tout ça, mais moi comparé à eux je ne suis pas un hypocrite et je ne prétends pas comprendre ce genre de trucs. Moi si j'aide les autres c'est parce que je le veux, pas parce qu'un jour une feuillargent c'est mise à flamboyer subitement devant moi.

-Ilyaden refait le monde ! Aujourd'hui les paladins, demain le Kirin Tor...
-Toi, l'elfe, on t'a pas demandé de la ramener, encore moins si c'est pour me parler de mages. S'il y a bien un truc que je déteste plus que les paloufs c'est bien les magos ! Je suis d'accord que ces nains ont l'air plutôt sympa et qu'il faut les aider. Mais on le fera SANS Monsieur-qui-brille !
-Hm, hm. Si je puis me permettre, noble worgen, j...
-Ta gueule, l'illuminé et écoute-moi bien. Je ne suis pas un noble, jamais ! Je ne me mélange pas avec cette race et je t'interdis de me parler ! Je serre les dents et commence même à grogner.
-Bien je vais retourner dehors mais faites vite.

C'est ça, t'as qu'a faire ça trouduc'. Non mais sans blague pour qui se prend-il ? Je veux bien suivre Endodravelle et Kim pour sauver Truc et Muche des trolls, mais on part sans les paladins. Ils essayent tous de me convaincre mais je ne suis pas d'accord. On a repoussé un démoniste et un chaman ressuscité on peut bien se farcir quelques trolls nan ? Torkraine affirme qu'il partira avec eux et la chamane orc aussi. Quel merdier...

- Je refuse de partir avec vous. Quitte à enquêter seul pour retrouver les nains, je serai tranquille !
- Ilyaden, ta fierté t'aveugle, et tes paroles sont vides de sens. Joins-toi à nous. Donne une chance à ces trois paladins qui bravent les interdis pour porter secours à deux âmes en détresse. La preuve qu'ils sont différents des autres, ils sont là en fugitifs, ils sont sans doute l'opposé de ceux que tu as rencontré. Suis-moi, mon amis, fais-moi confiance.

Encore une fois les paroles de Torkraine sont justes. C'est peut être un bovin mais c'est un bovin sage. C'est clair qu'on sera plus efficace à agir ensemble, je ne peux pas me farcir un camp de trolls à moi tout seul. Et puis ces nains n'ont pas à subir les conséquences de mon vécu avec les paladins. Bon sang, quel merdier, et en plus y'en a pas qu'un mais trois...

-Soit, je vous suis mais n'attendez aucun enthousiasme de ma part en ce qui concerne le trio-qui-brille.

Nous finissions tous nos pintes cul sec, en émettant tous des gargouillements à cause de nos multiples blessures. Torkraine a utilisé toute sa magie pour guérir l'orc et ne pouvait plus trop s'occuper de nous donc bon. On se lève et on se sépare tous pour aller chercher nos affaires dans les chambres de l'auberge. On paye le tavernier qui nous avait tout de même fait une sacrée ristourne vu nos exploits.

En sortant de l'auberge, je vois le blond qui me sert un grand sourire, j'espère qu'il va comprendre avec mon regard où il peut se le carrer son sourire. Un nain avec une barbe châtain foncé et un cache oeil pour couvrir son oeil gauche se tourne vers nous. Ainsi qu'un draeneï, grand, bien bâti, type armoire à glace. Il a la peau plus pâle qu'Endodravelle, faut dire qu'elle, elle a la peau foncée pour une draeneï. Il n'a pas de barbe si on exclu les six longs tentacules qui lui sortent du menton. Je remarque qu'ils sont tous aussi débilement brillants. Ca doit être un genre de critère d'entrée pour leur secte, d'avoir une armure qui pique les yeux. Celle du draenei est de couleur argent, parsemée de toutes parts d'ornements et d'inscriptions dorées, le genre de trucs qui me débecte car ça me rappelle les nobles, toujours à celui qui a les vêtements les plus fins et les plus coûteux. Des morceaux de tissu bleu roi rebrodés d'or ajoutent de la couleur un peu partout sur l'armure, les jambes, les épaules, le torse... Il porte un immense pavois en bois renforcé par des plaques de métal argentées et une longue lance d'argent avec l'étendard de son ordre au bout. De la lumière dorée semble émaner de ses épaules et il porte un casque ailé doré avec une queue de cheval bleue qui sort du haut du casque. Le bougre possède une visière qu'il peut rabattre ne laissant entrevoir que ses yeux bleus brillants. Comme si tout ça ne suffisait pas, un cimeterre orné de saphirs, je sais que c'est des saphirs j'ai déjà volé des trucs de ce genre, pend stupidement dans son dos.

Le nain, quant à lui, porte une armure entièrement dorée. Les grèves, le casque, les gantelets, le plastron, tout est doré, y'a de quoi devenir aveugle. Enfoiré de fils de riche ! Son casque couvre uniquement son front et son nez mais sa barbe est tellement fournie qu'on a tout de même du mal à distinguer le reste. Le plus impressionnant, ce sont les épaulières. L'une est en forme de tête de lion, tandis que sur l'autre a la forme d'un buste d'aigle avec les ailes en prime. La seule pièce de son équipement qui n'est pas dorée est son marteau finement ouvragé. La tête de l'arme est d'une taille démesurée par rapport à la taille de celui qui la manie. Elle possède des gravures bleues en forme d'éclairs. Ce nabot manipule sans doute cette arme à deux mais et pour le coup je suis plutôt content qu'il soit de mon côté. Dans tout les cas je confirme, on a à faire à la crème de la crème des qui-brille !

-Bien, je vois que vous avez accepté. Laissez-moi-nous présenter. Le nain qu...
-Ola, ola, Aldé, laisse moi m'présenter. Je me nomme Norka Or-Marteau famille cousine des Marteaux-Hardis, fléau du Fléau, écrabouilleur de démons, héro d'Alterac, sauveur de Fort-du-Givre, grand croisé d'Argent et détenteur du titre de champion des plus belles rillettes de sanglier d'Outreterre.
-On a résumé tout ça en Fléau-d'Argent, s'exprime le draeneï d'un air plus que blasé. Pour ma part je suis Rhagelor le Rempart du Grand Nord, ravi de me battre à vos côté.
-Je suis Aldebalaran, l'Aube d'Outreterre. A nous trois, nous formons une des escouades d'élite de la Main d'Argent, le Bouclier d'Azeroth. Nous sommes une unité plus ou moins autonome. Nos états de services nous donnent un statut particulier qui nous exempt de retourner régulièrement faire des rapports à notre QG, et nous avons le privilège de choisir où nous allons et les missions que nous acceptons. Cependant, notre ordre nous à expressément interdit d'intervenir dans les affaires qui ne concernent ni les démons ni les mort-vivant. Néanmoins Taurung et Grafdaf sont des amis de longue date de notre escouade.
-Assez parlé paladins, Taurung et Grafdaf m'ont sauvé la vie et je refuse de perdre une minute de plus en présentations inutiles. En avant ! La Compagnie des Pins d'Argent se joint à votre équipe, réplique Endodravelle en avançant d'un pas déterminé.
Kim'Drael

Nous avons quitté l'île de Fenris sans que nos blessures ne soient totalement guéries. Par chance, Aldebalaran est le soigneur attitré de son escouade et nous a remis sur pied grâce à quelques prières dont il a le secret. Il faisait encore nuit lorsque nous avons quitté l'auberge, mais en été le jour se lève vite. Vif-nuage est aux anges, il ne loupe aucun courant ascendant et profite de notre présence pour faire des pirouettes et se pavaner comme une célébrité. Nous partons pour un voyage long et possiblement risqué. Notre groupe est essentiellement constitué de membre de l'Alliance et nous allons tout droit vers le territoire de mes cousins hordeux. Nous allons passer au sud de Fossoyeuse et au nord d'Andhoral en coupant par les montagnes d'Alterac. Une fois les montagnes passées nous ferons une halte au nord des Maleterres dans une enclave de la croisade d'argent puis nous continuerons tout droit vers les terres fantômes. Bref des montagnes, des montagnes, le peu de plaines est à parcourir sans montures, et très peu de forêt... je me sens loin de ma Kalimdor natale et de ses bois colorés et luxuriants. Je me demande si ma soeur pense à moi ? Et est-ce qu'elle s'occupe bien de notre mère ? J'espère que l'argent que je lui ai envoyé lui suffira, je lui envoie la majorité de mes profits après chaque mission.

Endodravelle et les trois paladins ouvrent la marche. Ilyaden ne quitte pas Torkraine d'une semelle et ces deux larrons discutent sans cesse. Je crois que Torkraine raconte ses aventures passées au worgen. La chamane est juste devant moi. Elle est vraiment jolie pour une orc. Une peau de jade, un regard de braise, des cheveux longs, rouges foncés, magnifiques, qui lui descendent jusqu'au bas des fesses. Elle a un visage fin et de petites oreilles pointues percées de nombreux anneaux de métal. Endodravelle est jolie et a une très belle silhouette mais c'est le cas de la majorité des draeneis et Endodravelle n'a rien d'exceptionnel. Les cicatrices sur son visage gâchent cette beauté. Je n'ai jamais apprécié les traits grossiers des orcs mais Thaendral n'a rien a envier à la beauté d'Endodravelle, se serait plutôt l'inverse d'ailleurs, et ces petits crocs qui dépassent ne ternissent en rien son visage et sa silhouette... Plus je la regarde marcher plus je la trouve belle. Fichtre, elle m'a vu !

- Je ne te dérange pas, Kim ? Tu voudrais voir cette peau de plus près ? Parce que si c'est le cas mon poing peut tout-à-fait rencontrer ton nez !
- Ne te sens pas obligée, ma chère, mais je dois avouer que le spectacle n'est pas déplaisant.
- Continue et comme ça, l'elfe, et je vais vraiment te casser le nez.
- Pardonne moi, Thaendral, je ne pensais pas à mal.

Son visage se détend et elle affiche un petit sourire.

- Tu es pardonné et je dois avouer que malgré son côté vulgaire, ton compliment me fait chaud au coeur. La perte de mon maître me mets sur les nerfs et avec toutes mes blessures j'ai mal dormi à l'auberge.
- D'où viens-tu ? Tu es bien loin de Durotar.
- Mon histoire n'a rien d'extraordinaire, contrairement à Ilyaden, Torkraine ou Endodravelle. J'appartenais à une famille moyenne de Durotar et dès que j'en ai eu l'occasion je suis partie en apprentissage avec le premier chaman qui a bien voulu de moi. Par chance Garexxor était un bon chaman et un orc droit et honorable. Cependant sa droiture l'a exilé d'Orgrimmar, il refusait de servir Garrosh et de devenir un Kor'Kron. Je l'ai suivi et j'essaye de m'inspirer de sa droiture pour réprimer ce désir incessant de vengeance et de bataille. Et toi, Kim ?
- Rien de bien passionnant non plus. Je suis né d'une noble famille darnassienne mais je m'ennuyais sur Teldrassil et je rêvais d'aventures. J'ai très vite pris des cours d'archerie et dès que j'en ai eu les moyens, je suis parti seul. Je ne me sens vivant uniquement dans une bataille et je sais qu'Endodravelle réagit comme moi. Elle a affronté la mort jeune et a vécu avec deux aventuriers. Elle n'a quasiment plus aucun souvenir de sa vie de sédentaire avec ses parents, ou du confort d'une maison. Mon père est mort pendant la bataille du mont Hyjal alors que ma mère était enceinte de ma soeur, j'avais quatre ans. Mais je ne les ai pas abandonnées, la majorité de mes revenus de mercenaires sont envoyés à ma soeur.

Rhagelor se tourne vers nous. Nous interrompons notre discussion pour l'écouter. Il a l'accent typique des draeneis, c'est très marqué. Endodravelle l'a perdu à force de traîner avec des nains.

- Nous sommes à quelques heures des montagnes d'Alterac. Nous allons faire une pause ici afin d'entamer les montagnes en forme en milieu de journée. Prenez votre temps, ressourcez-vous bien. Si vous avez besoin de nourriture, demandez à Norka.

Ilyaden

- Tu vois Ilyaden, la nature est complexe. Certains animaux peuvent sembler sauvages, féroces, brutaux, comme les tigres ou les lions, et certains sont capables de s'attaquer à des innocents, et ce sont ceux là que les gens retiennent. Mais dans la majorité des cas, ces animaux ont un profond sens de l'honneur et de la famille. Ils cherchent à nourrir leurs petits et à les protéger du monde dangereux qui les entoure. D'autant qu'à cause des cas isolés que je citais plus haut, les gens peuvent être de plus en plus méfiants à leur égard ? ce qui rend leur vie toujours plus difficile.

- Où veux-tu en venir ?

Punaise, le début du voyage était top, il me racontait toutes ses aventures, ses combats, ses rencontres, mais là il commence à m'énerver avec sa philosophie. Les paladins sont des connards, les mages sont des connards, les prêtres sont des connards, les démonistes sont des connards, et rien ne changera ça. Je sais ce que j'ai vu. Il a peut être beaucoup voyagé mais il n'a pas mon passé.

- Ce que je veux te faire comprendre, c'est que les amalgames et les préjugés sont des fléaux. Les gens entendent parler d'un méchant loup et pour eux tout les loups deviennent méchants, alors que le monde est bien plus riche et plus complexe que cela. Tu es une bonne personne, Ilyaden, ne laisse pas ton passé obscurcir ton jugement, ne laisse pas des amalgames t'aveugler et gâcher ce que tu es. Il y a suffisamment de mal en ce monde et si nous pouvons éviter d'être tous méfiants envers les autres races, les innocents que tu souhaites tant protéger seront alors encore moins menacés. Ton passé est ce qu'il est, et plutôt que d'en tirer des conclusions hâtives sur des communautés, utilise-le pour renforcer ton sens de l'honneur et de la justice.

- Torkraine, je t'aime bien, mais depuis qu'on es partis tu me chauffes avec tes principes. Tu n'as pas vu ce que j'ai vu, tu n'as pas vécu ce que j'ai vécu ! Des centaines de vies gâchées parce qu'un dirigeant était si arrogant qu'il refusait de voir la vérité en face et s'ouvrir au monde. Un archimage nous a transformés en monstre. Toutes ces personnes qui avaient des rêves, des ambitions, elles ont tout perdu !

- Tu t'enfermes dans ton passé, Ilyaden. Cela fait maintenant longtemps que vous n'êtes plus considérés comme des monstres, ces personnes se sont reconstruites. C'est fini, Ilyaden, et tous les morts que tu as vu ne sont en rien de ta faute. Tu as agis admirablement en aidant au mieux les faibles suite à la chute de Gilnéas, tu n'as rien a te reprocher mon ami.

Il m'énerve putain, et j'commence à être à cran. J'ai un gout amer dans la bouche, il fait remonter toute la colère, la rancune et la haine que j'ai en moi. Mais qu'est ce qu'il cherche à la fin, bordel ! J'ai l'impression que je vais exploser.

- Je sais ce n'est pas de ma faute. C'est celle des mages et des nobles !

Et merde qu'est ce qu'il m'arrive, je tremble. Qu'est ce qu'il ma fait ce bovin ? Est-ce qu'il ma jeté un sort ou un charme à la con ? Putain merde j'me suis rarement senti aussi mal. Merde !

- Non, tu ne sais pas mon ami. Personne ne t'a dit merci pour tes services et tu penses qu'ils t'ont abandonné en partant en villes. Tu penses que tu n'as pas fait assez et que c'est pour ça qu'ils t'ont laissé derrière. Tu aurais très bien pu partir avec eux et ils espéraient que tu le fasses pour que tu puisses reconstruire ta vie avec eux. S'ils le pouvaient ils te remercieraient Ilyaden.

Rah je sais plus quoi dire. Toutes ces émotions et ce gout amer persistant dans ma gorge, je tremble de plus en plus ! Putain, Torkraine, tu m'a fais quoi, là ? J'vais te buter. Faut pas jouer avec moi.

- Arrête, Torkraine ! Sérieux arrête c'est des conneries.
- Ilyaden, mon ami, tu n'as rien à te reprocher, rien.
- Arrête, mec ! Putain !
- Ilyaden, tu...
- TA GUEULE !!!!!!!!

Rien à faire je m'écroule et chiale comme une madeleine, comme j'ai jamais chialé de ma vie. Foutu bovin ça fait mal, si mal, tellement mal saloperie. Rah, la vache, j'agrippe Torkraine si fort que je sens sont sang couler sous mes griffes mais je n'arrive pas à relâcher la pression, ça fait si mal !

- C'est fini Ilyaden, c'est fini tu en ressortiras plus fort et plus sage. Je suis ton ami.

Thâendral

Me revoilà dans ces maudites montagnes, et en plus c'est dans une grotte similaire à celle où j'ai été retenue que nous allons bivouaquer. Toutes ces images me reviennent en tête, ça m'énerve ! Calme toi, Thâendral, tout va bien, tu es en sécurité avec tes compagnons. En parlant de ça je dois avouer que l'elfe est plutôt charmant bien qu'un peu lourd par moments. J'ai eu du mal à enfouir mon envie de lui casser le nez tout à l'heure. Ilyaden et Torkraine ont été chasser dans la forêt au sud et Endodravelle et Kim préparent le feu. Quant aux paladins, ils sont partis faire leurs prières dans un coin de la grotte. Ils ont chacun allumé un cierge et s'agenouillent devant en fermant les yeux comme pour méditer. J'avoue que je ne suis pas très dévote et que je ne connais que très peu La Lumière, m'enfin, chacun ses croyances. Je suppose qu'eux aussi me regarderaient bizarrement en me voyant méditer sous la pluie afin de communiquer avec les esprits.

Je me demande si nos deux mercenaires ont des croyances. Les draeneis sont très attachés à La Lumière, mais vu l'éducation qu'Endodravelle a reçue, pas sûr qu'elle s'y intéresse beaucoup. Les elfes, eux, croient en Elune et les dieux de la nature et du soleil, tout comme Torkraine, mais encore une fois je ne pense pas que Kim ait grand chose à faire de tous ça. A mon avis, Kim et Endodravelle ne se préoccupent tout simplement pas des questions d'ordre mystique. Torkraine me comprendrait sans doute mieux, il a l'air de comprendre beaucoup de chose d'ailleurs. C'est une personne sage, le peu que j'ai parlé avec lui, j'ai beaucoup apprécié nos discussions.

Je ne sais pas si c'est le cas d'Ilyaden, par contre. On l'a entendu hurler il y a quelques heures, pendant notre pause, puis il est parti dans la forêt avec Torkraine pour ne revenir que quelques minutes plus tard les yeux rouges. Depuis ce moment, le worgen ne lâche plus le tauren d'une semelle et ils semblent s'être énormément rapprochés. Ilyaden sourit quant il est avec son ami et je ne l'avais encore jamais vu sourire. Il parait que cette amitié est d'ailleurs assez jeune, un mois, peut être un peu plus, mais pas beaucoup. Ilyaden s'est très vite attaché, c'est étonnant.

Il fait toujours aussi froid ici, même en été. Le feu vient de partir, on va pouvoir se réchauffer. J'espère que le dîner va vite arriver parce que j'ai une faim de loup, et je ne vais pas tenir longtemps avant d'être définitivement sur les nerfs. Les paladins ont fini de prier et reviennent vers nous, je crois qu'ils ont faim aussi. Ah, j'entends du bruit dehors, sans doute le repas qui arrive. Allons voir. Etrange, je ne vois rien, il ne neige pas mais le sol est encore recouvert de neige. Encore plus étrange, les buissons ne sont pas recouverts de neige, elle est tombée. Le buisson bouge, merde y'a du mouvement.

- Les gars, on a de la visite et je ne sais pas encore si c'est ami ou en...


Endodravelle

Putain, déjà que j'ai faim et froid, mais en plus des trolls déboulent. J'ai rien contre un peu d'action mais je n'aime pas me battre le ventre vide. Heureusement que la chamane nous a prévenus, parce que j'étais hypnotisé par le feu. L'orc a d'ailleurs tout de suite dégainé ses armes et frappé le troll de tête avec sa masse recouverte de lave en fusion. Le pauvre est éjecté en arrière et a une belle brûlure au torse. Je me précipite pour aller aider notre amie. Je dégaine Tranchefoudre et pare le coup d'un troll qui me fonce dessus. Je tourne mon épée afin de dégager son arme et créer une ouverture, et d'un grand coup slash! tranché tout le long du corps. Je vois qu'une flèche se fige dans le crâne d'un troll à côté de moi, et une autre sur un qui fonçait sur Thâendral, sacré Kim. La chamane, elle, se bat comme une furie, je sais que j'aime le combat et je ne vis que pour ça mais elle c'est autre chose.

- Comment fais-tu pour te battre ainsi et rester zen en dehors des batailles, chaman ? dis-je tout en esquivant le coup d'un assaillant et lui rendant la monnaie de sa pièce d'un violent coup tournoyant de mon épée.

- C'est mon secret draenei, je suis toujours en colère ! J'accumule la rage et la libère via les éléments primordiaux pendant le combat. Répond-elle en se tournant vers moi avant de neutraliser deux trolls en même temps.

Nous somme sortis de la grotte et tous les trolls ont été tués. Nous rengainons nos armes, mais soudain, une douzaine d'autres trolls sautent sur nous en beuglant. C'est alors qu'un rayon lumineux traverse la grotte, percute un troll et rebondit sous les deux autres à côté de lui les assommant. Rhagelor, le draenei, sort alors de la grotte suivi de Norka, le nain, qui saute en plein milieu de la mêlé.

- Enfin un peu d'action, en avant les gars, on va passer pour des marioles plutôt que pour des paladins si nous ne faisons rien ! rugit-il en faisant tournoyer son marteau qui se met à briller de mille éclats. En une fraction de seconde, une tempête de lumière s'élève autour du nain et blesse tout nos ennemis. Il en abat un immédiatement d'un revers de marteau et fracasse le crâne d'un deuxième. Puis un éclair jaillit des doigts de l'orc, avec un roulement de tonnerre, et carbonise trois trolls déjà blessés par le nain. Bon, j'vais pas laisser les autres faire le boulot à ma place. Tout comme le nain, je charge au milieu de la bataille et fait tournoyer mon épée tout autour de moi telle une tempête de lame. Je tranche, frappe, estoc avec une précision mortelle. Résultat, quatre autres trolls en moins. Rhagelor a eu le temps d'en tuer deux autres en maniant sa lance avec élégance et d'achever deux des trois qu'il avait assommés. Emprisonnant le dernier avec des chaines de lumières.

- Bien, c'est fini, rengainez vos armes. S'exclame Rhagelor. Nous allons interroger celui-ci, quelque chose me dit que cette attaque a un lien avec notre mission.

C'est étrange, j'étais persuadé d'avoir reçu des coups, mais il n'y a aucune blessure, aucune entaille ni ecchymose sur ma peau. Pourtant je jurerais d'avoir été touchée. Norka remarque que je suis troublée et se tourne vers moi.

- C'est perturbant, hein, Aldé est le meilleur soigneur de combat que je connaisse. Aucunes blessures ne lui échappent, il anticipe chaque mouvement ennemi pour nous protéger au mieux avec ses sorts de soins et de bouclier.
- Arrêtes tes flatteries, Norka, je ne fait que mon boulot. Toi aussi tu as été impressionnant. Ca me rappelle nos escarmouches sur l'île du Tonnerre.
- Oui-da, c'est bien vrai ça ! Qu'est-ce qu'on a pu rigoler. Poursuivit Rhagelor.


Ilyaden

On rentre de chasse avec Torkraine et en arrivant, on se rend compte qu'on a loupé toute l'action. Nous, on revient avec une demi-douzaine de lapins, et eux, ils ont buté presque deux douzaines de trolls. Ils en ont gardé un et allaient l'interroger quand nous sommes arrivés. On prend le temps de cuire les lapins et une fois nos estomacs rassasiés, on réveille le troll assommé. Endodravelle a une technique bien à elle. Elle prend un bâton, du feu et elle le flanque contre la plante du pied du troll.

- Réveille toi, connard. Il est temps de parler. Pourquoi nous attaquer en si grand nombre ? Qui t'envoie ?
- Awg, tu ne sauwas rien pov dwanei. Toi et tes potes, vous vous êtes mis dans un sacwé mewdié. C'est tout ce que vous avez besoin de savoiw.

Automatiquement Endodravelle brûle l'autre pied du troll. Elle ne rigole pas.

- Si tu ne parles pas j'te jure, crevure, que tu vas regretter d'être né. On a assez de paladins pour te soigner et moi je ne me lasserais pas de te faire mal si ça peut sauver des vies qui valent plus cher que la tienne.
-Twès bien, twès bien, je vais pawler ! enchaine le troll en se convulsant de douleur. De toutes façon ça changewa rien hormis vous découwager.

Notwe twibus va pawticiper à la venue d'un puissant démon et vous, vous pouwer que vous soumettwe à sa puissance. On va etwes ses sewiteuws et on dominewa le monde à nouveau. A l'époque c'était les twolls les plus gwands empiwes ce n'était pas les hommes ou les elfes. Cette fois les Amanis, ils sewont les plus fowts !

- Encore une histoire de démons ! Les méchants de ce monde manquent cruellement d'originalité ! Peste Kim en retournant près du feu.
-Comment allez vous invoquez le démon ? Et où allez vous faire votre sombre rituel ? S'enquit Aldebalaran en attrapant le troll par la gorge et en le soulevant.
- Les Amanis, ils ont toujouws eu qu'une seule fowtewesse et ils la pwotègent toujouws. Vous ne pouwez rien faiwe. Et même si vous nous awetez, d'autwes essayent d'invoquer Anastawoth. Il wécompensewa ceux qui l'auwont invoqué et détwuiwa les autres. Votwe quète, elle est pewdue d'avance. D'autwes viendwont, vous, vous atteindwez jamais les Tewwes Fantômes.
- Mais pourquoi avoir recourt à un tel stratagème ? questionne alors l'elfe.
- C'est évident, mon garçon, répond Norka, si des tribus sont en compétitions, cela va accélérer la venue du démon dans notre monde, et les démons ont toujours prit du plaisir à regarder des "êtres inférieurs" se chamailler.
- Oui, da je confirme, les démons sont capricieux. Je trouve même cela habile comme manière de procéder.
- J'en ai assez entendu. Conclu Aldebalaran en fronçant les sourcils et en serrant la mâchoire en renforçant son étranglement sur le troll. D'un coup le troll hurle et une vive lumière dorée s'échappe de ses yeux et de sa bouche. Puis il s'effondre sur le sol, inanimé.



Torkraine

            Après l’interrogatoire plutôt musclé orchestré par Endodravelle et Aldebalaran, nous avons passé la nuit dans la grotte et repris notre route dès le lever du jour. Nous marchons depuis plusieurs heures maintenant et nous voyons au loin Andhoral que nous allons contourner. Il faut que nous soyons continuellement en mouvement si nous voulons éviter une autre embuscade de ce type. De plus, si les Amanis peuvent se permettre de nous envoyer deux douzaines de leurs guerriers pour un simple guet-apens, je n’ose imaginer ce qu’ils ont en réserve à Zul Aman. Nous ne serons pas assez nombreux pour prendre d’assaut une telle place forte et libérer Taurung et Grafdaf. Je me demande tout de même comment ces trolls ont pu savoir où nous étions, et comment ont-ils fait pour nous repérer si facilement ? S’ils tentent d’invoquer un démon, ils doivent avoir des démonistes. Des yeux de Killrog pourraient être disséminés partout autour de nous. Il faut que nous soyons plus vigilants, et il va également falloir instaurer des tours de garde. Les trois paladins ont l’air d’avoir connu leur lot de campagnes, ils doivent avoir un plan. Il faut que je m’entretienne avec eux.

            — Croisé Aldebalaran, puis-je m’entretenir avec vous ?

            — Mais bien sûr, mon cher ami. (Il sourit.) De quoi voudriez-vous parler ?

            — Je suppose que vous et vos deux compagnons avez élaboré un plan afin de libérer vos deux amis nains ? Nous ne pouvons pas entrer dans Zul Aman si peu nombreux.

            — Tu supposes bien, Torkraine. Au départ nous n’avions pas imaginé devoir entrer dans cette forteresse. Cependant, nous n’avions pas non plus imaginé qu’une invocation de démon était en jeu. Nous allons donc nous rendre comme prévu dans une enclave de notre ordre, non plus seulement afin de nous reposer, mais afin de quérir de vaillants guerriers prêts à nous aider. Je sais que les avis sur les paladins de la Croisade d’Argent sont partagés, mais j’ai foi en mon ordre. Ils accourront tous pour nous aider. Ne t’en fais pas mon ami, nous rendront justice, libèreront Taurung et Grafdaf et empêcheront l’avènement d’un démon.

            — Nous ne ferons malheureusement que retarder cet avènement. Nous ne savons pas combien d’autres tribus, clans ou sectes tentent de faire revenir ce démon.

            Malgré mes paroles, le sourire sur le visage d’Aldebalaran ne s’efface pas. Je dois avouer que depuis le début de notre voyage, ces trois paladins m’ont étonné. Ils ont tout les trois le cœur sur la main et c’est une qualité de plus en plus rare chez les paladins. Ils sont toujours prêts à aider qui que ce soit et quelques soient ses origines. Peut être que l’ordre de la Croisade d’Argent a encore quelque chose de bon à offrir. Depuis la chute du Roi Liche, les rangs de cet ordre se sont remplis de guerrier à l'esprit étroit et dominé par l’ambition, désirant profiter de la gloire de l'ordre plutôt que de se forger la leur. Mais Aldebalaran, Norka et Rhagelor, ceux-là sont des vieux de la vieille, comme moi.

            — Le mal est partout, Torkraine. Chaque jour, un démoniste essaye d’invoquer une créature d’un autre plan, et quand ce n’est pas un démoniste, c’est un nécromancien qui désire ramener le plus d’âmes innocentes à la vie afin de les utiliser selon son bon vouloir. La quête d’un paladin n’a pas de fin, malgré ce que la plupart de mes frères semblent croire. C’est pour cela que la Croisade Ecarlate reçoit toujours plus de nouveau membres. Certains paladins préfèrent la radicalisation à la passivité que notre ordre développe depuis quelques années.

            — Je dois avouer que le Cercle Cénarien n’a pas ce problème.

            — Comme je vous envie.

            — Oui-da, moi aussi, je vous envie, tauren,. poursuit Rhagelor qui vient de nous rejoindre. Le temps de la Croisade d’Argent est révolu. Tirion essaye encore, tant bien que mal, d’éviter ces dérives, mais je pense qu’il se lasse peu à peu de combattre le mal et le mauvais état d’esprit de nos semblables. Mais, voyez, nous allons bientôt arriver à notre enclave, dans une heure nous y serons.

            Je ne suis pas déçu d’apprendre que notre voyage dans les Malterres touche à sa fin. Même si cela remonte à quelques années maintenant, l’empreinte du fléau est encore très présente ici et une puanteur constante m’agresse les nasaux. La terre ici semble avoir tellement souffert, j’ai bien peur qu’il ne faille encore quelques décennies avant qu’elle ne redevienne aussi luxuriante et riche qu’autrefois. Et il paraît qu’à l’est, les ravages sont biens pires. Soigner une telle horreur est hors de portée des pouvoirs des plus grands druides, et c’est sans doute pour cela que Shan’Do Hurlorage n’est jamais venu ici. Tout est pourri, jaune, marron, sale, nauséeux, la nature elle-même semble avoir abandonné le combat et sans son soutient, les druides ne peuvent rien. Les champignons qu’ont peut voir à l’est n’ont rien de naturel, c’est une magie obscure qui les a fait pousser, de la très mauvaise magie.

C’est désespérant. Malgré toute cette horreur, trois vives lumières se dressent à mes côtés. Je comprends pourquoi les paladins ont toujours des armures brillantes, ce sont eux qui nous guident dans les ténèbres les plus obscures et qui nous donnent de l’espoir là où il n’y a que mort et désolation.

Peu à peu, une grande tour en pierre se dessine au loin, nous arrivons à destination.


Kim’Draël

            Ces humains n’ont décidément aucun goût. De la pierre, de la pierre, et encore de la pierre. Une fois passé la porte, du bois coupé en planches régulières. Pourquoi couper les arbres ? Ils sont très bien comme ils sont. Ma Kalimdor me manque de plus en plus, d’autant que la région des Malterres porte bien son nom, c’est juste immonde. Comment diable peut-on avoir envie de vivre dans un tel endroit ? Ces paladins sont fous. J’aurais laissé ce pays à la pourriture il y a longtemps, quel intérêt y a-t-il à se battre pour des terres aussi stériles ?

            — Bien, mes amis, nous voici rendus. (Rhagelor nous invite à entrer.). Vous pouvez déposer vos affaires ici et vous rassasier dans la tour, notre cuisinier vous servira des boissons et un repas. Aldebalaran, Norka et moi-même devons nous entretenir avec nos frères.

            Enfin, on va pouvoir se reposer un peu. Nous sommes partis à cinq heure du matin et avons marchés jusqu’à onze heure en ne faisant que deux pauses de dix minutes, c’est trop pour moi. Bien. Je vais nourrir Vif-Nuage, ce genre de moment me détend. Thâendral et Endodravelle se sont précipitées comme des sauvages vers la tour pour manger. Torkraine est allez boire également dans la tour et Ilyaden, comme à son habitude, s’est isolé loin des paladins avec un air bougon. Bien, j’ai toujours quelques morceaux de pain, de fromage pour nourrir mon faucon – même s’il préfère chasser de la viande lui-même. C’est un brave faucon, hein, mon ami, que tu es brave. Tu vas voir, on va bientôt quitter ces terres maudites.

Mes oreilles d’elfe perçoivent la voix d’Aldebalaran qui s’élève du haut de la tour, ainsi qu’une autre personne que je ne reconnais pas.

            — Que Kil-Jaeden vous emporte, tous autant que vous êtes ! Taurung et Grafdaf nous ont aidés plus que certains hauts gradés ici présents, et vous leur tournez le dos !

            — Calmez-vous, Aldebalaran, nous sommes très occupés ici. La Croisade Ecarlate gagne sans cesse en puissance et le Fléau est toujours présent sur ces terres.

            La voix de Norka s’ajoute au débat.

            — Oui, mon garçon, comme en témoigne votre armure qui brille comme un sou neuf. Regardez les nôtres, cabossées de partout ! Mon garçon, pour combattre la Croisade Ecarlate, il faudrait déjà commencer par remettre de l’ordre dans cette enclave ! A ce moment là les jeunes recrues motivées ne déserteraient pas pour rejoindre les rouges au bout de deux mois !

            — Norka, comment osez-vous ! Je sais que vous trois avez eu de nombreuses distinctions et jouissez d’un statut particulier, mais mesurez vos propos. Je ne peux pas mobiliser de troupes pour vous aidez. Et avouez également que votre histoire de concours d’invocation de démon est tirée par les cheveux ! Qu’avez-vous comme preuves, sinon le dire d’un membre d’une race inférieure ?

            — Inférieure, vous dites ?! Oui-da, c’est un ennemi, et un troll, mais une race inférieure ?! Très bien, commandant, c’en est trop. Pour ma part, moi, Rhagelor, quitte la Croisade D’Argent. Reprenez ce maudit tabard.

            — Je rejoins mon ami poulpe, mon garçon. Grafdaf et Taurung sont des amis et des compatriotes. Je ne les abandonnerai pas. Tenez, votre tabard.

            — Et vous, Aldebalaran ? Vous allez rejoindre vos amis ?

            — J’ai dû me battre pour que nous trois puissions agir à notre guise parce que l’ordre nous ralentissait, et même maintenant, je dois me battre pour rendre justice. Si seulement le Généralissime Tirion Fordring était là pour vous voir, tous autant que vous êtes, il vous cracherait au visage ! Maintenant que le Roi liche est défait et que le Fléau n’est plus l’ennemi le plus préoccupant, vous vous complaisez dans une gloire que vous ne méritez en rien. Bon courage avec la Croisade Ecarlate, commandant.

            Bon... et bien je crois que les renforts attendront. Il va nous falloir un autre plan.


Ilyaden

            C’est marrant mais ça ne m’étonne même pas. Encore une fois les paladins refusent de salir leurs belles armures. Au moins, nos trois compagnons ont eu les couilles de se barrer de cet ordre pourri. Torkraine a raison, il y a du bon et du mauvais partout. En l’espace de quelques mois, ce bovin a bouleversé ma vision du monde. Enfin, en attendant, on ne peut pas attaquer les trolls à huit pécores. Les trois paladins sont vraiment vénères. Le nain s’approche en se grattant la barbe avant d’enlever son casque.

            — Bon, les enfants, nous ne sommes plus les bienvenus ici, on mange et on se casse. J’ai un plan pour avoir des renforts, mais va falloir aimer les piafs. On va décoller d’ici à dos de griffon et rejoindre ma famille à Nid-d’aigle dans les Hinterlands. Ils ne refuseront pas de nous aider à libérer Taurung et Grafdaf, même si se sont des Barbe-de-Bronze. On aura alors des renforts mais également un moyen de se rendre directement à Zul Aman sans marcher des heures. Qui est partant ?

            Je me gratte le menton, je pense que je vais m’abstenir de dire que j’ai le mal de l’air… Quel bordel, c’te mission de sauvetage !


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