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Chroniques de Dalibor

Par Dalibor

1er fragment

Les humains et leurs histoires

J'avais fait mon camp sur la grève de Zoram. C'est un endroit où j'aime à me reposer entre deux longues parties de chasse. Un ami troll et moi devisions autour du feu en préparant nos peaux pour le marché d'Orgrimmar et nous racontions des histoires de nos enfances respectives. Fibur me fit remarquer que de tous les peuples qui foulent la terre de ce continent, je semblais entretenir une querelle plus vivace avec les hommes. Je cherchai une réponse sincère et l'image de ma grand-mère Oumala me vint à l'esprit en même temps qu'un souvenir enfoui : une légende qu'elle me racontait quand, petit, quand, petit, je la regardais préparer ses potions durant des heures. Ma grand-mère, femme étonnante de sagesse mais parfois un peu étrange dans ses habitudes, avait coutume de me narrer des aventures appartenant à une mythologie bien plus ancienne que les antiques cycles gravés sur les tablettes de Thunder Bluff. Selon elle, en ces temps si reculés que même les continents de notre monde avaient un tout autre visage, les humains régnaient en maîtres du Ponant au Levant et avaient quasiment réduit toutes les autres races à si faible portion que leurs plus jeunes enfants nous considéraient déjà comme des personnages de conte. Le roi d'une île avait fait traquer et capturer un de nos ancêtres nommé Astérion pour l'exhiber à sa cour comme une curiosité. Ce tyran sans honneur avait même eu l'idée infamante de l'utiliser pour inventer un jeu, oui un jeu cruel destiné à amuser la foule et célébrer sa puissance. Il demanda à son plus grand architecte de construire un labyrinthe et d'y perdre Astérion, nu et sans arme. Chaque année, afin de prouver leur valeur, de jeunes hommes pénétraient dans ce labyrinthe pour chasser le Taurens, sans plus d'égard qu'une bête. La légende dit que ce grand guerrier nous fit honneur et mit de nombreuses fois en déroute ses poursuivants armés de glaives à la seule force de ses poings et de ses cornes. Ma grand-mère insistait sur le fait que l'histoire, telle que colportée par les humains, avait subi un curieux retournement de la vérité : Astérion, pauvre prisonnier, étaient à leurs yeux un monstre tandis qu'eux, jouteurs cruels, se voyaient en héros... Finalement, notre ancêtre fut tué et son meurtre entra dans l'histoire humaine comme un haut fait de guerre. Je ne sais si cette histoire est véritable. Pourtant j'ai envie d'y croire car une chose est certaine chez ces humains, à la différence de toutes les autres races, l'hégémonie ne leur suffit pas, ils veulent avoir raison en tout, sans aucun scrupule pour l'histoire, sans aucun goût de la vérité. Parfois, cela confine à l'absurde, vous remarquerez que leurs moqueries à notre encontre visent toujours à nous comparer aux paisibles bovins, nos ancêtres sur la chaîne de la vie. Quel Tauren éduqué y verrait une insulte ? Nous fâchons-nous jamais face à l'évidence ? En revanche, suggérez-leur de respecter un peu plus les gorilles de Valbrune, leurs plus proches cousins et les voilà qui brandissent leurs lames en hurlant « blasphème ».. Quelle peuplade primitive.... J'en rirais si cette maladie ne m'effrayait pas tant. Parfois je fais ce cauchemar : l'histoire de ma grand-mère se répète, les humains reprennent le contrôle absolu de ce monde... Nous aurions disparu dans l'honneur, j'en suis sûr, mais eux, ces fous, j'ai peur qu'à force de refaire le monde à leur convenance, ils en viennent à se croire plus important que la terre mère elle-même. Heureusement, tout ceci n'est qu'un sombre rêve sous le ciel gris de Zoram.


Le printemps d'Azeroth

Juste un aveu, les jupes des trollettes rétrécissent et me voilà de belle et gaie humeur.


Les humains et leurs inventions

Observer l'ennemi est source de richesse. Il nous serait grandement utile de nous intéresser à un artisanat développé par les hommes. Nos habiles forgerons devraient mandater un raid visant à capturer ce que les hommes nomment un « maréchal-ferrant ». Je ne sais si vous l'avez déjà remarqué mais les humains clouent en effet des fers aux sabots de leurs chevaux, leur offrant ainsi une bien meilleure prise sur les terrains durs. Imaginez les résultats sur la glace si nous pouvions chausser pareils accessoires. Une version cloutée nous offrirait une bien meilleure adhérence. J'ai même pensé à un modèle qui comporterait une lame solide sur laquelle, après un peu d'exercice, je ne doute pas que nous pourrions glisser à grande vitesse.


Besoin d'un shaman spécialiste des affections mentales

Un proche ami Taurens - et j'abattrai à coups de poings quiconque sous-entendrait que je me cache derrière lui - est en train de développer une obsession très malsaine pour les femelles de l'espèce gnome. Il « paraîtrait » que cette union contre nature pourrait se conclure dans quelque bouge d'Undercity. Comprenez-moi bien, je suis un Taurens de moeurs modernes et partout proclame la liberté d'aimer les différences. Mais je dois avouer qu'imaginer un instant une telle union me glace. Qu'on ne me réponde pas naïvement que je n'y connais rien en science du corps et que pareil accouplement serait sans doute par trop inconfortable (au moins pour la gnomette - sans vanter mon espèce -) et dans tous les cas stérile. Au premier argument je répondrais que dans l'inconfort réside parfois l'envie de se dépasser, et au second que les lois de la vie sont tous les jours bafouées par certains démonistes ou mages peu scrupuleux dans leurs expérimentations. Si, enfin, certains pensent que j'exagère et me tracasse inutilement, fermez un instant les yeux et imaginez l'enfant né d'une telle union... Grrr... Il y aurait de quoi effrayer un raptor !


Hier, je suis mort

Hier comme souvent, face à trop forte partie, mon âme a dû quitter mon corps. D'étrange humeur, elle préféra flotter quelque temps à la dérive plutôt que de se précipiter à la recherche de ma dépouille pour reprendre la grande aventure de la vie. Et me vint cette étrange pensée : qu'adviendrait-il si la mort séparait définitivement les deux principes qui nous constituent ? Je sais, c'est une idée absurde mais réfléchissez-y avec moi un instant. Si nous n'avions qu'une chance de les garder liées dans cet espace-temps... Comment vivrions-nous ce délai ridiculement court ? Serions-nous plus prudents, moins querelleurs ? J'en étais là de mes pensées quand je croisai un humain sur la route. Lui ne pouvait me voir mais je fus pris d'une triste intuition en sentant ma haine ancestrale de cette espèce me hérisser la toison. Non, je crains que non. Nous serions tout aussi batailleurs, inconscients, capricieux et c'est peut-être mieux ainsi. Poussières de Kalimdor, méritons-nous meilleur destin ?
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