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Bjorak

Par Flamby

Bjorak

Ce matin là il fait gris. Le même ciel gris que des années auparavant. Bjorak s'était pourtant juré de ne plus revenir ici mais les généraux ont décidé et il doit obéir.

Les souvenirs de ces jours là revinrent alors, refoulés depuis tant d'années. A l'époque il était jeune, libre et insouciant. Fermier, il avait épousé sa bien-aimée quelques mois auparavant. Cette nuit là s'annonçait froide dans les clairières de Tirisfal.

Au milieu du repas, alors que l'orage grondait, on avait toqué à la porte. Ils avaient alors trouvé dehors le prince Arthas. Par devoir et par honneur il avait ouvert sa porte au fils de son roi. Quel idiot avait il été de se sentir honoré pensait il maintenant. Le prince avait à peine mangé et était reparti, sans mot dire comme il était venu.

Dès que la porte se fut refermée, elles étaient apparues. Des goules, par dizaine, bondissant par les fenêtres, défonçant la porte, abattant les murs se ruaient à l'intérieur. Bjorak s'était emparé de ce qu'il avait trouvé, en l'occurrence sa hache. Il avait tout tenté pour sauver Arlana de ces monstres mais en vain. Il sortit alors de la maison et mit le feu aux monstres, à sa maison, à tout ce qu'il avait.

Il partit alors pour Lordaeron, il voulait prévenir le prince qu'il était pourchassé par le fléau, prévenir le roi et l'armée. En chemin il ne croisa pas âme qui vive, que des maisons détruites, parfois incendiés et dans le lointain résonnait les cris des mourants.

Il s'écroula finalement, terrassé par toutes ces horreurs, par la fatigue et la détresse. Il réalisait petit à petit que le prince n'était pas pourchassé, il menait les goules.

Quand il revint à lui, l'idée que le prince aie put trahir lui révulsa l'estomac et il mit du temps à tenir debout. Il continua sa marche, toujours décidé à aller à Lordaeron. Mais il ne trouva nulle fière cité, nulle joie du retour du prince. Il ne trouva que des esprits brisés, des gens qui racontaient comment la fin du monde était proche.

C'est en écoutant l'un d'entre eux qu'il comprit alors jusqu'où allait la trahison d'Arthas. La mort du roi fut un nouveau coup de poignard dans le coeur de Bjorak et il jura de ne plus revenir en ces terres maudites tant qu'il n'aurait pas pourfendu l'impie.

Il avait erré pendant longtemps avant de retrouver signe d'une présence humaine. C'est un matin qu'il avait déboulé dans un campement de sorciers du Kirin Tor, ivre de fatigue et de joie à la vue d'êtres humains, il s'était laissé emporter par la fièvre.

Dans son sommeil, il avait entendu parler de lui, de sa possible contamination, d'une lointaine bénédiction et de sa chance.

Cette chance qu'il avait toujours eue. Beaucoup le considéraient comme chanceux et plus encore de ses soldats le considèrent toujours ainsi. Il avait réussi à s'intégrer dans l'armée d'Hurlevent. Refusant systématiquement l'épée et le bouclier, il avait toujours combattu à la hache, sa fidèle hache. Lors d'une escorte d'un convoi nain, une meute worgen les avait attaqués. Sa hache avait été brisée mais les forgerons l'avaient refondue en une arme plus belle et plus dangereuse encore.

De l'escouade qui escortait le convoi il était le seul survivant. Il survivait toujours, les ordres avaient beau sembler irréalisable, il restait toujours en vie. Comme si une force supérieure veillait sur lui. Il attribuait cela à sa hache et à l'esprit de sa femme et répugnait donc à se séparer de son arme.

Peu après, il avait reçut le commandement d'un petit groupe de soldats, des vétérans qui avaient tous connus mille batailles et plus d'horreurs encore.

Et c'est cette unité qui se retrouve aujourd'hui devant les clairières de tirisfal, avec pour mission de détruire une poche de mort vivant et le nécromancien qui la surveille.

"L'heure approche Bjorak" lui souffle Andus. L'homme est jeune, presque beau si ce ne sont les cicatrices qui parsèment sa peau. Difficile à croire qu'il aie déjà vut son lot de morts et d'horreurs mais le fléau n'a que faire de l'âge des victimes et de leurs familles.

"Je sais, prépares les hommes nous partons"

"Bien, dit il en se retournant, Vous avez entendus ? Nous partons alors on s'habille et en silence !"

Les soldats sont rompus aux marches forcées et savent à quel point le territoire est hostile. La seule nervosité de leur chef est palpable alors qu'il est le plus froid d'entre eux tous.

Après une courte marche, ils arrivent à des champs que Bjorak connaît bien, les siens. Tout est resté pareil, figé. Mais la lueur derrière le moulin commun n'est pas naturelle et alors qu'ils approchent, la terre tremble.

"Attaque ! En formation !" hurle Bjorak. Juste à temps, une vingtaine de squelettes surgit du sol et attaque les dix malheureux soldats. La bataille est courte, terrible. Les agresseurs sont maladroits, faibles mais terribles. Froids et implacables, ils finissent tout de même par rendre l'âme. Une seule perte à déplorer, le cadavre est brulé immédiatement et Bjorak récite la prière adéquate. Ils perdent un temps précieux mais le rituel est nécessaire pour empêcher le pauvre soldat de revenir à la vie.

Puis la troupe se remet en marche, envahissant ce qui était autre fois la cour du moulin. Ici gisent des centaines de cadavres, plus ou moins décomposés, plus ou moins exposés. Une seule silhouette se tient au centre de la cour.

Le nécromancien se retourne alors vers la troupe. Il est vieux, presque mort sa peau est parcheminée, ses yeux sont cousus et ses dents ressemblent plus a de minuscules poignards. Sa maigre silhouette flotte au dessus du sol, entourée de vêtements amples qui flottent sur un vent inexistant. Une sombre aura entoure le nécromancien.

"Approches Bjorak, toi seul m'intéresse"

Bjorak ne répond pas, il donne le signal de la charge. La troupe s'élance comme un seul homme à l'assaut de la créature quand elle réagit. Plus rapide que tout ce à quoi il s'attendait, plus fort et plus violent aussi. Un éclair noir part de chaque doigt du nécromancien et touches un homme. Quatre d'entre eux périssent instantanément. Les quatre survivants sont tous blessés et Bjorak est touché à l'épaule gauche. Ils se relèvent, tournent autour du nécromancien comme des loups autour de leur proie. Mais la proie s'avère plus forte et plus rusée que prévu. Et deux hommes tombent encore sous ses coups avant qu'une arme ne morde dans sa chair et ne lui tranche un membre. Le bras grisâtre tombe au sol comme une feuille. Ils concentrent alors leurs attaques de ce côté là, pensant que cela leur confère un avantage.

Et cela s'avère vrai, la hache de Bjorak ouvre une plaie béante dans le flanc du nécromancien qui par dépit fait exploser une partie des corps rassemblés. L'explosion achève les deux hommes restant avec Bjorak et projette ce dernier à terre. Le nécromancien profite de cet instant de répit pour faire léviter un corps calciné au dessus des autres et lui insuffle la non-vie. Le corps change de couleur et retrouve des formes. Bjorak assiste impuissant à la création de la Banshee. Mais le rituel est long, très long et le nécromancien l'a sous estimé. Il affermit sa prise sur sa hache et se rue sur ce dernier. La hache fend l'air, les os, les chairs et les vêtements et le nécromancien s'effondre, tranché en deux.
La banshee s'effondre, inachevée. Bjorak se relève, seul survivant une fois de plus et par curiosité, va voir ce que ce corps avait de si spécial pour que le nécromancien prenne tant de risques.

En retournant le cadavre dos au sol, il comprend alors toute la cruauté dont ces êtres peuvent faire preuve. Il voit là le visage de sa femme, rayonnant d'une lumière et d'une beauté d'un autre monde.

Son cri de rage et de désespoir s'entend à des lieux à la ronde alors qu'il décapite sa bien aimée et qu'il brûle la tête afin d'empêcher une nouvelle profanation.

L'esprit du nécromancien, immortel, l'assaille alors dans son plus grand moment de faiblesse.

"Laisse moi t'aider, laisse moi te faire oublier la douleur et la peur. Laisse-moi t'aider, laisse-moi te la ramener. Tu peux la retrouver, tu peux retrouver tout ce que tu désires."

Mais soudain, une voix plus douce, plus pure chasse l'ombre du nécromancien. Il lui semble que sa femme lui parle, il devient fou mais elle lui demande de rester fort, de rester humain. Pendant deux jours, il reste assis ainsi au milieu du charnier, à hésiter entre les ténèbres et la lumière. Jamais la dualité de son âme ne fut plus grande, jamais ses émotions ne furent plus forte et son désarroi plus grand.

A l'aube du troisième jour, il repousse enfin les sombres promesses du nécromancien. Et dès qu'il le fait, il se sent apaisé, il se sent fort. Son arme brûle d'un feu purificateur tout comme son âme est alors consumée par la lumière. Il s'éveille alors à la magie de la lumière et fait le serment éternel de ne vivre que pour détruire le fléau.

Il ne le sait pas encore mais il devient paladin. Un guerrier saint de la lumière. Il se remet alors en route vers la base des armées. En chemin, il se découvre une faculté de guérison forte utile pour aider les malheureux qui ont été attaqués par les goules oubliées derrière.

C'est lors de son chemin qu'il se rend compte que la lumière lui permet de guérir mais aussi de châtier l'impie et le non-vivant.

Lors d'une altercation avec des goules embusquées et des zombies dégénérés, la lumière coule en lui et brûle ses ennemis.

Quand il arrive enfin à Hurlevent, dernier bastion de l'humanité, il est un autre homme. Il n'a pas mangé en plusieurs semaines, rien but, pas dormi mais il marche fièrement jusqu'aux portes de la cité pour finalement s'écrouler aux pieds des gardes qui l'amènent alors à l'évêque.
Durant son sommeil qui dure plusieurs jours, il délire, touché par la fièvre et rattrapé par ses changements. Au réveil, il est serein, reposé et prêt à repartir. Sa hache, qu'il a conservé et qu'il n'a jamais lâché est abimé, le sang du nécromancien et de la banshee en imprègne le manche et la lame luit toujours de ce feu ardent.

Les artisans nains finissent par réussir à lui reprendre mais simplement le temps de la refondre, quand ils la reforgent il est là, priant pour son arme et observant. Quand un mage, un apprenti, vient constater les vertus de l'arme, il est là, priant la lumière de bénir son arme. Et quand le mage touche la lame, le miracle se produit, un torrent d'énergies arcaniques se déversent de l'apprenti. Guidées par la lumière, les énergies affrontent le sang des créatures de ténèbres. La flamme de l'arme gronde et brûle. La noirceur du sang, incrustée alors dans l'arme, forme un nuage que la flamme dévore.

Bjorak reprend alors son arme et le feu se calme. La flamme devient blanche, pure. Il est maintenant un paladin et son arme est un cadeau de la lumière.

Il est le survivant et il manie TranchePeste avec dextérité.


"Voilà les gars, c'est ça l'histoire de not' cap'taine. Alors maintenant, quand vous en dites du mal, pensez que c'est la lumière que vous jugez et quand il vous ordonne que'que chose vous le faites c'est clair ?"
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