Fanfiction World of Warcraft

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Ashnar's stories

Par Ashnar

Chapitre 1 : La création

Chapitre 2 : Le commencement

Chapitre 3 : La liberté

Chapitre 4 : L'apprentissage

Chapitre 5 : Souvenirs d'antant

Chapitre 6 : Lartès

Chapitre 7 : Némésis

Chapitre 8 : Tsubasa Chronicles

Chapitre 9 : Fumistes !

Chapitre 10 : Syoran

Chapitre 11 : Chimère

Au commencement, rien, bien entendu. Le rien est une sensation assez spéciale si on possède une conscience. Bien sûr, je n'en ai pas ... ou tout du moins n'en avais pas. Tout ce qu'il me reste de cette époque ce sont mes souvenirs. Lesquels ? Mêlez-vous de ce qui vous regarde ! Non mais ... on n'a pas idée de poser des questions comme ça ! Je ne vais pas vous raconter ma vie non plus !

...

Vous voulez que je vous en raconte une bien bonne ? Comment ça vous en connaissez déjà une ? Vous n'êtes pas très marrant ! Puisque c'est comme ça, arrêtez de lire, c'est mal poli et puis vous me prenez du temps inutilement !

...

Vous êtes toujours là ? Vous n'avez pas de vie ? Bon ... qu'est ce que vous me voulez ? Qui a dit que j'allais raconter une histoire ? Moi ? ah ... laquelle ? La mienne ? Mais vous n'êtes vraiment pas bien vous ! On ne demande pas aux gens de raconter leur vie comme ça, sans rien d'autre !

...

Comment ça "s'il te plaît" ? Mais non mais ... bon d'accord ! Va pour ma vie !

Au commencement rien. Le rien, c'est noir, avec des petits chiffres verts qui ... Mat Rix ? Connais pas, pourquoi ? Enfin bref, c'est noir et vert ! Puis, une voix me susurre à l'oreille "créer un nouveau personnage". Quelle ne fut pas ma surprise ? Qu'est ce qu'il me veut celui là ? Sans que l'on m'ait demandé mon avis, je passai de l'état de rien à celui d'humain.
Vous connaissez les humains ? Non ? Bah vous avez rien raté ... Eh mais attendez, si vous n'êtes pas humain vous êtes quoi ? Enfin bref, j'étais un humain, benêt, blond, vêtu de haillons, une épée à la main ... enfin un paysan quoi. On dit guerrier ? Ah bon ... Enfin ce qui est sûr, c'est que je n'étais pas muni d'une intelligence fulgurante ... Oui, c'est bon, j'ai compris, on dit guerrier ... Sans aucun respect pour mon intégrité et, encore une fois sans me prévenir, je me retrouvais flanqué d'attributs ... peu masculins.
Une humaine ! Manquait plus que ça tiens, cheveux mi-longs, moches, sales ... Toujours la même tenue de bouseux ... JE SAIS QU'ON DIT GUERRIER ! Par pudeur, voulant montrer que j'étais mal à l'aise en plus, j'essayais de lever les mains pour me cacher un minimum la ... le torse. C'est alors que j'eu une révélation : J'étais immobile ! Les bras le long du corps, les pieds en équerre, légèrement écartés, le dos cambré, faisant ressortir mes f... mes formes avantageuses.
Je devins elfette de la nuit. Un petit peu mieux mais tout de même, je ne voyais pas courir dans cet état ! C'est vraiment gênant : la chemise d'apprenti est très ample et ça ballote ... c'est ballot je veux dire. D'un seul coup, j'abonnais les vêtement de ... guerrier ... pour un fourreau en cuir très gracieusement découpé, mettant bien en valeur mes ... muscles ... comment ça c'est aussi une chemise d'apprenti ? Ah non, le jour et la nuit !
Enfin bref, j'étais maintenant un homme, enfin je redevins l'homme que je suis ! enfin l'elfe de la nuit mais mâle, viril, puissant ... oui, oui, un elfe pourquoi ? Ma peau se transforma, passant du vert le plus hideux au bleu le plus charmant pour s'arrêter sur un violet passe partout. Ce fut au tour de mon visage de changer, mes muscles se contractaient et se décontractaient jusqu'à arriver à une position agréable. Un bouc me poussa au menton et un poids s'abattit sur ma tête. Je voyais du coin de l'oeil de longues tresses blanches me tomber lourdement sur les épaules, attachées par des bouts de fer. Elles aussi passèrent par plusieurs couleurs avant de se fixer sur un vert sombre qui s'alliait à ravir avec mon teint de peau fraîchement acquis.
Mon oeil fut alors attiré par un petit bâtonnet qui clignotait devant moi. Il commençait à m'énerver un peu quand il se déplaça un peu sur la gauche ... un A s'était inscrit devant.
A ... As ... Ash ... Ashn ... Ashna ... Ashnar ... C'est quoi ça ? Une marque de shampooing ? Non ? Lessive alors ... Ashnar lave plus blanc que blanc ? C'est le concurrent d'Arielle alors ... Non ? Bah alors, c'est quoi ?

...

Ne me dites pas que ... "personnage créé".

Me voilà, de nouveau immobile dans une forêt sombre, un grand puits de lune bleuté à côté de moi. Je ne me sentais pas trop mal. J'avais perdu toute trace féminine et j'avais quitté l'état de demeuré ... bouseux ... oui, voilà, guerrier !

"Entrer dans le jeu"
Vous êtes toujours là ? Non parce que j'ai fait le plus ennuyeux pour le moment, la suite promet d'être palpitante et longue ... Quoi ? Vous vous plaignez encore ? Pourquoi long ? Bah vous m'avez lancé, fallait pas me chercher moi ! J'en étais donc à mes vrais débuts.

Nous y voilà, je vais enfin pouvoir commencer à ... "Dix milles ans durant, les immortels elfes de la nuit ont abrités une société druidique dans les recoins ombragés de la forêt d'Orneval." Non ! Pas de texte enfin ! Pour une fois que je pouvais m'amuser ! Bon bah écoutons le narrateur puisqu'il se croit meilleur que moi !

"Mais récemment, l'invasion cataclysmique de la légion ardente a rompu la tranquillité de leur ancienne civilisation." Ah bah ça c'est dommage ! Pauvres nenelfes, obligés de se bouger un peu ! Comment ça chut ? Et puis pourquoi vous dites que je suis cynique ?

"Conduits par l'archi-druide Malfurion Hurlorage et la prêtresse Tyrande Murmevent, les puissants elfes de la nuit se dressèrent pour affronter les forces démoniaques." Ce que j'aime bien chez ces elfes c'est qu'ils sont courageux et surtout immortels !

"Ils vainquirent mais durent sacrifier leur chère immortalité et virent se consumer leur forêt bien aimée." Bon bah au moins ils sont courageux ... excusez moi cinq minutes, je vais me pendre et je reviens ...

"Cherchant à retrouver l'immortalité, certains druides conspirèrent pour planter un arbre spécial qui lierait leur esprit au monde éternel. En dépit des avertissements de Malfurion, convaincu que la Nature ne bénirait pas un acte aussi égoïste, ils plantèrent le grand arbre Teldrassil au large des côtés tumultueuses de Kalimdor." Eh bien voilà ! Fallait le dire tout de suite ! ... Oui, bon, j'arrête les commentaires ...

"Sous le feuillage colossal de l'arbre, la merveilleuse cité de Darnassus prit racine. Mais l'arbre n'était pas reconnu par la Nature et devint la proie de la légion ardente." Et merde ! Pour une fois qu'on pouvait être tranquilles ! ... Bon ça va là, c'est mon histoire, je commente si je veux !

"La vie sauvage, les branches de l'arbre même sont désormais souillées par les ténèbres grandissants." Bon, c'est bien beau tout ça mais quand est-ce qu'on parle de moi là dedans ? Parce que c'est long et je n'ai pas toute la journée devant moi !

"Vous faites parti des quelques elfes de la nuit au monde et il est de votre devoir de défendre Darnassus et les enfants de la Nature contre la corruption de la légion ardente." Bah c'est bien ça : des massacres et de la gratitude ! Que demander de mieux ? On signe où ?

...

Et voilà, la suite une prochaine fois !

...

...

Rholala ! Bande de râleurs ! Jamais contents ! OK, je continue un peu !

Donc, une fois le monologue de la voix off terminé, je pus enfin découvrir ce qui m'attendait. Une jolie forêt, remplie d'une obscure clarté ... comment ça le terme est déjà prit ? Bah, c'est pas une marque déposée non plus ! Donc j'étais dans la forêt. Les arbres montaient haut, cachant la lumière du soleil mais diffusant un halo vert très doux et propice à la rêverie ...

...

Non je dors pas, je rêve ! Un peu d'imagination ou ces descriptions n'auront pas de fin ! Et puis c'est vous qui m'interrompez ! Et d'un je suis obligé de vous raconter une histoire, et de deux je dois faire vite ! Naaan je râle pas d'abord ! Bon, maintenant silence ! Je raconte l'histoire, vous écoutez et à la fin un ou deux commentaires.

Donc j'étais dans une forêt, point, on va pas épiloguer deux heures sur les arbres et les feuilles, vous en avez tous vu ! Mais ce qui attira mon regard c'était le majestueux arbre qui se trouvait à ma gauche. Un escalier grimpait le long du tronc séculaire et menait à des petites huttes en hauteur, permettant, non seulement d'être à l'abri des créatures qui rôdaient alentour, mais aussi d'admirer la vue. Les elfes avaient décidément bon goût. Mon instinct me poussa à me diriger directement vers un sanglier qui se trouvait à mes côtés.
Sans comprendre ce qui se passait, je me trouvais avec une dague à la main en train de transpercer celui-ci. Le sang, coulait des plaies de la pauvre bête, tachant ma dague et gouttant dans l'herbe. Mon malheureux adversaire me donna quelques coups de défenses pour se plaindre de cette injustice mais il était déjà trop tard. Un de mes coups le perfora directement entre les deux yeux. Son regard, à jamais fixé dans ma direction fut lentement recouvert d'un voile blanc et la bête tomba sur le côté, les yeux vitreux, vaincu sans pitié par l'être sanguinaire, vicieux et maintenant salit à jamais qui l'avait attaqué sans raison apparente ...
Me révoltant moi même contre cette pulsion sanguinaire, je tentais de me détacher de ce personnage qui contrôlait manifestement mes actes. Serrant les dents, pleurant à la fois devant le meurtre horrible que je venais de commettre mais aussi devant la douleur qui m'envahissait, je m'efforçais de ne pas bouger. Visiblement, mon contrôleur n'était pas satisfait que je refuse de répondre. Il s'acharna pendant quelques temps puis ... "déconnexion"

"20 secondes" ... Ah non alors ! J'y suis, j'y reste, avec ou sans toi, horrible contrôleur !
"15 secondes" ... Non c'est non, toi tu t'en vas.
"10 secondes" ... La douleur devenait de plus en plus forte, c'était comme si je disparaissais peu à peu, perdant toute sensation, tout sentiment ...
"5 secondes" ... La seule chose qu'il me restait c'était cette douleur et en même temps le sentiment que je ne serai pas vaincu.
"1 secondes" ... Je vais perdre ... je le sens au plus profond de moi !

...

Je suis toujours là ! Pour la première fois, libre de mes mouvements. Pour prouver que c'était vrai, je sautais de droite à gauche, visitant par la même occasion les environs. Je croisais une elfette au pied de l'escalier montant vers le vert plafond de la forêt. Je lui soufflais un baiser quand ... "Nan mé jsui 1 gar en vré" ... quel drôle de dialecte. Je fis un signe de la main pour lui montrer que je ne lui voulais pas de mal ... "T sour?Jé di ke GT 1 mek" ... décidément, cette langue est bien trop gutturale pour moi, j'abandonnais donc cette idée ridicule de nouer contacte et allais parler à un type curieux qui se tenait sur la clairière dans laquelle j'étais apparu. Ce qui m'intriguait, c'était ce point d'exclamation jaune au dessus de sa tête.

...

Bah voilà ! Quand vous le voulez bien, c'est plus fluide ! Comment ça j'en fait exprès ?
Bon, j'en vois qui dorment dans le fond, c'est le signe qu'il ne serait pas plus mal de continuer là où je m'en étais arrêté non ? Nan parce que là vous n'avez eu que la partie barbante et sans intérêt de la prise de position d'un amas de pixel face à son contrôleur, communément appelé "joueur". Donc j'en étais où ? Ah oui, je me souviens !

...

Donc le vaillant elfe de la nuit avec un point d'exclamation jaune au dessus de la tête me regarda m'avancer prudemment. Je lui fis un signe discret de la main et il me répondit par un sourire. Il souffla un petit "d'habitude les joueurs ne sont pas si timides" avec de reprendre à voix haute.

"Bonjours noble chasseur, en temps que nouvelle recrue, je vous proposer d'aider vos concitoyens elfiques à débarrasser la région de la vermine qui la ronge."

Surpris, je fis un pas en arrière. Ainsi donc, la région était attaquée ! La légion ardente dont parlait la voix off était déjà passée à l'offensive. Cela ne m'étonnait guère, l'attitude belliqueuse des morts vivants et autres zombies avait toujours été reconnue publiquement, même par leurs frères réprouvés ... mais d'où je sais ça moi ?!

"C'est un miracle ! Je me souviens, je me souviens !!"

"Euh ... certes messire, certes ..." Répondit l'elfe en pensant que je m'adressais à lui.

"Enfin, je veux dire, j'ai une histoire maintenant, je n'avais jamais connu ça ... c'est plutôt agréable." Répondis-je en une maladroite tentative d'explication.

L'autre ne comprit pourtant pas ce que je voulais dire et m'indiqua gentiment que je n'étais pas sur un "serveur de jeu de rôle" mais sur un serveur "joueur contre environnement", termes que je n'ai jamais compris mais sonnaient étrangement familiers à mes longues et gracieuses oreilles elfiques. Je lui expliquais donc ma situation et l'homme eut une lueur de panique dans le regard.

"Vous ... vous vous êtes libéré de votre joueur ... c'est un acte unique jusqu'alors et qui montre votre héroïsme et votre puissance ! Je pense que vous irez loin dans ce monde, les plus puissants se déchireront pour être à vos côtés. Acceptez la quête que je vous offre et montez vite en grade, de manière à devenir le plus puissant de ces bois et même de ceux d'ailleurs."

Bon, puisqu'il le fallait, j'avais maintenant une quête officielle, mais aussi une quête intérieure, mon histoire m'étant venue d'un seul coup, il me fallait mettre en place tout ce qui s'était passé dans ma vie, que je retrouve mes ancêtres, mes géniteurs et mes amis ! Mais chaque chose en son temps, j'aurai le temps de penser à moi même une fois mes soifs de pouvoir et de liberté étanchées.

Je devais donc tuer ... des sangliers ... Je vis ma vie défiler rapidement devant mes yeux, quelques octets tout au plus, mais c'était assez impressionnant. Ainsi donc je devais tuer librement ce que j'avais refusé de tuer quand j'étais contrôlé ... Ah, affreux dilemme, la liberté dans le sang et la puissance ou la liberté dans la pauvreté et l'anonymat ? Après une longue réflexion d'une seconde et demie j'optais pour la première voie. Après tout, une fois riche, connu, adulé et redouté de tous, je pourrai facilement expier mes crimes, non ? Ou pas ... enfin je verrai à ce moment là, pour l'instant, je devais trucider sans pitié les pauvres petites bêtes qui parcouraient inconsciemment la forêt.

Après le premier coup, tout allait pour le mieux, c'était instinctif et il faut l'avouer, assez jouissif de massacrer gaiement ces créatures innocentes. Certains préfèrent penser, quand le sang commence à perler des plaies de leurs victimes qu'il s'agit d'une vermine rampante, détruisant le microcosme, voire même la vie environnante. Mais je n'étais pas hypocrite à ce point là, cette quête servait uniquement à déterminer notre potentiel combatif et il était connu pour qui voulait l'entendre que Tyrande elle même avait encouragé l'élevage de sangliers, de tigres et d'araignées afin de choisir les meilleurs combattants arrivant sur la petite île que formait le puissant Teldrassil.

Je décidais donc, après avoir éliminé une bonne vingtaine de ces créatures d'aller rendre ma quête en déposant les défenses de mes victimes comme preuve de leur mort au pied de l'elfe qui me l'avait donné. Avec des yeux ronds devant le nombre de trophées que je lui ramenais, mon commanditaire m'envoya voir le maître de classe, qui devait m'enseigner les voies du chasseur. Autrement dit, l'elfe sans qui aujourd'hui je ne serais rien d'autre qu'un misérable novice, errant à Orneval.

...

Bon bah voilà pour aujourd'hui, des questions ?

Oui Kevin ?
Non, ceci n'est pas une fiction.

D'autres questions ?

Oui Kevin ?
Oui, les sangliers sont morts, je ne leur ai pas demandé gentiment d'arracher leurs défenses pour me faire plaisir ...

Encore ?

Oui Kevin, quoi encore ?
Poney ... roxxor ... ubber powa ... ? Sans commentaire ...

Bon, qui d'autre que Kevin veut poser une question ? Personne ... bon bah Kevin ...
Comment ça nerf hunter ?! Tu sors ! Non mais c'est pas vrai ça !

Des gens ont des questions intéressantes pour relever le niveau là ?

...

Ce que je pense du traité de non prolifération des armes épiques et la remise en question des sociétés castratrice dans la sphère politique moyenne orque ?

...

...

Kevin, t'as pas d'autres questions par hasard ? Je suis tout ouïe !
Bon, aujourd'hui c'est une partie très importante de mon apprentissage du métier viril et physique mais aussi subtil et précis qu'est la chasse. Je devais, en gros, aller voir le maître des chasseurs d'Ombrevallon.

...

C'est donc pas à pas que je montais la longue et magnifique rampe le long d'Aldrassil. Mon coeur battait rapidement, j'avais chaud et les rayons de soleil jouant avec les feuilles des arbre me laissaient indifférent. Je me demandais ce que mon maître me dirait ... après tout, si j'avais la capacité de tuer des sangliers, je ne savais pas si je serais vraiment un chasseur d'exception. Pour le moment, j'ignorais même ce qu'était la branche qui était accrochée à mes épaules.

J'entrais timidement dans la maison accrochée à l'arbre dans laquelle se trouvait mon instructeur. C'est d'ailleurs très pratique ces petites maisons en hauteur, on est ainsi à l'abri de toutes les bêtes qui sont au sol ... enfin tant qu'elles ne pensent pas à monter par la rampe ... ouais, en fait c'est complètement inutile d'un point de vue purement défensif, c'est uniquement esthétique mais c'est très beau ... Enfin bref, rien en me préparait réellement à ce que j'allais trouver dans cette demeure pour le moins atypique.

" Bonjour, je cherche le maître des chasseurs ... apparemment je me suis trompé d'étage. " Fis-je à l'unique personne que je voyais.

En effet, en entrant, je m'étais aperçu que la seule personne présente était une petite elfette, toute souriante et ma foi très mignonne. Mais je n'étais pas là pour passer du bon temps, une fois puissant et riche j'y penserais.

" Bonjour jeune apprenti ! Vous ne vous êtes pas du tout trompé, laissez moi donc me présenter, Ayanna Vassanfin, maîtresse des chasseurs. D'après ce que je vois sur votre sceau gravé, vous vous nommez Ashnar. "

Ce fut un véritable choc. Non seulement je me trouvais en face d'une femme, ce qui me paraissait pour le moins étonnant, mais en plus elle connaissait mon nom ... je n'avais pas réalisé que le sceau que l'on m'avait donné en me disant de monter le long de l'arbre était une sorte de carte d'identité. Mais encore une fois, je devais me concentrer sur mon objectif.

" Que pouvez vous m'enseigner ... maîtresse ? " Demandais-je sur un ton plein de respect.

" Eh bien tout je pense ... tout d'abord vous allez me montrer ce que vous savez faire avec votre arc. Suivez moi en bas. "

Je la suivais avec deux questions à l'esprit : c'était quoi un arc ? et puis pourquoi faire des maisons en hauteur si c'est pour en descendre ? Mais je n'en dis mot, nous descendîmes donc joyeusement, tout en discutant. C'était incroyable l'histoire de cette femme qui, si elle n'était pas l'une grande puissance de ce monde, devait pousser les novices sur le bon chemin. Elle m'avoua même que la plupart des apprentis étaient surpris de trouver une femme en maîtresse de classe. Avec une toux gênée je m'insurgeais contre ces malappris machistes. Mais nous étions déjà arrivés aux racines d'Aldrassil. Elle me demanda de sortir mon arc et de toucher une des cibles posées sur les arbres alentours.

Sans me poser de question, je sortis ma dague et la lança vers le tronc le plus proche. La pointe se planta au milieu de la cible. Avec un petit soupir suffisant et un sourire satisfait je me tournais vers mon instructrice qui elle me regardait avec une expression incrédule.

" Bon, de toute évidence il va falloir tout revoir ... même si vous me semblez posséder un don pour les armes de jet ... l'arc c'est ce qui est accroché à votre épaule ... "

" La branche là ? " Demandais-je en prenant "l'arc" ... puisqu'il le fallait, je suivis ses instructions et encochais une flèche, bandais la corde et ... dans le mille.

" Bon, d'accord, vous avez une agilité assez impressionnante pour quelqu'un de votre niveau. En tout cas vous savez maintenant dans quoi réside la plus grande puissance du chasseur. Maintenant je vais voir si je n'ai pas de sorts qui pourraient vous êtres utiles ... "

Dix minutes plus tard, je savais faire de nouveaux tours très intéressants. Mais ce qui me troublait le plus c'est que j'étais ... schizophrène ... en effet, j'entendais une drôle de voix qui me trottait dans le crâne ... autant qu'une voix puisse trotter en tout cas. Et cette voix me disait ... "Ouhouhouhouhouhahaha" ...

Damned, je savais bien que cet "aspect du singe" ne me laisserait pas sans séquelles !

" Ashnar ? C'est bien toi ?" Entendis-je dans mon dos.

...

Bon bah voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

Comment ça je laisse l'histoire au moment stratégique ? Mais non pas du tout, il faut bien faire un chapitrage ! J'ai appris mes premiers sorts, c'est tout pour aujourd'hui, au risque de me répéter.

Quoi les nouveaux sorts ? Ah oui ! Eh bien j'ai appris la "marque du chasseur", un truc très pratique qui met une grosse cible sur l'ennemi, permettant ainsi de viser plus juste. Et puis j'avais une petite fiole avec du poison que l'on récupérait on ne sait comment des serpents assez vicieux ... apparemment ça fait mal à l'adversaire ... personnellement je n'ai jamais essayé ...

Ah oui, sinon on m'a fait sentir plein de pelages d'animaux pour que je puisse savoir lesquels se trouvent dans le coin. Et pour être franc, le sanglier ça sent le fauve ... alors imaginez le tigre !
Qui ose me réveiller ? Oui, je dormais ! Narrer, ça creuse figurez-vous ! Comment ça quel rapport avec le sommeil ? Bah quelle question, manger ça donne envie de dormir voyons ... enfin bon, si vous voulez un cours sur la manière dont marche votre corps vous vous êtes trompés de pièce, c'était la troisième à droite, pas la deuxième à gauche ... 'fin bref !

...

"Ashnar, c'est bien toi ?" entendis-je prononcer derrière moi.

J'eu à peine le temps de me retourner que des bras m'enserraient déjà le cou. Des cheveux d'un blond assez sombre me fouettaient le visage pendant qu'une chaleur telle que je n'en avais pas ressentit depuis des années m'envahissait.

"Je ne savais pas que tu étais là ! Par Elune, je suis si heureuse de te revoir ! Tsubasa sera ravi de te savoir de retour parmi nous !" prononça la jeune femme toute tremblante d'émotion, sanglotant doucement contre mon torse.

J'avais beau essayer de me souvenir, je ne remettais pas cette personne ... et pourtant, j'étais sensé la connaître ! Et même très bien ... enfin je suppose ... délicatement, je décidais de mettre un terme à mon hésitation en la repoussant tendrement, dans l'espoir d'apercevoir le visage de cette connaissance d'antan. Des yeux verts sublimes, une bouche souriante accompagnée de pommettes délicieusement rondes baignées de larmes de joies ... pas de doute, il s'agissait bien de ma soeur ...

"Nympha ? Pourquoi n'es-tu pas à la maison ? Et puis ... qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi as-tu autant grandi ?" M'écriais-je, puis, dans un murmure attristé, acceptant finalement ce qui s'était passé "... Pendant combien de temps suis-je parti ?"

Un voile d'ombre passa sur les yeux de ma soeur et aussitôt elle baissa la tête. Ma question n'avait pas de sens, tout le monde savait ce qui attendant les aventuriers. C'était notre frère, Tsubasa, qui s'était chargé de tout nous expliquer quand nous nous étions enfuis de l'orphelinat de Hurlevent, Nympha et moi ... à l'époque nous étions insouciants et surtout très inexpérimentés. Le monde nous paraissait idéal à l'extérieur et nous nous fichions complètement de la raison de la mort de nos parents respectifs.

"Tu te souviens de notre pacte, Ashnar Stormquest ?" Demanda-t-elle, timidement.

Ce fut mon tour de baisser la tête. La tristesse m'accablait soudainement, alors que de telles retrouvailles auraient dû être si joyeuses ... le pacte, bien sûr que je m'en souvenais ... qui oublierait la promesse de ne jamais abandonner l'autre. Une promesse idiote, impossible et pourtant si sincère ... Les rêves de gloire qui m'accompagnaient auparavant furent soufflés d'un seul coup. Comment un lâche comme moi pouvait espérer être le héros qu'il pensait pouvoir devenir étant enfant ? Que devient-on quand on abandonne sa famille pour courir après les chimères de la fortune et de la renommée ? Rien d'autre qu'un pleutre qui ne veut pas admettre la vérité.

"Bien sûr que je souviens du pacte ... Nympha Firegold ..."

"Eh bien alors tout va bien, maintenant que toi et Tsubasa êtes revenus, nous allons pouvoir revivre comme avant, tous les trois !"

Je relevais la tête pour m'excuser quand je vis le grand sourire qu'elle abordait. Je mis du temps à réaliser ce qu'elle avait dit, deux informations si différentes et difficiles à analyser dans un tel moment d'émotion. Non seulement elle me pardonnait, mais en plus Tsubasa aussi s'était réalisé comme aventurier, lui aussi avait réussi le test, lui aussi avait abandonné sa soeur. Et pourtant, qu'est-ce que je pouvais lui reprocher ?

C'est alors qu'une vive douleur se fit ressentir sur mon crâne. Ses poings frappaient toujours aussi fort.

"Crétin ! Nous sommes tous les trois partit en même temps, tu es juste le dernier à revenir !"

Encore une fois, les limites de mon cerveau se firent ressentir et quelques secondes me furent nécessaires avant d'éclater de rire. Tout allait bien en fait, c'était juste moi qui racontais n'importe quoi, bien sûr que nous étions tous partit en même temps, chacun sur son propre chemin car nous ne voulions pas être les mêmes, nous voulions être complémentaires, tout simplement.

J'embrassai ma soeur sur les deux joues et la serrai dans mes bras, sans même que je ne m'en rende compte, elle m'avait énormément manqué.

"Allons voir Tsubasa, je suis sûr qu'il nous attend au large des côtes, sur le continent, là où les gardes ne l'attaqueront pas. Il a promis de veiller sur moi jusqu'à ton retour et même après, tu sais."

...

Bon alors là je sens bien que je vous dois quelques explications mes chers auditeurs ... spectateurs ... lecteurs je veux dire. Les plus attentifs d'entre vous auront remarqués que les elfettes blondes n'existent pas. Eh bien tout simplement parce que Nympha n'est pas une elfe mais bel et bien une humaine. C'est la plus jeune de nous trois et Tsubasa et moi avons promis de la protéger l'un comme l'autre. Tout d'abord je l'ai promis, à Hurlevent, avant que nous ne nous enfuyions tous deux. Sur le chemin, nous avons croisés Tsubasa qui s'est joint au pacte.

Bon, sur ce, je retourne me coucher ... la prochaine fois essayez de revenir à une heure un peu plus correcte !

...

Comment ça, quatorze heure c'est correct ? J'ai une tête à me lever à quatorze heure moi ?
Comment ça vous ne m'avez pas réveillé ? Vous vous moquez de moi ? Il est 14h30 !!! Sachez que je me lève à 14h15 moi, pas avant, ni après ! Vous auriez dû me réveiller, vous le regretterez, je suis très irritable quand j'ai trop dormi !

...

Qui a osé dire que ça ne changerait rien ?!! Bon, heureusement que parler me détend ... pour mieux me réveiller, je vais essayer de rendre le récit plus vivant avec des questions, des réflexions philosophique (propices à l'éveil de l'esprit) et autres choses que, j'en suis sûr, vous attendez depuis plusieurs séances ! Comment ça non ? Bon, bah en tout cas je vais essayer de faire un truc un peu moins linéaire.

...

" Je ne peux pas repartir tout de suite sur la côte ... il me reste encore plusieurs choses à apprendre sur la voie du chasseur. " Répondis-je à ma soeur.

" Tu veux dire apprendre à enclencher ton tir automatique et faire un "AFK", vénérer le dieu du Slack pendant que tu es en groupe et faire des flèches multiples dès que tu vois qu'un mage a utilisé son sort de métamorphose ? " Me demanda-t-elle, tout sourire.

" Exactement, je ne sais rien de tout cela, je ne suis même pas digne d'être appelé un chasseur ! " Dis-je, pitoyable devant mon manque flagrant de connaissances.

" C'était de l'humour Ash ... j'espère bien que tu ne feras pas ça une fois en groupe ... " S'exclama la jeune Nympha avant d'éclater de rire. " Au moins tu n'as pas changé, à part tes passions mythologiques, tu ne connais rien du monde. "

Ne sachant pas comment interpréter cette réponse, je pris le chemin qu'on m'avait indiqué, me joignant minablement au fou rire qui avait envahi ma soeur. Nous prîmes la route de la ville où je devais en apprendre un peu plus mon métier. Pendant ce temps là, Nympha m'expliquait un peu les ficelles du métier. Elle m'apprit qu'elle avait choisit de suivre les voies du soigneur, ces médecin de l'extrêmes qui doivent guérir les aventurier de leurs blessures en plein combat. Quand je pense qu'elle voulait au départ être un puissant guerrier de la lumière.

Les premières maisons de Dolanaar firent leur apparition au loin. C'est là que j'allais terminer d'apprendre les bases. Les compétences de ma maîtresse d'Aldrassil avaient des limites puisque normalement ses élèves ne progressaient pas très vite, somme toute. Elle m'avait mit une lettre en main en me demandant d'aller voir son supérieur à Dolanaar, ou alors celui de Darnassus, pour qu'il me fasse un apprentissage éclair des quelques dizaines de sorts qu'il me manquait. Mais le gros du travail concernerait le familier, vulgairement nommé "pet" (Nympha s'est empressée de me dire de prononcer le "t" final).

Mon maître apparu dans un nuage de fumée ... ou alors c'était le maître des voleurs celui-là ... oui c'est ça, le mien c'est celui plus loin qui est doué d'une classe folle, d'un charisme ahurissant, d'une aura qui rendrait n'importe qui fanatique ... enfin bref, la prestance des chasseurs n'est plus à prouver à Teldrassil, loin des ces brutes d'un mètre de haut qui prétendent pratiquer les arts délicats de la chasse avec leurs espingoles vulgaires et sonores (alors que le chuintement discret de la flèche est un vrai plaisir pour mes oreilles surdéveloppées, l'explosion de la poudre dans l'entonnoir de cuivre d'un fusil fait à la va vite par un ingénieur gnome qui ne sait même pas s'en servir ...).

L'homme me regarda m'avancer, les épaules bombées, fier représentant de ma classe de chasseur. Tout allait pour le mieux quand soudain, il ouvrit la bouche ... je n'en croyais pas mes graciles oreilles, comment un être en apparence si profond pouvait se révéler si ... plat ... creux ... en un mot, stupide. Visiblement, les fusils de mauvaise facture avaient constitué sa passion durant sa jeunesse et par conséquent, il avait vécu quelques temps dans la neige houblonnée de Khaz Modan (pays au combien cher à mes yeux pourtant ... mais ses habitants ...). La diction elfique, célèbre même chez les humains pour apprendre à bien prononcer les incantation magiques, s'était peu à peu détériorée chez lui et donnait à quelques choses près ceci (le texte ne traduit ni les postillons, ni l'haleine) :

"Arch cam'rade ! Qu'est c'que j'peux faire pour vous ?" Bien évidement les "r" étaient roulés ... au temps pour la classe elfique.

Il se présenta sous le nom de Dazalar mais m'avoua avec plaisir qu'on l'appelait beermaster ... quel dommage de boire un liquide aussi écoeurant quand la nature nous fournit le nectar et l'eau de source ... après ces présentations sommaires (et entre les éclats de rire de ma soeur), le prétendu elfe m'emprunta mon grimoire et y inscrivit quelques sorts, s'appliquant drôlement, la langue entre ses lèvres pincées. Mais là n'était pas ce que je cherchais (même si je fus comblé qu'il me demande d'aller faire un tour en Outreterre une fois quelques donjons élémentaire vidés, pour le principe), ce que je voulais, c'était posséder un familier.

Dazalar m'envoya donc dans les environs pour élire l'animal qui me plairait le plus. Après avoir longtemps hésité entre un écureuil (que ma soeur trouvait "trop mignoooonnnn !!!") et une chouette, j'optais pour la chouette (Dazalar m'avait expliqué que le familier était utile en combat ... ce que n'était pas le cas d'un écureuil). Néanmoins j'étreignis le petit rongeur roux pour lui "montrer tout mon amour" ... ne me demandez pas ce qui m'est passé par la tête.

La chouette, d'un gris clair et apaisant, que j'avais élue pour être mon plus fidèle ami pour les années à venir me regardait un peu de travers. Elle semblait se demander ce que je lui voulais en fin de compte. Parce que c'était bien beau les biscuits mais ça ne faisait pas tout. Je me décidais donc à prendre un peu soin d'elle. D'abord une petite caresse sur le dessus du crâne, une petite gratouille sous le ment- le bec - . Pour l'entraîner à me suivre, je me décalais de cinq mètre et sifflais. Docile, la petite venait à ma rencontre, même quand j'avais arrêté de lui proposer des biscuits (une chance pour mon portefeuille !).

Je pris donc la direction de Darnassus, accompagné de ma soeur et de ma bête. Nous cherchions des noms tout en marchant (" la créature ? ... non ... ", " Archibalde ? - Et pourquoi pas Arthur ou Merlin tant que t'y es ? " ... et ainsi de suite). La pauvre semblait désespérée, battant lentement des ailes. Nos réflexions furent interrompues par le sac-à-bière qui nous rejoignit, haletant (empestant ainsi l'air alentour de relents de vinasse bon marchée). Il avait oublié un sort capital sur mon grimoire : celui qui servait à comprendre notre familier.

" Je suis vraiment navré, j'avais complètement oublié celui-là, elle pourra ainsi vous faire pressentir son nom, ou tout du moins vous indiquer directement si celui que vous choisissez lui plaît ou pas. "

Le crayon avait à peine terminé de tracer l'ultime rune du sort, qu'une voix impérieuse s'éleva dans ma tête. S'en suivit une discussion existentielle qui, vue par ma soeur, donnait à peu près ceci :

" Cuicuicui cwoa croa cwoooa ! "
" Croa croa cui cui croa ! "

Et ainsi de suite. Heureusement, je peux vous faire la traduction.

" Je vous sommes de vous présenter jeune homme. " Me dit-elle, avec l'air plutôt furibonde et un léger accent anglais (je pense toujours aujourd'hui que c'est pour le style).

" Allons bon, c'est la meilleure, j'apprends ce sort pour connaître ton nom et toi tu me demandes comment je m'appelles ? Enfin ... je me nomme Ashnar Stormquest, chasseur de son état. " Fis-je avec une petite révérence.

" Nous n'avons pas élevé les moineaux ensembles, merci de garder vos distances et de me vouvoyer, voulez-vous ? Je n'ai pas encore de nom, mais du haut de mon érudition, j'aimerais en choisir un moi même, un nom qui reflète ma puissance et ma beauté. "

" Pourquoi pas 'modestie' ? " m'étonnais-je, déjà agacé par l'animal (l'écureuil aurait été plus sympathique, j'en suis sûr !).

" Un volatile de mon rang n'a nul besoin de s'encombrer d'une telle chose. Je pensais plutôt à un nom de la mythologie ... mais lequel ? " Elle baissa la tête, un air penseur sur son bec ...

" Pourquoi pas Strix, ou Stryge si vous êtes plus grecque que romaine ? Ou alors Noctua ? Comme la constellation latine ? " Je faisais comme quoi preuve de bonne volonté.

" Malheureux ! Je n'ai que faire des noms capilotractés que vos congénères nous donnaient du temps où nous étions clouées aux portes des granges ! Je veux un nom issu de la mythologie Strigidae pure souche ! Notre mythologie. "

" Quel est le nom de la première chouette qui ai vraiment comptée parmi les siennes ? Celle par exemple qui a mit fin au droit de cuissage des grands Ducs ? "

" L'humour n'est pas votre fort dites moi ... Quelle joie infinie de devoir vous suivre dans vos aventures ... Au moins vous avez l'air un minimum lettré ... c'est déjà ça. J'ai trouvé ! Je veux m'appeler du nom de la chouette qui a décrété la fin du monopole des hiboux sur les ragondins ! "

" Quelle grande dame ... et comment s'appelait-elle cette merveille ? "

" Lartès ... mais c'était une vieille chouette, tout ce qu'il y a de plus banal ! "

" Et dire que vous êtes encore jeune ... mais c'est une blague dites-moi ce nom ? Vous refusez Noctua pour Lartès ? Vous troquez Strix contre le nom d'une bécasse moins panurgiène que les autres ? "

" Oui, c'est sur ce nom que mon choix s'est porté. Et je vous préviens que je ne supporte aucun sobriquet et aucun surnom ... attention, j'ai également l'oreille fine ! "

Mon rêve sur les longues discussions au près du feu avec ma meilleure amie s'étaient effondrées ... enfin au moins elle est cultivée, intelligente et polie ... mais bon, disons le clairement, c'est une emmerdeuse de première avec ses caprices de reine !

...

Ouarf ! Je suis crevé moi, j'vais aller me coucher ... Quoi je viens de me lever ? Bah de toute évidence ma journée est gâchée puisque j'ai trop dormi, donc je l'oublie en passant à demain, comme tout le monde quoi.
Bien sûr, toute bonne histoire possède sa Némésis, pour le Thésée de Gide, elle se nomme Ariane, pour Georges Orwell, elle prend le doux nom de Big Brother ... et bien sûr, dans toute bonne histoire, la Némésis arrive à point nommé une fois le décor planté. Une Némésis se doit d'être séduisante, attractive et intelligente, à la mesure du héros auquel elle s'oppose. Elle peut être immatérielle si le héros pourchasse des chimères ou matérielle si le personnage part en quête d'aventure, elle peut même être absente si elle est suffisamment puissante ou omniprésente si elle se réfère aux idéaux bafoués d'un doux rêveur. Hélas, elle peut prendre également la forme d'un ami qui, alors qu'on pense qu'il nous tend la main, nous pousse dans le ravin. Ma Némésis personnelle ne prend, malgré les apparences, ni la forme d'une boule de plumes anglophile, ni les délicats contours du lyrisme. Mais laissez moi donc vous la présenter en bonne et due forme.

...

La chouette apprivoisée, enfin paraît-il, le bouquin de sorts plein, je pouvais deviser, chemin faisant, avec ma soeurette adorée qui me contait les passionnantes baisses de prix des plus grands couturiers darnassiens. Bien sûr, en bon grand frère naïf, je me fis un plaisir d'accepter d'aller faire un tour dans le quartier commerçant de la somptueuse capitale elfique. L'air était doux, les choses semblaient aller pour le mieux. Quelle ambiance est aussi propice au drame d'une vie ? Bon, j'exagère un peu, mais il est vrai qu'un sacré nuage n'allait pas tarder à assombrir le ciel d'un bleu pourtant éthéré.

Les portes de la ville étaient monumentales, gardées par de farouches guerrières elfes, montées sur des tigres noirs. On les disait par ailleurs farouches tout court, mais je ne souviens pas avoir testé ... du moins pas à cette époque bénie de simplicité et de bonheur étouffant. Nul besoin d'une madeleine proustiène pour réfléchir aux choses qui se passent dans le monde. Mon bonheur se situe dans le combat et le fait de repousser le terrible fléau hors de mon monde natal.

Après être passés à la banque - d'ailleurs, entre nous, quelle idée de faire une banque dans un arbre en forme d'ours ... - nous allâmes gaiement faire un tour dans le délicat quartier commerçant de la toute aussi délicate ville des aux combiens délicats elfes de la nuit. Il m'a semblé voir, à un moment, une banderole blanche avec marqué dessus : "jusqu'à -70%". Mais je n'en suis pas bien sûr, des créatures en nombre important encombraient la vue. Il paraît qu'il s'agissait de "femmes", mais la personne qui m'a confié ceci devait être très au courant de ce qui se passait, car cela ressemblait bien plus à une basse-cours !

Je me demande en effet quel autre nom donner à un endroit où moins il y a de tissu sur l'article, plus les belligérants font preuve de violence. Ma soeur s'est en effet extirpée de la foule, après être entrée depuis une demi heure dans un magasin, avec à la main une robe blanche cintrée et fendue ... très fendue ... mais aussi une éraflure sur la joue, diverses coupures et griffures sur les bras, une lèvre sanguinolente, les cheveux ébouriffés et boitant légèrement. Elle dut m'expliquer plusieurs fois la chance qu'elle avait eu de se procurer cette robe archi-prisée dans la bonne société : le prix était alléchant, l'étiquette brodée montrait comme le produit valait normalement une fortune ("Alors que 5000 pièces d'or seulement, ça valait vraiment le coup !"), la robe mettait sa silhouette en valeur (à ce point là ce n'est plus un décolleté, c'est juste qu'il y avait un surplus de tissus qu'on a choisit de mettre au dessus de la taille pour faire chic) ... et il y avait trente mille autres raisons que je ne comprenais même pas, concernant la finesse des coutures et la qualité du tissu. Pour finir, je me fis traiter d'imbécile, comme quoi je ne faisais pas attention à elle, que j'avais un orgueil de mâle démesuré, que j'étais un vulgaire macho ... en gros, je la décevais beaucoup.

Lartès, qui volait à quatre mètre du sol pour éviter les coups de sac à main que se distribuaient les femmes dans la rue (une histoire de "je l'ai vu la première !"), me signala clairement sa désapprobation en m'exposant gentiment les raisons qui font que les humains sont superficiels alors que les chouettes sont délicates, raffinées et calmes. Bien sûr, le fait qu'elle ait insisté pour que je lui achète plusieurs accessoires, allant du bonnet fantaisie pour l'hiver, au collier incrusté de diamants véritables (3000 pièces d'or, démarqué à 95%), n'entrait pas en ligne de compte.

Je décidais donc qu'il était temps de prendre le bateau pour Auberdine et poussais ma soeur vers la sortie de l'allée, là où les maris attendaient leurs femmes, apeurés à l'idée qu'elles ne trouvent pas le "petit haut en cachemire qui était si à la mode" et qu'ils avaient oubliés de leur offrir à la Saint Valentin. J'avais posé mes mains sur ses épaules et la poussais gentiment. Quand soudain une voix claire retentit derrière moi.

Ce qu'elle avait dit ? Pas la moindre idée, seule la voix eut un impacte sur moi. C'était le genre de voix douce et mélodieuse qui, sans en dire trop, vous dévoile des promesses alléchantes et des secrets enfouis. En même temps, on savait cette voix ferme et assurée, elle pouvait claquer comme un fouet et laisser des brûlures que même les meilleurs sorts de soin ne peuvent effacer. C'est simplement ce son chantant et envoutant qui me fit me retourner, les mains toujours tendues à hauteur des épaules de ma soeur.

Deuxième sensation exquise, un parfum doux emplit mes narines. Tout un champ de fleurs était contenu dans cette fragrance. Mais quelles fleurs ... de la violette douce sous la rosée, du coquelicot frais au matin, de la lavande puissante et délicate sous un soleil de midi, une rose à peine éclose sur fond de soleil couchant, de la jacinthe au clair de lune ... mais en même temps ce parfum avait une légère teinte musquée qui laissait présager une personnalité pimentée.

Le touché précéda la vue. Sous mes mains, un tissu délicat : de la soie. En même temps, je devinais aisément qu'il ne s'agissait là que du revêtement, d'une décoration posée sur une forte armature en cuir souple. Un cuir naturel, légèrement granuleux sûrement d'après la façon qu'il avait de se plier au gré de la respiration de celle qui était maintenant ma muse. Mais je sentais aussi qu'elle avait des formes parfaites, une poitrine bien ronde et ferme, ainsi que sûrement des hanches larges sans pour autant l'être trop. Son grain de peau était incroyablement soyeux.

Quand mes yeux furent enfin habitués à la vue d'une telle beauté, je pus comprendre ce qui la composait. Sous une armure de cuir, ou plutôt un fourreau digne du plus grand couturier, une elfette gracile, mais à la puissance évidente, me dévisageait. Ses sourcils, légèrement froncés obscurcissaient des yeux flamboyants d'intelligence. Ses pommettes saillantes étaient empourprées, contrastant avec le teint sombre de sa peau. Ses longs cheveux blancs tombant en une lourde natte sur son épaule gauche semblaient se hérisser un peu.

C'est lorsque je baissai un peu les yeux pour voir le reste de son corps que je réalisais la signification de tous les signes de fureur qu'elle m'envoyait. En effet, les épaules d'une humaine sont à la même hauteur que le buste des elfes ... comme la nature est bien faite ! Mais c'est ma joue qui a comprit la première que la dame souhaitait que je retire mes mains. Sous la douleur cuisante du coup sans pitié qu'on avait porté à mon visage, je reculais d'un pas en bredouillant des excuses.

" Tu te souviendras d'avoir offensé Griselda, pouilleux ! Une chance pour toi que les gardes de la ville encadrent les soldes, sinon la plus grande voleuse de tous les temps t'aurais déjà envoyé six pieds sous terre ! " Et elle disparu dans un nuage de fumée.

Ce n'est que sur le bateau d'Auberdine que je me rendis compte que ce n'étaient peut-être pas que des paroles dans le vent ... quelle chance, j'allais pouvoir revoir ce don du ciel ! Merci Elune !!!

...

Si seulement les choses étaient aussi simples ... au moins j'avais raison sur un point : elle n'allait pas me lâcher !
Tout ce que j'ai pu vous dire auparavant n'était qu'un petit enrobage de ma véritable histoire ... malgré son importance capitale, ces futilités ne sont que la couche supérieure, sans aucune profondeur de ce qui s'est passé ! Je sais ce que vous voulez vraiment savoir, après tout, tous les gens se ressemblent, il vous faut de l'action, de l'amour et de l'humour. Croyez moi, le programme est chargé ! Niveau action, même si je me rapproche d'une petite retraite bien méritée, il faut que je vous parle de mes quelques 779 instances et 358 raids ! Et croyez moi, ça pullule de petits détails croustillants ... mais pas tous donc il va y avoir une petite centaine de chapitres dans lesquels vous allez vous embêter ... Niveau amour ... bah à part ma dulcinée, il n'y a pas grand chose ... mais dans l'amour, ce ne sont pas les sentiments qui sont intéressants, c'est le sexe ! Et ça, croyez-moi, j'ai pas mal de chose à raconter ... surtout si on se dirige vers les histoires d'un soir et que je vous explique toutes mes tendances passagères ... C'est pour l'humour que j'ai un peu plus peur ... après tout je suis connu pour mes moments de solitudes, mes blagues qui tombent à plat et comme étant l'objet des blagues ... mais je vais faire mon maximum, pour vous !

Comment ça vous ne voulez pas que je fasse toutes les scènes d'action et toutes les scènes ... classées X ? Pourtant vous ratez quelque chose : on m'appelle Duracel parfois ... bon, on m'a aussi dit que je tirais plus vite que mon ombre, mais bon hein, on va laisser la médisance de côté, n'est-ce pas ?

...

...

Ok donc on va faire un deal : je glisse les histoires qui me mettent en valeur dans le récit, mais je garde le même style de narration, ok ? Parfais, alors je reprends là où j'en étais, à savoir sur le bateau d'Auberdine.

...

" Tsubasa est un peu plus loin, viens ! " Me lance Nympha en galopant sur la plage ... une minute, qu'est-ce qu'elle fait sur la plage alors que moi je suis toujours sur le bateau ? Damned, elle a dû sauter sur le quai et invoquer sa monture avant que le bateau ne se soit arrêté ! Saleté de paladin avec le dada intégré !

Je descendis donc de l'embarcation qui nous avait mené jusqu'ici d'un pas léger et commençai à appeler gentiment mon petit tigre pour pouvoir rattraper plus rapidement ma soeur. Lartès se posa paresseusement sur mon épaule pour lire plus facilement le Dalaran Mirror Times ... en VO s'il vous plaît. Après avoir dû m'excuser car je n'avais pas de bouilloire pour son thé intégré dans les épaulières, je pus enfin monter sur le dos de mon fier destrier ! Je donnai un coup de talon, m'apprêtant à fendre la bise marine comme une flèche ... mais la bête s'emballa et partit au triple galop, me déstabilisant. Vous ai-je précisé que c'était la première fois que je montais ?

Le voyage me sembla éternellement long, j'avais l'impression que la plage s'étendait à l'infini sans pour autant changer de décors ... ah si, une pierre ... *bing* ... Au dessus de moi, Lartès est à la fois ravie de me voir aussi énervé qu'énervée elle-même d'avoir dû s'envoler en urgence à cause de ma chute, heureusement elle avait retrouvé une place agréable pour se poser une fois que mon tigre eut atteint sa vitesse de croisière. Après quelques temps, j'entendis un hurlement de rire, Nympha était apparemment ravie de mes exploits de haute voltige. Enfin ma monture s'arrêta et je pus enlever mon pied qui était resté coincé dans l'étrier ... depuis Auberdine ! Ma coiffure était lamentable, j'avais du sable plein les yeux et une grosse bosse sur la tempe là où la pierre avait frappé.

" Tu as pris la formule air-terre ? " Me demanda-t-elle au bord des larmes tellement elle riait.
" J'ai prit la formule tigre jetable, utilisation unique, merci de détruire l'animal après votre premier voyage !
- Tu as bien sûr respecté ce que t'a dit le moniteur, à savoir 'donner un coup de rênes pour démarrer et des coups de talons pour accélérer, jamais dans l'autre sens, ce n'est pas un cheval' ?
- Bien sûr, pour qui me prends-tu ? " Répondis-je, peu fier de mes exploits.

Tout à coup, j'entendis des applaudissements venant de l'eau. Je me retournais pour voir, incrédule, une loutre s'approcher de la côte, tout sourire, pour peu qu'une loutre puisse sourire bien sûr. Elle avait l'air de bien s'amuser, je suspectais qu'elle ait regardé toute la situation, et que même l'intellect limité des loutres était capable de me trouver lamentable mais hilarant. Plus l'animal se rapprochait, plus je me rendis compte qu'il n'était pas normal ... un peu trop gros notamment ... et puis ce sourire au combien agaçant !

" Tsubasa ! " Hurla ma soeur, sautant de sa monture et se rapprochant de l'eau pour accueillir celui qui apparemment était mon frère.

Il ne ressemblait pas tellement à ça la dernière fois que je l'ai vu à vrai dire. Son histoire était assez amusante, pauvre orphelin, il a vu ses parents se faire massacrer par des orcs dans les Tarides à l'âge de 9 ans. Puis il a marché seul pendant un mois, se nourrissant de racines et buvant dans les flaques d'eau stagnantes. Il avait traversé la mer à bord d'un radeau volé à Ratchet et, après que son embarcation soit réduite en miette par le Maëlstrom, il a été recueilli par les boucaniers de la voile sanglante. Réduit en esclavage pendant huit ans, occupant les postes de mousse, cuisinier et chaire à canon pendant les batailles, il n'en garde pas un très bon souvenir, même s'il leur doit la vie. Après qu'un des pirates l'a roué de coups, il s'est enfui et a vécu pendant sept ans seul dans Strangleronce, apprenant à chasser auprès du vieux Nessingwary, qu'il considère comme son père. Il est ensuite remonté, vers l'âge de 25 ans dans la forêt d'Elwynn, et c'est là qu'il nous a rencontré, moi et Nympha. Au début nous avons eu peur et donc l'avons un peu rossé avec une épée en bois et un gourdin. Ne souffrant que de trois côtes cassées, d'un oeil presque crevé et d'une jambe brisée, il est devenu notre frère ... bon, OK, ce n'est pas très drôle comme histoire, mais il s'en est bien tiré !

La loutre reprit donc son apparence normale, il me sembla qu'il avait prit du poids pendant mon absence ... et un peu de muscles aussi. Il était légèrement plus grand que moi, mais il avait un air doux. Ses vêtements me parurent de bonne qualité, à coup sûr il était devenu un bon combattant ... maintenant. Je me jettais dans ses bras et enfouis ma tête dans sa longue crinière noire. Bah oui, il m'a toujours dit qu'il ne pouvait partir à l'aventure et prendre soin de son crin si sauvage. Il tient ça de sa mère apparemment. Tsubasa, mon frère, celui dont on respecte la sagesse et la force car il est comme l'eau qui dort, il vaut mieux ne pas s'y frotter de trop près. Il est également celui dont on se moque des yeux bovins ... et des cornes qui font pourtant la fierté de son clan.

" C'est si bon de te revoir ! Il faudra que tu me racontes tout ! " Dis-je au comble de l'excitation.
" Chaque chose en son temps, d'abord on va aller faire un tour à Brassenoire pour tester un peu tes réflexes, maintenant je sais encaisser les coups. " Répondit-il, de la même voix profonde que la dernière fois que je l'avais vu.

Apparemment il était devenu druide et pouvait se changer en ours pour "tanker" les méchants. Nous nous dirigeâmes donc vers Brassenoir, discutant du passé et rigolant.

...

La suite la prochaine fois, il se fait tard ...

Comment ça il y a un truc qui cloche ? Oui, Tsubasa a des cornes. Non, pas à ceinture, au front, vous imaginez un Tauren avec des cornes à la ceinture vous ?
Bon, je suis en retard, désolé ... comment ça vous ne m'attendiez pas ? Bah ... pourquoi vous êtes là alors ? Hein ? Je suis désolé aussi pour le rythme qu'il risque de ne pas y avoir dans l'histoire d'aujourd'hui, il est l'heure de la sieste ... comment ça à chaque fois que je fais une introduction je parle de dormir ? Euh ... c'est un plaisir de la vie, ça vous va comme réponse ? Non ? Eh bah tant pis, c'est mienne !

Allez, je mens un petit peu, aujourd'hui je pète le feu ! L'amour ... toujours ... euh non, je m'égare ... et puis ça ne vous regarde même pas ! Je ne vous ai jamais demandé des trucs personnels, moi ! Ah oui ... j'avais encore oublié, c'est moi qui raconte ma vie ...ouais enfin bon, n'empêche que j'ai des moyens de pression, du genre des âges de femmes qui ne veulent pas donner le leur ... des blondes hystérico-maniaques, des princesses égyptiennes et bien d'autres encore. Ahahahahah, on rigole moins le banc des quadragénaires derrière là hein !

Au fait, de quoi je devais vous parler moi aujourd'hui ? Ah oui, c'est vrai, les profondeurs de Brassenoire, ma première instance ... bon, ce n'était pas bien dur ... en fait, si, il y avait une difficulté à laquelle je ne m'attendais pas. Alors ceci sont des cascades effectuées par des professionnels, ne tentez pas de les refaire à la maison. Aucun murlok, aucune hydre et aucun naga n'a été blessé lors de la réalisation de ce ... ah mais attendez, si !

...

Devisant chemin faisant, crinière au vent et arc en bandoulière, nous nous rendions d'un pas joyeux vers les côtes tristes et infectées de nagas des ruines Zoram, rattrapant le temps perdu. Enfin en fait, Nympha parlait toujours autant, Tsubasa râlait parce que sa crinière l'empêchait de voir devant lui et moi je jouais avec l'arc accroché à mon épaule. Après avoir occis quelques humanoïdes sauriens, nous arrivâmes devant une sorte de portail magique. Nympha m'expliqua que l'instance se trouvait derrière. Je m'apprêtais à passer le portail lorsque soudain ...

" Afk " dit sobrement Tsubasa.
" Af quoi ? " demandais-je, surpris. « On ne commence pas l'instance ?
- Attends un peu, c'est le moment de se détendre un peu " m'expliqua Nympha.
" Mais je ne comprends pas, on ne devait pas commencer cette instance difficile ?
- Brassenoire n'a rien de difficile, rassure-toi, nous savons tous très bien que tu es capable de la faire seul cette instance, ce n'est pas Aku'mai qui va te tuer !
- Euh ... mais je suis détendu en tout cas ...
- C'est ça oui, et moi je suis mère Teresa " fit Tsubasa
" Arrête Ash, tu n'es pas détendu du tout ... en tout cas pas assez, Tsubasa a bientôt fini de rouler, prends un taffe et là tu seras détendu !
- Une quoi ?! Mais ... c'est de la drogue !
- Rhôlalala, la feuille-rêve n'a jamais tué personne ! Qui plus est, jamais tu ne seras capable de te débrouiller en instance si tu ne sais pas composer avec des gens qui ont fumé, et puis il faut apprendre à jouer quand on a fumé, c'est pas évident non plus au début. " m'expliqua gentiment Tsubasa.
" Tu veux dire que beaucoup de personnes le font ? " Demandais-je, incrédule.
" Mais bien sûr ! T'as vécu où toi depuis les années 1960 ?
- 1960 ? C'est vachement vieux ça ... C'était après ou avant la première guerre ?
- Euh ... J'ai jamais été forte en histoire ... " s'excusa Nympha.

Je regardais avec désapprobation cette longue cigarette circuler dans les rangs fraternels ... Quand je l'eus entre les doigts, je me sentais un peu mal, ils me regardaient avec gentillesse, un sourire encourageant aux lèvres. Finalement, j'ai tiré une taffe, puis deux ... je me sentais tellement bien ... Mais là ils me l'arrachèrent des mains : " Fais tourner un peu ! Te la joues pas perso ! La prochaine fois c'est toi qui la farmera ! ". Je n'ai même pas relevé le mot que je ne connaissais pas, soit, je farmerais ... quoi que cela puisse vouloir dire ! Quand les autres se relevèrent pour se diriger vers l'instance, je mis dix bonnes secondes à réaliser pourquoi ils s'agitaient autant. Nous passâmes donc le portail avec entrain ... et en riant ... je ne sais plus pourquoi ... je crois que je ne le savais déjà plus quand j'ai commencé à rire ... enfin bon, c'est là que l'action commence. Enfin non, d'abord, la stratégie ... arrosée de feuille-rêve elle est toujours limpide.

" Vous voyez les monstres devant ? " Nous demanda Tsubasa
" Non lesquels ?
- Tournes toi Ash, tu regardes pas dans le bon sens.
- Ahahahahahah
- Ahahahahahah
- Ouais, je vois les quatre monstres !
- Il n'y en a que deux Ash ...
- Ah oui
- Ahahahahahah
- Enfin bref, moi je prends le premier, Ash, tu l'attaques et Nympha tu nous soignes.
- Et le deuxième ?
- Euh ... je le prends aussi ...
- Ashnar pourrait mettre un glaçon ...
- Toujours sec le whisky !
- Ok, tu le prends Tsubasa ... mais je doute qu'Ashnar ai comprit ...
- Ahahahahahah ... "

Et comme ça pendant dix minutes ... Ahlala, à l'époque je ne tenais pas très bien la feuille-rêve ... Tsubasa était maître en la matière et Nympha ne se laissait pas facilement abattre. Enfin, notre druide se transforma en gros nounours et chargea. Nympha fut entourée d'une aura dorée. Ses yeux brillaient d'une lueur rassurante et une chaleur lumineuse semblait soigner les blessures de Tsubasa. En effet, à chaque fois qu'un coup lui était porté, les blessures se refermaient quand Nympha tendait ses mains vers elles, le reste du temps, elle se concentrait sur ses pouvoirs divins.

De mon côté, je tirais par automatisme ... mais apparemment pas sur le bon monstre puisque qu'au moment où il m'attaqua Tsubasa me cria de faire de l'" assist ". Je feignis donc la mort et changeai de cible. Mes flèches faisaient mouche, je me décidais à expérimenter de nouveaux sorts : morsure du serpent en trempant la point de mes flèches dans une petite fiole de venin, tir des arcanes en faisant appel aux peu de pouvoirs magiques que j'avais en moi, tir multiple en accrochant plusieurs flèches à mon arc ... suivit d'une nouvelle feinte de la mort, tir assuré, en restant sans bouger pour envoyer une flèche à un endroit encore plus vicieux et moins protégé de mon adversaire ... et ainsi de suite. Enfin, après 10 minutes de combat acharné, le dernier des monstres tombait à terre. Euh en fait ... apparemment nous avions tué un peu plus de deux monstres et nous nous trouvions devant une tortue avec une carapace en acier ... Ghamoo-ra.

Après dix minutes d'explications tortueuses sur la stratégie, nous en vînmes au bon vieux " tu le tanks, je dps et toi tu heals ", un classique mais qui a fait ses preuves. Le combat dura cinq bonnes secondes. C'était le moment tant attendu dans une instance dans ce niveau où tout le monde s'en fiche : le loot ! Aussi curieux que cela puisse paraître, cette tortue était riche de quelques pièces d'argent, portait un bouclier sous sa carapace ainsi qu'une épée magique, des gants en cuir et de la pierre brute. En bons aventuriers, nous avions tous nos dés sur nous, mais des gros dés, à 100 faces. Après en avoir fini avec l'attribution des objets, il y eu une nouvelle tournée de feuille-rêve.

Ce n'était peut-être pas le plus sage à faire : le moment le plus difficile de l'instance approchait : sauter de rocher en rocher pour passer à la suite. Après avoir fait cinq erreurs et deux bombes pour s'amuser, nous réussîmes enfin à passer sur la rive d'en face. Trempés jusqu'aux os ... pourtant la feuille-rêve dans la sacoche de Cenarius de Tsubasa était sèche ... ouf ! Nous tuâmes Gelihast, Serevess, Aquanis, Lorgus Jett, Kelris et Serra'kis sans trop nous poser de question, toujours en rigolant, en faisant des blagues sur nos amours et nos aventures passées ... enfin une instance quoi !

Comme d'habitude, le moment stratégique arriva quand on ne s'y attendait pas. Tsubasa commença à nous expliquer que les flambeaux devaient être allumés un par un quand il se rendit compte que je les avais tous allumés parce que je trouvais ça joli. Nous nous retrouvâmes donc entourés de nombreuses créatures agressives qui tapaient Nympha, chatouillaient Tsubasa et mourraient comme des mouches à mes pieds. Une fois mortes, la porte du fond de la salle s'ouvrit et un cri d'hydre retentit furieusement. L'heure du combat final avait sonné ! Dix secondes plus tard, nous étions à Darnassus, dans le temple d'Elune, sous le regard désapprobateur de Tyrande Wisperwind, en train de nous tenir les côtes et de terminer la réserve de feuille-rêve ...

...

Voilà alors la moralité de cette histoire c'est, surtout ne fumez jamais de feuille-rêve ! Comment ça je suis pas crédible ? Oui bien sûr que j'en reprit ... oui, plusieurs fois ... Eh bah non, moi ça ne me concerne pas, je n'ai aucune morale, et puis c'est tout !
Hey ! Me voilà de retour parmi vous après des vacances bien méritées ! Bah quoi, oui, croyez pas que ce soit de tout repos de m'occuper de vous, de vous raconter ma vie ! Et surtout n'allez pas vous imaginer que je suis payé pour le faire ! Qui a dit encore heureux ?

Enfin bref, de toute façon je ne vois pas pourquoi je continue cette histoire, vous en savez déjà beaucoup sur moi ... parlons plutôt de vous ... Comment ça « non » ? Pourquoi c'est moi qui me tape tout le boulot alors que vous vous pouvez vous asseoir tranquillement et m'écouter ! C'est trop injuste !

Bon bah puisque c'est comme ça, je vais vous raconter une histoire ennuyeuse ! Qui a dit encore ?

...

Nous nous remettions à peine de la soirée « nature et découverte dans le temple d'Elune » que Tsubasa nous réveilla, Nympha et moi.

« Le bateau est sur le point de partir ! » Nous annonça-t-il d'un air pressé.

Ronchonnant et traînant les pieds, nous nous dirigeâmes vers le port de Darnassus. Je n'arrivais pas à mettre le doigt sur la raison de l'empressement de mon frère. Certes, les autorités avaient mal vu la consommation massive de feuille-rêve que nous avions faite, mais de là à encourir la moindre sanction ... Après tout, chaque nation de l'alliance a ses propres vices légaux : chez les nains c'est la bière, chez les draenai (les petits hommes verts qui sont en fait bleus et qui s'étaient écrasés non loin de là) ce sont des vapeurs épaisses qui font tourner la tête, chez les gnomes il s'agit souvent de boire cette huile de moteurs biologique (« Si ça vient des plantes et que les machines en boivent ça ne peut pas faire de mal »). Et bien chez les elfes c'est la feuille-rêve. Enfin bref, nous montions sur le bateau quand ...

...

Comment ça je n'ai pas parlé des humains ? Bah quoi les humains ? Ca n'intéresse personne à ce que je sache ! Et surtout pas moi !

...

Ah ?! Les perversions de la race humaine ? Ah bah là oui, je veux bien en parler ! Il s'agit en général d'une déviance incompréhensible qui consiste à prétendre auprès de leurs femmes qu'ils vont travailler quand en réalité ils vont dépenser leur argent à regarder des elfettes danser en enlevant leurs vêtements. Après, ce qu'ils font dans les « salles noires » n'est pas pour toutes les oreilles !

...

Donc nous montions sur le bateau quand ...

...

Rhô, quoi encore ? Comment je sais ce qu'il se passe dans les « salles noires » ? Mais enfin ... Ca me regarde ! Et puis si vous recommencez à m'interrompre constamment je ne suis pas près d'en arriver aux déboires du Comté de l'Or ! Euh ... oubliez ça, Nympha me tuerait si elle apprenait que je vous en ai parlé ... Une erreur de jeunesse, c'est tout ce que vous avez besoin de savoir !

...

Donc nous montions sur le bateau quand ...

...

Mais arrêtez à la fin c'est pénible ! Comme si vous saviez que ce que j'allais vous dire n'était pas intéressant et que vous cherchiez à me faire changer de sujet ... Ah oui, c'est vrai que je vous ai prévenu en préambule ... Bon, bah je suppose qu'on n'a pas de temps à perdre avec ça ... Donc je vais passer l'histoire détaillée des trois heures que nous avons passées à rattraper le perroquet du capitaine !

...

Le bateau avait déjà atteint le quai depuis une bonne heure quand nous mîmes pied à terre.

« Quel besoin tu avais d'essayer de parler au perroquet Ash ? » S'énervait encore Nympha
« Bah ... Je ne sais pas ... » Répondis-je, cherchant toujours une excuse à peu près valable. « Si je peux parler avec Lartès, ça me semblait logique de pouvoir parler avec l'autre piaf !
- Mais enfin ! Tu sais pertinemment que ton sort de communication ne marche qu'avec ton propre familier ! » Me fit-elle remarquer avec justesse.
« Ca m'a échappé sur le coup ... Je te trouve bien silencieux d'ailleurs Tsubasa ! Tu n'as pas râlé une seule fois contre moi ...
- Inutile. Notre soeur s'en charge très bien pour moi ! Et puis de toute façon je suis tellement soulagé d'être parti de Darnassus ! » Me répondit-il, un sourire aux lèvres.
« Pourquoi ? Tu n'aimes pas les villes très peuplées ? » Demandai-je bêtement.
« Je pense que ce sont surtout les armes des gardiennes de la ville qu'il n'aime pas ! Elles ont toléré Tsubasa pendant la nuit parce que nous l'accompagnons ... et qu'il a fait une généreuse donation de plantes en tous genres aux alchimistes de la ville ... mais les Taurens restent les ennemis des Elfes !
- Et le coup de la carte de membre du Cercle Cénarien, alliance séculaire entre les druides elfes et taurens, ne marche pas à tous les coups ! »

Le paysage autour de nous était toujours magnifique à Auberdine. Nous nous dirigeâmes lentement vers la région des Milles Pointes, traversant donc la forêt d'Ashenval. C'est là-bas que nous avions rendez-vous avec l'ambassadeur Draenei qui devait nous présenter notre mission en Outreterre. Chemin faisant, nous croisions beaucoup d'animaux sauvages. Ceux-ci nous regardaient de manière craintive. J'essayais pourtant d'avoir l'air sympathique, de leur sourire, de les amadouer en quelque sorte. Apparemment l'arc sur mon dos ne les rassurait pas vraiment. Tsubasa, lui, s'amusait à se changer tour à tour en félin, en ours, en chouette ou en arbre. D'ailleurs, un arbre qui marche ça ne ressemble vraiment à rien ! Il se prend les racines dans ... bah dans les racines en fait ...

Cependant, je devais reconnaître que sa technique marchait mieux que la mienne pour approcher les bêtes sauvages. Il courait au milieu de meutes sans se faire déranger. Je dois avouer que j'étais quand même jaloux : les chasseurs sont sensés pouvoir se fondre dans la nature. Ils n'ont pas besoin de ces subterfuges de voleurs pour disparaître, ils savent comment s'habiller, comment se déplacer pour n'être ni vus ni entendus. Ils n'ont pas besoin de ces tours de passe-passe de druides pour passer inaperçu par les animaux, ils savent les approcher sans les effrayer.

Seulement moi, j'étais aussi visible qu'un kodo sur une plage de Tanaris en plein après-midi ! Au temps pour le grand chasseur, pourfendeur de démons ainsi qu'ami des idiots ... pardon, des bêtes ! Je décidai donc de démontrer tout mon talent en charmant un nouvel animal. Après tout, j'étais un chasseur, pas l'esclave de l'autre hurluberlue volante ! Je décidai cette fois-ci de dompter un tigre. La région en grouillait, ce ne serait pas ça qui serait difficile !

...

Après quatre heures de recherches intenses, s'être perdu et reperdu suite à des « Je crois que j'en ai vu là-bas tout à l'heure » et des « Regardez ces traces de pas ! On tient le bon bout ! », nous décidâmes de ... lâcher l'affaire.

« Bon, je crois que ce n'est pas la peine d'insister, on n'en trouvera pas Ash ! » Me dit Nympha. Et dire qu'elle commençait à peine à me pardonner l'aventure du perroquet quand je leur ai fait part de mon envie de tigre.
« C'est peut-être une saison où ils hibernent ! » Tenta Tsubasa.
« En plein milieu du printemps ? C'est sensé être la saison de reproduction ... » Fis-je pitoyablement.
« Oh, regarde, un trotteur des plaines ! Tu pourrais en faire ton nouveau familier non ? » Me demanda Nympha en pointant une autruche du doigt.
« Et me traîner un autre piaf ? Non merci ! J'ai déjà l'autre tarée qui me ravage l'épaule toute la journée et me coûte une fortune en thé ! Aïe !
- Espèce de malappris ! Si ma présence pollue votre air sacré, n'hésitez pas à m'envoyer au diable ! Ayez au moins le courage d'assumer vos paroles et allez au bout de vos raisonnements ! » Me hulula la chouette et me plantant vicieusement ses serres dans l'épaules
« Mais enfin, ce n'est pas grave si tu n'as pas de tigre ! Tous les chasseurs ont un tigre ! Au moins comme ça tu seras original ... » Me consola la paladine.
« Je veux un tigre, je veux un tigre, je veux un tigre, je veux un tigre ...
- Il va faire ça longtemps tu crois ? » Demanda Tsubasa, atterré.
« Je veux un tigre, je veux un tigre ... Aïe, arrête de me griffer le mollet Tsubasa ! Je veux un tigre, je veux un tigre ...
- Je ne te griffe rien, je suis en face de toi ...
- Je veux un ... Quoi ? Mais alors ... »

Nos regards se sont lentement tournés vers le sol. Un bébé tigre étant entrain de faire ses griffes sur mes bottes (bah oui, le cuir ça a toujours plu aux chatons, surtout quand c'est en forme de chaussure ou de fauteuil à déchiqueter). Surpris par le silence, l'animal leva lentement les yeux puis miaula d'un air joyeux. Je m'agenouillai pour lui donner un biscuit. Le petit semblait plus attiré par mes gants que par le biscuit mais fini par le manger. Il me sauta dans les bras dès qu'il l'eut avalé.

Je lançai un regard accusateur à la chouette qui m'avait coûté presque toute une boîte de biscuit. Mais elle semblait se désintéresser autant de la situation que de mon accusation silencieuse. Elle préférait en effet, chaussée de ses lunettes de lecture en demies lunes, lire les grands titres du National Gnomographique.

« Comment tu t'appelles mon petit ? » Demandai-je gratouillant le ventre de mon nouveau familier.
« Miaaaaaaaou
- Alors, il t'a dit son nom ? » Demanda Nympha.
« Euh ... Non ... Il m'a dit ... Miaou ...
- C'est peut-être son nom ... » Tenta Tsubasa
« Je ne pense pas ... Je pense que comme c'est un bébé il ne sait pas parler ... » Répondit ma soeur.
« Enfin c'est quand même embêtant ... La dernière fois que j'ai essayé de donner un nom à un animal, je me suis retrouvé avec un truc imprononçable !
- Essaye toujours ... Ce coup-ci tu n'auras pas de contrainte ! » M'encouragea le druide.
« Euh ... Simba ? Non ... Trop classique ... Moustache ? Non ... Cliché ... Et puis c'est un familier de combat ! Je sais ! Je vais l'appeler Syoran ! Et puis ça a l'air de lui plaire : il ronronne !
- Et c'est moi qui ai un nom imprononçable ?! » S'indigna Lartès.

...

Voilà, c'est ainsi que j'ai fait l'acquisition de mon deuxième familier ... De loin le plus dangereux de tous !

...

Non, je parle bien de quand il était petit, il s'est assagit en grandissant ... Mais ne sous-estimez pas le chaton ! Et puis, c'est toujours vicieux un chat : ça rôde, ça chasse, ça griffe, ça mord, ça joue avec les petits animaux ... Et puis les bébés sont mignons tous pleins, donc on ne se méfie pas ! D'ailleurs, je conseille à tous ceux qui ont des chatons de s'en débarrasser si ils n'ont pas une formation complète de chasseur ! Non, je ne suis pas paranoïaque du tout ...
Bonj...
...
Comment ça « T'étais où ? » ?! Déjà, pourrait-on savoir de quel droit vous me tutoyez ? Ensuite, il me semble vous avoir déjà dit que je n'avais pas à vous rendre compte de mon emploi du temps ! Je reprends donc ....
Bonjour à tous !
...
Non, je ne suis pas aimable ! Il ne me semble pas vous avoir dit l'être ! Et puis, si vous commencez seulement à comprendre ça ... Je ne peux pas faire grand-chose pour vous ! Et puis de toute façon, je n'ai pas envie de faire quoi que ce soit pour vous ! Et il ne me semble pas que vous en ayez particulièrement envie non plus !
...
Oui, je sais que la majorité d'entre vous n'est pas ici par choix, mais bien par obligation ! Pire que les « alcooliques anonymes », les « aventuriers ratés » (cumul des titres non interdit d'ailleurs) !
Où en étais-je ... Ah oui, c'est vrai ! Nous étions en chemin pour l'Outland quand ...
...
Ouais, je parles english et alors ?! Donc nous étions en route pour l'Outland quand ...
...
Quoi le rendez-vous avec l'émissaire ? Parce que vous pensiez que j'ai écouté ce qu'il disait ? J'ai laissé Nympha et Tsubasa se charger de comprendre la mission et moi ... bah je suis resté debout à côté, faisant « Ah ouais ?! », « Pas de problème ! » ou « Comment ça ? » quand ça me semblait approprié ! Après tout, toute histoire se déroulant en Azeroth suit la même trame logique : Kalimdor / Royaumes de l'Est, puis Outreterre, puis Norfendre, puis retour en Kalimdor / Royaumes de l'Est, puis départ en Pandarie ... Pas besoin de savoir pourquoi on y va !
...

« Rappelles-moi Nymph, on va faire quoi en Outreterre ? Demandai-je innocemment.
- On va voir des méchants qu'il faut tuer. Répondit-elle, visiblement agacée.
- C'est un peu simplifié non ? S'étonna Tsubasa.
- C'est d'Ash qu'on parle ... tu ne veux pas que je fasse dans la subtilité à lui expliquer le rôle d'Illidan dans l'ouverture des portes vers le royaume d'Outreterre, ainsi que de la menace qu'il représente pour toute forme de vie depuis son alliance avec les Draeneï corrompus, les Nagas et les Hauts Elfes auto baptisés Elfes de Sang ? Argumenta Nympha, dubitative.
- C'est qui le chaton à son papa ? Hein ? C'est qui le chaton à son papa ? Fis-je, perdant intérêt dans cette conversation.
- Miaaaaaaouuuuuu. Répondit Syoran, toujours très à propos.
- Mais oui ! C'est bien toi ! C'est bien toi le chaton à son papa ! Aïe ! M'abrutissais-je pendant que le chaton en question en avait fini avec ma botte et tentait maintenant de s'attaquer à l'os du tibia.
- OK ... Tu dois avoir raison. Parler d'Illidan, c'est un peu trop pour lui ... » Capitula Tsubasa.

Nous décidions donc de traverser le désert des Tarides pour aller prendre le bateau direction Strangleronce, puis nous rendre dans les Terres Dévastées, pour enfin passer le Portail des Ténèbres qui nous faisait directement arriver dans la Péninsule des Flammes Infernales ... Soit le chemin le plus rapide pour se rendre en Outreterre, et le chemin avec les noms les plus joyeux aussi. Pour nous rendre plus vite sur place, nous prîmes des wyvernes orques apprivoisées.

« Vous êtes sûrs que c'est sans danger pour un bébé chat trop trognon ?! Demandais-je pour la énième fois au Maître de Vol pendant que mon frère et ma soeur semblaient atteints d'une sacrée migraine.

- Mais enfin ! C'est bien la première fois qu'un chasseur me pose cette question ! Zog alors ! Renvoyez votre tigre et montez sur la wyverne !

S'énerva soudain l'orc.

- Renvoyer mon tigre ?! Mais enfin ... quelle idée ! Déjà, il n'est pas mon employé ! Et ensuite, je viens juste de le capturer, il ne touchera pas d'allocation chômage !
- Pardon ? Des quoi de quoi ?
- Euh ... je ne sais pas ... mais une chose est sûre ! Je ne vais pas renvoyer mon tigre pour monter sur un piaf !
- Mais ... Mais ... MAIS ZOG A LA FIN ! EXPLIQUEZ-LUI BON SANG AU LIEU DE VOUS TENIR A L'ECART COMME CA ! Fulmina-t-il enfin en direction de Tsubasa.
- Bon ... Ashnar ... Montre moi ton grimoire des sorts. Consentit enfin à prononcer le Tauren.

Sur la page des sorts concernant le familier, Tsubasa me pointa la ligne « renvoi du familier ». Choqué d'un tel manque de coeur, je me résignai à lire la description. « Transporte votre familier auprès du Maître des Familiers afin que celui-ci puisse s'occuper de lui et le laisser se reposer et panser ses plaies loin des combats. »

« Aaaaaaah ! 'Renvoi' du familier, pas 'renvoi' du familier ! » Fis-je en insistant bien sur le mot « renvoi », comme si ça changeait quelque chose.

Me concentrant sur le sort, je levai les mains en l'air et ... pouf ! Plus de Syoran, plus de Lartès ! Anticipant ma panique, et sachant qu'il ne fallait pas trop m'en demander et que je n'allais sûrement pas lire de moi-même plus d'une ligne, Nympha me montra la ligne « appel du familier » située juste en dessous. Ce que j'en ai retenu, c'est que ... en gros ... tu siffles ...

Le trajet en wyverne se passa globalement plutôt bien. Enfin si on oublie les petits objets qui vous tombent des poches à chaque fois qu'il y a un trou d'air, et une pièce d'or qui tombe au milieu des Murlocks, et une clé qui permet d'entrer dans Scholomance qui fini sur un nid de Harpies. Ma soeur avait beau m'expliquer l'utilité d'avoir un sac, je ne l'ai vraiment comprise que ce jour là ... et j'ai oublié après d'ailleurs. Et nous arrivâmes enfin à Cabestan, pile à temps pour prendre le bateau en direction de Baie du Butin.

Les Gobelins nous firent payer le trajet à prix d'or. Ces petites créatures étaient aussi cupides que les Nains et aussi ingénieuses que les Gnomes et leur taille se trouvait d'ailleurs entre les deux. Avec des ressemblances aussi importantes avec deux races repoussantes, teintés d'une couleur verte à faire pâlir un Orc, ces vauriens n'étaient pas gâtés par la nature. C'est peut-être le fait d'avoir fait cette réflexion à voix haute qui fit que le trajet me coûta deux fois plus cher qu'aux autres ...

J'attendis que le bateau quitte le quai pour appeler Syoran et Lartès (de peur de devoir payer un supplément). Le vent me surpris un peu et je me pris une de mes tresses dans la figure ... enfin c'est surtout l'attache en acier que je pris dans la figure. Saignant ainsi gentiment du nez, je regardai s'éloigner les terres. Puis j'allai me coucher dans ma cabine.

A peine deux heures plus tard, j'entendis un hurlement provenant du pont. Surpris, je pensais que nous étions déjà arrivés à Baie du Butin, et commençais à faire mon sac, lorsque ma soeur fit irruption dans la pièce.

« Problème ... Sur le pont ... Attaque ... Fit-elle, essoufflée d'avoir couru jusqu'à ma cabine. Mais ... tu fais quoi là ? Tu as une idée de la distance entre Kalimdor et les Royaumes de l'Est pour faire ta valise ?!

- Euh ... oui ... j'aime juste pas laisser traîner mes affaires lorsque je ne suis pas dans ma cabine ... tentai-je.
- C'est ça ouais ... en attendant, reviens vite sur pont, nous avons un gros problème en perspective ! » Dit-elle tout en se tournant et en recommençant à courir.

Je n'avais pas souvent vu ma soeur inquiète ... mais je connaissais déjà ce regard. Quelque chose allait arriver à l'un d'entre nous. Quelque chose qui lui faisait vraiment peur. Et donc quelque chose d'extrêmement sérieux. Je la suivi donc le plus vite possible. Syoran et Lartès me suivirent sans rechigner, comprenant eux aussi que ça ne tournait pas rond sur ce bateau.
Une fois sur le pont, je compris quel était le problème. A côté de notre bateau, un long vaisseau pirate lançait des câbles d'abordage. Et surtout, Tsubasa se tenait debout, immobile, au milieu de la scène. Il fallait agir vite, avant que quelque chose ne lui arrive. Je pris donc mon arc à la main et commençais à diriger mes attaques vers le navire ennemi ...
...
Oh ! Mais quoi ? Vous voyez pas que je commençais une scène d'action là ? Vous coupez tout le rythme de l'histoire ! En plus c'est vach'tement important !
...
Comment ça, c'est pas clair pourquoi je devais sauver Tsubasa ? Vous n'avez pas encore compris ? Et puis Zog ! Comme disait l'autre. Vous verrez plus tard !
...
Mes flèches ne suffisaient pas à faire face à tous les pirates qui posaient le pied sur notre bateau. Syoran mordait et griffait à tout va. Il faisait des ravages dans les rangs adverses. C'était un éclair noir, bondissant et déchirant tout ce qui se trouvait sur son passage. Lartès se montrait également utile, pour une fois. Elle piquait depuis les hauteurs vers des cibles isolées, les lacérant de ses serres. Ses coups de bec étaient également plutôt efficaces. Et je dois dire qu'elle se montrait vraiment impliquée, car les pirates ne se laissaient pas vaincre sans rendre les coups. Elle reçu un coup de marteau en plein sur le bec qui l'envoya s'écraser sur le pont, dans un nuage de plumes.

Nympha courait dans tous les sens pour essayer de venir en aide aux victimes. Sa respiration commençait à devenir sèche, au fur et à mesure qu'elle puisait dans ses propres forces vitales pour soigner ses alliés. Une balle de fusil vint finir sa course dans son épaule, la faisant hurler de douleur.

C'est ainsi que le drame se produisit. Alors que seuls Syoran et moi avions encore un faible reste de forces pour nous battre. Le hurlement qui m'avait fait sortir de ma cabine retenti de nouveau. Je me retournai pour voir mon frère commencer à lever les bras au ciel.

Des éclairs vinrent frapper son poing, ainsi que plusieurs malheureux, amis comme ennemis, qui se trouvaient à proximité. Ses yeux se mirent à flamboyer pendant qu'il se changeait ... en chimère ! Alors oui, je sais, les druides ne peuvent pas se transformer en chimère, je sais. Oui, je sais également que la maîtrise des éléments est l'apanage des chamans. Mais je ne fais que vous relater ce que je voyais.

Les pirates se figèrent comme un seul homme devant cette vision terrifiante. Avec un mouvement d'aile, la chimère - mon frère - s'éleva du pont et commença à inspirer violemment d'une de ses deux têtes, comme pour souffler une bougie. L'autre tête regardait attentivement le pont, comme pour distinguer les amis des ennemis. Puis, semblant abandonner cette idée, elle se mit elle aussi à avaler goulument l'air environnant, pendant que sa jumelle cracha une boule de foudre sur le pont du navire pirate.

Cette attaque sonna la panique. Le pont du bateau ennemi était en proie aux flammes. Les pirates encore dessus se mirent à sauter à la mer, poussant des hurlements. La situation n'était pas plus brillante sur notre propre vaisseau : les gens courraient dans tous les sens, cherchaient à passer dans la calle, pensant ainsi s'abriter de l'enfer qui allait bientôt s'abattre sur eux. D'autres sautaient également par-dessus bord, rejoignant ainsi les pirates qui avaient eu le temps d'échapper à la fournaise de leur bateau.

Le second projectile craché par la chimère s'écrasa dans un fracas sinistre à quelques mètres de moi. Reprenant difficilement mes esprits, je tirai ma dernière flèche sur les cordes retenant la chaloupe, pris Nympha sur une épaule, Lartès dans mon bras et sautai dessus, manquant de perdre l'équilibre. Je sifflai Syoran, dans l'espoir qu'il m'entende malgré le vacarme. La dernière vision que j'avais eu de lui ... était la même que celle d'avant : il sautait de pirate en pirate, rattrapant les fuyards, mordant les mollets, les poignets ou les épaules, suivant ce qui lui tombait dans la gueule en premier .... Brave petit !

Le tigre ne se fit pas prier pour me rejoindre. Les flammes ne le rassuraient pas tellement, et sa fourrure, habituellement noire tigrée de blanc, dernièrement recouverte de tâches rouges, commençait à roussir à certains endroits. Avec un miaulement - trop trognooooon - il me fit comprendre qu'il allait faire une sieste pendant que je ramais. Car je ramais déjà à toute allure. Mettant le plus de distance possible entre nous et mon frère, pris de sa frénésie.

Une fois que j'estimai le canot assez loin, je plongeai et retournai à la nage au bateau. J'avais à peine un pied sur le pont, que je compris que j'étais seul au milieu d'un champ de ruine. Les autres passagers étaient soit à la mer, soit étendus quelque part dans les décombres. Je fis quelques pas, hagard, vers la calle dans le but de trouver quelque survivant, lorsque j'entendis un nouveau bruit assourdissant derrière moi.

Lentement, je me retournai pour rencontrer les yeux brûlants de rage de la chimère. Dans sa frénésie, mon frère ne me voyait pas. Non pas qu'il me considéra un seul instant comme un ennemi, son inconscient l'en empêchait, il ne me voyait littéralement pas. Il se dirigea vers un pirate étendu sur le sol, juste à ma droite, et lui souffla dessus de ses naseaux une fumée grisâtre. L'homme gémit. Tsubasa commença de nouveau à inspirer. Le plus calmement possible, je m'interposai, posant une main entre les deux yeux de la tête de gauche.

« Il n'y a plus de danger maintenant. Tu nous as tous sauvés Tsubasa. Tout le monde va bien. »

La bête grogna, ouvrit la gueule, la ferma, inspira puis ouvrit à nouveau la gueule avec un râle de colère. Je plantai mes yeux dans les siens et restai immobile. C'est marrant, comme quand on entend des histoires de héros, restant stoïques face au danger, on y croit et on y rêve. Mais dans la réalité, le stoïcisme, c'est autant de la peur que du désespoir. Je ne bougeai pas, dans l'espoir que mon frère me reconnaitrait, mais également parce qu'il était trop tard pour faire demi-tour.

C'est alors que, comme par miracle, les yeux de la chimère s'éteignirent. Littéralement, la rage, la violence, même l'intelligence que l'on pouvait lire dans ses yeux s'éteignirent. Il ne restait plus rien dans ce regard, rien d'autre que de la lassitude, de la peur et du remord (ce qui fait pas mal de choses pour du rien). Mon frère redevint lui-même. Il me regarda droit dans les yeux et, sans dire un mot, se mit à pleurer.
Il me suivit docilement jusqu'à la chaloupe sur laquelle Syoran empêchait les autres naufragés de monter. Brave bête. Il ne semblait d'ailleurs pas content d'avoir été réveillé de sa sieste pour cette tâche ingrate ! Heureusement qu'il gardait quelques gants et quelques bottes comme trophées à ronger pour plus tard.

...
C'est ainsi que nous apprîmes les pouvoirs interdits des druides chamans. Les quelques élus de cet ordre n'ont en aucun droit d'utiliser leurs dons, sauf en cas de requête expresse du Cercle Cénarien.
...
Comment ça, cette histoire est déprimante par rapport aux autres ?! Mais enfin ! Ce n'est quand même pas moi qui choisi ce qu'il se passe !
...
Si ça peut vous faire plaisir il faisait très beau ce jour là ! Les murlocks étaient allé à la plage, et les chamans météorologiques prévoyaient même des éclaircies dans la Forêt des Pins Argentés, c'est dire !
...
Oui, nous sommes retournés en canot à Cabestan, puis nous avons repayé le trajet jusqu'à Baie du Butin.
...
Oui, j'ai à nouveau payé le double des autres ! Je n'y peux rien moi si il ne sentait pas bon ce docker gobelin !
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