Fanfiction World of Warcraft

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A l'aube d'un autre jour

Par Caroline

Prologue

Chapitre premier : À partir d'un songe

Chapitre 2 - Malygos «Le Fou»

Chapitre 3: Complications

Chapitre 4 : Le calme après la tempête?

Un épais brouillard recouvrait le royaume des songes. Un oeil unique s' imposa à l'intrus alors qu'une silhouette se détachait de la brume. Un seul geste et la menace, pesante, s'évanouit.

«La vie n'est qu'un songe, et voici mon royaume...» Les ténèbres s'abattirent subitement, la voix qui s'élevait, d'une douceur féminine, se fit plus langoureuse presque ensommeillée.

« Et personne n'y est convié sans ma permission.»

Une seule larme roula sur le visage de la souveraine qui, les yeux clos, disparu dans la masse nuageuse de couleur verdâtre.

Son corps fut prit de spasmes violents. Au dehors, la nuit régnait en maîtresse incontestée. La noirceur constituait le ciel. Sans lunes et étoiles, l'atmosphère se faisait oppressante et inquiétante. Ce manque de luminosité ne troublait pas, en plus de son réveil brutal, la jeune elfe de la nuit qui haletante s'appuya de ses deux mains au bord de la fenêtre.

«Qu'est-ce qui ne va pas, Yamika?»

Un humain au visage carré mais doux, s'approcha doucement. Il semblait soucieux de la santé de la créature qui se tenait devant lui. D'une main sur son épaule, il l'obligea à se retourner pour la contempler. Comme ceux de son espèce, l'elfe avait un teint bleuté et des yeux sans pupilles, couleur de lune. Son visage fin et allongé était encadré par une longue chevelure turquoise qui retombait gracieusement au creux de ses reins. Un bref sourire se dessina sur ses lèves améthystes et une lueur nouvel le éclaira ses yeux. «Je vais bien Kano, rassure-toi.»

L'homme à la longue et épaisse tignasse noire attachée en une queue de cheval la fixa de ses yeux couleur de miel. Son bouc accentuait les traits durs de son visage mais toute sa physionomie indiquait qu'il était un être généreux, tendre et dévouée à la Lumière. Car il était dans l'ordre des Paladins de Hurlevent et combattait pour le Roi Varian Wyrnn depuis longtemps déjà. Les deux jeunes gens regardaient fixement l'horizon là où les premières lueurs de l'aube viendraient illuminer Dalaran, la cité des mages du Kirin Tor.

À peine eurent-ils le temps d'apercevoir les premiers rayons du soleil que trois coups distincts vinrent perturber le calme ambiant.
La porte s'ouvrit doucement sur un second Paladin aux cheveux de feu nommé Oldur, récemment recruté au sein de dixième division de la Croisade d'Argent.

La naissance de cet ordre ne s'est pas fait sans effusions de sang, et c'est grâce à des personnes telles que le généralissime Tirion Fordring, actuel chef de la Croisade d'Argent, que tout cela à été rendu possible. Celle-ci découle de la fusion entre l'Aube d' Argent et la Main d'Argent afin d'éradiquer la principale menace qui pèse sur Azeroth : Le Fléau Morts-Vivants mené par Arthas le Roi Liche.

Le Paladin apparemment impatient, priait Yamika et Kano de le suivre à l'étage inférieur, là où le reste de la division devait se trouver. Tel était le cas, tous, ou la plupart étaient assis autour d'une table en chêne brut sur laquelle des choppes de bières à moitié vides laissaient allègrement échapper leurs soupirs pétillants. Un rot sonore retentit, suivit de nombreux éclats de rires. Cette joyeuse petite troupe accueillit le trio par de grands signes amicaux et les invitait à s'asseoir rapidement.

«Pas trop tôt!» s'écria alors une personne à la voix grave avec de fort accents nordique.

«J'en suis à ma cinquièème bière et je commençais à m'impatienter ! Le Chef à quelque chose d'important à nous communiquer.».

Le personnage tonitruant était de la race des nains des montagnes, robuste et fier, son nom était Thorien Noblehammer. Il allait émettre un autre commentaire sur le retard de ses deux amis mais se rembrunit et marmonna quelque chose d'incompréhensible tout en tirant sur sa longue barbe rousse.

L'arrivée d'un homme à la carrure d'un ours et d'une elfe de la nuit à la silhouette élancée imposa un grand silence. Ce témoignage de respect allait bien entendu au chef de la dixième division , Keves Braveheart et à sa compagne Jazzie Waveleaf.

«Je crains que les nouvelles soient mauvaises mes amis. Le Kirin Tor a informé Sire Fordring que Malygos devenait un réel problème. Ils no us demande donc d'aller nous renseigner auprès de son Altesse Alexstr asza, au Temple du Repos du Ver.»

Au nom de Malygos, beaucoup frémirent, certain d'excitation à l 'idée de le réduire en poussière et d'autre de peur, car ils connaissaient l'histoire qui le précédait. Il était temps d'a gir.
C'était un assourdissant pandémonium : une terrible tempête de neige faisait rage dans la Désolation des Dragons, obligeant les voyageurs à avancer prudemment. La lenteur de leur progression en agaçait plus d'un mais les dix personnes choisies pour cette expédition avaient un moral d'acier. Le Paladin Thorien, bien évidemment en tête de file de part ses aptitudes à lutter contre le froid, menait habilement le reste de la troupe. D'immenses montagnes recouvertes de neiges éternelles s'étendaient à perte de vue quand enfin les flocons cessèrent de tomber, tout comme la morosité qui occupait une place importante dans le coeur des combattants. Tous s'enthousiasmèrent quand ils virent se dresser devant eux l'imposante tour du Repos du Ver qui s'élevait jusqu'aux nuages. Une créature des nues traversa soudainement le ciel. Un dragon rouge, d'une grande taille, inclina son aile de côté pour tournoyer sur lui même. Cette acrobatie aérienne, spectaculaire pour les créatures terrestre, n'était qu'un leurre.

Ce dragon était en proie à une attaque agressive de la part d'un congénère dont les écailles étaient d'un bleu sombre. La jeune chasseresse Yamika bandait déjà son arc, attendant le bon moment pour tirer. Un mage à la chevelure grisonnante se préparait à l'assister quand subitement le dragon rouge piqua vers le sol.

«Miriador, prépare toi.» déclara la jeune elfe qui, d'une concentration sans faille, voyait lebéhémoth se rapprocher dangereusement vers eux.

Quand elle envoya sa flèche, une orbe de feu suivie. Les attaques combinées eurent raison du poursuivant du rouge prit par surprise. La flèche s'était fichée dans une aile apparemment déjà atteinte par maintes autres blessures et la boule de feu explosa en une déflagration carbonisant la gueule du monstre. Ce dernier émit un ultime cri d'agonie avant que son corps massif ne chute dans la neige épaisse qui le recouvrirait bientôt comme un linceul immaculé. Le géant rouge eut un dernier regard pour son adversaire avant de finalement se poser avec douceur face à la petite troupe. Dans ses yeux reptiliens, brillaient une lueur de gratitude. Beaucoup jugeaient les dragons comme les créatures les plus belles et les plus puissantes que les Titans eurent créées. Cette race ancestrales se vit confier le lourd rôle de gardien de la planète par les Façonneurs. Cependant, un chaos infernal déchirait à présent malgré leur sagesse et leur noblesse, leurs espèces...

«Je vous remercie très chers aventuriers, celui-ci était de trop et sans votre aide, Néanstrasz ne serait plus. Que puis-je faire pour vous prouver ma gratitude?»

Keves lui relata alors l'ordre qu'il avait reçu lui et le reste du groupe du Kirin Tor. Le dragon ne semblait nullement étonné face à cette déclaration, il s'abaissa alors et désigna son dos d'un signe de tête. Dans ce mouvement, sa lourde et belle crête ondula. Ils avaient la chance d'être conviés à emprunter la voie des airs.

Le voyage fut bref mais l'expérience agréable, et c'est très vite qu'ils atteignirent le sommet du Temple, là haut, au dessus des nuages.

* * *


Ici, nous pensons, réfléchissons, méditons. Nous rêvons.

Le glas sinistre venait de retentir à ses oreilles. Il ne prit pourtant pas la peine d'ouvrir les yeux afin de regarder la mort en face et de l'affronter, car il le savait, ce n'était que le Cauchemar, celui contre lequel il tentait désespérément de lutter pour la sauvegarde des siens. Un combat acharné qui ne donnait aucun résultat. La déception était grande mais il savait qu'il ne renoncerait pas. Pour cette raison, il était venu dans le majestueux temple du Repos du Ver. Il n'était nullement impressionné par son architecture brute et gargantuesque. Cela lui était bien égal, une seule chose comptait à ses yeux : la préservation.
Assis sur une chaise creusée dans la roche, l'homme encapuchonné était plongé dans le noir complet et se complaisait dans la noirceur. Ici depuis plusieurs heures déjà, il avait demandé une audience avec la Reine du Vol Rouge et demeurait impassible quand la porte s'ouvrit et que la lumière pénétra dans la spacieuse pièce. Au même moment, une bourrasque de vent souffla emportant de multiple papiers et soulevant la poussière, il crut apercevoir un dragon rouge voler à l'étage supérieur du Temple, là où séjournait la Reine. D'une nature paisible, il s'était contenté de rester immobile à méditer longuement. Enfin, un grand elfe au visage aussi blanc qu'un cadavre fit irruption dans la pièce, l'illuminant complètement d'un simple claquement de doigt. Il resta un moment à contempler l'être se trouvant en face de lui. Totalement emmitouflé dans une grande cape de laine couleur pourpre, il ne laissait voir de sa physionomie, que deux mains très blanche au long doigts fins et osseux. L'elfe, ou plutôt le dragon métamorphosé en elfe pour des raisons pratique, n'aperçu, qu'une fraction de seconde, comme deux faibles lumières vertes qui luisaient là où devait se trouver les yeux de l'hôte.
À présent, il n'en était plus sûr.

«Sa majesté est prête à vous recevoir maître Khéronos.»

Esquissant un bref geste de la main, le dit Khéronos se releva doucement tout en enfilant des gants en peaux noirs et suivit l'individu. Quand il se déplaçait, on aurait pu penser à une plume balancée par une douce brise. Tout en finesse, ses mouvements semblaient calculés pour provoquer l'impression qu'il planait au dessus du sol.
Son regard balaya alors la grande salle dans laquelle il venait d'être conduit. Spacieuse, et haute de plafond, elle était pauvrement décorée mais avait d'une certaine façon, de l'allure de par ses colonnes immenses aux formes complexes qui enjolivaient le tout. Outre cela, le sol recouvert de marbre d'un gris tirant sur le bleu étincelait et était aussi lisse qu'un miroir. D'ailleurs, absorbé par sa contemplation, il finit par tomber sur une silhouette puis deux... pour finalement en compter dix. Surpris, il releva si vivement la tête qu'il sentit le tissu glisser en arrière. Il eut tout juste le temps, de réajuster sa capuche avant de faire face à cette drôle d'assemblée.
Un nain, une draenei, trois elfes de la nuit, et cinq humains... Cela fit vaguement sourire Khéronos.
Une voix à la fois douce et autoritaire qu'il connaissait bien résonna alors dans la pièce. Il y eut quelques échos, et enfin, un lourd silence. La Reine Alextrasza s'était exprimée ainsi:

«Bienvenues dans le Temple du Repos du Ver, ici, vous y êtes chez vous et considérés comme mes hôtes.»

Elle fit alors face à l'étrange assemblée. Dans sa forme humanoïde, la souveraine avait un teint grisâtre, couleur de la cendre mais cela n'altérait en rien son charme. Esquissant un sourire enjôleur, la Reine Dragonne avait dans son regard doré, une once d'amusement vainement dissimulée. Car elle avait perçu la surprise de Khéronos et s'en enthousiasmait, elle connaissait la passivité, le sérieux et le flegme de l'homme habillé de pourpre. C'est alors qu'un homme à la musculature très développée s'avança pour mettre un genoux à terre devant la souveraine. Inclinant humblement la tête il s'exprima d'une voix forte.

«Mon nom est Keves Braveheart, commandant des forces de la dixième division de la Croisade d'Argent, j'ai été envoyé auprès de Sa Majesté afin de régler le problème du Dragon Bleu.»

Il faisait bien entendu allusion au grand Aspect du Vol Bleu, Malygos, gardien de la magie qui n'était pas inconnu à Khéronos, ni son histoire.
C'est accompagné d'un bruissement de tissu sur le sol que la Reine s'avança. Elle dominait son audience de toute sa taille. Vêtue d'une armure en plaque simple qui soulignait les formes de son corps, Alextrasza intimidait d'un seul regard n'importe quel individu mâle. Sa longue cape rouge sanguine cessa de se mouvoir et formait un élégant drapé qui se rependait derrière elle.

«Je vous ai effectivement appelé de toute urgence. Malygos nous pèse de plus en plus et il est difficile d'être partout à la fois, même pour un dragon. Je vous demande alors votre aide dans une mission périlleuse, celle-ci consiste à... l'éliminer.»

Des exclamations de surprises non contenues résonnèrent. La souveraine du Vol Rouge afficha un visage grave ponctué d'une tristesse évidente.

«Il était autrefois surnommé Malygos le «Joyeux». Il aimait rire et plaisanter mais le jour où son meilleur ami, Neltharion, l'aspect de la Terre, nous à trahis et à détruit un grand nombre de sa volée dans un combat, le Dragon de la magie à sombrer dans une dépression qui entraîna sa folie.»

Elle marqua une pause volontaire avant de reprendre avec plus d'entrain.

«Ce temps est révolu, il n'est plus celui que nous connaissions et il est devenu dangereux pour nous tous. Je sais que cette mission sera difficilement réalisable car même si il est nourrit par la haine et la folie, il n'en demeure pas moins puissant, voir plus que jadis. Je ne vous oblige en rien mais sachez qu'il est primordial de le supprimer. Acceptez-vous cette mission, mortels?»

Prit de cours, Khéronos s'approcha et s'agenouilla à son tour au pied de la reine, celle-ci eut un nouveau sourire en le regardant et l'homme leva son regard vers elle. Ils se comprirent.

«Je vous présente Khéronos, il sera votre guide et protecteur pour cette mission, mais avant cela, j'attends votre réponse, même si je crois la devinée en regardant au fond de vos yeux, vous êtes tous épris d'aventures et je ne capte aucunes hésitations : demeurez dans la voie de la Lumière et bonne chance.»

À ces mots, elle disparut, ne laissant derrière elle que la confusion. Lui-même comme tout le reste de la troupe, il était abasourdi par l'enchaînement des évènements. Il regarda le dit Keves se relever prestement et faire signe à ses compagnons, qui le dévisageaient d'une telle façon que Khéronos se sentit pour la première fois depuis bien longtemps, mal à l'aise. Plongé dans ses songes, il n'écoutait que vaguement ce qui se disait et fut une nouvelle fois prit au dépourvu quand une voix douce et mélodieuse le fit sursauter. C'était l'une des deux elfes de la nuit, celle aux cheveux couleur de l'émeraude.

«Mon nom est Jazzie Waveleaf, je suis enchantée de vous rencontrer, maître Khéronos.»

Il resta figé un bref instant, et finit par prendre la parole, sa voix était calme et rêveuse tout à fait reposante.
«Je suis honoré.»

Ce qu'ils prirent pour de la froideur n'était qu'un des multiples traits de son caractère mystérieux. Il était un être indéchiffrable, et il allait être leur guide pour ce voyage qui risquait d'être leur dernier.

* * *


«Mais où est passé Thorien?» s'exclama Yamika qui venait de se rendre compte de la disparition du maître nain.
Ils venaient de descendre du Dragon Néanstrasz qui s'était proposé pour les déposer sur la terre ferme. L'énorme dragon aux écailles étincelante, tourna la tête vers son dos pour constater que le nain n'y était plus et étira ses ailes vigoureuses. C'est alors que Khéronos, d'un geste ample, désigna un monticule de neige, de celui-ci, on entendait vaguement quelques sons à peine audibles. C'est alors que Keves s'avança et et extirpa le nain par la barbe. Apparemment déconcerté et en proie à une soudaine mauvaise humeur, il marmonna: «Par la barbe de Brann!...» Mais il fut coupé par des éclats de rire joyeux causés par cette drôle de situation et fini soi même par en rire à gorge déployée. Khéronos lui, de son éternel sérieux, regardait le ciel avec intensité. De multiples couleurs couvraient le ciel azur : du rose, du jaune et du orange pour les nuages, ainsi que différentes teintes de bleu. Le tout se reflétait sur la glace et le Temple. Il constatait avec tristesse que dans ce ciel, entre dragons du vol bleu et du vol rouges, y régnait un perpétuel combat.
Des cadavres des deux factions jonchaient le sol liquéfié à leur contact. Des charognards tourbillonnaient eux aussi dans ce ciel et guettaient avec avidité le moment opportun.
«Le combat sera rude...» constata Khéronos dans un murmure tout en regardant Néant s'envoler.

Les vastes étendues enneigées disparaissaient progressivement et les paysages se faisaient de plus en plus chaotique.
Mais enfin, des arbres d'un blanc éclatants aux reflets bleu et violet s'élevaient parmi une dense végétation jusqu'au ciel orange. La forêt du champ de cristal.
Khéronos la tête basse ne semblait pas apprécier un tel spectacle pourtant unique, tandis que les autres avaient des étoiles pleins les yeux. En réalité, celui-ci faisait le point et essayait de rentrer en contact avec son supérieur, qui ne répondait toujours pas. «Cela est de très mauvais augure...» pensa t-il et c'est à cet instant précis qu'il s'arrêta, surprenant le groupe qui se retourna vers lui. Sa tête se leva lentement vers les cieux et prononça quelques paroles dans un langage incompréhensible. Une mince lueur apparut dans ses deux main tendues et gantées, un grand silence s'installa.

«Qu'est-ce encore que cet enchantement?» s'exclama Ulkhar, le druide totalement ébahi.

On ne lui répondit pas, car la lumière s'intensifia pour former une sphère d'or, translucide, et une voix de stentor retentit en faisant écho dans l'immensité de la foret. «Khéronos... voici... ce que tu quémande...va...»
Hochant la tête en signe de gratitude, l'homme murmura un remerciement :

«Merci, seigneur Krasus...»

Tout disparu, un unique son se fit entendre, un bruit métallique s'écrasant sur le sol. Khéronos s'avança et s'agenouilla pour éparpiller les herbes hautes, tous les autres s'étaient assemblés, en proie à une intense curiosité. Plus d'un froncèrent les sourcils quand ils virent cet étrange objet : une clef de la taille d'un poing.
D'un aspect anodin, cette clef était transparente, longue et ronde à son extrémité, Thorien, subjugué affirma qu'elle était faite en diamant, un des plus rares et des plus purs qui soit.
De deux doigts, Khéronos l'éleva au niveau de ses yeux tout en se relevant. Il se tourna vers l'assemblée surprise et désireuse d'en savoir plus, il le savait.

«Cette clef, est l'objet de notre réussite face à Malygos... Elle sera l'artefact de sa perte, oui...., Dans sa folie, il ne remarquera pas que sa propre magie se retournera contre lui...»

Le timbre de sa voix trahissait son excitation. Il toussota, et reprit la marche vers Dalaran, là où ils devaient passer la nuit avant de reprendre la route, car là bas, ils avaient encore quelques petites choses à régler.
Dalaran, la majestueuse citadelle violette, volait à plusieurs mètres au dessus du sol. L'actuel chef du Kirin Tor, Rhonin, la dirige d'une main de fer, et prospère tant bien que mal.
Cependant cette ville enchantée, à connu de lourde périodes douloureuse et dévastatrice . Notamment quand le Fléau avait déferlé sur les royaumes de l'est, choisissant comme principale cible Dalaran, qui, finalement fut détruite d'une seule main par Archimonde, commandant des forces de la Légion Ardente. C'est avec beaucoup d'ambition et de volonté qu'elle sera finalement reconstruite et transportée en Norfendre, là où elle acquerra une splendeur nouvelle et un rôle décisif.
Ici, on mène principalement des opérations pour éradiquer le Vol Bleu et c'est ce que tente de faire un groupe de la dixième division de la Croisade d'Argent.
Des elfes de sang peuplent aussi la cité afin que l'alliance et la horde puissent cohabiter, avec plus ou moins de succès.
Le petit groupe de dix personnes s'engagea dans d'étroites ruelles, longeant des battisses hautes ornées de fleurs de toutes sortes : car même si la neige régnait en maîtresse incontestée, la saison de la renaissance et de l'espoir était bel et bien présente, et le printemps était important. On fêtait cela dignement.

«La Taverne du Dragon Vert... Quel endroit... Sympathique.»

Sympathique n'était pas vraiment le mot approprié pour désigner un tel lieu selon Khéronos, quelque peu retissant à l'idée de se fondre dans une foule bruyante, emplie d'ivrognes, lui qui abhorre ce genre de choses. À l'inverse, il se complaisait dans le calme et la solitude et c'est avec un grand soulagement en poussant les portes, qu'il constata qu'il n'y avait pratiquement personne. En effet, cette taverne n'était connue que de très peu de monde, très bien cachée et en faite, elle était le lieu de prédilection pour la troupe qui en faisait son lieu de rassemblement.
Ils pénétrèrent dans une salle haute de plafond, entièrement en bois sculptée où de multiples enjolivures donnaient à l'ensemble de la pièce, un certain charme.
Instinctivement, Khéronos voulut s'assoir dans le coin le plus reculé et le plus sombre, là où il trouverait une paix relative. Mais d'autres en décidèrent autrement.

«Une autre bière, tavernier, pour notre ami Khéronos!»

Il appréciait grandement la jovialité des humains, mais il y a certaines limites à ne pas franchir : même sa grande patience avait une fin. Il ne pouvait s'opposer à cette décision les hommes avaient un caractère têtu et borné, il ne leur en tenait pas rigueur et se contenta d'aligner sa quatrième bière en face de lui. En faisant cela, il s'attirait à chaque fois des regards mêlés d'accusation et d'envie de la part des nains qui constituaient la dixième division de la Croisade d'Argent. «Vous ne mangez pas?» l'interrogea Jazzie d'un oeil inquiet. Car tout comme les bières qu'il ne buvait pas, il ne toucha pas non plus à sa nourriture. Qu'il ne trouve pas en fait à son goût car il avait un régime bien spécifique.

«Ne vous souciez pas de cela dame Jazzie... Je me nourris d'une autre façon que la votre et...»

Il ne pu achever sa phrase car un elfe de la nuit aux cheveux d'argent et vêtu d'une longue robe blanche aux broderies fine en fils d'argent l'interrompit en entamant une chanson rythmée à consonance paillarde. Les autres l'accompagnèrent gaiement en frappant des mains et en riant. Un gnome démoniste, dégarnie et bruyant, gesticulait de droite à gauche en donnant des coups de coude à un humain prêtre nommé Kzin, qui apparemment gêné de tout ce tintamarre récitait tout de même ses psaumes. Au final, tous applaudirent. «Incorrigible ce Seheiah!» commenta Athèn qui joignit les mains et murmura une vague prière aux Naru. La chamane draenei aux hautes cornes recourbées, au teint bleu et aux cheveux noir, leva son regard vers Khéronos qui songeait et entrait dans une nouvelle phase de méditation.

«Cette fameuse clef, Miriador et moi l'avons contemplée d'une tout autre manière, et avons constaté qu'elle ne renfermait aucuns pouvoirs... J'aimerai en savoir un peu plus... Comment avec une simple clef, parviendrons nous à battre Malygos, la Main de la Magie? Cela n'a aucuns sens...»

Songeur, Khéronos serra sa main droite, le fallait-il vraiment? N'était il pas censé garder sous silence certaines choses? Après tout, ils étaient dans le droit de savoir, ils allaient lui faire confiance...
Au moment où les premières explications allèrent être annoncées, il fut prit de violents vertiges, il trembla et jeta un regard derrière lui. La dernière chose qu'il vit fut les lunes pleines à travers la fenêtre entrouverte.
Puis le noir complet.
Un cri strident, d'un enfant qui courrait... Une couronne tombant lourdement sur le sol, les supplications d'une magicienne... Un rire démoniaque. Le vide. Les ténèbres, la damnation... Le futur. Khéronos voyageait parmi la noirceur qui hantait son esprit et aussitôt se vit entouré d'une épaisse brume verdâtre. Celle-ci s'évapora aussi vite qu'elle était apparue.
Quand il rouvrit les yeux ce fut pour contempler un visage inquiet d'une jeune elfe de la nuit, il porta instinctivement sa main à sa capuche. Il eut un soupir de soulagement en constatant qu'elle n'avait pas glissée. Son regard soutenait toujours celui de Marlèn, une druidesse récemment recrutée. Ils étaient seuls, dans une pièce pratiquement vide, elle assise sur une chaise, et lui allongé sur un lit.

«Vous sentez-vous mieux maître Khéronos?»

Il n'eut le temps de la questionnée car ses doutes devenaient une certitude...
Keves s'avançait et d'un petit geste congédia l'elfe de la nuit. Une fois sortie, Khéronos se leva à son tour pour se diriger vers la fenêtre.

«Quelqu'un désire vous voir, venez.»

Il l'avait pressenti, elle, devait se manifestée s'était inéluctable. De retour dans la grande salle commune et suivit du Paladin, Khéronos s'attendait à la voir immédiatement, car elle ne passait pas inaperçue bien que sa petite taille suggérait le contraire. Enfin ses yeux rencontrèrent celle qu'il cherchait. Elle était assise sur le comptoir, le toisant avec un petit sourire sournois sur les lèvres. La petite gnome aux cheveux blanc et aux yeux verts l'invita à la rejoindre et Chromie n'aimait pas qu'on lui dise non.
Autour d'eux, ne restait que les dix personnes désignées pour la périlleuse mission.

«Bonjour Khéronos, ça faisait un bail, non?»

Elle lui sourit de toute ses dents et son petit rire strident résonna désagréablement à ses oreilles.
Quand Chromie était là, c'était toujours pour apporter avec elle, de multiples ennuis.
Tout cela ne présageait rien de bon même si elle était nécessaire... Plus que nécessaire...
Tous s'étaient étonnés de la présence de la gnome. D'un tempérament cyclothymique et joueur, elle abordait sans cesse ce petit sourire farceur aux coins des lèvres.

«Quel... Plaisir de te revoir... Chromie...» dit alors l'homme encapuchonné avec peu d'entrain. Sautant de son perchoir, elle se planta devant son compagnon et le toisa longuement, avec un air de défi.

«Dame Alextrasza m'a prévenu de votre...mission! Et je me devais de vous donner de plus amples informations...»

Un grognement bestial retentit alors dans la salle. Un tigre blanc d'une bonne taille s'étira et ouvrit en grand ses mâchoires garnies de longs crocs aiguisés. D'un doigt sur ses lèvres, sa maîtresse Yamika lui demanda le silence. La bête obéi sans se faire prier et s'étendit à ses pieds, observant elle aussi le petit être bruyant. De nouveau, Chromie gesticula de droite à gauche, impatiente et de ses petites mains, naquirent des étincelles dorées. «Il vous faut comprendre et faire certaines choses avant d'aller combattre...Oui, partons!».

Trop tard. Khéronos n'eut le temps de protester. Très vite la taverne du Dragon Vert fut emplie de sable. Cette illusion, prit de telle proportion que la troupe eut l'impression d'être aspiré vers le bas, bientôt, la sensation d'être emporté par une tempête se mêla à celle d'être précipité dans le vide. La poussière d'or tournoyait telle une tornade impétueuse, c'est là, qu'ils prirent le chemin sinueux du Temps.

Chromie, appréciant le spectacle, avait prit sous des yeux stupéfiés, sa forme véritable, celle d'un dragon du vol de bronze. Cette espèce plus petite, avait la consistance du sable. Leurs écailles sableuses, semblaient animées et leur éclat valaient celui du soleil. Leurs yeux étaient à eux seuls, deux topazes impériales, reflétant l'instabilité du Passé, du Présent et du Futur.

Elle était leur guide pour ce voyage insolite: «Voici les Chemins de la Destinée, ici, on voit des évènements passés, actuels ou prochains, voyez par vous même...»

C'était effectivement le cas. Le groupe voyait défiler des images diverses. Du sang, des cadavres dans l'herbe, des orcs, des dragons, des humains... Un scène noire où l'on pouvait voir la Grande Mer déchaînée et à sa surface, des nagas immergeaient brandissant leur trident et hurlant leur rage... Une créature ailée, les invitaient à le rejoindre...

Et c'est dans une des nombreuses contrées de Norfendre que ces visions troublantes se figèrent.

«Vous reconnaissez sûrement la Désolation des Dragons mes amis! C'est là que nous allons faire escale!»

Tout s'enchaînait parfaitement: Alextrasza avait convaincu Nozdormu de leur ouvrir les portes de son Royaume et il avait fait preuve d'une grande générosité, Khéronos en était conscient. L'heure des explications avaient sonnés, il parla d'une voix claire.

«Si nous sommes ici, c'est pour récupérer ceci» Il sorti de sa poche la clef qui leur était apparue. Dans une confusion totale, il gardèrent le silence, tous, sauf Thorien qui s'exclama de mauvaise humeur: «Mais, si nous la possédons déjà, pourquoi venir ici, qu'elle est l'utilité? Nous perdons un précieux temps!» Chromie éclata de rire à cause de la remarque du nain. «C'est parce qu'elle à été altérée par le temps, que nous devons reprendre cette clef à son propriétaire!» Khéronos regarda Athèn qui lui fit un vague sourire complice.
Ils avaient fait un bond prodigieux dans le passé pour voler la clef de focalisation à son propriétaire, celui qui accumulait un grand nombre de trésors... Sapphiron.

«Le maître de cette vaste étendue enneigée est Sapphiron ou le Gardien des esprits. Il vit dans ce cimetière avec une puissante progéniture à son service là où il communie avec les âmes d'anciens dragons morts. C'est un ancien serviteur de Malygos, qui s'est peu à peu détourné de lui... Il faut savoir qu'il est un grand collectionneur... Et il détient en outre se que nous recherchons... Et que jadis,quelqu'un avait substitué... Ce qui à été fait doit être refait... Mais cette fois-ci nous ne laisserons pas le temps la déchargée...»

A ces mots, Chromie annula son sortilège et ils purent tous constater que tout était bien réel. Ils s'enfoncèrent profondément dans la neige. Toujours sous sa forme originelle, la gardienne du Temps les invitaient à s'accrocher à ses écailles. Ainsi, ils firent route à travers l'ossuaire. Ce champs de repos avait une dimension à la fois fantastique et glauque même Keves qui menait le reste de la troupe, n'était pas très rassuré. «Ah! Une dernière chose, dit alors Chromie, ne touchez à rien, où sinon la trame du temps pourrait en être dénaturée et cela aurait pour conséquence... Et bien... Bref, cela aurait de lourdes conséquences!»

Ils se dirigeaient plein sud vers le sanctuaire draconique azur. Les cris de lamentations débutèrent alors ne signifiant qu'une chose: Qu'ils arrivaient à destination.

Se qu'ils découvrirent les déconcertèrent: D'immenses insectes ressemblant à des scarabées à la carapace bleu nuit se mouvaient avec aisance pour abattre sans vergogne leurs adversaires: Ceux-là étaient des Seigneurs des Cryptes, les plus puissant Nérubiens. Ils étaient suivis par leurs congénères, les Démons des Cryptes, possédant un aspect arachnoïde. Dans l'histoire des Nérubiens du royaume souterrain d'Azjol-Nerub, un souverain connu sous le nom d'Anub'arak subit lui et ses sujets, un terrible massacre mené par Ner'zhul, le Roi Liche. Cette période fut appelée la Guerre de l'Araignée. Et ce que voyait à présent à perte de vue les aventuriers, dépassait leur entendement: Anub'arak lui même se dressait à quelques mètres d'eux, entouré de ses troupes ressuscités.

«Oui... dit alors Khéronos d'un air grave, ils ont été relevé par Ner'zhul afin de satisfaire ses noirs desseins, et aujourd'hui, l'ancien Roi du Royaume Souterrain combat pour s'emparer des trésors de Sapphiron...»

«Mais, dans quel but?» S'étonna alors Keves.

Et c'est Chromie, qui, reprenant sa forme de gnome, prit la parole.

«Car il s'est allié à Arthas, qui n'est pas encore tout à fait couronné Roi-Liche... Si Anub'arak à conseillé l'humain orgueilleux de piller les trésors du Dragon c'est pour mieux se préparer à un périlleux voyage à travers Azjol-Nerub et enfin accéder au trône...»

Khéronos s'assit alors en tailleur dans la neige et tous l'imitèrent. Dans sa tête, tout tourbillonnait, dans un tumulte abominable. Les souvenirs refaisaient surface, progressivement, il se voyait au Temple du Repos du Ver, il y a de cela, très longtemps. Krasus en personne se dressait devant lui, la main tendu vers un coffret ouvert devant lui. A l'intérieur de cette boîte, reposait sur un lit de velours noir, la clef de focalisation éteinte de toute magie... Cette même clef récupéré par hasard par un des membres du vol rouge... Un simple coup de chance...

«Nous devons attendre que le combat tourne à l'avantage des dragons, à cet instant, nous nous faufilerons jusque dans la tanière de Sapphiron... Je connais le chemin... »

Maintenant habitué aux mystères de leur étrange compagnon, la dixième division ne broncha pas et attendis.

C'était un combat titanesque qui faisait rage entre dragons et insectes morts-vivants. Quand un dragon tombait, un autre le remplaçait immédiatement pour abattre plusieurs ennemis d'un coup, personne n'avait l'avantage sur l'autre. On notait que le combat se faisait principalement au sol pour le camp d'Anub'arak, tandis que celui de Sapphiron évoluait dans les airs. On aurait donc pu penser que les dragons aurait l'avantage. Tel n'était pas le cas car les anciens nérubiens étaient très résistants et échappaient aux coups mortel en s'enfonçant dans le sol. Ils étaient bien plus véloces et c'est pour cette raison que le combat traînait en longueur. Khéronos pourtant, connaissait déjà l'issue de cette bataille, et il savait que très bientôt, Sapphiron porterait un coup décisif et c'était à ce moment précis qu'ils leur fallait agir: Il n'avait guère de temps pour récupérer la clef de focalisation.

Dans les cieux naquit alors une formation organisée de la part des créatures des nues qui, alignés sur une même ligne fonçaient droit devant eux, bientôt apparût Sapphiron en personne. Il fallait l'admettre, le dragon bleu était d'une taille immense, qui ne valait pas celle de Malygos mais qui était de très loin supérieure à celle d'un dragon du vol bleu commun. Les mêmes reflets que son ancien maître luisaient sur ses écailles tantôt aussi blanche que la neige, bleu translucide ou d'un bleu très foncé. Dans ses yeux de reptiles, la rage s'y lisait.

Ses progénitures s'écartèrent alors pour le laisser passer, il émit un long rugissement féroce et sa gueule s'ouvrit en grand. Des éclats de magie s'accumulèrent alors pour être jeté en un faisceau d'énergie pure qui balaya les insectes, creusant la terre et créant en même temps, un tremblement violent. C'était le signal.

«Courrez!»

Tous, suivirent leur guide à travers les roches, la neige et les cadavres. Grâce aux pouvoirs de Chromie, elle accélérait leur progression en jouant avec le temps, et amoindrissait leur chance d'être repéré. «Ici! Il y a un renfoncement permettant d'accéder à la grotte de Sapphion plus rapidement! Et le temps est contre nous! Une seconde perdue et c'est notre fin assurée!» Khéronos s'arrêta devant l'étroit chemin et laissa Chromie passer devant et les autres qui s'engouffrèrent aussi vite qui le pouvait. Ce chemin allait en pente et les parois ainsi que le sol étaient extrêmement glissant, aussi, beaucoup chutèrent, heureusement sans se faire trop mal. Des «Aïes» résonnaient de temps en temps. L'inquiétude de Khéronos grandissait car ce tunnel n'était pas unique, il y en avait de multiples, ils progressaient dans un labyrinthe.

Maintes fois il perdait espoir, pour mieux reprendre confiance quand il reconnaissait quelque chose: Il aperçut bientôt de la lumière droit devant lui.
«Nous y sommes! Enfin!» s'exclama l'être plein de mystères. Ce qui les entouraient était de toute beauté Quoi que sombre, une unique source de lumière traversait le haut plafond glacé, divine et claire, celle-ci tombait sur un immense lac gelé. Il reflétait comme un miroir, de splendides couleurs sur les parois rocailleuses jusqu'à traverser stalactites et stalagmites, qui plus belles que menaçante, architecturaient de façon naturelle la tanière de Sapphiron. Prenant mille précautions, Khéronos fit signe aux autres de le suivre pour s'arrêter au bord de l'immense étendue d'eau figée. D'un doigt, il désigna le centre, là où le rayon écarlate éclairait une sorte de monticule de glace et de roche.

«Là bas se trouve se que nous recherchons. Il garde précieusement ses trésors dans une unique cachette, dans son nid, sauf... La clef, son bien le plus précieux qu'il a caché jalousement... C'est pour cette raison qu'Arthas ne l'a pas trouvé...»

Khéronos espérait ardemment que cette chance allait se reproduire... Ils avaient déjà trop trainée, et la seule crainte de l'homme était qu'Arthas ne débarque pour voler les précieux objets dont le puissant artefact.

Chromie, guillerette, sauta subitement sur la glace, ce qui agaça fortement son ancienne connaissance. Cependant en faisant cela, elle avait prouvé que la glace était solide et qu'aucun dangers ne devraient survenir...

Ils s'engagèrent donc tous, plus ou moins avec assurance, sur cette affreuse patinoire. La seule visiblement à l'aise était la gnome, ainsi que Khéronos qui se déplaçait d'une drôle de manière: on aurait pu penser qu'il... planait à quelques centimètres au dessus du sol tellement ses mouvements étaient fluides et habiles. Chromie enchaînant pirouette et cabrioles, amusait beaucoup tout ce petit monde qui contenait leur rire tant bien que mal. A mi-chemin, la bonne humeur prit fin. Un bruit sourd, un craquellement arrêta la troupe horrifiée qui regardait à leur pied.
D'innombrables ombres se mouvaient et frappaient contre leur mur de glace. Hargneusement, ces choses arrivèrent à leur fin: Khéronos sombra dans les profondeurs du lac.

De multiples bulles d'airs remontaient à la surface. Khéronos se sentait compressé et assaillit de toute part. On l'attaquait avec acharnement. Il ouvrit ses yeux. C'est alors qu'il comprit que c'était la fin, sa fin, une masse noire fonçait droit sur lui et la dernière chose qu'il vit fut d'effroyables crocs et deux yeux fendus très jaune. Il perdit conscience.

Ce qui l'entourait lui était plus que familier. Pas de vent, pas une âme qui vive, des brumes vertes, il rêvait. Soudain, il aperçut entre les arbres, une silhouette élancée qui marchait avec grâce en sa direction. Une femme à la beauté époustouflante se matérialisa devant lui, vêtue d'une somptueuse robe verte émeraude qui épousait parfaitement les formes exquises de son corps, elle passait pour une somptueuse souveraine. Une reine aux yeux irrémédiablement clos.

Une main blanche et fine se posa sur son épaule, et Khéronos, en voyant un sourire se dessiner sur les lèvres pâles de cette merveilleuse femme, senti son coeur s'enflammer. Et d'un baiser sur son front, le renvoya hors de son paisible royaume pour retourner dans le Cauchemar.
«Maître Khéronos! Répondez!... Daylia, vit-il?» Khéronos crut reconnaître la forte voix du meneur. Il tourna la tête et ouvrit les yeux. Daylia, la draenei Paladine, à genoux, se tenait à côté de lui, penchée sur son corps étendu et vérifiait son état de santé. Quand il le vit se redresser, elle s'écarta prudemment.

«Vous devriez enlevez cette capuche maître Khéronos, j'ai bien faillit le faire moi même en voyant qu'elle vous recouvrait tout le visage! Vous auriez pu réellement suffoquer» Daylia avança une main avec précaution vers la tête du rescapé qui d'un petit geste lui fit comprendre que cela n'était pas nécessaire. Suspicieuse, elle regardait ses compagnons avec lassitude. Keves secoua négativement la tête. «Laissons-le, c'est son choix.» Khéronos le gratifia d'un hochement de tête, et après un bref remerciement, se releva avec peine. Heureusement pour lui, il n'était pas blessé... Mais un cri infâme qui traduisait douleur et détresse s'éleva dans la grotte. Faisant volte face Khéronos découvrit une bête horrible: elle devait mesurer environ deux mètres et son corps était courbé. Recouvert partiellement d'écailles, la monstruosité possédait une peau bleu et rugueuse, deux grands yeux fendus d'un jaune vif ainsi qu'une sorte de crête orange et rouge. Elle se tenait debout sur deux pattes et se maintenait tant bien que mal grâce à sa lance taillée dans le bois au milieu de ses compagnons morts. Quand elle ouvrit sa large gueule, une odeur rappelant un cadavre en putréfaction se dégagea et une multitude de crocs redoutables apparurent.

De ses plaies, suintait un liquide verdâtre, son sang, Khéronos décida d'en finir avec cette créature que l'on appelait Murloc. Là, il fit une démonstration morbide de ses fabuleux pouvoirs.

«Avancez, moi je m'occupe de lui!» Et alors qu'ils courraient vers le rocher bleu, ils se détournèrent d'un spectacle mortuaire. Vivement, il enleva son gant et dévoila une main éthérée vers son adversaire qui s'élançait. Le Murloc se figea. Deux petites lumières vertes apparurent alors sous la noirceur de sa capuche, il avait ouvert les yeux et hypnotisait son adversaire. C'était sa fin, inévitablement.

Prit d'un horrible sursaut la bête hideuse gesticula dans tout les sens comme horrifié d'une chose invisible. Les mains appuyées sur sa tête traduisaient l'intense douleur qu'il devait ressentir par cet enchantement étrange, et, dans un sans fin cri d'agonie, il se mit à courir, devenu complètement fou. Comme si ses propres cauchemars le pourchassaient, il utilisait toute sa vélocité pour y échapper et, aveuglé, il s'écrasa si violemment contre un rocher que ses entrailles furent répandues. En fait, il s'était atrocement empalé.

Khéronos soupira et remit prestement son gant. Et se détourna. Il avança rapidement vers le groupe qui fouillait déjà le rocher, sans aucuns résultats.

«Inutile, un sortilège protège l'artefact. Laissez moi faire» déclara alors Miriador le mage. L'homme à la longue chevelure grise-blanche attaché en une queue de cheval ferma ses yeux bleus et tendis une main illuminée d'une lueur argenté vers sa cible. Il eut un haut-le-coeur quand son esprit heurta une violente résistance. C'est alors que la protection se brisa. Khéronos tapa alors amicalement l'épaule du magicien qui se baissait pour passer son bras entre deux rochers. Au loin, des rumeurs se faisaient très doucement entendre... Rien de très perceptible... Encore. La grotte fut baignée dans une vive lumière dorée, divine, puis, la fascination...

Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, le mage ne se contenait plus. Il n'avait plus aucun contrôle sur sa personne et ses compagnons, eux aussi hypnotisés, étaient, dans une profonde contemplation, Khéronos et Chromie les regardèrent affolés par leur cupidité... Leur soif immense de pouvoir... Décevant.

Ils perdaient un temps précieux et, avec un soupir d'exaspération, Chromie secoua doucement la tête vers son compagnon... La rumeur s'intensifia... Le bruit de leur perdition s'intensifia... Pour devenir le terrible glas de la Mort.
Khéronos lâcha un juron. «Nous n'avons que trop tarder! C'est la fin si tu ne nous ramène pas , Chromie!».

Un cri déchirant retenti annonçant leur triste fin. Khéronos, faisant volte face découvrit avec horreur que la petite gnomette était prisonnière dans une immense pince d'un ancien nérubien qui, les yeux exorbités, se rua avec voracité sur la personne la plus proche: lui-même.

De la bave aussi répugnante que dangereuse, s'écoulait lentement de la gueule de la créature qui siffla quelques mots dans son langage. Dès lors, l'une des parois de la caverne se fissura avant d'exploser en éclat. Se leva alors un nuage de poussière, aveuglant momentanément tout le monde. Khéronos sentit quelque chose frôler sa tête et, se protégeant du mieux qu'il pouvait de sa main gantée, heurta malencontreusement Ulkhar. Celui-ci surprit, dégaina son arme, le fer frotta le fourreau.

Car, des ténèbres poussiéreuses, naquirent non pas une mais deux silhouettes pour l'instant difforme: L'une qui rugit avec colère et indignation, un hurlement qui fit frémir toute créature vivante et la deuxième qui répondit par une longue et douloureuse plainte aux notes aigus.

C'est Athèn, la chamane, qui mit fin à ce chaos en invoquant les forces de la nature: une bourrasque de vent se leva pour révéler une scène terrifiante: Un grand dragon bleu se dressait de toute sa taille, dominant ainsi l'entrée qu'il avait créer dans sa fureur. Ce même béhémoth avait hargneusement empalé un démon des cryptes de l'une de ces serres et le projeta violemment contre la paroi en face de lui. Jouant de ses ailes afin de prouver sa toute puissance, subversivement alors les lueurs du soleil apparaissaient et disparaissaient... Lumières et ténèbres successivement faisaient place.

Khéronos toujours sur ses gardes, cherchait des yeux l'insecte géant qui avait enlever le dragon de bronze. Il savait que Chromie ne prendrait pas sa forme véritable, car bien sur cela pourrait avoir de grave conséquences sur le futur, mais cela ne l'arrangeait guère, car maintenant, elle possédait une très petite taille et elle était difficilement repérable. De l'autre côté, le petit groupe mené par Keves s'était réuni et optait une formation de défense: les attaquants au corps à corps formait un cercle où au centre de ce dernier se tenaient les soigneurs et les attaquants à distance. Dans leur yeux on pouvait lire courage et détermination, pourtant, ils allaient devoir faire face à l'une des créatures les plus redoutables jamais créer: un dragon... Mais pas n'importe lequel: L'un des plus puissant serviteur de la Main de la Magie, Sapphiron le Collectionneur.

Au loin l'appel d'un cor retenti, lointain mais pourtant audible et puis de nouveau le silence fit place.

L'orage gronda et un éclair vif déchira le ciel brumeux... Des bruits de pas martelèrent le sol, de plus en plus fort, de plus en plus près... Un second éclair, des rires sinistres... Et le Dragon, replia ses ailes pour s'engouffrer tête la première dans sa tanière. Il se précipitait vers le centre, là où les rumeurs se faisaient de plus en plus fortes, là où devait se trouver son bien le plus précieux... Et qui était évidemment plus là. Cependant il n'eut pas le temps de vérifier ses craintes car ses yeux reptiliens furent retenu par l'arrivée de dangereux adversaires.


Il était là, celui qu'on nommait Anub'arak. Autrefois d'une couleur nettement plus bleue, sa carapace avait perdu de sa superbe: craquelée et noircie à maintes endroits, elle reflétait son appartenance aux non-morts, qui constituaient l'armée d'Arthas. Lui et ses enfants formaient la toute première ligne dans ce combat. Diminuée, son armée pourtant, était encore débout et nombreuse, l'ancien Roi des Nérubiens fit vibrer ses fines ailes qui produisirent un son effroyablement strident. A cela, ses enfants répondirent par des sifflements impatients et tout aussi inaudibles. Cette scène de provocation n'amusait pas le maître des lieux qui se dressa sur ses deux membres inférieurs pour cracher un torrent de flammes bleutés. Il y eut quelques pertes, mais rien de conséquent, on remarquait que les forces du dragons s'était amoindrie par de longues et éprouvantes heures de bataille pour la préservation, tout cela était vain, car la chute de Sapphiron était proche, Khéronos le sentait. Ce pressentiment se réalisa plus tôt que prévu, car la percée que le dragon avait crée fut rapidement rebouchée par de multiples squelettes et goules putrides. De multiples blessures suintaient du corps écailleux de la bête, il respirait avec difficulté et sa crête était, par endroit déchirée.

Une voix caverneuse retenti, elle était glaciale, ténébreuse et méprisante, tous, furent glacé d'effroi, car c'était Arthas en personne qui s'avançait... Pendant que Sapphiron, définitivement perdu après sa dernière attaque désespérée, s'écroula lourdement sur le sol.

«Pauvre fou que tu es... Pensais tu vraiment pouvoir m'arrêter? Comme tout cela est pathétique... Tes efforts acharnés ont été vain...»Deux yeux d'un bleu hivernal apparurent dans l'obscurité.
Ils toisèrent longuement la carcasse du défunt dragon, et, d'un mouvement de l'épaule, rejeta sa cape en arrière dans un bruissement de tissus, révélant une armure étincelante. Son poing se resserra sur la poignée de Deuillegivre et, le futur Roi Liche, lentement, s'avança vers Sapphiron.

Chromie étouffait. Compressée entre l'une des pince de son agresseur, elle voulait crier, mais n'y parvenait pas.

Tentée de reprendre sa forme originelle, la gnome préféra jouer finalement la carte de l'impuissance. C'est ainsi qu'elle assista à l'entrée soudaine du futur Roi Liche. Cherchant de ses yeux Khéronos, elle le vit deux mètres en dessous d'elle. La gardienne du Temps gesticula, et sa bouche se déforma quand celle-ci hurla le nom de son ami. Cette expiration, allait peut-être la sauver. C'est avec un sentiment de désespoir et une profonde douleur, qu'elle suivit la chute de l'un des siens... Car même si il avait perdu la tête, elle désirait la paix parmi son peuple.

«On ne peut pas changer le cour des choses...» pensa elle tristement. Une larme roula sur sa joue pour disparaître dans son cou.

A présent, s'imposait à elle, l'image macabre de la toute puissance démoniaque. Le roi Liche et toute son armée se dressait funestement, mais ne semblait pas voir les intrus, car heureusement, ils étaient cachés derrière les parois ou les décombres. Seul Khéronos, elle le sentait, cherchait un moyen de parvenir jusqu'à elle...

Une flèche décochée se figea alors dans la gorge du nérubien. Ce tir précis, permit une mort silencieuse car le monstre ne put siffler sa surprise, et il fini par mourir... privé d'air.

Une main bienveillante se tendit vers elle, une fois relevée, Chromie remercia Khéronos et adressa un signe de tête à Yamika, à semi dissimulée dans l'ombre avec les autres.

Soulagée, elle pouvait enfin les transporter dans le présent avec la clef, enfin, c'est se qu'elle croyait jusqu'à se que Khéronos prit la parole.
«La Mage l'a fait tomber dans la précipitation, regarde... Regarde quel à été le dernier geste de Sapphiron dans sa chute....»
Il lui désigna l'une des pattes avant du monstre, presque refermée... Ses yeux perçant reconnurent l'iris de focalisation qui luisait d'une faible lumière argentée.

Et Arthas qui s'y approchait dangereusement.

«Mais, comment allons nous...» Chromie n'eut le temps de terminer sa phrase. Sortant de l'ombre, le Paladin Braveheart brandit son épée en appelant la Lumière, sa troupe s'exclama pareillement tout en le suivant. Le futur Roi des non morts tourna la tête et sur son visage, se dessina un rictus amusé. Que pouvaient-ils bien faire face à lui? Il s'esclaffa, hilare et leva au niveau de sa tête, son épée assoiffée d'âme.

Sans crier gare, sous les pieds de Chromie et Khéronos, la terre se souleva et deux démons des cryptes tentèrent de les attraper. D'un même mouvement, ils firent un écart et le magicien cria: «Chromie! Prépare toi à nous ramener!»

De puissantes racines s'enroulèrent alors, plaquant brusquement les monstres au sol. Les pouvoirs acquis de la nature et maîtrisés par les druides étaient tout bonnement impressionnant, Ulkhar et Jazzie immobiles, restaient sur le qui-vive.

Ils courraient comme ils n'avaient jamais courut auparavant. Leur course pour la survie commençait.

Bien sûr, cela n'était que divertissement pour le Prince de Menethil, il voulait jouer un peu avec eux... Mais dans cet aveuglement, il n'avait pas vu tout le stratagème habilement monté pour récupérer le puissant artefact qu'il n'avait même pas soupçonner l'existence, et qu'il ne verrait probablement que le temps d'un coup d'oeil.

Et, la main qui tenait son arme, trembla une fraction de seconde, l'expression de son visage, changea. Il passa de l'amusement, au flegme puis, à la colère.

Une voix susurra à son oreille... «Il faut... Sssssse hâter... je ssssssens le maître... Nous appeler... SSSSes forces, ssssss'amoindrirent.... Et par consssssséquent, les tiennes...»

Cela, il le savait pertinemment, lui et Ner'zul ne faisait pas complètement un, mais, tout deux, possédaient un lien indéniable. Par ailleurs, Arthas sentait que son maître était en grand danger : assaillit par des ennemis bien plus intéressants que ces insectes qui osaient se dresser devant lui. Il poussa alors un cri de défi tandis que son acolyte fonçait sur ce petit gnome très appétissant... Ainsi que vers ses enfants en difficulté. Le magus Miriador saisit alors l'objet qu'il avait perdu et chancela quand il fut presque heurté par Keves, expédié violemment droit dans le mur. Les autres, reculaient, tant bien que mal, car ils voyaient la menace : Anub'Arak et Arthas voulaient les prendre à revers.

Une pluie acide se déversa alors sur le petit groupe, beaucoup furent lourdement touchés et de multiples séquelles étaient inévitables et seraient gravées à jamais dans leur chair, mais ils tenaient bon. Cette ténacité, leur volonté de se préserver les uns les autres, leur amitié en sommes, toucha profondément Khéronos, qui leva une nouvelle fois sa main ganté et entama un chant grave mais enchanteur. Chromie sourit, et les autres restèrent coi à ce langage inconnu. Cela ne fut pas qu'une diversion, son chant assista grandement toute la troupe, qui, revigorés clamèrent leur reconnaissance. Un rire tonitruant leur fit écho... Et Arthas chargea, son épée brandi, le regard triomphant et mauvais. Dans un élan de bravoure, ou de folie? Keves s'interposa au dernier moment et de son immense bouclier lui asséna un grand coup, dont la puissance fut doublé par le pouvoir grandiose de la Lumière. Cette magnifique frappe eut pour résultat la stupéfaction d'Anub Arak qui en resta figé : Arthas fut repoussé d'une façon spectaculaire... Les genoux repliés, il glissait sur le sol qui se fissura sous le choc. La main du Prince se crispa de colère et se referma sur une pierre qu'il brisa comme une vulgaire noix. Sa longue tignasse blonde approchant du blanc, lui recouvrait son visage, lentement il se releva, pour révéler deux yeux vides, emplis de froideur, entièrement peint d'un bleu pâle... Il planta Deuillegivre à ses pieds et rugit son indignation, il ne pouvait croire que son maître soit affaiblit à ce point.

"Mes forces sont peut-être en train de décliner, mais je peux encore faire ceci!"


Telles furent les dernières paroles entendues par le groupe. Aspiré une nouvelle fois dans ce Néant sablonneux, ils eurent le temps d'apercevoir une scène incroyable, mais une triste réalité. Celle de la résurrection de Sapphiron. Dans sa frustration, Arthas s'était tourné vers son ancien adversaire et lança son arme terrible qui alla se loger directement dans les chairs du béhémoth bleu. Là, on aurait dit qu'il fondait. Cet acte répugnant convenait parfaitement à un sadique, qui jouait avec ses victimes. Les écailles, la peau, les muscles, tout se déversaient, cette immonde substance ne cessa de s'écouler, et se mêla à la neige du sol. Alors qu'il ne restait que les os, les ailes de Sapphiron battirent l'air, et il se redressa, animé d'une volonté propre, celle-ci quand même guidée par Arthas. La terre trembla, du plafond tombait de lourdes masses grises, la scène se brouilla, un hurlement effroyable s'éleva. Retour au bercail.
Tout s'agençait à merveille, comme l'engrenage d'une puissante machine. Après un repos bien mérité, à savoir une bonne nuit de sommeil, la troupe se rassembla dans la salle commune afin de faire le point. Ils allaient enfin pouvoir accomplir cette lourde tâche : tuer la Main de la Magie, Malygos.
Beaucoup de curieux faisant partie de la division étaient présents, ils écoutèrent avec admiration le récit des précédents aventures contée par Keves et un brouhaha monta en crescendo. Un commentaire par-ci par-là animait l'histoire, au final le sujet convergea vers la clef de focalisation. Le mage Miriador sorti alors de la doublure de sa robe aux teintes sombres, l'artefact mystérieux.

Au contact des doigts de l'humain, l'objet s'illumina comme un soleil. Il la déposa sur la table afin que tous puissent mieux l'observer. Outre cette sensation de puissance, cette clef restait la même : tenant dans une main, ronde à son extrémité et qui s'allongeait à sa fin. C'est alors qu'ils perçurent un mouvement rapide presque imperceptible. La forme ovale de la clef bougea une fraction de seconde, comme le battement d'une paupière, cela était pas loin de la vérité car cela recommença... Et un oeil unique apparut pour les fixer... Nouvelles exclamations.

Des nuances de vert assez subtils coloraient la pupille, un effet surnaturel mais qui inspirait la sérénité, puis l'oeil se referma doucement. Cette scène étonnante n'avait duré qu'une minute, mais cela avait suffit pour que Chromie entre dans la pièce sans se faire remarquer. Les traits de son visage était dur et ne présageaient rien de bon, elle apportait encore une fois, des complications...

«Khéronos est parti, dit-elle tout simplement avant d'enchaîner, et il ne m'a laisser aucunes instructions, simplement qu'il reviendrait à temps.» Dans son regard sévère passa quelques notes d'angoisse et de gêne. «Veuillez m'excusez... De sa part, si j'ai un conseil à vous donner, vous devriez continuer votre quête, moi, je vous fais mes adieux en vous remerciant... Au revoir.... Courage.»

A ces mots elle disparue dans un tourbillon de sable d'or. Plus aucuns mots ne furent prononcés, et une atmosphère pensante s'installa, mêlée de réflexions et d'incompréhension.

«Qu'allons nous faire?» demanda Daylia, inquiète. Le meneur hocha la tête et d'un mouvement d'épaules trahissant son incertitude : il hésitait mais ne voyait qu'une seule chose à faire, continuer seuls.

«Nous devons nous renseigner sur cette clef, Khéronos nous à dit qu'elle était l'objet qui sera la perte du Dragon. Il faut que nous sachions l'utiliser, et pour cela, je ne vois qu'une seule solution, demander conseil aux mages. Allons nous documenter sur la question.»

Les mages peuplant Dalaran étaient réputés pour être les plus puissants de tout Azeroth. Ils formaient le Kirin Tor, et Rhonin en était le chef. Très longtemps contesté et considéré d'un très mauvais oeil par ses congénères, le Magus avait réussit à se forger une forte réputation et asseoir sa suprématie au sein de l'ordre qui ne purent que l'accepter et le nommé à leur tête. Ses exploits étaient encore souvent chantés pour diverses occasions : la plus fameuse était celle ou l'on relatait la libération de la Lieuse de Vie, Alextrasza des mains des orcs où il y prit part.

Une lettre se froissa dans une main. Le regard du chef du Kirin Tor se perdit dans le néant et un sourire vague se dessina sur ses lèvres. «Ainsi donc, il est de retour...»

Une ombre frôla les hautes bibliothèques du Kirin Tor. Constamment dépoussiérées, les étagères contenant les trésors des mages trônaient fièrement dans un parfait alignement.

C'était l'un des rares sanctuaires qui renfermait autant de richesse et bien souvent, on y trouvait ce que l'on désirait.

Au même moment, Keves, suivit de Jazzie poussèrent les lourdes portes peintes en mauve. Et tombèrent nez à nez avec un homme encapuchonné.

Cette soudaine apparition, fit sursauter l'inconnu qui lâcha ses trouvailles à terre, immédiatement, l'homme releva sa capuche et laissa apparaître un visage marqué par la rudesse du temps. Déconcertés le paladin et sa compagne aidèrent l'individu à ramasser ses livres et quelques feuilles volantes.«Toutes mes excuses! Vous nous avez surprit, monsieur» déclara l'elfe de la nuit avec douceur. Keves, dès que son regard c'était posé sur l'homme, ne pouvait s'empêcher de le fixer, et un sentiment étrange l'envahit, comme si, il se trouvait face à face avec un revenant. Cette sensation le troubla intensément, si bien qu'il osa demander à l'homme de se présenter.

«Et bien, soit, veuillez excusez mon impolitesse jeunes gens, je m'appelle...»

«Khadgar! Mon ami, je savais bien que je te trouverai ici!» S'exclama subitement une voix forte venue de nulle part. Faisant volte-face, tous se retournèrent vers un homme grand, à la crinière de feu. Cet homme au physique peu commun, salua chaleureusement le dit Khadgar. Figés, Jazzie et Keves restèrent cois devant cette scène hors du commun, affreusement intimidés devant ces deux personnalités. Car ils étaient en présence d'illustres héros : Khadgar, l'ancien apprenti du plus grand des mages qu'Azeroth ait pu porté, Medhiv, et Rhonin, le chef du Kirin Tor en personne.
Une longue conversation enflammée débuta alors entre les deux magus. Abordant tel ou tel sujet avec dynamisme, ils oublièrent momentanément la présence du couple qui restaient aussi droits que des piquets.

Khadgar se tourna vers eux, et les gratifièrent d'un large sourire. Il ne les avaient pas oublié.

Interrompant le fil de la conversation par un petit signe de la main, le mage désigna le paladin et la druidesse.

«Reprenons nos parlottes plus tard, je crois que ces jeunes gens ont besoin d'informations, n'est-ce pas?»

Légèrement intimidés, c'est Jazzie qui prit les devants en parlant avec franchise et sans détours, car elle le savait, son époux allait se lancer dans de longues phrases interminables, pompeuses et donc, sans intérêts. Elle avait conscience que le temps jouait contre eux.

«Je suppose que vous avez déjà eu vent d'un certain artefact appelé iris de focalisation, nous voulons un livre pour y découvrir ses mystères.»
Comme réponse, deux pairs d'yeux perdus dans le vague ainsi qu'une once de réflexion.

Rhonin, qui déjà s'éloignait en marmonnant dans sa barbe, jeta un bref coup d'oeil derrière lui, Khadgar le rejoignit parmi les nombreuses bibliothèques. Ainsi, leurs voix ne furent que murmures. Keves se tourna vers l'elfe de la nuit et vit que ses joues s'assombrissaient, lui relevant le menton, il plongea son regard dans le sien. «Ah les femmes, toutes les mêmes... Impatientes et têtues...» Le temps d'une caresse sur sa joue bleutée, le fit oublier pour quelques secondes où il se trouvaient, le froissement du tissus mit un terme à sa divagation. Ils virent à contrecoeur, qu'ils revenaient bredouille. Effectivement, c'est les mains vides que les deux mages se présentèrent de nouveau devant Jazzie et Keves. Le chef de la dixième division réfléchit et s'arrêta à deux hypothèses : soit les mages s'étaient entendus de ne divulguer aucunes informations concernant la clef, soit, aucuns livres ne mentionnaient l'objet. Il s'avéra que la deuxième fut la bonne : «Je suis désolé, commença Rhonin en se frottant les mains, mais j'ai bien peur que cette bibliothèque ne renferme pas un tel livre...»

Alors que se dessinait sur le visage de l'elfe, une mine déconfite, Khadgar reprit :

«Cependant, je ne connais qu'un seul endroit où vous pourriez trouver votre bonheur.»

«Vous faites certainement référence à la grande bibliothèque de Hurlevent? D'après moi j'aurai plus imaginer ce livre ici, que... là bas...» enchaîna alors Keves. Il est vrai que ce raisonnement était tout à fait justifié, après tout, tout les livres traitants de la magie étaient rassemblé en un même lieu, ici même et il avait du mal à croire que le document recherché pouvait se trouver dans une simple bibliothèque.

«En vérité, je ne faisais allusion à Hurlvent, non...»

* * *



Chromie ouvrit la porte et entra dans une chambre spacieuse, baignée par les rayons des deux lunes.

Elle avança dans la semi-pénombre et se retrouva face à un lit et à son occupant. Une fine silhouette reposait sur les draps d'un blanc immaculé. Son souffle était régulier et Chromie s'assit sur le rebord du lit. Elle y déposa un petit poignard au pommeau d'argent. Un air navré se lisait sur son visage rond de gnome. «Je suis désolée, Khéronos...Pour eux...»

La fenêtre s'ouvrit en fracas et une bourrasque de vent ébranla la tranquillité ambiante.

* * *


Une immense forêt luxuriante s'étalait à perte de vue. Leur voyage allait être encore long et éprouvant, combien de jours encore à marcher? Fatigue et lassitude se lisait sur chaque visage. Quelques fois, telle ou telle personne surprenait une autre les yeux rivés vers le ciel à regarder les charognards tournoyer. Bientôt leurs pieds foulèrent une terre aride, poussiéreuse et désolée. La faune était quasi-inexistante et la flore croissait là où elle le pouvait. Pour cette nouvelle aventure, Keves choisit d'emmener cinq personnes en plus du groupe habituel : Alendar; Uldir, Balzaroth, Intervalle et Nightmare qui avaient longuement sollicité le chef pour les emmener. En vue de leur détermination et de leurs capacités, il avait cédé relativement facilement.

Le meneur gardait en main un billet scellé par la cire violette du Kirin Tor, il regarda au loin et aperçut une forme chaotique se profiler à l'horizon : à la fois branlante et majestueuse... Les voilà arrivés à destination sans trop de difficultés, pour l'instant.
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